Notion proposée par le météorologue et chimiste Paul Crutzen en 2002, l’Anthropocène décrit le fait que la planète Terre serait entrée dans une nouvelle ère géologique, caractérisée par l’influence qu’exercent les humains sur ses évolutions. Pour le dire autrement, c’est une manière de caractériser le fait que l’être humain est une « force géologique ». Cette idée n’est pas apparue avec le concept d’anthropocène puisqu’on la retrouve sous la plume du naturaliste Buffon qui écrit dans Les époques de la nature : « l'état dans lequel nous voyons aujourd'hui la nature, est autant notre ouvrage que le sien ; nous avons su la tempérer, la modifier, la plier à nos besoins , à nos désirs; nous avons fondé, cultivé, fécondé la Terre : l'aspect sous lequel elle se présente est donc bien différent de celui des temps antérieurs à l'invention des arts ». Cette idée est également formalisée, un peu plus tard par George Perkins Marsh. L’influence de l’activité humaine sur la planète prend des formes très diverses, mais la modification la plus grande est sans doute le réchauffement climatique. Par son activité productive, l’être humain modifie le climat de l’ensemble de la planète. Aucune autre espèce vivante n’a d’effet semblable. Des débats existent pour dater les débuts de l’anthropocène : certains invitent à le faire démarrer il y a 14 000 ans, lors d’une première phase d’expansion des humains, au détriment des grands prédateurs, d’autres proposent plutôt de le placer 11 000 ans avant aujourd’hui, avec l’invention de l’agriculture. Pour d’autres, enfin, l’accent est mis sur la révolution industrielle, qui aurait marqué une véritable rupture dans l’usage des ressources de la planète.
Dans les fonctions de production « traditionnelles », la production Y, est une fonction de la quantité de travail mobilisée (L) et de la quantité de capital (K). On peut alors noter : Y = F(K,L). Des économistes tels que Joseph Stiglitz ont proposé, dans les années 1970, d’introduire dans la fonction de production, au niveau macroéconomique, les ressources épuisables que l’on peut noter R. On peut alors noter Y = F(K,L,R). Le maintien d’un niveau constant de production dépend alors du progrès technique et des possibilités de substitution entre les facteurs de production : la diminution de la quantité de R peut être compensée par l’augmentation des autres facteurs. Si les facteurs sont complémentaires entre eux, cette substitution n’est pas possible et pour maintenir constante la production, il faut garder constant le niveau des ressources.
Dans l’analyse économique, les biens communs sont ceux qui sont rivaux mais non excluables. Ce sont des produits qui ne peuvent pas être distribués efficacement sur un marché car on ne peut pas faire payer l’utilisateur des biens communs. Dès lors, deux solutions sont envisagées : privatiser les communs, en faire des biens excluables, de manière à les faire entrer dans la sphère marchande (c’est l’exemple des enclosures au Royaume-Uni) ou bien les faire gérer par les pouvoirs publics. Dans ses travaux, fondés sur des analyses empiriques, Elinor Ostrom a montré que dans de très nombreux cas, la gestion des communs était « auto-organisée » et « auto-gouvernée », c’est-à-dire qu’il existe une grande variété « d’arrangements institutionnels » qui permettent la gestion collective des biens communs sans passer par une solution totalement marchande ou totalement étatique.
Ce « problème » est le titre de l’article dans lequel Ronald Coase se penche sur les externalités. L’idée générale de l’article est d’insister sur le fait qu’en présence d’externalités, des solutions ne faisant pas appel à l’État peuvent exister. Cet article s’appuie sur des exemples qui permettent de mettre en avant la possibilité de solutions face au problème du coût social (celui des externalités) qui passent par un marchandage. Il donne ainsi l’exemple d’un médecin et d’un confiseur qui sont voisins. Le médecin est gêné dans son activité par celle du confiseur. La solution la plus efficace (car la moins coûteuse) est que le confiseur déménage son activité. Se pose alors la question de savoir qui doit payer. Selon Coase, ça dépend des droits de chacun : si le confiseur a le « droit » de faire du bruit dans son atelier, il peut vendre ce droit et faire participer le médecin aux frais du déménagement. Des négociations s’ouvrent alors entre les deux jusqu’à arriver à une situation où chacun ne peut pas payer plus sans dégrader sa situation (échange Pareto-optimale). L’État n’intervient alors qu’au moment de la distribution des droits, mais c’est bien l’échange entre les agents économiques privés qui permet d’arriver à une solution acceptable pour les deux. Cependant, cette solution peut être rendue coûteuse par l’existence de coûts de transaction élevés.
Adoptés en 2015 par l’ONU, ils sont présentés comme les « 17 objectifs pour sauver le monde ». Ils ont été énoncés pour concrétiser le but du développement durable, dont ils reprennent les différentes dimensions : climat, environnement, inégalités, pauvreté… Chacun de ces objectifs est précisé par des cibles qui doivent être atteintes en 2030. Les objectifs sont : 1/ Pas de pauvreté, 2/ Faim « Zéro », 3/ Bonne santé et bien-être, 4/ Éducation de qualité, 5/ Égalité entre les sexes, 6/ Eau propre et assainissement, 7/ Énergie propre et d’un coût abordable, 8/ Travail décent et croissance économique, 9/ Industrie, innovation et infrastructure, 10/ Inégalités réduites, 11/ Villes et communautés durables, 12/ Consommation et production responsables, 13/ Mesures relatives à la lutte contre le changement climatique, 14/ Vie aquatique, 15/ Vie terrestre, 16/ Paix, justice et institutions efficaces, 17/ Partenariats pour la réalisation des objectifs. L’accent est mis sur l’interdépendance entre ces objectifs.
Une externalité est un problème de « signal-prix » : le prix sur le marché n’est pas celui qui peut assurer l’optimum collectif. Ce prix est trop faible en cas d’externalité négative, et trop élevé en cas d’externalité positive. Une taxe permet d’augmenter le prix, alors qu’une subvention le réduit. C’est un phénomène que l’on peut comprendre grâce à une représentation graphique. Prenons le cas, le plus simple, où une taxe porte sur la production pour internaliser une externalité négative (voir ci-dessous).
L’objectif de la taxe est de rapprocher du point F, qui est l’équilibre en fonction du rendement social, c’est-à-dire une fois l’externalité internalisée. La taxe doit faire que pour chaque prix, l’offre passe de la courbe orange à la courbe rouge (produire coûte plus cher, la production diminue pour chaque prix) Si elle est bien calibrée, elle conduit à ce que l’équilibre soit le point F.