Question 1. Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?

Sommaire

Question 1. Qu'est-ce qu'un marché ?

Le marché désigne un lieu réel ou fictif où s’échangent des biens ou des services, proposés par des offreurs qui cherchent à maximiser leur profit et des demandeurs qui souhaitent maximiser leur satisfaction.

Cette définition, apparemment simple, renvoie à une très grande diversité de situations concrètes. L’échange sur le marché est encadré par des règles, des normes, des conventions. En ce sens, le marché est une institution.

1 - Le Marché : une institution

Pour que des échanges puissent se réaliser entre agents économiques, des « règles du jeu » et un cadre juridique qui sécurisent l’échange sont indispensables. Ces éléments qui encadrent l’échange sont de différentes natures : certains sont formels (les droits de propriété ou les textes de loi, banques, monnaie), d’autres sont informels (usages, climat de confiance, etc.).

L’économiste Douglass North a qualifié d’institutions ces éléments d’encadrement de l’échange marchand qui ont pour objectif de réduire l’incertitude entre les participants à l’échange.

Cette approche institutionnaliste montre que le marché n’est pas une donnée naturelle, mais bien le résultat d’une construction sociale.

2 - La diversité des types de marché

Il existe de nombreux critères permettant de repérer les différentes catégories de marché.

On peut d’abord s’arrêter au type de bien ou du service échangé. Ainsi, on distinguera des marchés de biens matériels (produits agricoles et agroalimentaires, biens industriels, matières premières, biens immobiliers, …), des marchés de services (loisirs, voyages, assurances, …) mais aussi les marchés financiers, le marché du travail, le marché des changes (échanges de devises) ou encore le marché monétaire.

On peut également identifier la diversité des marchés consiste en s’intéressant à la configuration du marché. Certains marchés sont concurrentiels, d’autres sont des oligopoles voire des monopoles. Dans ces différents cas, c’est le nombre d’offreurs et de demandeurs qui créent la différence des situations en matière de pouvoir des acteurs sur le fonctionnement global du marché.

DOCUMENT 1. Institution et marché

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Sans régime de droit qui élève une barrière suffisamment efficace contre le risque de spoliation, on conçoit que production et échange n’auraient pu se développer. […] La seconde institution, cruciale pour le fonctionnement et le développement du marché, n’est autre que la monnaie. Certes, le troc est bien une modalité du marché. […] Mais l’accroissement des échanges est historiquement lié à l’usage de la monnaie.

Source : Roger Guesnerie, L’Economie de marché, Le Pommier, 2013.

Questions :

  1. Quel rôle le droit joue-t-il dans l’échange ?

  2. En quoi la monnaie favorise-t-elle le développement du marché ?

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Questions :

  1. Quel rôle le droit joue-t-il dans l’échange ?

Le droit encadre l’échange au sens où il en limite les risques. D’une part, il érige des règles qui s’imposent aux échangistes. Ces règles sont connues et reconnues de tous. D’autre part, le droit organise la réparation voire la sanction pour les cas où la règle n’aurait pas été suivie. Le droit contribue donc à créer la confiance entre les partenaires de l’échange.

  1. En quoi la monnaie favorise-t-elle le développement du marché ?

L’existence d’une monnaie commune favorise l’échange. La monnaie permet aux deux coéchangistes de connaître la valeur du bien échangé et contribue ainsi à une certaine transparence du marché. Par ailleurs, la monnaie ayant une valeur reconnue et accepté par toute une société, elle incite à l’échange puisque la monnaie obtenue par le vendeur pourra être de nouveau utilisée pour d’autres échanges. Alors que le troc présente un certain nombre de limites susceptibles de limiter les échanges, la monnaie est donc une institution favorisant le marché.

DOCUMENT 2. Les brevets une institution

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Le brevet est un titre de propriété couvrant une invention. Son détenteur se voit accorder le monopole de l’exploitation de l’invention couverte, sur une période limitée (quinze à vingt ans selon les pays). L’inventeur peut soit exploiter lui-même l’invention, en commercialisation un produit qui l’intègre, soit accorder des licences d’exploitation à d’autres firmes.

Le brevet (…) vise à favoriser simultanément l’innovation et la diffusion de la connaissance. L’innovation est valorisée grâce au monopole, lequel est contraire à la diffusion. Le brevet propose en conséquence un compromis : le monopole est limité dans la durée (après vingt ans, l’invention « tombe dans le domaine public »), et le brevet est accordé en contrepartie de la divulgation de l’invention.

Source : Dominique Guellec, Économie de l’innovation, coll. Repères, La découverte, 2009.

Questions :

  1. A quel paradoxe le brevet doit-il répondre ?

  2. Pourquoi le brevet est-il limité dans le temps ?

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Questions :

  1. A quel paradoxe le brevet doit-il répondre ?

Le brevet est un droit de propriété sur une innovation qui répond à un double problème. D’une part, l’économie a besoin d’innovations et d’innovateurs. Il faut donc que des individus soient incités à faire des recherches et mettre en œuvre de nouveaux produits. La perspective d’en obtenir une rémunération est à la fois une motivation et une condition. C’est pourquoi, il faut rendre possible l’exclusivité de l’innovateur sur son produit et ainsi, éviter que des entrepreneurs passifs ne profitent du travail et de l’initiative des autres.

En même temps, le brevet étant un droit de propriété, il limite la possibilité de diffuser la technique nouvelle ou le savoir-faire nouveau, dans un premier temps.

C’est pourquoi, le brevet est un droit de propriété limité dans le temps.

 

  1. Pourquoi le brevet est-il limité dans le temps ?

 

Le brevet est limité dans le temps pour permettre la diffusion dans l’économie et la société des innovations. En effet, lorsque le brevet tombe, le monopole tombe lui aussi et, mécaniquement, le bien nouveau est produit pas davantage d’entreprises.

Document 3 et 4. L’importance de la confiance dans l’échange marchand

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Document 3

L’efficacité du marché repose largement sur une confiance mutuelle. La division du travail, l’expansion du commerce et des marchés créent autant d’opportunités d’investissement et d’échanges qui constituent les sources de la croissance du revenu. Pour que ces opportunités puissent se réaliser, un minimum de confiance doit unir les partenaires de l’échange. En effet, Il existe très souvent une différence d’information, un laps de temps ou une distance géographique qui peuvent donner l’opportunité à l’une des parties de profiter de l’échange aux dépens de l’autre. Les dispositions à commercer avec les autres, qu’il s’agisse de fournir un travail, d’investir ou d’acheter un bien dont la qualité n’est pas immédiatement vérifiable, sont coordonnées par la croyance en ce que les autres honoreront leurs contrats. Les relations marchandes ne pouvant pas être entièrement régulées par des clauses formelles, un grand nombre de règles sont non écrites et non vérifiables par une tierce personne.

Source : Yann Algan, Pierre Cahuc, La société de défiance, Editions Rue d’Ulm, 2007

 

Document 4

https://www.melchior.fr/video/yann-algan-le-role-de-la-confiance-dans-leconomie

 

Questions

1.En quoi le marché du travail repose-t-il nécessairement sur la confiance ?

2.Quel est le principal problème à la base de tout échange marchand ?

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Questions (documents 3 et 4)

  1. En quoi le marché du travail repose-t-il nécessairement sur la confiance ?

L’embauche d’un salarié sur le marché du travail est nécessairement fondée sur la confiance même si des procédures d’embauche ont été menées pour cerner le nouveau salarié de façon la plus aboutie possible. Il n’en reste pas moins que l’échange ne peut se faire sans la confiance dans les compétences, dans les capacités d’adaptation à des situations nouvelles, dans la probité du salarié, dans son investissement personnel etc.

Symétriquement, le salarié embauché s’intègre à l’entreprise parce qu’il a confiance dans la capacité de celle-ci à de développer, à lui fournir des conditions de travail favorables, à lui donner des opportunités etc. Salariés et employeurs doivent donc croire réciproquement que l’autre respectera les clauses de l’échange.

  1. Quel est le principal problème à la base de tout échange marchand ?

 

A la base de tout échange, quel qu’il soit, il y a nécessairement des informations que les deux coéchangistes ne partagent pas à parts égales. Le vendeur sait tout de la qualité de son produit, y compris ses failles. L’acheteur sait qu’il est dans une position d’infériorité à cet égard. C’est le problème d’asymétrie d’information inhérent à tout échange (ce point sera étudié dans un chapitre ultérieur sur les défaillances du marché). Dans l’exemple précédent, l’échange ne peut donc avoir lieu que si l’acheteur accorde sa confiance au vendeur.

 

Document 5. Codes culturels et échanges marchands

Facile

Les managers occidentaux dans le cadre de négociations avec des partenaires chinois commettent souvent de nombreuses erreurs telles que la précipitation, l’excès de formalisme, la volonté de domination ou encore la recherche excessive de l’excellence, qui aboutissent à l’échec des pourparlers. […] Dans le cadre de négociations internationales, il importe de bien connaître les usages et les codes culturels de ses interlocuteurs qui varient d’un pays ou groupe de pays à un autre. Le négociateur doit s’attacher à cerner les points sensibles sur lesquels l’autre partie peut réagir avec force. Il faut en particulier éviter des propos et des attitudes qui seront jugés par l’autre comme blessants, offensants et humiliants. Un même fait (mot, geste, attitude) peut avoir une signification différente et produire par conséquent des résultats inverses de ceux escomptés. Pour éviter les dommages causés par un manque de sensibilité culturelle, il est essentiel de bien comprendre les pratiques, comportements et langages (sémantique, gestuelle, rapport au temps et à l’espace) de son interlocuteur.

Source : Michel Barabel et Olivier Meier , International : le défi des différences culturelles, L'Expansion Management Review2006

Questions :

  1. L’échange marchand n’est-il régulé que par des règles juridiques ?

  2. Comment peut-on définir un « code culturel « ?

  3. Dans quelle mesure ce code culturel est-il à la source de la confiance lors de l’échange ?

 

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Questions :

 

1)L’échange marchand n’est-il régulé que par des règles juridiques ?

Tout échange marchand s’intègre à des manières de faire propres à une société donnée. Il est donc encadré par ses normes, ses valeurs, ses comportements usuels. Toutes les perceptions sociales des statuts (des hommes par rapport aux femmes, des jeunes par rapport aux plus vieux, etc.), toutes celles des usages (règles de savoir-vivre, de politesse, etc.) vont interférer dans l’échange.

 

2)Comment peut-on définir un « code culturel « ?


Un code culturel est un ensemble de règles invisibles, ancrées dans les comportements et les manières de voir. Il s’agit des coutumes, des habitudes, des normes mais aussi des représentations (de ce qui est bien ou mal par exemple).

 

3)Dans quelle mesure ce code culturel est-il à la source de la confiance lors de l’échange ?

Ce code culturel partagé favorise la confiance dans le sens où il s’agit de règles du jeu que tout le monde maîtrise. Il n’est pas nécessaire de les rappeler.

 

Document 6. Code informel dans les affaires

Difficile

Les Espagnols peuvent être flexibles avec la ponctualité et la durée des réunions, mais vous devriez arriver à l'heure. Les régions du Nord sont particulièrement ponctuelles, alors respectez les délais.

Il est conseillé de saluer tout le monde avec une poignée de main et une phrase avec les personnes utilisant « Señor » ou « Señora », suivies de leur nom et prénom. […] Il est préférable d'éviter les cadeaux lors d'une première réunion. Les spécialités régionales et les produits promotionnels sont appréciés à la fin des réunions ultérieures. […] Le code vestimentaire est formel et conservateur. […] Les cartes de visite sont un plus afin d'être considéré comme professionnel. Elles doivent être présentées au début de la réunion, de préférence avec une face espagnole qui est présentée lorsqu’elles sont échangées. Il est important de créer une relation personnelle avec votre homologue. Les conversations légères sont courantes avant de parler affaires. Vous devriez parler de votre passé, de votre vie de famille ou même du football espagnol si le sujet se pose, mais évitez la politique. Les qualités personnelles sont souvent plus importantes que les compétences techniques. Lors de la présentation, vous devez vous attendre à être fréquemment interrompu lorsque vous parlez. Les déjeuners d’affaires sont généralement utilisés pour célébrer la conclusion d’un accord, pour discuter d’idées ou pour faire connaissance avec des homologues, mais pas pour discuter d’affaires.

Source : http://www.attijaritrade.ma/fr

Question :

  1. En quoi cet exemple illustre-t-il l’existence d’un code informel dans les affaires ?

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Questions :

1)En quoi cet exemple illustre-t-il l’existence d’un code informel dans les affaires ?

Les règles informelles partagées facilitent l’échange marchand entre entreprises ayant la même « culture ». En revanche, dès qu’il s’agit d’échanger avec une entreprise étrangère, espagnole ici, on mesure à quel point le « code des affaires » c’est-à-dire, les habitudes, ne sont pas les mêmes. Les espagnols partagent un code qui n’est pas tout à fait celui des français.

Ce code renvoie aux manières d’être, de parler, de couper la parole, d’aborder certains sujets ou non, etc. Ce code n’est pas formalisé.

Document 7. Révolution numérique et développement des plateformes

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Qu’ont en commun le journal Metro, les agences immobilières, les systèmes d’exploitation ou encore un réseau de cartes de crédit ? […]

D’un point de vue économique, toutes ces questions renvoient à des formes diverses de marché multiface. […] En tant que phénomène économique, ces marchés sont évidemment très anciens. L’apparition des « places de marché » remonte en effet aux premiers développements du commerce. Cependant, l’émergence de travaux spécifiquement consacrés à l’analyse des marchés multifaces est très récente, et manifestement liée au développement de l’économie de l’information. En effet, la logique inhérente aux portails internet, aux sites d’enchère tels que E-bay ou encore aux produits Google, est typiquement celle de marchés multifaces. Sur les marchés multifaces, des plates-formes facilitent différentes formes d’interaction entre différentes catégories d’utilisateurs. […] Ces plates-formes se doivent donc avant tout de parvenir à réunir les différentes catégories d’utilisateurs, à les « embarquer sur la plate-forme ». C’est en effet de leur mise en rapport qu’émerge le « produit » fourni par la plate-forme, ou à tout le moins sa valeur économique. Pour ce faire, le gestionnaire de la plate-forme aura recours à une tarification adaptée à chacune de ces catégories, tout en assurant la rentabilité globale de son activité.

 

Source : Xavier Wauthy, Concurrence et régulation sur les marchés de plate-forme : une introduction,  Reflets et perspectives de la vie économique2008

Questions :

  1. Quelle est la particularité des marchés de plateforme ?

  2. Pourquoi parle-t-on de marché biface ou multiface ?

  3. Dans les cas suivants, indiquer s’il s’agit d’un marché classique ou d’un marché de plateforme ?

Exercice 3. Des marchés très diversifiés Question :

Facile

Question :

  1. A quel type de marché renvoient les caractéristiques proposées ?

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Question :

  1. A quel type de marché renvoient les caractéristiques proposées ?

Lexique

Facile

Institution : ensemble des règles qui encadrent les interactions humaines.

Marché : lieu de rencontre, en général fictif, entre l’offre et le demande de biens ou de services.

Monopole : situation de marché dans laquelle un offreur est seul à offrir un produit ou un service à une multitude d’acheteurs.

Monopsone : situation dans laquelle un demandeur est seul sur un marché à demander un produit ou un service à plusieurs ou de nombreux offreurs.

Oligopole : situation de marché dans laquelle quelques offreurs produisent un bien ou un service pour une multitude d’acheteurs

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