Philippe Aghion est l’un des spécialistes contemporains de la croissance économique. Dans de nombreux articles, il interroge les causes et les conséquences de cette croissance dans un cadre qu’on peut qualifier de « néo-schumpeterien », puisqu’il place l’innovation et la destruction créatrice au coeur de la dynamique économique. Il développe notamment ses analyses dans un ouvrage coécrit avec Peter Howitt, L’économie de la croissance, paru en 2010 ou, plus récemment, avec Céline Antonin et Simon Bunel, Le pouvoir de la destruction créatrice. Il formalise l’influence des innovations sur la croissance dans un modèle de croissance endogène. Il défend une politique économique favorable à l’innovation, qui passerait vers le soutien de l’économie de la connaissance, la formation professionnelle et l’incitation à l’emploi, quitte à réduire les interventions de l’État dans d’autres domaines. Ses travaux interrogent aussi la mesure de la croissance et de la productivité, qui serait sous-estimée de nos jours (tout comme l’inflation), du fait des innovations dans les nouvelles technologies.
John Maynard Keynes : Né en 1883 à Cambridge (Royaume-Uni) et mort en 1946 à Firle, John Maynard Keynes est un économiste britannique dont l'œuvre a initié un courant de pensée soulignant les déficiences des marchés et la nécessité de les réguler. Professeur d'université formé à Cambridge, journaliste, Keynes travailla pour l'État pendant la Première Guerre mondiale et fut un des négociateurs du Traité de Versailles, dont il dénonça les impasses dès 1919. Anobli en 1942, il conduisit la délégation britannique lors de la Conférence de Bretton Woods de 1944, qui a notamment créé le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, mais ses propositions ne furent pas retenues. Parue en 1936, sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie a une influence profonde sur la pensée économique jusqu'à aujourd'hui, au point de servir de référence à tout un courant de pensée. Raisonnant en termes macroéconomiques, Keynes y réfute l'idée selon laquelle une économie de marché s'autorégule pour atteindre le plein emploi, et préconise l'intervention conjoncturelle de l'État pour soutenir la demande en stimulant l'investissement en période de récession économique.
Emmanuel Combe : Vice-Président de l’Autorité de la concurrence depuis 2012, il est un des Spécialistes des questions de concurrence, d’antitrust, de transport aérien, il travaille sur la place de la régulation en économie de marché et sur le rôle des nouveaux modèles économiques. Il a notamment montré l’importance et les bénéfices de la politique de la concurrence européenne pour maintenir des conditions favorables aux consommateurs européens. Auteur de plusieurs ouvrages devenus des manuels de référence en économie, Emmanuel Combe a publié en mai 2021 La concurrence, PUF qui offre aux enseignants et à leurs élèves un ouvrage d’une qualité pédagogique hors pair sur des sujets indispensables à la compréhension des mécanismes microéconomiques de base et leurs implications macroéconomiques.
André Orléan est un économiste français à l’origine de l’économie des conventions. Défenseur de l'unité des sciences sociales, il est particulièrement reconnu pour ses travaux sur le mimétisme, la monnaie et les conventions financières. Spécialiste de la monnaie, de la finance et de la théorie des institutions il a élaboré une approche institutionnaliste de la monnaie avec M. Aglietta et s'efforce de promouvoir une approche interdisciplinaire de l'économie, Son approche conventionnaliste des marchés financiers apporte un éclairage particulier sur les récentes crises financières. André Orléan a développé une analyse critique de la théorie de la finance standard, inspirée de l'approche keynésienne qui s'oppose à l'idée d'efficience financière. Selon lui, les marchés sont intrinsèquement instables : ils ne peuvent s'autoréguler comme des marchés ordinaires et le mimétisme des investisseurs sur ces marchés engendre de manière récurrente des bulles spéculatives et leur éclatement.