Après des études à Cambridge, où il suit les cours des maîtres de l’économie de l’époque – Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou –, John Maynard Keynes devient professeur d’économie. Il exerce, en parallèle, de nombreuses fonctions politiques, comme la représentation de l’Angleterre à la conférence de Bretton Woods en 1944.
Pour les néoclassiques, si les salaires et le nombre de salariés employés peuvent varier librement, le marché du travail est nécessairement à l’équilibre et il n’y a pas de chômage involontaire. Pour Keynes, le niveau de l’emploi n’est pas fixé sur le marché du travail en fonction du salaire, mais sur le marché des biens et services : en effet, en fonction du niveau de la demande effective (ou demande anticipée), les entrepreneurs déterminent la quantité de biens et services à produire, et embauchent la main-d’œuvre nécessaire pour atteindre ce niveau de production. Si la demande anticipée est faible, il y aura peu d’embauches et il y aura du chômage involontaire. Selon lui, « Les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont, le premier, que le plein-emploi n’y est pas assuré, le second, que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d’équité. » Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936.
Keynes estime qu’une baisse des salaires conduirait à une diminution de la consommation et donc de la demande anticipée, de la production et, ainsi, à une baisse de l’emploi. Il faut au contraire augmenter les salaires pour augmenter la demande effective et inciter les entreprises à investir. Le recours à des politiques de relance conjoncturelle, budgétaire et monétaire est fortement préconisé pour relancer l’activité et générer de nouveaux emplois. Keynes est aussi favorable à une politique de redistribution des revenus en faveur des plus pauvres, qui ont la propension moyenne à consommer la plus forte.
[Voir la vidéo john-maynard-keynes-1883-1946 )
Économiste américain, Friedman est considéré comme l’un des grands économistes du xxe siècle. Il est réputé pour ses travaux sur la monnaie, la consommation et les politiques de stabilisation. Fervent opposant des théories keynésiennes, il reçoit le prix Nobel d’économie en 1976.
Selon lui, « La cause immédiate de l’inflation est toujours et partout la même : un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de production. » Inflation et système monétaire, 1968. Friedman voit donc dans l’inflation un phénomène monétaire : lorsque la masse monétaire augmente plus vite que le volume de la production, le niveau général des prix va augmenter. Le volume de monnaie n’a aucune influence sur la structure des prix relatifs (prix des biens les uns par rapport aux autres, par exemple le fait que le bien A vaille deux fois plus cher que le bien B), mais seulement sur leur niveau nominal (prix affiché). Le fait que le bien A vaille 100 euros et le bien B 200 euros, ou que le bien A vaille 10 euros et le bien B 20 euros, dépend ainsi de la quantité de monnaie en circulation. Pour limiter l’inflation, Friedman préconise ainsi un contrôle strict de la masse monétaire par la banque centrale. Il propose en effet que la croissance de la masse monétaire suive une règle : qu’elle augmente de façon proportionnelle à la croissance de la production.
Compte tenu des structures de l’économie (fiscalité, recherche, organisation de la production, etc.), il existe un taux de chômage naturel, vers lequel tend spontanément l’économie. Il n’est ainsi possible de descendre en dessous de ce taux de chômage qu’en modifiant les structures de l’économie (politiques structurelles). Par conséquent, pour Friedman, toute tentative de diminuer le chômage par des politiques conjoncturelles n’aura aucun effet à long terme. Les effets de long terme seront même négatifs si ces politiques sont financées par de la création monétaire, car, à terme, le chômage n’aura pas baissé et il y aura plus d’inflation. La seule façon de lutter contre le chômage est donc, pour Friedman, de mener des politiques structurelles.
Economiste américain, Paul Samuelson décroche le prix Nobel d’économie en 1970. Il est considéré comme un des derniers généralistes de l’économie s’intéressant à des domaines variés.
[voir la vidéo : paul-samuelson-1915-2009)