Question 2. Le fonctionnement d’un marché concurrentiel

Sommaire

I) LES CONDITIONS NECESSAIRES A UNE CONCURRENCE PARFAITE

De façon théorique, un marché de concurrence nécessite de réunir certaines conditions. On considère que cinq conditions s’imposent. On les nomme « conditions de la concurrence pure et parfaite » :

  • l’atomicité du marché : il existe de nombreux offreurs et demandeurs, aucun n’ayant d’influence sur les prix et les quantités échangées
  • l’homogénéité du bien : la concurrence ne s’exerce que sur le prix et non sur les caractéristiques du bien, par exemple sa qualité ;
  • la libre entrée sur le marché : il n’y a pas de barrière à l’entrée pour les nouveaux offreurs ;
  • la mobilité des facteurs de production : travail et capital sont disponibles sans délai pour réaliser le niveau de production souhaité ;
  • la transparence du marché : tous les acteurs disposent au même moment de toutes les informations disponibles concernant le marché.

Mais, la réalité des marchés est plus complexe.

II) LA LOGIQUE DE LA DEMANDE 

La demande d’un bien par le consommateur est liée à deux facteurs, son utilité et son prix.

L’utilité traduit le niveau de satisfaction que procure un bien. Comme le consommateur a une contrainte de budget, liée à son revenu, il doit faire des choix entre les différents biens disponibles et ce, en tenant compte de leur prix et des « coûts d’opportunité », coûts de renoncement aux autres biens. Le consommateur essaie de maximiser l’utilité totale de son budget.

La réaction de la demande face à un changement de prix dépend de l’élasticité de la demande par rapport au prix qui se calcule ainsi :

taux de variation de la demande

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taux de variation du prix

III) LA LOI DE L’OFFRE

Dans le cadre de la concurrence, l’entreprise est « preneuse de prix » ; elle n’a donc pas, à elle seule, d’influence sur le prix et, plus généralement, sur le marché. C’est le marché qui détermine le niveau du prix.

L’entreprise doit déterminer la quantité de biens qu’elle offrira sur le marché. Pour cela, elle calcule ce que coûte la production d’une unité supplémentaire, le coût marginal.

Elle doit aussi évaluer ce que cette unité lui rapporte c’est-à-dire la recette marginale, qui dépend du prix de vente du bien.

L’entreprise produire jusqu’à ce que le coût marginal devienne supérieur au prix de vente afin de maximiser son profit.

IV) L’EQUILIBRE OFFRE-DEMANDE

Le marché est donc le « lieu » où se rencontrent l’offre globale (ensemble des offres des producteurs) et la demande globale (ensemble des demandes sur le marché). On peut représenter graphiquement cette rencontre.

La courbe de demande est une fonction décroissante du prix ce qui traduit le niveau d’élasticité de la demande par rapport au prix. La courbe d’offre est une fonction croissante du prix car plus le prix est élevé, plus les offreurs nt intérêt à augmenter leur production.

Le point de rencontre des deux courbes détermine donc le prix d’équilibre et la quantité échangée.

Lexique

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  • COÛTS D’OPPORTUNITE : désigne ce à quoi renonce un agent économique lorsqu'il prend une décision de consommation ou d’investissement.
  • COÛT MARGINAL :  coût induit par une variation de l'activité. C’est donc le coût nécessaire à la production d’une unité en plus.
  • ELASTICITE-PRIX DE LA DEMANDE : réactivité de la demande par rapport à la variation du prix.
  • ELASTICITE-PRIX DE L’OFFRE : réactivité de l’offre par rapport à la variation du prix.
  • RECETTE MARGINALE : supplément de recette obtenu par la production d’une unité supplémentaire
  • UTILITE : satisfaction procurée par la consommation d'un bien ou d’un service pour le consommateur.

Document 1. Les conditions de concurrence pure et parfaite

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1) Classer chacune des propositions en fonction de la condition de CPP qu’elle traduit :

2) Le comportement du consommateur

Roméo aime deux choses dans la vie : aller au cinéma et se rendre dans une salle de sport. Les deux activités ont pour lui, la même utilité c’est-à-dire qu’elles lui offrent la même satisfaction.

Son budget est de 50 €. Le prix d’une entrée au cinéma est 10 € et l’entrée à la salle de musculation est 5 €.

Roméo a pour objectif de « maximiser » son budget c’est-à-dire d’en tirer le plus de satisfaction possible ; il en dépense donc l’intégralité.

 

Questions :

  1. Compléter le tableau suivant résumant tous les arbitrages possibles d’utilisation de son budget pour Roméo.

2) Représenter graphiquement ces différentes combinaisons

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1) Classer chacune des propositions en fonction de la condition de CPP qu’elle traduit

2) Le comportement du consommateur

Questions :

  1. Compléter le tableau suivant résumant tous les arbitrages possibles d’utilisation de son budget pour Roméo.

2) Représenter graphiquement ces différentes combinaisons

Document 2. La logique de la demande

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Questions :

  1. Quelle différence de logique de la demande ces 3 graphiques traduisent-ils ?

  2. Rechercher un bien qui pourrait correspondre à chacune de ces 3 courbes de demande.

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Questions :

  1. Quelle différence de logique de la demande ces 3 graphiques traduisent-ils ?

Chacune de ces courbes représente une demande plus ou moins réactive à la variation du prix.

Le graphique 1 renvoie à un produit dont le prix ne varie pas mais la quantité demandée varie énormément, ce qui signifie que la demande dépend d’une autre variable que le prix.

Le graphique 2 traduit une demande qui, quel que soit le prix, est identique. La demande est donc inélastique par rapport au prix.

Le graphique 3 est celui où l’élasticité est la plus proche du modèle théorique d’élasticité de la demande.

  1. Rechercher un bien qui pourrait correspondre à chacune de ces 3 courbes de demande.

Graphique 1 : gaz, électricité

Graphique 2 : essence

Graphique 3 : poulet

Document 3. La logique de l’offre

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Questions :

  1. Comment peut-on justifier la loi de l’offre représentée ici ?

  2. Comment la courbe d’offre se déplace-t-elle si les coûts de production baissent. Représentez la courbe.

  3. Représenter graphiquement l’effet sur l’offre d’une catastrophe naturelle ou sanitaire.

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Questions :

  1. Comment peut-on justifier la loi de l’offre représentée ici ?

L’offre est une fonction croissante du prix. Plus le prix de marché est élevé, plus l’offre l’est aussi.

  1. Comment la courbe d’offre se déplace-t-elle si les coûts de production baissent.

Si les coûts baissent pour les entreprises, pour un même prix de marché, les quantités offertes seront plus élevées. Ainsi, pour un prix p, l’offre passe d’une quantité qA à une quantité qB, comme le montre le graphique. La courbe d’offre se déplace donc vers la droite

  3. Représenter graphiquement l’effet sur l’offre d’une catastrophe naturelle ou sanitaire.

Document 4. L’hypothèse d’homogénéité

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Le marché immobilier est un marché concurrentiel : il y a à la fois beaucoup d’offreurs et de demandeurs et la rencontre de cette offre et de cette demande s’opère de façon décentralisée. Toutefois, le secteur du logement social ne fonctionne pas selon un processus marchand mais en fonction de règles administratives. […]

Le marché du logement n’est pas (…) un exemple de marché de concurrence pure et parfaite. […] Par hypothèse, le modèle de concurrence pure et parfaite suppose une parfaite homogénéité des biens échangés sur un marché. […] Dans les faits, les biens sont très rarement complètement similaires. Les biens immobiliers sont en réalité très hétérogènes : un logement a des spécificités en termes de confort et d’agrément, de localisation et d’environnement, de taille et même d’usage. […] Faut-il considérer qu’il existe un seul marché ou au contraire un très grand nombre, en fonction des caractéristiques des produits ?

Source : Emmanuel Buisson-Fenet, Marion Navarro, La microéconomie en pratique, A. Colin, 2015

Questions :

  1. Retrouver les 4 conditions de concurrence pure et parfaite non citées dans le texte.

- l’atomicité

- la libre entrée

- la transparence du marché 

- la mobilité des facteurs de production 

  1. Placer dans le tableau proposé les caractéristiques du marché immobilier

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Questions :

  1. Retrouver les 4 conditions de concurrence pure et parfaite non citées dans le texte.

- l’atomicité

- la libre entrée

- la transparence du marché 

- la mobilité des facteurs de production 

  1. Placer dans le tableau proposé les caractéristiques du marché immobilier

Document 5. La grande distribution : un marché particulier

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Questions :

  1. Combien faut-il réunir d’entreprises pour couvrir la moitié de l’offre d’hypermarché ?

  2. A quelle configuration de marché la grande distribution correspond-t-elle ?

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Questions :

  1. Combien faut-il réunir d’entreprises pour couvrir la moitié de l’offre d’hypermarché ?

Les 2 premières entreprises, Leclerc et Carrefour, recouvrent à elles seules plus de 40 % de l’offre. Il suffit donc de 3 entreprises pour couvrir plus de la moitié de l’offre de grande distribution.

  1. A quelle configuration de marché la grande distribution correspond-t-elle ?

La grande distribution est un exemple d’oligopole. En France, les 6 groupes cités par le document représente 94 % du marché.

Document 6. Le coût des entreprises

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Les coûts de l’entreprise sont de diverse nature :

  • Les coûts fixes sont des coûts qui s’imposent à l’entreprise quel que soit le niveau de production. Par exemple, le coût de construction des locaux […]

  • Les coûts variables sont des coûts qui dépendent de la quantité produite. […]

  • Le coût total est simplement la somme des coûts fixes et des coûts variables. […]

La distinction entre coûts variables et coûts fixes n’est plus pertinente à long terme dans la mesure où l’entreprise a maintenant la capacité-le temps- d’ajuster la quantité de travail et son stock de capital.

Source : Etienne Wasmer, Principes de microéconomie, Pearson, 2010

Question :

  1. Dans le cas d’un restaurant, distinguer les coûts fixes et les coûts variables.

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Question :

  1. Dans le cas d’un restaurant, distinguer les coûts fixes et les coûts variables.

Document 7. L’équilibre de marché : la métaphore du commissaire- priseur

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 Pour Walras (…), un individu consomme un bien tant que l'acquisition d'une unité supplémentaire lui donne une satisfaction supérieure au désagrément que représente le débours nécessaire à cette acquisition, débours égal au prix unitaire du bien. Le consommateur arrête donc ses achats quand satisfaction et désagrément sont équivalents, c'est-à-dire quand l'utilité du dernier bien acquis, qu'il appelle l'utilité marginale, est égale au prix. Cette loi fondamentale de la théorie walrasienne selon laquelle le consommateur égalise l'utilité marginale d'un bien à son prix lui a donné le nom de marginalisme.

Walras cherche ensuite à décrire le fonctionnement général de l'économie dès lors que chaque individu égalise ses utilités marginales aux prix. En faisant l'hypothèse de la libre concurrence entre les entreprises et de la parfaite autonomie des consommateurs, il établit par un calcul mathématique très serré qu'il existe un système de prix qui réalise l'équilibre entre l'offre et la demande : c'est l'équilibre général walrasien. (…) Il imagine l'existence d'un " commissaire-priseur " qui permet aux consommateurs et aux vendeurs de faire des propositions de prix et d'enclencher un processus itératif convergeant vers les prix d'équilibre.

Source : lemonde.fr, Léon Walras, fondateur de l'économie néoclassique, 15 janvier 2001

Questions :

  1. Rechercher qui est Léon Walras.

  2. Que signifie cette métaphore du commissaire-priseur ?

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Questions :

  1. Rechercher qui est Léon Walras.

Léon Walras est un économiste français né en 1834 et mort 1910. Il a contribué à développer une approche mathématique de l ’économie et il est un des fondateurs de l’approche économique dite néoclassique, approche donnant une place essentielle aux mécanismes de marché.

  1. Que signifie cette métaphore du commissaire-priseur ?

Cette image traduit l’absence d’un grand organisateur du marché. L’offre comme la demande sont autonomes, libres et décentralisées. Chaque vendeur et chaque demandeur a un prix de réserve auquel il consent à vendre ou acheter selon le cas. L’offreur est évidemment prêt à vendre plus cher que son prix de réserve et l’acheteur a obtenir un meilleur prix que ce qu’il est prêt à dépenser !

Le « commissaire-priseur » ne fait que collecter l’information : combien d’offreurs pour ce prix ? Combien de demandeurs ? Il aboutit ainsi, de façon neutre, à faire émerger le prix qui permet de trouver le plus d’accords possibles. Un maximum de demandeurs accédera au produit recherché et un maximum d’offreurs trouvera un débouché pour leur produit.

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