Courbe de Kuznets : Représentant la relation entre croissance économique et inégalité, la courbe de Kuznets est issue d’un article de Simon Kuznets de 1955, intitulé « Economic growth and income inequality ». En utilisant des données provenant de différents pays développés, il montre qu’au début de leur industrialisation, les inégalités ont eu tendance à augmenter du fait de la concentration du capital entre les mains des plus fortunés. Toutefois, au bout d’un certain temps, les revenus des plus défavorisés ont augmentés, provoquant une baisse des inégalités. Dans son article, Kuznets fait de ce constat une loi générale qui est parfois synthétisé sous la forme d’une « courbe en U inversée ». Autrement dit, il y aurait une hausse suivie d’une baisse des inégalités lorsque la production par tête augmente sur le long terme. L’économiste précise que les politiques sociales n’interviennent que dans un second temps et ne sont pas à l’origine de cette baisse des inégalités qui serait absolument « endogène ».
Courbe de Kuznets augmentée : Le renouvellement des travaux autour de la courbe de Kuznets a donné naissance à ce que Milanovic a appelé « courbe de Kuznets augmentée » (« Determinants of Cross-Countries Income Inequalities : an « Augmented » Kuznets Hypothesis », 1994). Elle tient compte des facteurs structurels (institutions, décisions politiques, etc.) qui concurrent à la hausse et à la baisse des inégalités sur le long terme, et une portion de courbe croissante est ajoutée à la fin de la représentation en « U inversée », représentant la hausse des inégalités à partir de la fin du XXème siècle.
Effet de ruissellement : L’effet de ruissellement est un mécanisme selon lequel une augmentation des revenus des plus aisés (et donc une augmentation des inégalités) conduirait, à terme, à améliorer la situation des moins aisés. Dans sa version « naïve », il repose sur l’idée que la consommation des plus riches bénéficie à l’emploi des plus pauvres. Dans sa version plus scientifique, il s’appuie sur l’idée que l’épargne accumulée par les plus favorisés permet de financer un investissement productif, qui favorise à son tour l’embauche et l’augmentation des salaires.
Loi fondamentale du capitalisme : Loi développée par Thomas Piketty dans Le capital au XXIème siècle (2013). Elle stipule qu’en général, le rendement du capital excède en général le taux de croissance, ce qui provoque de fortes inégalités. On peut la résumer par la formule « r>g » (r désignant la rentabilité du capital et g le taux de croissance de l’économie). Cette loi s’applique tant que des événements politiques et historiques ne l’entrave pas. Si cette loi a été enfreinte du début du XXème siècle aux années 1970 en raison des décisions politiques prises à cette époque, la baisse des inégalités induite n’était pas qu’une parenthèse dans l’histoire, alors que la tendance générale est à un niveau d’inégalité élevé. D’ailleurs, depuis les années 1980 et le « tournant libéral », elle est de nouveau vérifiée.
Optimum de Pareto : L’optimum de Pareto est une situation dans laquelle on ne peut plus augmenter utilité d’un agent économique sans dégrader celle d’un autre. Selon Pareto, l’économiste ne peut choisir et se prononcer pour comparer entre elles différentes situations Pareto-optimales.
Théorème de Schmidt : slogan politique énoncé par le chancelier allemand Helmut Schmidt le 3 novembre 1974, le théorème de Schmidt défend l’idée que « les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain ». Le principe est que les profits sont la condition de l’investissement des entreprises, et qu’un partage de la valeur ajoutée trop en faveur du travail peut se révéler contre-productif. Au contraire, favoriser une augmentation du taux de marge des entreprises serait favorable à la croissance.