Publiée en mars 2023, cette note permet d’actualiser le thème « Quelles politiques économiques dans le cadre européen ? » dans les programmes de spécialité SES en terminale et le thème « L’intervention économiques des pouvoirs publics » en CPGE.
Le titre et la référence de l'article :
Melchior vous propose ce décryptage pédagogique de la note de Trésor éco, n°324, À quoi servent les plans de relance mis en place après la crise du Covid-19 ?, afin que vous l’exploitiez en classe avec vos élèves.
LES + DE L’ARTICLE :
- Le décryptage d’un plan européen d’une ampleur exceptionnelle
- Une mise en perspective du rôle des politiques européennes communes
- Des données concrètes sur le rôle de l’UE en matière d’investissements
RESUME :
En juillet 2020, les États membres de l'Union européenne (UE) ont mis en place une réponse commune aux effets de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, sous la forme d’un plan de relance, appelé plan NextGenerationEU (NGEU), soit plus de 800 Milliards d’euros mis à disposition des États membres.
Ce plan d’investissements est inédit pour son ampleur : il représente environ 80 % du budget de l'UE pour la période 2021-2027 (1 074,3 Md€). Il s’appuie en partie sur des ressources nationales mais aussi sur la « Facilité pour la reprise et la résilience » (FRR), c’est-à-dire que la Commission a obtenu des Etats membres l’autorisation d'emprunter sur les marchés financiers. Le remboursement de ces emprunts européens doit se faire par la mise en place de futures ressources propres, en particulier les recettes attendues du marché du carbone (étendu aux secteurs du bâtiment et des infrastructures routières) ainsi qu’à l’application d’une taxe carbone aux frontières. C’est donc sur un endettement commun qu’est fondé ce vaste plan de relance, et c’est ce volet qui en fait le caractère nouveau.
L’attribution des fonds aux pays membres dépend de différents critères : le PIB par habitant, le nombre d’habitants et le taux de chômage moyen au cours des dernières années. En favorisant les pays aux plus faibles niveaux de vie par habitant, l’enjeu est donc aussi la convergence des niveaux de vie dans l'UE.
Ce déploiement de moyens vise à financer des mesures dirigées aussi bien vers l’offre que vers la demande. Il s’agit de favoriser l'innovation et les capacités de production européenne. La moitié des sommes investies concerneront la transition écologique.
Ainsi, ce plan ne s’inscrit pas seulement dans une logique conjoncturelle d’après crise. En permettant le financement de la transition écologique et numérique et en conditionnant l’attribution des fonds à des investissements visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050, le plan européen s’inscrit dans une perspective structurelle de moyen et long terme.
La note de Trésor Eco évoque également les premiers éléments de bilan de ce plan de relance européen avec une estimation d’un gain de croissance du PIB réel d’environ 0,5 % pour les années 2022-2023 et une attente de croissance du PIB réel de 1,5 % l’année suivante. Par ailleurs, les investissements et les réformes structurelles mises en œuvre dans le cadre de ces plans de relance doivent soutenir la croissance potentielle de façon plus durable, réduire le chômage structurel et favoriser le rattrapage économique des pays les moins riches de l'UE.
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LES TERMES CLES :
- Croissance potentielle : croissance que l’économie peut maintenir à long terme, en dehors des fluctuations de court terme liées à un décalage conjoncturel entre le niveau potentiel de l’offre et la demande.
- Politique budgétaire : Il s’agit de l’ensemble des mesures qui utilisent les ressources et les dépenses de l’État pour atteindre certains objectifs de politique conjoncturelle (croissance du PIB, emploi, etc.).
- Résilience d’une économie : ce terme désigne la capacité d’un système économique à résister à un choc (d’offre ou de demande) et à maintenir le niveau de croissance proche de la croissance potentielle.
LE POINT THEORIQUE : le multiplicateur de dépenses publiques
Le multiplicateur d’investissement vise à démontrer que l’économie étant fondamentalement instable, elle a besoin de la part de la puissance, en particulier lorsque l’investissement privé est insuffisant. Le multiplicateur d’investissement a été inspirée à Keynes dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) par les travaux de R. Kahn (1931) : une hausse de l’investissement provoque une augmentation plus forte du revenu national. L’investissement, parce qu’il consiste à acheter des biens de production, engendre un flux de revenus pour les propriétaires et salariés concernés ; ceux-ci sont en partie consommés, ce qui génère d’autres flux de revenus. L’injection initiale de revenus par l’investissement a donc in fine un effet multiplicateur.
La force de l’effet multiplicateur dépend d’un certain nombre de variables : propension des ménages à consommer leur revenu et à épargner et, dans nos économies ouvertes, propension à importer.
Une augmentation des dépenses publiques, telles que celle générée par un plan de relance tel que le plan NextGenerationEU (NGEU), entraîne un flux de revenus qui doit générer, de la même façon, une augmentation amplifiée du revenu national.
POUR ALLER PLUS LOIN SUR CET ASPECT THEORIQUE :
L’EXTRAIT POUR LA CLASSE DE TERMINALE :
L’extrait proposé permet d’illustrer les composantes des plans de relance par l’offre et par la demande en classe de terminale.
Les mesures des plans de relance européen (2020)
« Le volet « demande » comprend trois catégories de mesures :
- L'investissement public, avec par exemple en France les investissements de rénovation thermique des bâtiments et les infrastructures et mobilités vertes.
- Le pouvoir d'achat des ménages, avec par exemple en France le soutien à la demande en véhicules propres et la hausse de l'allocation de rentrée scolaire.
- Les autres dépenses publiques, avec par exemple en France la numérisation des services publics (écoles, justice, culture) et des entreprises.
Le volet « offre » comprend également trois catégories de mesures :
- La fiscalité des entreprises, avec par exemple en France la baisse des impôts de production.
- L'innovation, avec par exemple en France le 4ème Programme d'investissements d'avenir.
- Les compétences et l'emploi, avec par exemple en France le plan « 1 jeune, 1 solution ». »
LES SUJETS QUI FONT DEBAT :
- Comment la politique européenne peut-elle agir sur la croissance des pays de l’UE ?
- Comment favoriser la convergence des économies de l’UE ?