Fondateur du Centre de sociologie des organisations, il analyse le fonctionnement des organisations bureaucratiques. Ses principaux ouvrages sur le sujet sont Le phénomène bureaucratique (1963) et L’acteur et le système, coécrit avec Erhard Friedberg (1977). A partir d’une étude empirique de grandes entreprises publiques telles que la SEITA (Société d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes), il montre combien les relations de pouvoir au sein des organisations sont source d’inefficacité et d’immobilisme. L’organisation bureaucratique ne se corrige pas en fonction de ses erreurs. La rationalité limitée des acteurs les amène à exploiter à leur profit, l’écart entre les règles et la pratique, ce qui fait que les règles supplémentaires n’améliorent pas le fonctionnement bureaucratique mais renforcent encore les stratégies des acteurs. C’est ce que M. Crozier appelle le cercle vicieux bureaucratique.
Sociologue américain appartenant au courant fonctionnaliste. Il met à jour le concept de dysfonction sociale qui surviennent quand les conséquences d’un fait social empêchent le système de s’adapter et rendent difficile son maintien. Cette approche le conduit à analyser les effets pervers de la bureaucratie en particulier l’émergence d’une personnalité bureaucratique empreinte de ritualisme et d’obéissance aveugle aux règles qui deviennent des fins en soi.
L'un des pères fondateurs de la sociologie. Ses principaux ouvrages sont Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, Le savant et le politique et Economie et société. Max Weber analyse l’évolution des sociétés à partir d’un axe central : le processus de rationalisation qui aboutit à un désenchantement du monde. Cette rationalisation se traduit notamment par le développement d’une organisation rationnelle dans les principales institutions (entreprises, administrations, partis politiques, etc.), organisation qu’il nomme bureaucratie.