Terminale : cours et corrigés
Synthèse
(BO)
Déroulé du chapitre :
Question 1. Quels sont les facteurs de la croissance économique ?
Question 2. Quel est le rôle du progrès technique dans la croissance ?
Question 3. Quelles sont les institutions qui favorisent le progrès technique et la croissance ?
Question 4. Quels sont les limites de la croissance ?
La croissance économique est l’augmentation soutenue, sur une longue période, de la production de biens et services dans un pays. On mesure la croissance économique par le taux de croissance d’un agrégat qui est depuis quelques décennies le produit intérieur brut (PIB).
La recherche des moteurs de la croissance économique est essentielle pour comprendre des faits historiques ou présents mais également pour les pouvoirs publics amenés, dans certains cas, à favoriser des leviers de croissance.
1. Comment mesurer la croissance ?
Le PIB, un indicateur synthétique
Le PIB est l’agrégat permettant de comptabiliser l’ensemble des activités de production dans une économie (un pays). Il inclut l’ensemble des valeurs ajoutées par tous les agents économiques.
La valeur ajoutée est la différence entre la production réalisée et les consommations intermédiaires nécessaires à cette activité. C’est donc une mesure de la « richesse créée » par les agents économiques. L’addition de toutes les valeurs ajoutées par tous les agents économiques rend donc compte de la richesse créée globalement.
Le PIB est donc la somme de toutes les valeurs ajoutées par tous les agents économiques à l’intérieur d’un pays et ce quelle que soit la nationalité des agents (entreprises). En revanche, les activités des entreprises ayant des filiales à l’étranger ne sont pas comptabilisées.
C’est la variation annuelle du PIB qui est appelée « croissance économique ».
Les limites du PIB
Cet indicateur, probablement parce qu’il est synthétique et facile à utiliser, est très utilisé pour évaluer la santé économique d’un pays et la tendance de ces dernières décennies a parfois été de le regarder comme un témoin des progrès économiques et sociaux du pays. Un certain consensus s’est dessiné chez les économistes pour mettre au clair les « limites » du PIB. Le PIB ne mesure pas les progrès sociaux ; en ce sens, la croissance n’est pas nécessairement une amélioration du bien-être de la population du pays. Il ne compte pas de nombreuses activités socialement utiles (bénévolat, travail non déclaré par exemple) et il comptabilise toutes les richesses créées sans prendre en compte leurs éventuels effets négatifs (les maladies liées au tabac, les accidents de la route, …). Enfin, on n’intègre pas à son calcul les prélèvements sur les ressources non renouvelables et la biodiversité.
2. Comment expliquer la croissance ?
Le rôle des facteurs de production
La croissance économique s’explique d’abord par la quantité de facteurs de production mobilisés. Ainsi, la quantité de facteur travail, c’est-à-dire l’augmentation de la population active, contribue directement à l’évolution de la quantité de biens et services produits.
Mais c’est surtout l’accumulation du capital qui joue un rôle important : l'augmentation en volume du stock de capital par le biais de l'investissement net, joue un rôle plus important que l'augmentation du volume de travail dans le processus de croissance.
Le facteur capital peut ainsi prendre différentes formes qui sont des leviers de croissance. Au sens strict, il s’agit du capital physique ou capital technique, c’est-à-dire l’ensemble des ressources utilisées pour produire : machines, outillage, biens intermédiaires, matières premières. Dans un sens plus large, le capital recouvre à la fois le capital fixe (stock de biens durables, tels que des machines, destinés à en produire d'autres et le capital circulant (les matières premières par exemple) qui est voué à être transformé au cours du processus productif.
L'augmentation du stock de capital (ou investissement) semble essentielle à la croissance car le capital nouveau a un double effet :
- Il augmente le volume de capital disponible pour la production
- il intègre de nouveaux procédés, de nouvelles techniques qui le rendent encore plus productif. Les nouvelles générations de capital sont plus performantes que les anciennes et jouent donc un rôle important dans le processus de croissance.
La place du progrès technique
Le rôle des facteurs de production ne suffit pas à comprendre la croissance. L’analyse des 30 glorieuses en France a montré que la seule prise en compte des facteurs de production ne permettait d’expliquer que la moitié du phénomène (exercice 5, document 6). L’apparition d’un « résidu » non expliqué a contribué à mettre l’accent sur le rôle des gains de productivité permis par le progrès technique.
C’est la mesure de la productivité globale des facteurs (PGF) qui traduit le mieux cette partie de la croissance due à la meilleure efficacité des facteurs de production, qu’il s’agisse du facteur travail ou du facteur capital. Les gains de productivité accompagnent le plus souvent la croissance. A contrario, le ralentissement de la croissance semble corrélé à des pannes de productivité.
L’un des enjeux qui animent les économistes tient à l’avenir de la croissance et à la capacité des nouvelles technologies de l’information et de la communication et à l’intelligence artificielle à générer une croissance comme d’autres innovations ont pu, dans le passé, le faire.