- Que peut-on attendre de l’inflation ? (HEC 2021)
- Monnaie et inflation. (HEC 2021)
- En 1969, Milton Friedman affirmait : « Pour soigner la déflation, il suffit de jeter de la monnaie d’un hélicoptère ». Qu’en pensez-vous à l’aune de la crise actuelle ? (HEC 2021)
- Doit-on craindre le retour de l'inflation ? (ESCP 2021)
- Inflation et croissance. (ESCP 2021)
- L'inflation est-elle un mal nécessaire ? (ESCP 2021)
- Les politiques économiques nationales peuvent-elles influencer le taux d'inflation ? (ESCP 2021)
- Inflation et crise du COVID. (ESCP 2021)
- Augmenter les salaires accroit-il le chômage ? (HEC 2021)
- Fiscalité et offre de travail. (HEC 2021)
- La courbe de Phillips depuis les années 1950. (HEC 2021)
- Robots et emploi. (ESCP 2021)
- Les enjeux de l'ubérisation. (ESCP 2021)
- La baisse des charges sociales sur les bas salaires est-elle efficace dans la lutte contre le chômage ? (ESCP 2021)
- Le progrès technique détruit-il des emplois ? (ESCP 2021)
- Le marché du travail dans le modèle néo-classique : présentation et analyse critique. (ESCP 2021)
- Comment expliquer les différences de taux de chômage entre la France et l'Allemagne ? (ESCP 2021)
- Quels sont les causes du chômage structurel en France ? (ESCP 2021)
- Comment expliquer les écarts des taux de chômage entre l'Europe et les Etats-Unis ? (ESCP 2021)
- Peut-on parler de "marché du travail" ? (ESCP 2021)
- Représentation néo-classique du marché du travail dans le modèle néo-classique et politique de lutte contre le chômage. (ESCP 2021)
- Quelles sont les grandes analyses théoriques du chômage ? (ESCP 2021)
- Comment expliquer les écarts de taux de chômage entre pays européens ? (ESCP 2021)
- Emploi et rigidités du marché du travail. (ESCP 2021)
- Chômage naturel et chômage conjoncturel. (ESCP 2021)
DISSERTATION : Sujet : La crise économique est-elle une explication pertinente d’un chômage élevé ?
Sujet : La crise économique est-elle une explication pertinente d’un chômage élevé ?
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Introduction
Au dernier trimestre de 2021, en France (hors Mayotte), le nombre de chômeurs au sens du BIT diminue à 2,2 millions de personnes. Le taux de chômage au sens du BIT s’établit ainsi à 7,4 % de la population active selon l’Insee. Les quatre trimestres précédents, il était resté quasi stable, entre 8,1 % et 8,0 %. Certes, il est monté jusqu’à 9,1 % au troisième trimestre 2020, au plus fort de la crise de la Covid-19, mais est rapidement descendu en dessous de 0,8 point à son niveau d’avant crise fin 2019. On peut donc estimer que le nombre de personnes actives privées d’emploi et en recherchant un a moins augmenté et a diminué beaucoup plus rapidement qu’à la suite de la crise des subprimes malgré une ampleur de la récession près de trois fois plus importante en pourcentage du produit intérieur brut. Le retournement de l’activité à la baisse, de la phase d’expansion à la phase de récession, a donc eu des effets sur l’emploi moins importants : le nombre de chômeurs a moins augmenté et de façon moins durable.
L’observation de ces chiffres peut nous conduire à nous demander légitimement quelle est la part de la crise économique dans l’explication d’un chômage élevé. La crise et la récession qui l’accompagne sont souvent évoquées comme étant à l’origine de la hausse du nombre de chômeurs mais il semble possible de s’interroger sur le caractère plus ou moins décisif de leur rôle dans cette hausse et dans le maintien durable d’un haut niveau de chômage. Nous considèrerons que pour savoir si le chômage est élevé, il est nécessaire de mesurer le taux de chômage d’un pays, c’est-à-dire nombre de chômeurs ramené à la population active. Nous considèrerons que celui-ci est élevé lorsqu’il augmente au-delà de son niveau moyen de long terme ou lorsqu’il est durablement plus élevé que celui de pays comparables. Pour la France, un niveau de 9 à 10 % en moyenne depuis les années 1990 peut en être un exemple. Ainsi pour tenter de répondre à ce questionnement, il sera nécessaire de s’interroger sur les mécanismes économiques permettant d’expliquer comment le retournement de la conjoncture à la baisse peut agir sur le chômage, à court terme comme à long terme. Il sera de plus utile d’envisager d’autres facteurs qui peuvent impacter celui-ci.
Afin de tenter de répondre au sujet, nous expliquerons dans une première partie que la crise économique applique une pression à la hausse sur la part conjoncturelle du chômage. Nous montrerons ensuite que l’effet de la crise sur le chômage peut être limité par une réponse adéquate des pouvoirs publics. Enfin, nous verrons que la crise économique n’explique que de manière très partielle le maintien du chômage à un niveau élevé.
I/ La crise économique applique une pression à la hausse sur la part conjoncturelle du chômage…
A Les chocs macroéconomiques de demande affectent le taux de chômage
- loi d’Okun, délais d’ajustement ;
- chômage keynésien, mécanisme ;
- crise de 1929, de 2008 ;
- graphique OG-DG.
B Les chocs macroéconomiques d’offre affectent le taux de chômage
- chômage classique, mécanisme ;
- succession de chocs d’offre dans les années 1970 ;
- crise de 2020 entre choc d’offre et de demande ;
- graphique OG-DG.
TRANSITION 1
II/ …qui peut cependant être limitée par une réponse adéquate des pouvoirs publics, évitant ainsi un niveau élevé de taux de chômage…
A Les politiques de relance peuvent contrecarrer les effets d’un choc de demande sur le chômage…
- politique de relance et ses mécanismes ;
- exemples de politiques en 1929, 2008
- amplification du chômage partiel (qui est une institution du marché du travail, donc relève de la structure de l’économie ; mais son relèvement est assimilable à une dépense budgétaire supplémentaire, donc à de la relance) : Allemagne en 2009 et France en 2020 ;
- graphique IS-LM et politique budgétaire et / ou monétaire, ou graphique OG-DG.
B …mais pas les effets d’un choc d’offre, ce qui nécessite de mobiliser d’autres actions
- courbe de Phillips ;
- errements des années 1970, impossibilité de lutter à la fois contre le chômage et l’inflation ;
- choc d’offre lié à la guerre en Ukraine (hausse du prix de l’énergie et du blé).
TRANSITION 2
III/ …mais elle n’explique que très partiellement la part structurelle du chômage, qui peut être une composante importante d’un taux de chômage élevé.
A Une crise qui dure peut se transformer en chômage structurel
- des erreurs de politiques économiques peuvent aggraver le chômage conjoncturel…
- …qui peut se transformer en chômage structurel ;
- chômage de longue durée qui persiste après la crise économique, exemple de la décennie 2010 ;
- différents canaux de l’hystérésis.
B Le chômage structurel s’explique essentiellement par des facteurs indépendants de la crise
- le chômage d’équilibre, entre rigidités salariales et difficultés d’appariement ;
- approches néokeynésiennes (modèle WS-PS) ;
- les facteurs démographiques : exemples du Japon, de l’Allemagne dans les années 2000 ;
- les caractéristiques des institutions comme : le salaire minimum et les prélèvements sociaux, l’indemnisation du chômage, la protection de l’emploi…
Conclusion
Il existe aujourd’hui un consensus parmi les économistes sur l’idée que la crise économique engendre une pression à la hausse sur le chômage. Les chocs macroéconomiques d’offre ou de demande à son origine permettent d’expliquer la baisse du nombre d’emploi. Cependant, une politique économique adéquate peut en diminuer l’ampleur et limiter la durée de la dégradation du marché du travail par des mesures conjoncturelles adaptées, limitant ainsi les effets de la crise économique. Celle-ci peut aussi dans une certaine mesure expliquer pourquoi un haut niveau de chômage peut s’installer durablement via les effets d’hystérèse qu’elle peut produire. Cependant, elle n’est qu’une explication marginale du taux de chômage structurel dont les déterminants principaux se trouvent dans la nature des institutions propres à chaque pays. Ainsi, nous pouvons affirmer que la crise économique est a priori une explication pertinente mais incomplète de la hausse du chômage mais n’est qu’un déterminant marginal d’un chômage élevé qui dure dans le temps.
Cependant, la crise économique a aussi potentiellement des effets sur la nature des emplois dans une économie, au-delà des effets quantitatifs que nous avons étudiés. Les réponses apportées par les entreprises et les pouvoirs publics, ainsi que les potentiels changements de comportement des consommateurs, peuvent modifier la structure sectorielle des emplois. Dans le cas de la crise de la Covid-19, il est encore trop tôt pour avoir une idée définitive de ces évolutions compte tenu du contexte d’incertitude radicale concernant l’évolution de la pandémie qui perdure près de deux ans après son déclenchement, d’autant plus que s’y ajoutent les effets de la guerre en Ukraine. Une analyse spécifique dans quelques mois ou années sera pertinente pour mieux en comprendre les conséquences sur l’emploi compte tenu de l’accélération du processus de destruction-créatrice que les crises ont engendrée.