Aléa moral
Il y a aléa moral quand une des deux parties signataires d’un contrat (par exemple, un contrat de travail) est en mesure de léser l’autre du fait d’une asymétrie d’information. Un salarié peut ainsi profiter du fait que son employeur ne soit pas en mesure de le surveiller constamment pour se distraire au lieu de travailler. L’asymétrie d’information rend ainsi possibles les comportements opportunistes et l’effort réalisé ne sera pas toujours maximal. Les situations d’aléa moral existent dans des contextes très variés : une personne peut adopter un comportement plus risqué du fait qu’elle est assurée et que son assurance n’a pas la possibilité de contrôler son comportement et d’augmenter le tarif en réponse à cette prise de risque.
Asymétries d’information
Les asymétries d’information désignent une situation dans laquelle tous les agents économiques ne disposent pas de la même information. Quand l’information est imparfaitement distribuée entre les différents acteurs sur un marché, le marché n’est plus parfaitement concurrentiel au sens du modèle de concurrence pure et parfaite (CPP). On parle d’une situation de concurrence imparfaite. Le fonctionnement du marché conduit alors à une situation qui n’est plus optimale.
Les différents biens économiques
Les biens économiques peuvent avoir des caractéristiques différentes. On distingue les biens privés, les biens de club, les biens communs et les biens collectifs. Le marché peut rencontrer des difficultés dans l’allocation des biens communs, des biens collectifs ou des biens de club. Il s’agit d’une forme de défaillance de marché.
Les agents prennent des décisions en fonction des coûts qu’ils supportent (coût privé) et des gains dont ils bénéficient (gain privé). En fonction de ce calcul coût/avantage, ils vont décider de réaliser ou non une action. Ces décisions peuvent avoir des conséquences sur d’autres acteurs, qui subissent ou bénéficient de la situation sans avoir été consultés et alors qu’aucune transaction marchande ne les relie aux acteurs décisionnaires. On appelle externalité la conséquence d’une activité qui ne fait pas l’objet d’une transaction marchande.
Défaillances du marché
Le prix de vente sur le marché et les quaantités échangées ne sont pas optimaux au sens où le bien-être social n’est pas maximisé. Au niveau social, il serait rationnel de produire ou de consommer un bien jusqu’à ce que le gain marginal social soit égal au coût marginal social. Mais ce n’est pas à cette situation que va aboutir le fonctionnement du marché. Certains biens ne seront pas assez produits/consommés (gain marginal social supérieur au coût marginal social), d’autres seront au contraire surproduits/ consommés (coût marginal social supé- rieur au gain marginal social). Le marché ne permet plus une allocation efficace des ressources en présence d’externalités.
Monopole naturel
Il peut exister des économies d’échelle, ce qui signifie que le coût moyen de production décroît avec la quantité produite. Dans ce cas, le fonctionnement du marché conduit à l’élimination des concurrents par le plus gros producteur, car ce dernier peut vendre moins cher que ses concurrents de moindre de taille qui ne peuvent pas aligner leur prix, du fait de coûts de production plus élevés. On parle de l’existence d’un monopole naturel, car il découle du fonctionnement du marché et n’est pas lié à une stratégie particulière. Le producteur le plus important se retrouve sans concurrents et dispose d’un pouvoir de marché.
Sélection adverse
Il y a antisélection (ou sélection adverse) lorsque l’asymétrie d’information conduit à éliminer les produits de meilleure qualité. Un exemple célèbre, proposé par Akerlof, est celui du marché des voitures d’occasion. Le prix de marché reflète la qualité moyenne des voitures et les consommateurs ne sont pas capables de discerner les différentes qualités de voitures. Lorsque le prix est bas, les vendeurs de voitures de bonne qualité ne sont pas prêts à vendre à ce prix et se retirent du marché. La qualité moyenne des voitures présentes sur le marché diminue, ce qui conduit à une baisse du prix et à de nouveaux départs de vendeurs. Un cercle vicieux se met en place, la qualité des voitures vendues ne fait que décroître. Les consommateurs se retrouvent de plus en plus avec des voitures en mauvais état. Une crise de confiance frappe le marché et le fait disparaître. Les asymétries d’information conduisent donc le fonctionnement du marché à une situation inefficace. Le risque d’antisélection existe sur de nombreux marchés : sur le marché de l’assurance par exemple, les compagnies d’assurance ne connaissent qu’imparfaitement le risque encouru par leurs clients. Si le prix des assurances est trop élevé, les personnes qui estiment courir un faible risque ne vont plus vouloir s’assurer. Il ne reste alors sur le marché que les assurés de « mauvaise qualité », ceux qui sont en mauvaise santé (ou qui ont un comportement à risque) et qui sont prêts à payer un prix élevé pour s’assurer. Mais ceux-ci sont plus souvent malades, ce qui conduit l’assurance a relevé ses tarifs. Un cercle vicieux se met en place.