Question 1. Les inégalités économiques et sociales et leur évolution

Sommaire

1. L’évolution des inégalités économiques depuis le début du XXème siècle

1.1. Le début du XXème siècle, une période de fortes inégalités

Au début du XXème siècle, les pays occidentaux bénéficient du développement économique permis par l’industrialisation. Ce développement a surtout profité à quelques très grandes familles propriétaires d’entreprises dans le secteur industriel. La société française, encore largement tournée sur le secteur agricole, est donc très inégalitaire. Ainsi, en France, en 1920, les 1 % des ménages les plus aisés possèdent 20 % du revenu total. On parle alors d’un « âge d’or des rentiers ».

1.2. La fin de l’ « âge d’or des rentiers » à partir des années 1920, et la montée des classes moyennes durant les Trente Glorieuses, permettent une diminution des inégalités

La diminution des inégalités au tournant des décennies 1920 et 1930 s’explique par l’affaiblissement des grandes fortunes, qui voient la valeur de leur patrimoine s’effondrer suite à la Grande Dépression et aux guerres mondiales. Cette diminution se poursuit après la Seconde guerre mondiale. En France l’impôt sur le revenu et sur les successions limite l’accumulation du patrimoine des ménages les plus riches. Dans le même temps, la redistribution permet une hausse des bas salaires et contribue à favoriser l’émergence d’une classe moyenne. Ces mesures sont rendues possibles par l’existence d’une croissance soutenue et durable entre 1945 et 1973 : on parle des « Trente Glorieuses ».

1.3. Le retour des inégalités depuis les années 1980

La baisse des inégalités dans le monde s’inverse à partir des années 1980. Les inégalités progressent au niveau mondial dans les années 1990 et 2000, avec l’ouverture économique de la Chine et de la Russie, et le net creusement des inégalités de patrimoine aux États-Unis. En France, depuis les années 1980, la remontée des inégalités de patrimoine est relativement limitée, en raison de l’importance du système de redistribution. On constate toutefois, notamment au cours de la décennie 2000-2010, une hausse des revenus du capital et du patrimoine des ménages français les plus riches. Par conséquent, en 2019, les 10% des ménages les plus aisés possèdent la moitié du patrimoine total des ménages français.

2. Les inégalités économiques et sociales, un caractère multiforme et cumulatif

2.1. Les inégalités sont multiples

Une inégalité est une différence d’accès, entre plusieurs individus ou groupes, à une ressource. Aux inégalités économiques, qui sont constatées sur la base des inégalités de revenus et de patrimoine, s’ajoutent des inégalités sociales, qui peuvent être des inégalités de statut entre hommes et femmes, des inégalités ethniques, des inégalités culturelles et scolaires, etc.

2.2. Les inégalités ont tendance à se cumuler entre elles

Les inégalités se cumulent entre elles, puisque les inégalités de patrimoine accentuent les inégalités de revenu, qui à leur tour conduisent à des inégalités face au logement, face à la santé, face à l’école… Ainsi, les ménages les plus aisés sont également les plus avantagés concernant l’accès aux services collectifs et aux loisirs, la réussite scolaire, et même concernant l’espérance de vie. A l’inverse, les ménages les moins favorisés sont aussi ceux qui cumulent les difficultés d’accès au diplôme, aux loisirs, à la santé, etc. Les inégalités sociales peuvent également être à l’origine d’inégalités économiques, comme l’illustrent les inégalités salariales entre hommes et femmes.

2.3. Les inégalités ont tendance à se cumuler d’une génération à l’autre

Les inégalités économiques sont renforcées par la transmission, surtout au sein des familles aisées, d’un patrimoine immobilier ou financier, ce qui conduit à un maintien des inégalités économiques d’une génération à l’autre. Les inégalités sociales ont, elles aussi, tendance à se reproduire d’une génération à l’autre, par le biais de la transmission d’un capital culturel et social au sein des familles.

Document 1 : L’évolution des très hauts revenus depuis le début du XXème siècle dans les pays occidentaux.

Facile

Au début du siècle dernier, les 1 % les plus riches percevaient environ 20 % du revenu global avant impôt dans les pays occidentaux. C’est l’âge d’or des rentiers, de ceux qui ont récolté les fruits de la seconde révolution industrielle et qui vivent des revenus de leur patrimoine industriel, foncier et immobilier. […]

Dès les années 1920, […] les pertes dues à la Première Guerre mondiale, l’hyperinflation et la crise économique réduisent fortement la valeur des patrimoines et les revenus qui en découlent. […]

De la sortie de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 1970, la part des revenus dévolus aux très riches se stabilise ou poursuit sa baisse à un rythme plus modéré. […] La mise en place d’une fiscalité progressive sur les revenus et les capitaux redistribue la richesse et limite la transmission des fortunes entre générations, de parents à enfants.

Dès les années 1970, la part des 1 % les plus riches dans le revenu global se remet à progresser dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Royaume-Uni), où elle retrouve ses niveaux d’avant-guerre. En Allemagne et France, cette inversion de la tendance débute dans les années 1980. […]

La crise financière de 2008 change la donne. L’effondrement du cours des actions, le repli des gains dans l’immobilier, suivis par une baisse des taux d’intérêt, stabilisent, voire font baisser, la part du 1 % le plus riche.

Dans la décennie la plus récente, l’indicateur évolue en dents de scie. […] Au bout du compte, les 1 % ont réussi à regagner – avant impôts – le terrain perdu dans les années 1960 et 1970.

« Un siècle d’inégalités de revenus : les super-riches regagnent le terrain perdu », site de l’Observatoire des inégalités, 7 octobre 2018.

Questions :

1. A l’aide du texte, retrouvez, pour chaque période historique du tableau ci-dessous, la situation des très hauts revenus dans les pays occidentaux, et les facteurs historiques qui peuvent expliquer leur situation.

2. A partir de la phrase soulignée, donnez une définition du terme de « rentier ».

3. Selon vous, quelle relation peut-on établir entre l’évolution des très hauts revenus et l’évolution des inégalités ?

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1. A l’aide du texte, retrouvez, pour chaque période historique du tableau ci-dessous, la situation des très hauts revenus dans les pays occidentaux, et les facteurs historiques qui peuvent expliquer leur situation.

2. A partir de la phrase soulignée, donnez une définition du terme de « rentier ».

Un « rentier » est une personne qui vit de ses rentes, c’est-à-dire des revenus tirés du capital : les dividendes des actionnaires, les loyers perçus par les propriétaires, les intérêts… Au début du XXème siècle, l’industrialisation des XVIIIème et XIXème siècles a permis à certaines familles de s’enrichir et de se constituer des patrimoines importants.

3. Selon vous, quelle relation peut-on établir entre l’évolution des très hauts revenus et l’évolution des inégalités ?

Les inégalités se creusent lorsque les très hauts revenus progressent. Les inégalités peuvent donc s’accroitre alors même que le revenu moyen progresse.

Document 2 : L’évolution des inégalités de patrimoine en France au XXème siècle

Facile

Tout au long du XIXe  siècle, les 10% d’individus les plus riches (le « Top 10% ») possédaient presque tout le patrimoine (cf. graphique 1) et il n’existait pas réellement de classe moyenne. Le début du XXe  siècle marque la fin de cette période stable et fortement inégalitaire […]. De la première à la seconde guerre mondiale, le patrimoine du Top 10% décroît, car il est particulièrement frappé par les destructions de capital lors des conflits, l’inflation, la grande dépression des années 1930, voire les nationalisations. Le patrimoine de la classe moyenne décroît aussi mais plus faiblement, conduisant à une hausse relative de leur part au sein du patrimoine national. La période post1945 suit une dynamique très différente. Le patrimoine de ces deux catégories augmente mais celui de la classe moyenne plus fortement que celui du Top 10%. En effet, la croissance des salaires (en particulier à partir de 1968) et le tassement de la hiérarchie des rémunérations augmentent la capacité d’accumulation de la classe moyenne. Dans le même temps, les plus aisés voient leur capacité d’accumulation réduite par la mise en place de l’impôt sur le revenu (instauré dès 1915) qui contraint leur capacité d’épargne. La transmission des hauts patrimoines se retrouve également contrainte par la progressivité de la taxation des successions (instaurée en 1901). Depuis le milieu des années 1980, une hausse des inégalités est apparue : la part du Top 10% est passée de 50% en 1985 à 55% en 2014. Si cette hausse semble d’une ampleur modérée, elle est toutefois continue.

Questions :

1. Quelle est la part du patrimoine net total détenue par le « top 10% » des ménages français en 1910 ? Comment évolue cette part entre 1910 et 1985 ?

2. Quelle est la part du patrimoine net total détenue par les ménages de la classe moyenne en 1910 ? Comment évolue cette part entre 1910 et 1985 ?

3. A l’aide du texte, expliquez comment évolue le partage du patrimoine total entre 1910 et 1945, puis entre 1945 et le milieu des années 1980.

4. Quel est le rôle de l’État pour expliquer la diminution des inégalités de patrimoine en France au cours du XXème siècle ? Aidez-vous du texte pour donner des exemples.

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1. Quelle est la part du patrimoine net total détenue par le « top 10% » des ménages français en 1910 ? Comment évolue cette part entre 1910 et 1985 ?

Entre 1910 et 1985, la part du patrimoine net détenue par le « Top 10% », c’est-à-dire par les 10% des ménages situés en haut de la distribution des patrimoines, passe de 85% à 50% du patrimoine total, soit une baisse de 35 points.

2. Quelle est la part du patrimoine net total détenue par les ménages de la classe moyenne en 1910 ? Comment évolue cette part entre 1910 et 1985 ?

La classe moyenne (nommée sur le graphique « M40% » car elle représente les 40% d’individus dont le patrimoine se situe « au milieu » entre le Top 10% et le B50% –c’estàdire les 50% les plus pauvres, en « bas » de la distribution des patrimoines) possède 14% du patrimoine total en 1910, et 41% en 2014, soit une hausse de 27 points.

3. A l’aide du texte, expliquez comment évolue le partage du patrimoine total entre 1910 et 1945, puis entre 1945 et le milieu des années 1980.

Entre 1910 et 1945, le patrimoine des ménages français diminue, en raison des guerres mondiales et de la crise économique de 1929. Le patrimoine détenu par le « top 10% » décroît de façon plus importante que le patrimoine détenu par la classe moyenne, donc la part de patrimoine détenue par la classe moyenne augmente.

Entre 1945 et le milieu des années 1980, le patrimoine détenu par les ménages français augmente. Il augmente plus fortement parmi les ménages de la classe moyenne. Leur part du patrimoine total poursuit donc sa progression.

4. Quel est le rôle de l’État pour expliquer la diminution des inégalités de patrimoine en France au cours du XXème siècle ? Aidez-vous du texte pour donner des exemples.

L’État peut agir pour diminuer les inégalités en favorisant la croissance des salaires (mise en place du SMIG en 1950, qui devient le SMIG en 1970), en imposant les successions de patrimoine entre générations, en imposant les revenus et en mettant en œuvre leur redistribution (car les patrimoines sont constitués grâce aux revenus).

Document 3 : L’évolution récente des inégalités économiques dans le monde

Facile

La courbe de Kuznets* prédisait la diminution des inégalités avec le développement. Les dernières décennies rompent avec cette tendance. Dans les pays développés comme dans les pays en développement, les inégalités ont tendance à augmenter. En particulier, les revenus les plus élevés augmentent beaucoup plus vite que les autres, sans que la crise de 2008 ait stoppé cette évolution. En revanche, les inégalités entre pays se réduisent. Au niveau mondial, les inégalités ont tendance à se réduire depuis le début des années 2000 du fait de la croissance de quelques grands pays en développement comme la Chine ou l’Inde.

Arnaud Parienty, Précis d’économie, p.384, La Découverte, 2017

* La courbe de Kuznets est une courbe en cloche qui décrit la relation entre les inégalités et le développement d’un pays, avec une première phase de croissance des inégalités, puis une diminution de ces dernières à partir d’un certain seuil.

Questions :

1. Selon l’auteur, comment ont évolué les inégalités à l’intérieur des pays ces dernières décennies ? Comment ont-elles évolué entre les pays ?

2. Comment peut-on expliquer ces évolutions ?

3. Expliquez en quoi l’évolution des inégalités décrite dans les questions précédentes invalide la courbe de Kuznets.

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1. Selon l’auteur, comment ont évolué les inégalités à l’intérieur des pays ces dernières décennies ? Comment ont-elles évolué entre les pays ?

Les inégalités ont augmenté, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Les inégalités entre pays, elles, ont diminué.

2. Comment peut-on expliquer ces évolutions ?

Les inégalités au sein des pays augmentent notamment en raison de la hausse des hauts revenus. Les inégalités entre pays se réduisent notamment en raison du rattrapage économique de certains pays comme l’Inde ou la Chine.

3. Expliquez en quoi l’évolution des inégalités décrite dans les questions précédentes invalide la courbe de Kuznets.

La courbe de Kuznets prédit que dans un pays, à partir d’un certain seuil de développement, les inégalités se réduisent. Or, dans les pays développés comme dans les pays en développement, les inégalités s’accroissent à nouveau dans la période récente.

Document 4 : Le creusement des inégalités de patrimoine dans le monde depuis les années 1980

Facile

L’accroissement des inégalités de revenu et les transferts considérables de patrimoine public au secteur privé ces quarante dernières années ont eu pour effet d’aggraver les inégalités de patrimoine entre individus. Celles-ci n’ont cependant pas encore retrouvé le niveau qui était le leur au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis.

Pour autant, les inégalités de patrimoine se sont fortement creusées aux États-Unis, où la part des 1% des plus gros détenteurs est passée de 22% en 1980 à 39% en 2014, l’essentiel de cette évolution étant due à la tranche des 0,1% les plus riches.

Sur les quarante dernières années, l’accroissement de la part de richesse des catégories supérieures a été plus modérée en France et au Royaume-Uni, notamment grâce au rôle d’amortisseur qu’a joué l’augmentation du patrimoine immobilier de la classe moyenne et grâce une inégalité de revenus moindre qu’aux États-Unis.

La Chine et la Russie ont aussi vu le poids des patrimoines les plus importants progresser de manière conséquente suite à leur transition du communisme vers des économies capitalistes.

Questions :

1. Retrouvez, dans le texte, les causes de la hausse des inégalités de patrimoine dans le monde depuis le milieu des années 1980.

2. En vous aidant du graphique, calculez par combien a été multipliée la part de patrimoine des 1% des ménages les plus riches en Chine et en Russie entre 1995 et 2015. Comment expliquer cette augmentation ?

3. En vous aidant du graphique, calculez l’évolution, en %, de la part du patrimoine des 1% des ménages les plus riches en France entre 1930 et 2010, puis entre 1980 et 2010.

4. Quels facteurs permettent de limiter le creusement des inégalités de patrimoine en France, par rapport à d’autres pays, depuis les années 1980 ?

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1. Retrouvez, dans le texte, les causes de la hausse des inégalités de patrimoine dans le monde depuis le milieu des années 1980.

Les inégalités de patrimoine se creusent en raison d’une hausse des inégalités de revenus et des privatisations depuis les années 1980.

2. En vous aidant du graphique, calculez par combien a été multipliée la part de patrimoine des 1% des ménages les plus riches en Chine et en Russie entre 1995 et 2015. Comment expliquer cette augmentation ?

Dans ces deux pays, la part du centile supérieur a doublé entre 1995 et 2015, passant de 15% à 30% en Chine et de 22% à 43% en Russie. Cette augmentation s’explique par le passage à une économie capitaliste.

3. En vous aidant du graphique, calculez l’évolution, en %, de la part du patrimoine des 1% des ménages les plus riches en France entre 1930 et 2010, puis entre 1980 et 2010.

En 1930, le centile supérieur possède 50% du patrimoine total, contre 22% en 2010, soit une baisse de 56% [(VA-VD)/VD*100]. Le patrimoine des 1% les plus riches a donc été divisé par deux durant cette période.

En 1980, le centile supérieur possède 18% du patrimoine total, contre 22% en 2010, soit une hausse d’environ 22% sur la période.

4. Quels facteurs permettent de limiter le creusement des inégalités de patrimoine en France, par rapport à d’autres pays, depuis les années 1980 ?

La classe moyenne française s’est constituée un patrimoine immobilier ; et les inégalités de revenus sont relativement faibles par rapport à celles observées aux États-Unis par exemple.

Document 5 : Répartition des héritages reçus en 2014-2015 selon leur montant et la PCS du père de l’héritier (en %)

Facile

Source : Insee, enquête Patrimoine 2014-15

Questions :

1. Faites une phrase avec les données entourées.

2. Quelle relation entre la PCS du père et le montant de l’héritage reçu pouvez-vous établir ?

3. Comment expliquer cette relation ?

 

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1. Faites une phrase avec les données entourées.

En 2014-2015, 50 % des héritages reçus par des personnes dont le père était ouvrier dans leur jeunesse sont d'un montant inférieur à 8 000 euros.

En 2014-2015, 34,2 % des héritages reçus par des personnes dont le père était membre d’une profession libérale dans leur jeunesse sont d'un montant égal ou supérieur à 100 000 euros.

2. Quelle relation entre la PCS du père et le montant de l’héritage reçu pouvez-vous établir ?

Parmi les ouvriers, les employés et les agriculteurs, on observe une surreprésentation des héritages de moins de 8 000 euros, et une sous-représentation des héritages de plus de 100 000 euros, par rapport à la moyenne nationale.

A l’inverse, parmi les commerçants-artisans, les chefs d’entreprise, les membres d’une profession libérale et les cadres, on observe une sous-représentation des héritages de moins de 8 000 euros, et une surreprésentation des héritages de plus de 100 000 euros, par rapport à la moyenne nationale.

3. Comment expliquer cette relation ?

Les ouvriers, employés et agriculteurs ont des revenus du travail en moyenne moins élevés ; il est donc plus difficile pour les ménages appartenant à ces PCS de se constituer un patrimoine.

Pour les artisans-commerçants et chefs d’entreprise, la transmission du commerce ou de l’entreprise explique l’importance des montants hérités.

Document 6 : Les écarts de salaires équivalent temps plein entre hommes et femmes en France

Facile

Questions :

1. Complétez les cases vides du tableau.

2. Donnez l’évolution de l’écart de salaires équivalent temps plein entre hommes et femmes entre 2008 et 2016.

3. Expliquez en quoi ces chiffres montrent une inégalité économique.

4. D’après vos connaissances personnelles, expliquez quelles inégalités sociales sont à l’origine de cette inégalité économique.

 

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1. Complétez les cases vides du tableau.

- Pour calculer la différence de salaires entre hommes et femmes en % en 2016, il convient d’utiliser un taux de variation : (VA-VD)/VD*100 = (1 969 – 2 431) / 2 431 * 100 ≈ - 19,0%. En 2016, les femmes ont en moyenne un salaire mensuel net inférieur de 19% à celui des hommes.

- Pour retrouver le salaire mensuel net moyen des femmes en 2012 : 2 358 – (20,2 / 100 * 2 358) ≈ 1 881. Le salaire mensuel net moyen des femmes en 2012 s’élève à environ 1 881 euros.

2. Donnez l’évolution de l’écart de salaires équivalent temps plein entre hommes et femmes entre 2008 et 2016.

Deux possibilités :

- évolution en points de pourcentage : VA – VD = 19 - 21,8 = - 2,8. L’écart salarial entre hommes et femmes a reculé de 2,8 points entre 2008 et 2016.

- évolution en % : (VA-VD)/VD*100 = (19-21,8)/21,8*100 ≈ -12,8%. L’écart salarial entre hommes et femmes a reculé d’environ 12,8% entre 2008 et 2016.

3. Expliquez en quoi ces chiffres montrent une inégalité économique.

Il est possible de parler d’une inégalité économique en raison de l’existence d’un écart entre les salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein perçus par les hommes et ceux perçus par les femmes.

4. D’après vos connaissances personnelles, expliquez quelles inégalités sociales sont à l’origine de cette inégalité économique.

Les femmes travaillent plus souvent à temps partiels que les hommes, les hommes occupent plus souvent des postes à responsabilité, les hommes font plus d’heures supplémentaires que les femmes…

Document 7 : Les inégalités sociales d’accès à une alimentation de qualité

Facile

Toutes les études le montrent : les cadres et professions libérales consomment bien plus de fruits et légumes frais que les ouvriers, plus de poisson, moins de viandes et charcuteries, moins de produits conditionnés surtout, mais aussi moins de riz, moins de féculents, moins de boissons sucrées et de sandwichs, moins de corps gras et de glucides. […]

Les inégalités sociales en matière d’alimentation ont évidemment des effets sur la santé et singulièrement sur l’obésité. Cette maladie concerne 7 millions de Français. Mais il existe une forte relation entre la catégorie sociale et l’obésité, comme l’établit l’étude Obépi, menée en France depuis 2009. On dénombre deux fois plus d’obèses chez les ouvriers et les employés que chez les cadres supérieurs – près d’un adulte obèse sur deux vit dans un foyer percevant moins de 1200 euros, et seulement 7% d’entre eux touchent un revenu par foyer supérieur à 5 300 euros. Les écarts entre catégories sociales en matière de proportion de personnes obèses en leur sein ne cessent d’ailleurs de se creuser.

Dominique Paturel et Willy Pelletier, « Ce soir, on mange quoi ? », in Manuel indocile de sciences sociales, La Découverte, 2019

Questions :

1. Expliquez, en vous appuyant sur le texte, le lien entre la PCS d’appartenance et les habitudes alimentaires.

2. En quoi ces différences constituent-elles une inégalité sociale ?

3. Quelles sont les conséquences de cette inégalité en matière de santé ?

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1. Expliquez, en vous appuyant sur le texte, le lien entre la PCS d’appartenance et les habitudes alimentaires.

Les cadres et professions libérales ont de meilleures habitudes alimentaires que les ouvriers, puisqu’ils consomment davantage de fruits et légumes frais et moins de plat préparés.

2. En quoi ces différences constituent-elles une inégalité sociale ?

On parle d’inégalité à partir du moment où un groupe détient l’accès à une ressource ou à une pratique socialement hiérarchisée. L’accès à une alimentation saine est conditionné par la possession de certaines ressources, financières et culturelles.

3. Quelles sont les conséquences de cette inégalité en matière de santé ?

Cette inégalité a des conséquences sur la santé car les mauvaises habitudes alimentaires exposent à davantage de maladies. Ainsi, « on dénombre deux fois plus d’obèses chez les ouvriers et les employés que chez les cadres supérieurs ».

Document 8 : Diplôme obtenu par les jeunes sortants d'études selon l'origine sociale en 2016 en France

Facile

Questions :

1. Faites une phrase avec la donnée entourée.

2. Comparez les jeunes sortants en 2016 diplômés d’un CAP ou d’un BEP parmi les enfants de cadres et professions intermédiaires, et les enfants d’employés et ouvriers.

3. Expliquez, d’après ces données, pourquoi il est possible de parler d’une inégalité d’accès au diplôme en fonction de l’origine sociale.

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1. Faites une phrase avec la donnée entourée.

Les jeunes titulaires d’un diplôme supérieur à bac +2 représentent 50% du total des diplômés sortants en 2016 dont le père appartient à la PCS des cadres ou professions intermédiaires.

2. Comparez les jeunes sortants en 2016 diplômés d’un CAP ou d’un BEP parmi les enfants de cadres et professions intermédiaires, et les enfants d’employés et ouvriers.

Les jeunes sortants en 2016 dont le père appartient à la PCS des employés et ouvriers sont 4 fois plus nombreux que les jeunes sortants dont le père appartient à la PCS des cadres et professions intermédiaires à être diplômés d’un CAP ou BEP.

3. Expliquez, d’après ces données, pourquoi il est possible de parler d’une inégalité d’accès au diplôme en fonction de l’origine sociale.

On constate une influence de l’origine sociale sur le diplôme obtenu. Les enfants de cadres et professions intermédiaires ont des chances supérieures à la moyenne d’obtenir un diplôme supérieur à bac +2, alors que les enfants d’employés et ouvriers ont des chances supérieures à la moyenne de sortir du système éducatif sans diplôme, ou diplômés du brevet uniquement.

 

Document 9 : Le caractère cumulatif des inégalités

Facile

Ce qu’il faut tenter de mettre en œuvre, c’est une approche systémique des inégalités sociales : une approche qui mette précisément en évidence leur caractère de système. […] Ainsi, les inégalités sociales face à la maladie et la mort renvoient-elles, quant à leurs déterminants, aux inégalités de conditions de travail, mais aussi à celles entre revenus, entre niveaux de formation scolaire, entre conditions de logement, entre usages du temps libre, etc., qui déterminent notamment le recours au système de soins. Inversement, des inégalités dans les conditions de logement entraînent non seulement des inégalités face à la santé mais encore face à l’emploi, face aux équipements collectifs et aux services publics, face aux loisirs, etc. […]

La plupart de ces interactions provoquent des processus cumulatifs. Ainsi, pour nous en tenir aux exemples précédents, les personnes les plus démunies sont aussi fréquemment celles dont l’état de santé laisse le plus à désirer et celles dont l’emploi est le plus précaire et le plus mal rémunéré. Autrement dit, être victime d’une inégalité sociale déterminée accroît le risque d’être victime d’autres inégalités sociales.

Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, « Inégalités : c’est un système d’ensemble qu’il faut remettre en cause », site de l’Observatoire des inégalités, 6 octobre 2014.

Questions :

1. Selon l’auteur, quelles inégalités sont à l’origine des inégalités sociales face à la maladie et la mort ?

2. Selon l’auteur, quelles inégalités, autres que l’inégalité face à la maladie et la mort, peuvent être le résultat de l’inégalité dans les conditions de logement ?

3. En vous appuyant sur les réponses aux questions 1 et 2, expliquez ce que l’auteur qualifie de « système des inégalités ».

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1. Selon l’auteur, quelles inégalités sont à l’origine des inégalités sociales face à la maladie et la mort ?

Les inégalités face à la maladie et la mort sont causées par d’autres inégalités sociales telles que les inégalités dans les conditions de travail, les revenus, le niveau de formation, le logement, les usages du temps libre…

2. Selon l’auteur, quelles inégalités, autres que l’inégalité face à la maladie et la mort, peuvent être le résultat de l’inégalité dans les conditions de logement ?

Les inégalités dans les conditions de logement peuvent entrainer des inégalités face à l’emploi, face aux équipements collectifs et aux services publics, face aux loisirs…

3. En vous appuyant sur les réponses aux questions 1 et 2, expliquez ce que l’auteur qualifie de « système des inégalités »

Il s’agit du phénomène cumulatif entre les différentes inégalités. Ces dernières sont souvent superposées, puisqu’une inégalité en cause d’autres, qui à leur tour renforce l’inégalité initiale. Les inégalités économiques conduisent à des inégalités sociales, et vice versa.

Exercice 1  (*) : Choisissez la bonne réponse parmi les choix proposés :

Facile

1. Depuis les années 1980, les inégalités économiques ont tendance à se creuser dans les pays industrialisés principalement…

  • a. En raison d’une baisse des bas revenus ;
  • b. En raison d’une compression des revenus ;
  • c. En raison d’une hausse des hauts revenus.

 

2. Les inégalités économiques renvoient…

  • a. Aux inégalités de revenus ;
  • b. Aux inégalités de patrimoine ;
  • c. Aux inégalités de transmission d’un patrimoine.

 

3. Entre 1910 et 1985, la part du patrimoine net détenue par les 10% des ménages français les plus riches passe de 85% à 50% du patrimoine total, soit une baisse de 35 ….

  • a. %
  • b. points
  • c. milliards d’euros.

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1.c

2. a.b.c

3. a

Exercice 2 (**) : Complétez le texte ci-dessous avec les mots suivants :

Modéré

patrimoine, rentiers, impôt, « Trente Glorieuses ».

Au début du XXème siècle, les hauts revenus concentrent une large part des richesses économiques. On parle alors d’un « âge d’or des …………………………. ». Durant la période 1916-1950, les grandes fortunes sont affectées par les guerres mondiales et la crise économique de 1929. De la sortie de la 2nde Guerre mondiale à la fin des années 1970, la période des ………………………………………. se caractérise par un ralentissement de la progression des hauts revenus. Ce ralentissement peut s’expliquer, en France, par la mise en place et la consolidation d’un ……….……. sur les revenus et sur les successions. Les décennies 1970 et 1980 sont marquées par la progression des hauts revenus et du ………..………. des ménages les plus riches au niveau mondial, et donc par une hausse des inégalités. Suite à la crise économique de 2008, les hauts revenus cessent d’augmenter pendant une courte période, mais ils reprennent à nouveau leur progression depuis les années 2010.

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Au début du XXème siècle, les hauts revenus concentrent une large part des richesses économiques. On parle alors d’un « âge d’or des …………rentiers………………. ». Durant la période 1916-1950, les grandes fortunes sont affectées par les guerres mondiales et la crise économique de 1929. De la sortie de la 2nde Guerre mondiale à la fin des années 1970, la période des ……………… « Trente Glorieuses »………………………. se caractérise par un ralentissement de la progression des hauts revenus. Ce ralentissement peut s’expliquer, en France, par la mise en place et la consolidation d’un ……….impôt………. sur les revenus et sur les successions. Les décennies 1970 et 1980 sont marquées par la progression des hauts revenus et du ………..patrimoine………. des ménages les plus riches au niveau mondial, et donc par une hausse des inégalités. Suite à la crise économique de 2008, les hauts revenus cessent d’augmenter pendant une courte période, mais ils reprennent à nouveau leur progression depuis les années 2010.

Exercice 3 (***) : Répondez par vrai ou par faux aux affirmations suivantes, et justifiez.

Difficile

a. Seules les inégalités économiques se reproduisent d’une génération à l’autre.

b. Les inégalités économiques et sociales forment un système.

c. Au début du XXème siècle, la deuxième révolution industrielle et l’intensification des échanges au niveau mondial permettent de réduire les inégalités dans les pays industrialisés.

d. En 2016, à équivalent temps plein, les hommes gagnent en moyenne 19% de plus que les femmes.

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a. Seules les inégalités économiques se reproduisent d’une génération à l’autre.

Faux : les inégalités sociales ont, elles aussi, tendance à se reproduire d’une génération à l’autre, par le biais de la transmission d’un capital culturel et social au sein des familles. Les inégalités face au diplôme se transmettent par exemple d’une génération à l’autre.

b. Les inégalités économiques et sociales forment un système.

Vrai. Les inégalités sont liées par des relations de cause à effet et elles se cumulent entre elles. Par exemple, les inégalités de revenus entraînent des inégalités face au logement, qui à leur tour entraînent des inégalités d’accès aux services collectifs, etc.

c. Au début du XXème siècle, la deuxième révolution industrielle et l’intensification des échanges au niveau mondial permettent de réduire les inégalités dans les pays industrialisés.

Faux : la deuxième révolution industrielle et l’intensification des échanges permettent l’essor économique des pays industrialisés, mais cet essor ne profite pas au plus grand nombre et les inégalités s’accroissent.

d. En 2016, à équivalent temps plein, les hommes gagnent en moyenne 19% de plus que les femmes.

Faux : à équivalent temps plein, les femmes gagnent en moyenne 19% de moins que les hommes. Les hommes gagnent en moyenne 23,5% de plus que les femmes.

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