Document 1 : Evolution du commerce mondiale de marchandises de 1950 à 2019, Indice base 100 en 1950
2-
3- La dimension nouvelle de la mondialisation depuis les années 1990
Le terme « mondialisation » est couramment utilisé pour caractériser l’interdépendance croissante des économies. Si certains ont pu y voir l’avènement d’un « monde sans frontières », l’intensification des relations économiques internationales évolue en réalité selon des modalités complexes et une tendance qui n’est ni linéaire ni irrévocable. En dépit du caractère spectaculaire des évolutions récentes, le phénomène n’est d’ailleurs pas sans précédent puisque le XIXe siècle a lui aussi connu une période de mondialisation. Pour beaucoup de pays, le niveau d’intégration commerciale de la fin du XIXe siècle n’a été dépassé que très récemment. Entre-temps, en effet, les relations économiques internationales s’étaient massivement détériorées pendant l’entre-deux-guerres. L’interdépendance économique internationale est le résultat de l’intensification du commerce de biens, mais aussi des flux financiers, migratoires ou informationnels. […]
La mondialisation prend une dimension nouvelle à partir du début des années 1990, sous l’effet de plusieurs facteurs. Politiquement, l’effondrement du bloc soviétique ouvre une ère de domination des Etats-Unis et de détente relative des relations internationales. […] Cette extension soudaine du système capitaliste à un ensemble de nouveaux pays se double d’un effet qui révélera plus important encore pour les équilibres de l’économie mondiale : la mue économique de la Chine. Amorcée par Deng Xiaoping dès 1979, la conversion chinoise à l’économie de marché se traduit par une croissance économique très rapide et très extravertie. […] La libéralisation du commerce passe par l’élargissement du GATT (General Agreement on Tariffs and trade), puis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Parallèlement à l’OMC se multiplient les accords bilatéraux de libre-échange […], tandis qu’un nombre croissant de pays axent leurs politiques de développement économique sur les exportations. Enfin, l’essor fulgurant des technologies de l’information, de la communication et d’Internet crée des possibilités d’interaction distante sans précédent, dont le coût décroît très rapidement.
Source : CEPII, L’économie mondiale 2017, Chapitre « Une brève histoire des mondialisations commerciales », par Michel Fouquin, Jules Hugot, Sébastien Jean, La Découverte 2016
Questions :
1 ) Qu’est que la mondialisation économique ?
2 ) Comment évoluent les exportations mondiales ?
3 ) Comment expliquer l’essor du commerce mondial ?
Document 5 : Exportations mondiales de marchandises, par région et par certaines économies, 1948, 1953, 1963, 1973, 1983, 1993, 2003 et 2019 (En milliards de dollars et en pourcentage)
Questions :
10 ) Analysez l’évolution des exportations mondiales de marchandises.
11) Analyser l’évolution de la part de chaque région du monde dans les exportations mondiales de marchandises.
Document 6 : Des grandes évolutions dans la structure par produits du commerce international
1. Deux siècles d’ouverture commerciale 1827-2014 en %
2. Mais, à chaque mondialisation, sa logique de spécialisation …
La première mondialisation a vu l’industrie manufacturière européenne se développer au détriment de celle des pays du Sud. Ainsi, l’économie indienne, qui était exportatrice nette de textile au début du XIXe siècle, se reconvertit progressivement dans les plantations de coton et de thé, important désormais des textiles britanniques.
La deuxième mondialisation s’est, au contraire, développée dans un premier temps principalement entre pays développés. De fait, c’est le commerce croisé de produits appartenant au même secteur qui se développe le plus rapidement, tout particulièrement au sein de l’ensemble Europe-Amérique du Nord […]. La mesure du phénomène dépend du niveau d’agrégation des secteurs, mais, selon une définition usuelle, la part des échanges intra-branches dans le commerce mondial est passée d’un quart environ au début des années 1960 à la moitié au début des années 1990. Cette part plafonne, voire régresse durant la seconde phase de la deuxième mondialisation, où ressort au contraire le grand dynamisme du commerce entre pays de niveaux de vie très différents. C’est de nouveau la logique des avantages comparatifs qui sous-tend la dynamique des échanges, même si elle ne s’exerce plus seulement entre secteurs mais également au sein de chaque secteur. Avec la division internationale fine du travail inhérente au développement des chaînes de valeur mondiales, c’est au sein même des processus productifs que se développe cette logique, par les délocalisations et la sous-traitance internationale.
Source : CEPII, L’économie mondiale 2017, Chapitre « Une brève histoire des mondialisations commerciales », par Michel Fouquin, Jules Hugot, Sébastien Jean, La Découverte 2016
Questions :
12 ) Identifiez le type de commerce en expansion durant les différentes phases de la mondialisation.
13 ) Comment expliquer le développement du commerce interbranche au cours de la première mondialisation ?
Document 7 : Part du commerce interbranches
1- Part du commerce intrabranche en pourcentages du commerce international
2- Les trois types d’échanges intrabranches
Il semblerait que les échanges manufacturiers intrabranches aient notablement progressé depuis la fin des années 80 dans de nombreux pays de l’OCDE. Cette progression a fait suite à une augmentation tendancielle des échanges intrabranches de toutes les grandes économies de l’OCDE entre 1970 et 1990.
Les mesures du commerce intrabranche capturent différentes formes de commerce : le commerce horizontal de produits similaires de « variété » différenciée, le commerce de produits différenciés verticalement qui se distinguent par leur qualité et leurs prix et la spécialisation verticale de la production qui se traduit par le commerce de produits similaires à différents stades de production. Le commerce intrabranche horizontale permet aux pays qui disposent de même facteur de production de bénéficier d’économie d’échelle en se spécialisant sur des créneaux spécifiques. Le commerce vertical de produits différenciés peut refléter différentes allocations de facteurs de production, en particulier en matière de qualification de main-d’œuvre ou de coûts fixes élevés en recherche et développement. La spécialisation verticale de la production entre les pays peut provenir d’avantages comparatifs, par exemple utiliser des travailleurs non qualifiés dont le coût est bas pour des tâches d’assemblage ou du personnel spécialisé pour la recherche et développement.
OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE, volume 1, juin 2002
Questions :
14 ) Comment évolue le commerce intrabranche entre 1967 et 2016 ?
15 ) En quoi consiste le commerce intrabranche ?
16 ) Comment s’explique cette forme de commerce ?
Document 9 : L’importance des échanges intra-groupes
Les échanges transfrontaliers entre filiales d’entreprises multinationales sont désignés sous le nom d’échange « intra-groupe ». Près d’un tiers des exportations américaines de biens résulte d’échanges intra-groupe et près d’un quart des exportations japonaises de bien. Au total, de 20% à 30% des échanges des principaux PDEM s’effectuent au sein des firmes multinationales. Ce type d’échanges est particulièrement développé dans les secteurs de haute technologie et les secteurs manufacturés (automobile, électronique). La fabrication de ces produits s’effectue par une DIPP. Chaque sous-ensemble de composants étant fabriqués par une filiale ou un sous-traitant dans un pays donné, leur assemblage ayant lieu pour donner le produit final. La multiplication des IDE a eu pour conséquence d’entraîner les exportations. Selon Fontagné et Pajot (1997), il existe une forte relation de complémentarité entre les IDE et les exportations. Une augmentation de 10% des IDE en direction d’un pays étranger est associée à une croissance de 15% du flux des exportations vers ce pays. Une relation à peine plus faible est aussi observée entre les IDE entrants dans un pays et les exportations de cette économie vers le pays d’origine de l’investissement. Dès lors, la seconde phase de la deuxième mondialisation se caractérise par une régionalisation et une montée de l’Asie dans le commerce mondial, mais aussi par « l’élargissement et l’approfondissement des activités des entreprises visant à produire et à vendre des biens et des services sur un plus grand nombre de marchés » (OCDE).
Source : Mathilde Lemoine, Philippe et Thierry Madiès, Les grandes questions d’économie et finance internationales, De Boeck, 2007, p. 38
Question :
18 ) Identifiez les caractéristiques du commerce international dans la seconde phase de la mondialisation à partir des années 1990.
Document 10 : Les échanges intra-groupes selon le niveau de développement des pays
La nature et l’importance des échanges intra-groupes varient en fonction du niveau de revenu des partenaires commerciaux. Entre pays à revenus élevés, ils portent en général sur des produits quasi-finis destinés à des filiales qui n’y incorporent que peu de valeur ajoutée. Ainsi, près de deux tiers des importations intra-groupe réalisées aux États-Unis par des multinationales dont la société mère est implantée à l’étranger sont destinées à des filiales spécialisées dans la commercialisation et la distribution. Même lorsque les produits reçus sont appelés à subir une transformation, ils sont essentiellement destinés aux marchés locaux.
Cependant, les échanges intra-groupes avec des pays riches représentent une part substantielle des échanges bilatéraux de certaines économies à revenu intermédiaire. Le rôle principal des filiales étrangères situées dans ces pays consiste alors le plus souvent à fabriquer des produits destinés à d’autres marchés, y compris celui du pays de la société mère. En 2000, par exemple, deux tiers des importations américaines d’origine mexicaine étaient des échanges intra-groupes. Cela s’explique par le recours massif aux maquiladoras, ces usines sous contrôle étranger implantées au Mexique dans la région frontalière avec les États-Unis et destinées à l’assemblage de produits en vue de leur réexportation.
Source : OCDE (2002), Perspectives économiques de l’OCDE, N° 71
Question :
19) Caractérisez la nature et l’importance des échanges intra-groupes selon le niveau de développement des pays.
Document 11 : Le développement des chaînes de valeur mondiale
1- Le commerce mondial, l’investissement et la production s’organisent de plus en plus autour des chaînes de valeur mondiales (CVM). Une chaîne de valeur mondiale désigne l’ensemble des activités menées par les entreprises pour mettre un produit sur le marché, depuis sa conception jusqu’à son utilisation finale. Ces activités vont de la création d’un dessin ou modèle (design) au support au client final, en passant par la production, le marketing, la logistique et la distribution. Elles sont soit réalisées par une seule et même entreprise, soit réparties entre plusieurs intervenants. […]
Alors que les entreprises répartissent leurs activités à travers le monde, les biens, et de plus en plus les services, contiennent des intrants provenant de nombreux pays. Des intrants intermédiaires comme les pièces et composants sont produits dans un pays puis exportés vers d’autres pays pour la suite de la production et/ou l’assemblage en produits finals. Le graphique 1.2 illustre les CVM de deux biens : un simple T-shirt et un téléphone mobile de haute technologie. Rivoli (2005) a décrit le parcours d’un T-shirt avant d’atteindre le consommateur final : le coton cultivé aux Etats-Unis est exporté en Chine où le T-shirt est fabriqué avant de retourner, pour l’impression des logos et motifs, aux Etats-Unis, où il sera commercialisé sur les marchés de gros et de détail. Parfois, le T-shirt (usagé) est exporté en Tanzanie où il sera revendu ou déchiqueté pour servir de matériau de rembourrage. Un téléphone mobile se situe à l’autre extrémité du spectre technologique. L’iPhone d’Apple comporte un grand nombre d’intrants intermédiaires produits par différentes entreprises et provenant de quatre coins du globe. […]
Par leur expansion, les CVM ont pris une dimension de plus en plus mondiale. Les CVM présentent certaines des caractéristiques fondamentales de l’économie mondiale actuelle : l’interconnexion croissante des économies. […], la spécialisation des entreprises et des pays sur des tâches ou des fonctions spécifiques [, d]es réseaux d’acheteurs et de fournisseurs mondiaux [, l]es entreprises multinationales [jouant] un rôle central à cet égard [ainsi que l]’action publique [qui] influe sur le mode de formation de ces réseaux et sur le lieu d’implantation de leurs activités [, d]es nouveaux vecteurs de la performance économique. [… car] Le morcellement de la production dans les CVM constitue un moyen d’augmenter la productivité et la compétitivité. […]
[…] Aujourd’hui, les entreprises ont la possibilité de répartir les activités de production dans le monde entier en raison d’une réduction considérable du coût des échanges, qui résulte principalement des progrès technologiques […], [mais aussi de la] libéralisation des échanges [qui] s’est traduite par une réduction des obstacles aux échanges, notamment des droits de douane […]. A la faveur de ces évolutions, les entreprises se sont intéressées aux coûts et dotations en facteurs de production relatifs1, et ont constitué une chaîne de valeur efficiente2 par le choix des intervenants et des lieux de production. L’accès aux marchés constitue une autre motivation de taille. L’évolution démographique et la croissance rapide que l’on observe dans plusieurs grandes économies non-OCDE3 implique qu’une part croissante de l’activité économique mondiale se déroule en dehors des pays de l’OCDE. […] Les grands groupes investissent de plus en plus à l’étranger dans le but d’accéder à des actifs intellectuels stratégiques, qu’il s’agisse de main d’œuvre qualifiée, d’universités ou de centres de recherche ou d’autres sources d’expertise.
Note 1 : Comparés l’un par rapport à l’autre
Note 2 : Capable d’obtenir le maximum de production en mobilisant le moins de ressources possibles
Note 3 : La Chine notamment.
OCDE, « Economies interconnectées : comment tirer parti des chaînes de valeur mondiale », Editions OCDE, 2014
2- Le poids croissant des chaînes de valeur réalisée à l’étranger dans le commerce mondial
Questions :
20) Que signifie « CVM » ? Donner une définition.
21) Quels sont les acteurs à l’origine de l’internationalisation des chaînes de valeur ?
22) Pourquoi les chaînes de valeur s’internationalisent ?
23) En vous appuyant sur le graphique, montrez que les chaînes de valeur s’internationalisent au cours du temps.
Document 12 : Top 10 des firmes multinationales
1- Top 10 des firmes multinationales selon le chiffre d’affaires en millions de dollars en 2021
2- Pour la 8e année consécutive, l'américain Walmart se classe en tête de ce palmarès des plus grandes sociétés du monde en fonction de leurs revenus.
Quelles sont les plus grosses entreprises de la planète en termes de chiffre d'affaires? Comme chaque année, le magazine américain Fortune publie son classement Global 500, elles sont classées en fonction de leur chiffre d'affaires total pour leurs exercices respectifs clos au plus tard le 31 mars 2021.
Le géant américain de la distribution Walmart se classe à la première place pour la huitième année consécutive, et pour la seizième fois depuis 1995 avec 524 millions de dollars.
Le top 10 est complété par:
State Grid (Chine)
Amazon.com (États-Unis)
China National Petroleum (Chine)
Sinopec (Chine)
Apple (États-Unis)
CVS Health (États-Unis)
United Health Group (États-Unis)
Toyota Motor (Japon)
Volkswagen (Allemagne)
Apple, avec 57 milliards de dollars de bénéfices, est la société la plus rentable de cette édition 2021, mettant fin au règne de deux ans de Saudi Aramco (n°14).
La première entreprise française, AXA, est classée à la 46ème place suivie de Total Énergies (52ème) et du Crédit Agricole (93ème).
La France est le 5e pays représenté
Géographiquement, la Chine continentale (y compris Hong Kong) compte une fois de plus le plus grand nombre d'entreprises sur la liste, avec 135 entreprises, soit 11 de plus que l'année dernière. Si l'on ajoute Taïwan, le total pour la Grande Chine est de 143. Les États-Unis ont progressé d'une unité avec 122 entreprises, et le Japon est resté stable avec un total de 53 entreprises.
La France est le 5ème pays représenté avec 26 entreprises juste après l’Allemagne (27 entreprises) et devant le Royaume-Uni (22 entreprises).
Au total, les 500 entreprises de ce classement ont généré des revenus totalisant plus d'un tiers du PIB mondial avec 31.700 milliards de dollars de revenus (en baisse de 5%), 1600 milliards de dollars de bénéfices (en baisse de 20%) et emploient 69,7 millions de personnes dans le monde.
On retiendra enfin que cette année, 23 femmes sont PDG d'entreprises du Fortune Global 500, soit neuf de plus que l'année dernière.
Source : Olivier Chicheportiche, Journaliste BFM Business, AXA, Première entreprise française du classement global 500 de fortune, Le 02/08/2021 à 16:35
Questions :
24) Qu’est ce qu’une firme multinationale ?
25) Comment détermine-t-on la nationalité d’une FMN ?
26) De quelles nationalités sont les FMN les plus puissantes ?
27) Par quelle opération économique, une firme devient-elle multinationale ?
Document 13 : Apple
[…] Apple, comme ses concurrents coréens (Samsung) et chinois (Huawei) a mis en place pour son iPhone une véritable chaîne de valeur à l’échelle mondiale. Les tâches à faible valeur ajoutée mais intenses en travail peu qualifié, comme l’assemblage des smartphones, sont effectuées dans des « pays low cost » comme la Chine ou l’Inde. Les composants à fort contenu technologique viennent de différents pays développés, comme le Japon ou la Corée du Sud. Pour ce qui est de la R&D, du design et des tâches immatérielles à forte valeur ajoutée, elles sont localisées aux États-Unis […] D’ailleurs, Apple mentionne explicitement sur ses iPhones cette division internationale des tâches, au point même d’en faire un argument commercial : « Designed by Apple in California, assembled in China » !
En réalité, Apple applique le principe de la « courbe du sourire » (smiling curve) qui énonce que les étapes les plus créatrices de valeur sont situées en amont et en aval du processus de production, c’est-à-dire principalement sur des activités de service : en amont, dans la R&D et la conception/design du produit ; en aval, dans le marketing, la publicité et les services après-vente.
Ces étapes sont donc réalisées aux États-Unis ou, lorsque les compétences ne sont pas disponibles sur le territoire américain, dans des pays développés comme le Japon. À l’inverse, les fonctions d’assemblage, assez peu créatrices de valeur, sont confiées à des pays à bas coût. L’ouverture des frontières et l’essor des technologies de l’information ont d’ailleurs permis depuis les années 2000 « d’approfondir » la courbe du sourire, en permettant de délocaliser les tâches peu intenses en valeur ajoutée et en travail qualifié dans les pays émergents.
Questions :
28) Comment se fait le choix de localisation de la production d’Apple ?
29) Qu’illustre la Courbe du sourire ?
Document 14 : Entrées d'investissements
Selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2021 de la CNUCED, les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) devraient atteindre leur niveau le plus bas en 2021 et regagner une partie du terrain perdu grâce à une augmentation de 10 à 15 %.
Les flux mondiaux d'investissement direct étranger (IDE) ont plongé de 35 % en 2020, passant de 1 500 milliards de dollars en 2019 à 1 000 milliards de dollars, selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2021 que publie la CNUCED.
Les confinements imposés à la suite de la pandémie de COVID-19 dans le monde entier ont ralenti les projets d'investissement existants. De plus, les perspectives de récession ont conduit les entreprises multinationales (EMN) à réévaluer leurs nouveaux projets.
La chute concerne principalement les économies développées, où les IDE ont baissé de 58 %, en partie du fait de restructurations d’entreprises mais aussi de flux financiers intra-entreprises.
Les IDE dans les économies en développement ont relativement bien résisté, avec une baisse de 8 %, principalement due à la vigueur des flux en Asie. En conséquence, les économies en développement ont représenté deux tiers des IDE mondiaux, contre un peu moins de la moitié en 2019 (figure 1).
Les tendances de l'IDE contrastent fortement avec celles de l'activité liée aux nouveaux projets, où les pays en développement sont les plus touchés par le ralentissement des investissements. Dans les pays en développement, le nombre de nouveaux projets annoncés a chuté de 42 % et les opérations de financement de projets internationaux - importants pour les infrastructures - de 14 %.
« Ces types d'investissement sont essentiels pour le développement des capacités productives et des infrastructures, et donc pour des perspectives de reprise durable », a déclaré Isabelle Durant, Secrétaire générale par intérim de la CNUCED. […]
Tendances régionales
Les tendances des IDE en 2020 varient considérablement selon les régions. Les régions en développement et les économies en transition ont été relativement plus touchées par l'impact de la pandémie sur les investissements dans les activités à forte intensité de chaine de valeur mondiale et celles basées sur les ressources naturelles. Les asymétries en matière de marge de manœuvre budgétaire pour le déploiement de mesures de soutien économique ont également entraîné des différences régionales.
Les flux d'IDE vers l'Europe ont diminué de 80 %, tandis que ceux vers l'Amérique du Nord ont baissé moins fortement (-40 %). La chute des flux d'IDE dans les régions en développement a été inégale : la baisse est de 45 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, et de 16 % en Afrique. En revanche, les flux vers l'Asie ont augmenté de 4 %, l'Asie de l'Est étant la principale région d'accueil. Elle représente la moitié des IDE globaux en 2020. Les IDE vers les économies en transition ont diminué de 58 %. La pandémie a aussi détérioré le niveau des IDE dans les économies structurellement faibles et vulnérables. Bien que les flux entrants dans les pays les moins avancés (PMA) soient restés stables, les annonces de projets entièrement nouveaux ont chuté de moitié et les opérations de financement de projets internationaux d'un tiers. Les flux d'IDE vers les petits États insulaires en développement (PEID) ont chuté de 40 %, et ceux vers les pays en développement sans littoral (PDSL) de 31 %.
Les multinationales, acteurs clés de l'IDE mondial, résistent à la tempête. Malgré la chute des bénéfices en 2020, les 100 premières entreprises multinationales ont vu leurs liquidités augmenter considérablement. C’est une preuve de la résilience des plus grandes entreprises. Le nombre d'entreprises multinationales détenues par un Etat, soit environ 1 600 entreprises dans le monde, a augmenté de 7 % en 2020 - résultat de prises de participation dans le cadre de programmes de sauvetage pour certaines de ces entreprises.
Creux de la vague probable en 2021
À l'avenir, les flux mondiaux d'IDE devraient atteindre leur point le plus bas en 2021 et regagner le terrain perdu grâce à une augmentation de 10 à 15 % (figure 2). « Cela laisserait encore les IDE à quelque 25 % en dessous du niveau de 2019. Les prévisions actuelles indiquent une nouvelle hausse en 2022 qui, à la limite supérieure des projections, ramènerait les IDE au niveau de 2019 », a déclaré James Zhan, directeur de l'investissement et des entreprises à la CNUCED.
Les perspectives sont très incertaines et dépendront, entre autres, du rythme de la reprise économique et d’une éventuelle rechute de la pandémie, de l'impact potentiel des programmes de relance sur les IDE, et des pressions politiques.
Source : CNUCED, « Les flux mondiaux d'investissements directs étrangers prêts à regagner une partie du terrain perdu », 21 juin 2021
Questions :
30) Définir IDE.
31) Qu’est-ce qu’un IDE entrant ?
32) Pourquoi les flux d’IDE entrants sont-ils impactés par la pandémie ?
33) Toutes les régions du monde sont-elles également impactées ?
Document 15 : Attractivités des investisseurs
L’attractivité d’un territoire est généralement assimilée à la capacité de ce territoire à attirer et à retenir les facteurs mobiles de production et/ou la population. […] L’attraction sur les investisseurs est la capacité d’un territoire à leur offrir des conditions d’implantation de leurs activités, les incitant à se localiser sur ce territoire. Cette attractivité dépend de trois facteurs principalement : les caractéristiques de la demande des entreprises soucieuses de développer leurs projets, les caractéristiques du territoire lui-même et l’intensité de la concurrence entre les territoires.
L’ensemble des critères économiques et sociaux est pris en compte si les investisseurs envisagent de créer un nouveau circuit de distribution. Au contraire, l’implantation d’un laboratoire exige une main-d’œuvre spécialisée qui n’est pas disponible sur tous les territoires. La présence, au sein d’un territoire, de professionnels aux connaissances spécifiques, ou de cabinets d’experts, est primordiale dans le choix de la localisation du laboratoire. Plus les exigences techniques des entreprises sont “pointues”, plus le choix devra s’opérer entre un petit nombre de territoires, souvent éloignés géographiquement les uns des autres.
Les facteurs susceptibles d’attirer les entreprises sont nombreux : coût et qualification de la main-d’œuvre, infrastructure de transport ou de télécommunication, services aux entreprises disponibles, fournisseurs potentiels, marché suffisamment large, si l’entreprise n’exporte pas sa production en dehors du territoire (en cas, notamment, de prestations de services). Aucune entreprise ne se limite à prendre en considération un facteur unique quand il s’agit de déterminer un lieu d’implantation. Si elle recherche des coûts de main-d’œuvre faibles, elle ne peut pas, cependant, se dispenser d’infrastructures suffisamment efficaces, de certains services aux entreprises et même de certains fournisseurs. […]
Source : Poirot, Jacques, et Hubert Gérardin. « L'attractivité des territoires : un concept multidimensionnel », Mondes en développement, vol. 149, no. 1, 2010, pp. 27-41.
Question :
34) Quels sont les facteurs d’attractivité des investisseurs ?