La lutte contre le chômage n’est pas simple, la diversité de ses formes impliquant différentes solutions et politiques possibles dont les effets sont parfois ambivalents. L’efficacité des politiques mises en œuvre dépend en réalité du diagnostic posé quant aux origines du chômage.
Au niveau macroéconomique, il est d’usage de distinguer deux types de chômage, selon les mécanismes qui les engendrent. Les variations de l’activité économique donnent naissance à du chômage conjoncturel, que tente de réduire la politique macroéconomique conjoncturelle mobilisant les instruments monétaires (notamment le taux d’intérêt) et budgétaires (le niveau des dépenses et des recettes de l’Etat). En outre, le chômage structurel est le chômage qui ne résulte pas des variations de l’activité économique à court terme. Il englobe différentes formes de chômage qui résultent de dysfonctionnements relatifs du marché du travail.
Alors que la lutte contre le chômage conjoncturel nécessite l’emploi de politiques macro-économiques de soutien à la demande globale ; le chômage structurel appelle quant à lui la mise en œuvre de réformes structurelles qui tendent à rapprocher le fonctionnement du marché du travail concret d’un marché de concurrence pure et parfaite en réduisant les rigidités salariales, les problèmes informationnels ainsi que d’appariements entre employeurs et demandeurs d’emplois. Il est alors d’usage de mettre en œuvre des politiques d’allégement du coût du travail, de flexibilisation du marché du travail et de formation pour réduire le chômage structurel.
Les politiques d’allègement du travail permettent de diminuer le coût du travail supporté par l’employeur et de l’inciter à embaucher, en améliorant le gain supplémentaire qu’il tire du salarié nouvellement embauché. Dans le cadre d’un raisonnement néoclassique, la réduction du coût des travailleurs peu qualifiés dont la productivité est insuffisante relativement au SMIC pourrait favoriser leur embauche en rapprochant le salaire minimum du salaire d’équilibre du marché.
Les politiques de flexibilisation quant à elles permettent d’assouplir le marché du travail en favorisant un ajustement plus rapide des salaires et de la main-d’œuvre par rapport aux besoins de l’entreprise qui doit adapter sa production à l’évolution du marché. La flexibilité du marché du travail favoriserait l’exercice du processus de destruction créatrice inhérent à des économies capitalistes dont l’innovation est le moteur. La flexibilité du travail permettrait alors la destruction d’emplois peu productifs et la création d’emplois plus productifs. Différentes formes de flexibilité du travail sont possibles. La flexibilité salariale consiste à lier l'évolution des salaires aux résultats de l'entreprise. Pour s’adapter à l’évolution de l’activité économique, les entreprises peuvent également avoir recours à la flexibilité quantitative externe qui consiste à faire varier les effectifs de l’entreprise, à la flexibilité quantitative interne qui permet de moduler les heures de travail ou encore à l’externalisation qui permet de déplacer le lien contractuel avec le travailleur de l’entreprise en le reportant sur d’autres afin d’ajuster au plus près de la demande le niveau de production souhaité.
La politique de formation contribue pour sa part à réduire le chômage d’inadéquation entre offres et demandes d’emplois en favorisant les reconversions nécessaires induites par le processus de destruction créatrice d’activités et d’emplois. Ainsi, en contribuant à améliorer les appariements entre les actifs occupés (en emplois) ou non (les chômeurs) et l’employeur sur le marché du travail, la politique de formation participe à son tour à diminuer le chômage structurel.
Introduction Q3
INTRODUCTION
Lors d’une allocution télévisée sur Antenne 2, François Mitterrand prononçait avec exaspération la phrase suivante le 25 octobre 1993 : « Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé. » Cette phrase prononcée par le président de la république française en 1993 exprime un certain fatalisme par rapport au chômage de masse. Face à ce problème persistant du chômage de masse, la théorie économique offre-t-elle des solutions ? Quelles sont les politiques à mettre en œuvre pour le faire reculer ?
Document 1 : La double nature du chômage
1-Chômage conjoncturel et chômage structurel
Au niveau macroéconomique, il est d’usage de distinguer deux types de chômage, selon les mécanismes qui les engendrent. Les variations de l’activité économique donnent naissance à du chômage conjoncturel, que tente de réduire la politique macroéconomique conjoncturelle mobilisant les instruments monétaires (notamment les taux d’intérêt) et budgétaires. Au chômage conjoncturel, s’oppose le chômage structurel, qui peut être défini comme le chômage ne résultant pas directement des variations de l’activité économique de court terme. Il englobe donc le chômage frictionnel, mais ne s’y réduit pas. […]
Source :Jérôme Gautié, Le chômage, Coll. Repères, Ed. La découverte, 2015
2-Le poids de la composante structurelle du chômage français
[…] En Europe, le dynamisme [à l’été 2019] est de mise. À la faveur d’une conjoncture favorable, des emplois sont créés. Lors de sa conférence d’avril [2019], Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, a rappelé que l’action de la politique monétaire européenne a permis la création de dix millions d’emplois. […] La France aussi crée des emplois. […] L’objectif du gouvernement est de réduire le taux de chômage à 7% d’ici à la fin du quinquennat et d’atteindre le plein-emploi1 en 2025. L’objectif est ambitieux au regard de la situation actuelle. Au 1er trimestre 2019, le taux de chômage était de 8,7% dans la France entière.
Pour atteindre le plein-emploi, la France doit lutter contre le chômage structurel. Ce dernier dépend d’une multitude de facteurs qui expliquent pourquoi il est difficile d’atteindre le plein-emploi : flexibilité du marché du travail, adéquation entre offre et demande, types de contrat de travail, existence de contraintes financières pour les demandeurs d’emploi, mobilité et les coûts y afférent. Tandis que la politique monétaire ne pourra pas durablement faire baisser le taux de chômage en-dessous du taux structurel, le gouvernement peut et doit de par sa politique faire baisser ce taux structurel […].
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Note 1 : Le plein-emploi signifie l’absence de chômage conjoncturel (c’est-à-dire lié à une mauvaise conjoncture économique) et de chômage structurel (provenant d’un déséquilibre, en nombre et qualité, entre l’offre et la demande de travail.)
Source : Interview de William De Vijlder, chef économiste chez BNP Paribas, Le chômage structurel, obstacle au plein-emploi, 05/06/2019
https://banqueentreprise.bnpparibas/fr/focus-entreprises/economie-et-finance/2019/06/chomage-structurel-obstacle
Questions :
1. Quelle différence y a-t-il entre le chômage conjoncturel et le chômage structurel ?
2. Quelles sont les caractéristiques du chômage français ?
3. Comment lutter efficacement contre le chômage ?
Voir la correction
Questions :
1. Quelle différence y a-t-il entre le chômage conjoncturel et le chômage structurel ?
Réponse : On peut distinguer à l’échelle macroéconomique deux types de chômage. Le chômage conjoncturel résulte d’une activité économique insuffisante, donc de l’insuffisance de la demande de biens et services dans une économie. Il correspond à un chômage keynésien. Le chômage structurel est un chômage qui ne résulte pas directement de l’insuffisance de débouchés. Il résulte notamment de rigidités sur le marché du travail et de problèmes informationnels entre offreurs et demandeurs de travail ainsi que d’inadéquations entre offres et demandes de travail. Il comprend donc le chômage frictionnel mais aussi le chômage classique.
2. Quelles sont les caractéristiques du chômage français ?
Réponse : Le poids du chômage structurel dans le chômage français est relativement élevé. Lorsque l’activité économique repart, le taux de chômage descend difficilement en dessous de 7%, ce qui correspond sans doute au niveau du taux de chômage structurel (bien que sa mesure statistique fasse l’objet de débat).
3. Comment lutter efficacement contre le chômage ?
Réponse : Pour lutter efficacement contre le chômage, il faut établir un bon diagnostic de ses causes.
En Europe, donc également en France, la politique monétaire de relance contribue à réduire le chômage conjoncturel. Toutefois, l’auteur du texte indique que des réformes structurelles sont nécessaires pour réduire la composante structurelle importante du chômage français. Il évoque notamment des politiques de formation qui améliorent les appariements entre offre et demande, des politiques d’allégement du coût du travail et des politique de flexibilisation du marché du travail qui tendent à lutter contre les rigidités du marché du travail français.
Document 2 : La politique d’allégement du coût du travail
1- Le coût salarial unitaire est-il trop élevé en France ?
Coût salarial unitaire nominal, base 100 = 2000
2-[…] En 2012, Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, [a remis] un rapport intitulé « Pacte pour la compétitivité de l'industrie française », connu sous le nom de « rapport Gallois ». La proposition la plus importante voulait créer un « choc de compétitivité » en diminuant d'environ 30 milliards d'euros les cotisations sociales pesant sur les salaires inférieurs à trois fois et demie le Smic.
(…)À la suite du rapport Gallois, Jean-Marc Ayrault a mis en place le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) qui, via un mécanisme effroyablement complexe de crédit d'impôt, vise à abaisser les charges des entreprises uniquement sur les salaires inférieurs à deux fois et demie le Smic, et non sur les salaires inférieurs à trois fois et demie le Smic comme le préconisait le rapport Gallois. Mais 2,5 au lieu de 3,5 change passablement la donne pour le secteur industriel, dont beaucoup de salariés sont payés entre deux fois et demie et trois fois et demie le Smic. […] Hélas pour Louis Gallois, le consensus de la recherche économique est sans ambiguïté : afin d'obtenir un maximum de créations d'emplois, les abaissements de charge doivent être concentrés au voisinage du salaire minimum, c'est-à-dire sur les travailleurs peu qualifiés dont le taux de chômage est élevé. Et certainement pas sur les salaires sensiblement éloignés du Smic qui sont les plus fréquents dans le secteur industriel. Baisser les charges sur les hauts salaires des employés qualifiés, dont les taux de chômage sont faibles, se traduit essentiellement par un accroissement de leurs salaires.
Source : D’après Pierre Cahuc et André Zylberberg, 2017, Le négationnisme économique. Et comment s'en débarrasser , Flammarion.
Questions :
1. (document 1) : Faites une phrase avec la donnée pour la France en 2013. Comparer cette donnée à celle de l’Allemagne.
2. (Document 1) : Peut-on dire que le coût salarial est trop élevé en France ?
3. (document 2) : Peut-on réduire le coût du travail en France sans baisser les salaires ?
4. (document 3) : Par quels mécanismes les politiques d’allègement du coût du travail peuvent-elles réduire le chômage ?
5. Pourquoi est-il pertinent de ne pas avoir retenu les préconisations du rapport Gallois dans la mise en œuvre de ce type de politique en France ?
6. Quelles sont les limites de l’allègement de charges sociales ?
Voir la correction
Questions :
1. (document 1) : Faites une phrase avec la donnée pour la France en 2013. Comparer cette donnée à celle de l’Allemagne.
Réponse : En 2013, le coût salarial unitaire français est de 30% supérieur à son niveau en 2000, alors qu’en Allemagne, il n’est que de 12% plus élevé qu’en 2000. En l’espace de 13 ans, le coût salarial unitaire de la France augmente plus fortement que celui de l’Allemagne.
2. (Document 1) : Peut-on dire que le coût salarial est trop élevé en France ?
Réponse : Le graphique ne nous permet pas de répondre à cette question car les indices sont calculés par rapport à une année de base (indice d’évolution dans le temps) et non par rapport à un pays (indice de comparaison dans l’espace). On peut simplement dire que de 2000 à 2013, le coût salarial unitaire français a plus fortement augmenté qu’en Allemagne, qu’en Espagne, ainsi que par rapport à la zone euro prise dans son ensemble, mais moins augmenté qu’en Italie, au Royaume Uni.
3. (document 2) : Peut-on réduire le coût du travail en France sans baisser les salaires ?
Réponse : Le coût du travail comprend le salaire net auquel s’ajoutent les cotisations sociales salariales et patronales. Il est donc possible de réduire le coût du travail sans baisser le salaire net direct en réduisant les cotisations sociales. Toutefois, les cotisations sociales servent à financer la protection sociale et donc le versement de revenu de transfert, que l’on peut considérer comme du salaire indirect. La baisse des cotisations sociales pourrait compromettre le versement de revenus de transfert si les pouvoirs publics décidaient de réduire le volet dépenses des administrations publiques de sécurité sociale en lien avec la baisse des recettes issues des cotisations sociales.
4. (document 3) : Par quels mécanismes les politiques d’allègement du coût du travail peuvent-elles réduire le chômage ?
Réponse : La politique d’allègement du travail permet de diminuer le coût du travail supporté par l’employeur et de l’inciter à embaucher, le coût du travail se réduisant relativement à la productivité du travailleur. Dans le cadre d’un raisonnement néoclassique, la réduction du coût des travailleurs peu qualifiés dont la productivité est insuffisante relativement au smic peut favoriser leur embauche. On sait que le taux de chômage des travailleurs les moins qualifiés est supérieur à la moyenne.
En outre, la baisse du coût du travail améliore la compétitivité des entreprises et peut attirer les IDE (investissements directs à l’étranger), ce qui favorise la création d’unités de production sur le territoire et donc d’emplois.
5. Pourquoi est-il pertinent de ne pas avoir retenu les préconisations du rapport Gallois dans la mise en œuvre de ce type de politique en France ?
Réponse : Réduire les charges sociales des entreprises sur les salaires inférieurs à trois fois et demie le Smic est une mesure coûteuse sans être la plus pertinente pour réduire le chômage classique. En effet, cela génère une perte de recettes pour le financement de la protection sociale tout en ciblant des salariés dont le risque de chômage est plus faible que celui des moins qualifiés. En mettant en place le CICE depuis 2012, la baisse de charges sociales concerne les salaires inférieurs à deux fois et demie le SMIC, soit les travailleurs les moins qualifiés dont le risque de chômage est plus élevé que la moyenne, tout en limitant les pertes de recettes pour le financement de la protection sociale.
En outre, les auteurs signalent que la baisse des charges sociales sur les salariés plus qualifiés dont les salaires avoisinent 3,5 fois le SMIC n’aurait pas forcément baissé le coût du travail, car les employeurs auraient probablement utilisé les gains issus de cette baisse de charges pour augmenter les salaires nets versés de ces salariés. Ainsi, la mesure n’aurait pas créé d’emplois qualifiés tout en diminuant les recettes des caisses de sécurité sociale.
6. Quelles sont les limites de l’allègement de charges sociales ?
Réponse : La baisse des cotisations sociales sur les bas salaires peut générer des effets pervers sans forcément réduire efficacement le chômage structurel comme:
la création d’une trappe à bas salaire lié à un effet de seuil. L’employeur n’est pas incité à augmenter le salaire au-delà de 2 fois et demie le SMIC car il perd le bénéfice des allégements de charges sociales.
Un effet d’aubaine : Effet survenant lorsque des individus non ciblés par la mesure se trouvent néanmoins être les destinataires des bénéfices. En effet, il est difficile de mesurer l’effet sur l’emploi d’une telle mesure, car on ne peut pas savoir si l’emploi qui bénéficie de l’allégement est un emploi créé grâce à cette mesure ou qui aurait été créé sans cette mesure.
Document 3 : Les politiques de flexibilisation de marché du travail
1- Les règles de protection de l’emploi, un facteur de chômage structurel ?
Les mouvements d’emplois et de main-d’œuvre transforment de nombreux travailleurs en chômeurs devant rechercher un nouvel emploi. Cette activité de recherche est essentielle au bon fonctionnement de l’économie, car elle permet aux emplois détruits de donner naissance à des emplois nouveaux, plus productifs. Le chômage [qui résulte de la flexibilité du travail] est donc un rouage indispensable du processus de destruction créatrice1 et de la croissance. (…) Tous les ans, environs 15% des emplois sont créés et 15% d’emplois sont détruits. (…)
[Or, les règles de protection de l’emploi servent] à protéger les salariés contre les ruptures du contrat de travail ne respectant pas les droits fondamentaux de la personne. En France, le préambule de la constitution de 1946 dispose que « nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances ». Le code du travail s’inspire de ce préambule et stimule que tout licenciement doit être motivé par « une cause réelle et sérieuse ». En particulier, il ne doit faire aucune référence à l’origine, au sexe, aux mœurs, à la situation de famille, à la nationalité, à l’ethnie, à la race, à la religion, à l’état de santé, à un handicap (sauf exception dûment complété par le médecin du travail) etc. Un licenciement ne respectant pas ces dispositions est considéré comme abusif. Il donne lieu à des sanctions pénales et à des dommages et intérêts. […En outre,] très souvent, les mesures de protection de l’emploi vont bien au-delà et régissent [aussi] les procédures d’embauche et de séparation d’un travailleur. Elles contrôlent si les licenciements se justifient sur le plan « économique », elles définissent les indemnités de licenciement, et les délais de préavis, elles décrivent dans le détail les procédures de négociations préalables avec les représentants des personnels et les modalités de recours en cas de litige, elles définissent les règles d’utilisation des contrats de travail à durée limitée.[…]
Une législation rendant plus difficiles les licenciements a un effet ambigu sur le volume de l’emploi. Elle réduit certes les destructions d’emplois, mais elle diminue aussi les créations, car les entreprises craignent de ne pouvoir, à l’avenir, détruire des emplois non rentables protégés par cette législation.
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Note 1 : J.A. Schumpeter (1883 – 1950) considère que l’innovation est le moteur de la croissance des économies capitalistes mais est aussi à l’origine d’une « destruction créatrice ». Ce phénomène se caractérise par un processus de déstructuration et de restructuration des activités. Des entreprises qui ont innové avec succès connaissent l’expansion, tandis que celles qui n’ont pas innové disparaissent, d’où les destructions-créations d’emplois qui accompagnent ce processus.
Source : Pierre Cahuc et André Zylberberg, Les ennemis de l’emploi, Le chômage, fatalité ou nécessité ? Coll. Champs actuel, Ed. 2015
2- Vers une procédure de licenciement facilitée ?
Déclencher un plan de licenciement économique, fermer des usines, des mesures désormais plus faciles pour les entreprises. Le gouvernement vient d'assouplir la législation. Visionner la vidéo au lien suivant :
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/droit-du-travail/reforme-du-code-du-travail-le-licenciement-facilite-pour-les-grandes-entreprises_2351113.html
Source : France 2, France télévision « Réforme du Code du travail : le licenciement facilité pour les grandes entreprises ? », Mis à jour le 31/08/2017 | 21:50, publié le 31/08/2017 | 21:50
3. La flexibilisation du marché du travail
En France, la flexibilité du marché du travail s’est […] accrue […], notamment depuis 2008. Outre certaines modifications des règles concernant les CDI (contrats à durée indéterminée), avec la création de la rupture conventionnelle1 en 2008, deux phénomènes sont venus accroître la flexibilité des autres types de relations de travail. En premier lieu, les CDD (contrats à durée déterminée) de courte durée se sont fortement développés à partir de 2004, et la tendance s’est poursuivie pendant la crise. Cette évolution qui s’est faite sans changement de la réglementation applicable aux CDD, a fait suite à une inflexion de la Cour de cassation sur les CDD d’usage2. (…). En second lieu, depuis 2009, le statut d’auto-entrepreneur3 a favorisé la croissance des emplois indépendants, dont une bonne part ne procure que de faibles niveaux de chiffre d’affaires. On comptait, à la fin de 2015, 1 000 000 autoentrepreneurs (…), dont 619 000 avaient déclaraient un chiffre d’affaires positif au 4ème trimestre 2015.
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Note 1 : la rupture conventionnelle : La rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié en contrat à durée indéterminée (CDI) de convenir d'un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. La rupture conventionnelle individuelle ou collective est possible sous conditions et indemnisation. Une procédure légale fixe les démarches à respecter (rédaction d'une convention de rupture et validation par la Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)
Note 2 : Le contrat d'usage est un CDD particulier qui permet à un employeur d'embaucher un salarié pour l'exécution d'une tâche précise et temporaire (quelques heures à plusieurs journées). Ce contrat ne peut être utilisé que pour répondre à des besoins ponctuels et immédiats pour un poste spécifique. Ce type de contrat ne peut être conclu que dans des secteurs d'activité strictement définis.
Note : L’auto-entrepreneur est un statut que les entrepreneurs individuels peuvent choisir afin de bénéficier d’un régime fiscal, comptable et social simplifié. Le régime auto-entrepreneur a été créé en 2008 (loi de modernisation de l’économie) pour des personnes exerçant leur activité sous la forme d’une entreprise individuelle, pour offrir une grande souplesse et une simplicité nouvelles aux entrepreneurs.
Source : Philippe Askenazy et Christine Erhel, Qualité de l’emploi et productivité, CEPREMAP, Ed. Rue d’ULM
Questions :
1. Pourquoi selon Pierre Cahuc et André Zylberberg, les règles de protection de l’emploi ont-elles un effet ambigu sur le chômage ?
2. Comment la flexibilité du travail permettrait-elle de créer des emplois ?
3. (document 2) Quel objectif poursuit la réforme de la procédure du plan de licenciement économique mise en place par le gouvernement français ? Quels sont les effets attendus de cette mesure sur le chômage ?
4. En vous appuyant sur l’encadré « Qu’est-ce que la flexibilité ? », identifiez à quelles formes de flexibilité du marché correspondent les exemples vus dans les documents 2 et 3 :
- - le plan de licenciement économique simplifié
- - la création de la rupture conventionnelle
- - le recours aux CDD de courte durée
- - le développement du statut d’auto-entrepreneur
Voir la correction
Questions :
1. Pourquoi selon Pierre Cahuc et André Zylberberg, les règles de protection de l’emploi ont-elles un effet ambigu sur le chômage ?
Réponse : D’un côté, les règles de protection de l’emploi comme celles de la procédure de licenciement encadrée par la loi et le versement d’indemnité par l’employeur sont censées limiter les destructions d’emplois. Mais d’un autre côté, elles limitent les embauches en désincitant l’employeur à embaucher quand l’activité repart, de peur de ne pas pouvoir se séparer des emplois excédentaires quand l’activité baisse à nouveau. En outre, le processus de destruction créatrice inhérent aux économies capitalistes est freiné. Des destructions d’emplois peu productifs ainsi que les créations d’emplois plus productifs sont freinées. Pour ces économistes, le chômage qui résulte de la flexibilité du marché du travail est nécessaire au processus d’adaptation des entreprises à l’évolution de la demande et de leur environnement.
2. Comment la flexibilité du travail permettrait-elle de créer des emplois ?
Réponse : La flexibilité du travail correspond à la capacité d’une entreprise d’adapter son niveau de production et d’emploi à l’évolution de sa demande et de son environnement. En permettant aux entreprises, de détruire des emplois peu productifs, la flexibilité du travail permet à l’entreprise de créer des emplois dans les secteurs les plus performants.
3. (document 2) Quel objectif poursuit la réforme de la procédure du plan de licenciement économique mise en place par le gouvernement français ? Quels sont les effets attendus de cette mesure sur le chômage ?
Réponse : Le plan de licenciement économique des multinationales est facilité par la réforme du code du travail, car auparavant l’entreprise ne pouvait pas licencier si le groupe était rentable (bénéfices positifs) à l’échelle globale. Désormais, l’assouplissement de la législation facilite le licenciement économique en ne tenant compte que de la situation économique de la filiale localisée en France. Ainsi, si un groupe multinational réalise des bénéfices à l’échelle globale, il peut néanmoins fermer le site français si celui-ci n’est pas rentable. Cette mesure devrait créer des emplois. En effet, en rendant les entreprises françaises plus compétitives (les sites les moins rentables peuvent être fermés), cette mesure attire la localisation d’unités de production en France. Elle assure au groupe plus de flexibilité dans la gestion de sa main-d’œuvre à l’échelle internationale pour pouvoir répondre à l’évolution de sa demande et de son environnement. Ce qui devrait créer des emplois.
4. En vous appuyant sur l’encadré « Qu’est-ce que la flexibilité ? », identifiez à quelles formes de flexibilité du marché correspondent les exemples vus dans les documents 2 et 3 :
- le plan de licenciement économique simplifié
- la création de la rupture conventionnelle
- le recours aux CDD de courte durée
- le développement du statut d’auto-entrepreneur
Réponse :
Le licenciement économique simplifié correspond à de la flexibilité quantitative externe.
La création de la rupture conventionnelle correspond à de la flexibilité quantitative externe.
Le recours aux CDD de courte durée correspond à de la flexibilité quantitative externe.
Le développement du statut d’auto-entrepreneur correspond à de l’externalisation.
Document 4 : La politique de formation continue en France : pour qui ? pour quoi ?
Dépenses pour la formation continue en France (en milliards d’euros)
Questions :
1. Qu’est ce que la formation initiale ? la formation continue ?
2. Faites une phrase avec la donnée soulignée.
3. Mesurer par le mode de calcul de votre choix l’évolution des dépenses de formation continue de 2012 à 2017. Que peut-on en déduire ?
4. Pourquoi l’Etat propose-t-il des formations aux demandeurs d’emploi ? aux actifs occupés ?
5. Contre quelle dimension du chômage lutte une telle politique de formation ?
Voir la correction
Questions :
1. Qu’est ce que la formation initiale ? la formation continue ?
Réponse : La formation initiale correspond à la première formation obtenue au terme d'un cycle d'étude. La formation continue est une formation acquise par l'individu dans le cadre éducatif et dans le cadre d'apprentissage et d'expérience acquise au cours de sa vie active.
2. Faites une phrase avec la donnée soulignée.
Réponse : En France, en 2017, 29% des dépenses de formation continue concernent les jeunes de moins de 26 ans.
3. Mesurer par le mode de calcul de votre choix l’évolution des dépenses de formation continue de 2012 à 2017. Que peut-on en déduire ?
Réponse : Entre 2012 et 2017, les dépenses de formation continue ont baissé de 15% (calcul de taux de variation). Cette baisse des dépenses peut nous amener à considérer que la politique de formation n’est pas suffisamment ambitieuse pour favoriser la reconversion nécessaire induite par le processus de destruction créatrice inhérent aux économies capitalistes et lutter contre le chômage structurel, en particulier contre le chômage d’inadéquation entre offre et demande sur le marché du travail.
4. Pourquoi l’Etat propose-t-il des formations aux demandeurs d’emploi ? aux actifs occupés ?
Réponse : Plus de 20% des demandeurs d’emploi, mais aussi des actifs occupés bénéficient des dispositifs de formations continues. L’enjeu est d’améliorer les appariements entre les actifs (occupés ou non) et l’employeur sur le marché du travail.
5. Contre quelle dimension du chômage lutte une telle politique de formation ?
La politique de formation permet de réduire la composante structurelle du chômage.
Document 5 : Politique macroéconomique de soutien à la demande globale et instrument monétaire
C’est (…) à l’Etat, en l’occurrence à la banque centrale, d’intervenir pour «réguler » la création monétaire [en agissant sur le niveau des taux d’intérêt]. Naturellement, l’Etat doit d’abord se fixer un objectif : le plein emploi cela va sans dire, mais avec un niveau d’inflation acceptable (…)
Lorsqu’une économie est en sous-emploi de ses moyens de production (chômage et sous- utilisation des capacités de production), c’est que la demande est insuffisante pour engendrer une production qui sature les capacités existantes. Une augmentation de l’activité de crédit des banques, qu’il s’agisse de crédits à la consommation octroyés à des particuliers ou de crédits consentis à des entreprises pour réaliser des projets d’augmentation de leur production, crée une demande supplémentaire. Si l’économie est en sous-emploi, cette demande peut être immédiatement satisfaite par une augmentation de la production, égale à la demande supplémentaire. En créant ex nihilo de la monnaie par une augmentation de leurs crédits, les banques créent des droits supplémentaires sur la production. Les bénéficiaires des crédits disposent en effet de quantités supplémentaires de monnaie immédiatement échangeables en biens et services réels. Mais lorsque l’économie est en sous-emploi, cela a pour effet d’augmenter d’autant la production et les revenus (…)
Il n’en serait pas de même si l’économie, très proche de la saturation des capacités de production, [c’est-à-dire en situation de quasi-plein emploi], n’était pas capable de répondre par une augmentation de la production à une augmentation de la demande engendrée par la création monétaire. Dans ce cas, les entreprises à qui s’adresse la demande supplémentaire, ne pouvant augmenter leur production, augmentent leur prix. Par propagation, l’ensemble des prix est modifié à des degrés divers. Le niveau général des prix augmente, donc la monnaie se déprécie, tandis que les prix relatifs se modifient. C’est l’inflation.
Source : Pierre Noël Giraud, Le commerce des promesses, Seuil, 2009.
Questions :
C’est (…) à l’Etat, en l’occurrence à la banque centrale, d’intervenir pour «réguler » la création monétaire [en agissant sur le niveau des taux d’intérêt]. Naturellement, l’Etat doit d’abord se fixer un objectif : le plein emploi cela va sans dire, mais avec un niveau d’inflation acceptable (…)
Lorsqu’une économie est en sous-emploi de ses moyens de production (chômage et sous- utilisation des capacités de production), c’est que la demande est insuffisante pour engendrer une production qui sature les capacités existantes. Une augmentation de l’activité de crédit des banques, qu’il s’agisse de crédits à la consommation octroyés à des particuliers ou de crédits consentis à des entreprises pour réaliser des projets d’augmentation de leur production, crée une demande supplémentaire. Si l’économie est en sous-emploi, cette demande peut être immédiatement satisfaite par une augmentation de la production, égale à la demande supplémentaire. En créant ex nihilo de la monnaie par une augmentation de leurs crédits, les banques créent des droits supplémentaires sur la production. Les bénéficiaires des crédits disposent en effet de quantités supplémentaires de monnaie immédiatement échangeables en biens et services réels. Mais lorsque l’économie est en sous-emploi, cela a pour effet d’augmenter d’autant la production et les revenus (…)
Il n’en serait pas de même si l’économie, très proche de la saturation des capacités de production, [c’est-à-dire en situation de quasi-plein emploi], n’était pas capable de répondre par une augmentation de la production à une augmentation de la demande engendrée par la création monétaire. Dans ce cas, les entreprises à qui s’adresse la demande supplémentaire, ne pouvant augmenter leur production, augmentent leur prix. Par propagation, l’ensemble des prix est modifié à des degrés divers. Le niveau général des prix augmente, donc la monnaie se déprécie, tandis que les prix relatifs se modifient. C’est l’inflation.
Source : Pierre Noël Giraud, Le commerce des promesses, Seuil, 2009.
Questions :
1. En période de récession, comment la banque centrale peut-elle relancer l’activité économique ? Comment doit-elle faire varier le taux d’intérêt directeur ?
2. Si la création monétaire se poursuit alors que l’économie est très proche de la saturation des capacités de production, quel sera l’effet sur l’évolution des prix ? Comment la banque centrale doit-elle réagir ? Comment doit varier son taux d’intérêt directeur ?
3. Quelle type de politique monétaire permet de lutter contre le chômage conjoncturel ?
Voir la correction
Questions :
1. En période de récession, comment la banque centrale peut-elle relancer l’activité économique ? Comment doit-elle faire varier le taux d’intérêt directeur ?
Réponse : Pour relancer l’activité économique, la banque centrale doit mener une politique de relance en baissant son taux d’intérêt directeur.
Baisse du taux d’intérêt => baisse du coût de l’emprunt => hausse des dépenses (investissement, consommation, dépenses publiques)=> hausse de la demande globale => hausse du niveau de production => croissance
2. Si la création monétaire se poursuit alors que l’économie est très proche de la saturation des capacités de production, quel sera l’effet sur l’évolution des prix ? Comment la banque centrale doit-elle réagir ? Comment doit varier son taux d’intérêt directeur ?
Quand les capacités de production sont saturées, bien souvent à l’approche du plein emploi des facteurs de production, donc en période prospère, une création monétaire excessive peut alimenter l’inflation.
Création monétaire excessive => hausse de la demande de crédit => hausse de la demande globale supérieure à la hausse de l’offre globale de biens et de services (saturation des capacités de production) => hausse du niveau général des prix => tensions inflationnistes.
3. Quelle type de politique monétaire permet de lutter contre le chômage conjoncturel ?
Pour lutter contre le chômage conjoncturel qui apparaît en période de récession, une politique monétaire de relance peut être utile.
Document 7: Etat des lieux de la conjoncture économique française, relance ou rigueur ?
1- Le plan de relance monétaire dans la zone euro
Parce qu’il faut bien agir, et que l’économie de la zone euro montre des signes de faiblesse, Mario Draghi a annoncé, jeudi 12 septembre [2019], une série de mesures de relance monétaire : baisse du taux de dépôt de – 0,4 % à – 0,5 %, relance du programme d’achat de titres (« Quantitative Easing », ou QE, en anglais) et promesse de ne pas augmenter les taux tant que l’inflation ne remontera pas.
Cependant, le patron de la Banque centrale européenne (BCE) ne cache pas un certain agacement quant au fait d’être le seul à intervenir. Et demande aux Etats européens de s’engager. « Les gouvernements qui ont une marge de manœuvre budgétaire doivent agir rapidement », a-t-il expliqué lors de son avant-dernière conférence de presse, avant de quitter son poste, fin octobre. A mots à peine couverts, il exhorte l’Allemagne à utiliser enfin ses excédents budgétaires pour relancer l’économie. Il affirme que le conseil des gouverneurs est uni sur le sujet. « Il y avait unanimité pour dire que la politique budgétaire doit devenir le principal instrument. (…) Les 11 millions d’emplois créés [depuis la fin de la crise], le retour de la croissance [dans la zone euro] sont principalement venus de la politique monétaire. Il est maintenant grand temps que la politique budgétaire prenne le relais. »
M. Draghi ne dissimule pas son pessimisme à propos de la conjoncture de la zone euro. S’il juge « faible » le risque d’une récession, il constate que « le ralentissement est plus marqué que prévu ». La BCE prévoit seulement 1,1 % de croissance en 2019 et 1,2 % en 2020. Quant à l’inflation, elle demeure très loin de l’objectif officiel (être juste en dessous de 2 %), avec une prévision de 1,2 % cette année et de 1 % l’année prochaine.
Source : Eric Albert et Véronique Chocron, Lemonde.fr, « La Banque centrale européenne annonce un plan de relance monétaire », Publié le 13 septembre 2019 à 10h44
2- Le budget français 2020 : plus de relance ou moins rigueur ?
Dans [le] budget 2020, le soutien à la croissance, au travers du soutien au pouvoir d’achat des classes modestes et moyennes, prime sur la réduction du déficit. (…) Ce soutien de et par la demande est passé au premier plan en réponse à la crise des « gilets jaunes ». […] [Les] mesures annoncées [vont générer] des gains significatifs sur le revenu disponible de ces catégories. [Elle] viennent également soutenir opportunément la croissance alors qu’elle est freinée par un environnement extérieur plus incertain et moins porteur. […]
S’agissant du volet dépenses du budget 2020, […] le gouvernement met en avant le rythme plus faible de progression des dépenses. […] S’agissant du volet recettes, plus précisément les baisses d’impôts, […] la mesure phare est la baisse de l’impôt sur le revenu (IR), effective au 1 janvier 2020. […] Les ménages modestes, relevant de la première tranche, sont les plus grands bénéficiaires de cette baisse de l’IR. […]Par ailleurs, la prime d’activité est de nouveau revalorisée, à hauteur de 0,3%. Enfin, le budget 2020 intègre la ré-indexation sur l’inflation des petites retraites (inférieures à EUR 2000 par mois), ainsi que la troisième et dernière étape de la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages. […] Au total, ce sont 9,3 nouveaux milliards de baisse d’impôts (nettes des hausses) qui sont annoncés en faveur des ménages pour 2020. […]Du côté des entreprises, la principale mesure en leur faveur consiste en une nouvelle étape dans la trajectoire de baisse […] de l’impôt sur les sociétés (IS), qui se chiffre à 2,5 milliards d’euros.
Source : Hélène Baudchon avec la contribution de Zoé KLEIN, stagiaire, Bnp Paribas- Eco flash, 22 octobre 2019, « France, budget 2020 : plus de relance, moins de rigueur », bnpbaribas.fr
Question (Analyser et argumenter) :
Les politiques macroéconomiques mises en œuvre en France pourraient-elles favoriser une réduction du chômage conjoncturel ? Répondez à cette question en construisant un paragraphe argumenté.
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Question (Analyser et argumenter) :
Les politiques macroéconomiques mises en œuvre en France pourraient-elles favoriser une réduction du chômage conjoncturel ? Répondez à cette question en construisant un paragraphe argumenté.
Réponse :
La France semble mettre en œuvre des politiques macroéconomiques de soutien à la demande globale pour favoriser la reprise et la réduction de la composante conjoncturelle du chômage.
En effet, la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne pour le compte des 19 Etats-membres de la zone euro dont la France fait partie, est une politique relance. Ainsi, 11 millions des emplois créés dans la zone euro depuis la crise sont dus à cette politique qui a soutenu la croissance en injectant des liquidités dans l’économie par différents moyens qui contribuent à réduire le coût de l’emprunt. En outre, la France dispose, comme les autres Etats-membres, du levier budgétaire pour soutenir la croissance et l’emploi. Le projet de loi de finance proposé pour 2020 par la France va dans le sens d’une politique budgétaire plus favorable à la relance qu’à la rigueur. En effet, la politique budgétaire menée par le gouvernement français est une politique de relance qui s’appuie sur la baisse des prélèvements obligatoires, sans toutefois perdre de vue la maîtrise des comptes publics, avec une progression relativement limitée des dépenses publiques.
Par conséquent, sans être des politiques macroéconomiques de relance de grande ampleur, le résultat attendu de ce policy-mix (politiques budgétaire et monétaire) est bien la relance de la croissance, seule susceptible de réduire le chômage conjoncturel issus des récessions antérieures.
Exercice 1 : Complétez le schéma ci-dessous
Complétez le schéma ci-dessous à l’aide des symboles , afin de montrer comment les politiques macroéconomiques de soutien à la demande globale contribuent à réduire le chômage conjoncturel.
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Complétez le schéma ci-dessous à l’aide des symboles , afin de montrer comment les politiques macroéconomiques de soutien à la demande globale contribuent à réduire le chômage conjoncturel.
Exercice 2 : Compléter le tableau avec les termes suivants
Compléter le tableau avec les termes suivants : annualisation du temps de travail, primes, recours au CDD-polyvalence- rotation des postes- temps partiel – recours aux intérimaires
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Réponse :
Exercice 3 : Reliez chaque cas aux catégories de population correspondantes.
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Réponse :
Plan 500 000 formations pour les demandeurs d’emploi -> politique de formation
"zéro cotisations Urssaf" sur les salaires n'excédant pas 2 463,07 €.-> politique d’allégement du coût du travail
Le contrat unique d’insertion qui associe formation et/ou accompagnement professionnel et aide financière pour l'employeur-> politique de formation et d’allégement du coût du travail.
La définition d’un barème qui plafonne les indemnités prud’homales pour licenciement abusif -> politique de flexibilisation
Réaffirmation du droit au télétravail -> politique de flexibilisation
Le développement des mini-jobs de très courte durée-> politique de flexibilisation
La baisse de la taxe d’habitation -> politiques macroéconomiques de soutien à la demande
Le plan d’urgence de la BCE de 750 000 000 € pour freiner la crise en 2020 -> Politiques macroéconomiques de soutien à la demande globale