Sujet de dissertation
Sujet : La finance verte est-elle une solution pour assurer un développement durable ?
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En janvier 2017, l’Agence France Trésor, administration qui gère la dette et la trésorerie de l'État, a lancé sa première obligation souveraine verte pour un montant de 7 milliards d’euros. La France affiche ainsi sa volonté de mettre en œuvre l’accord de Paris sur le Climat (2015), traité international qui vise à contraindre les États signataires à atténuer et à s'adapter au changement climatique, notamment via leur financement.
D’une manière générale, la finance verte peut être définie comme l’ensemble des opérations financières favorisant la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. La finance verte entre dans le champ plus large, celui de la finance responsable. Il s’agit de faire en sorte que les investisseurs orientent leurs fonds vers des entreprises et des projets qui développent des produits et services en faveur de la transition énergétique et, plus largement, du développement durable.
Selon le Rapport Brundtland, Notre avenir à tous (1987) rédigé sous la direction l’ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, le développement durable (sustainable development) est « un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » Le développement durable veut concilier le développement économique, la justice sociale et la préservation de l’environnement. Pour cela, il met ainsi l’accent sur les « besoins » des populations, notamment des plus démunis, et la capacité des sociétés à répondre aux besoins des prochaines générations.
Pour atténuer le changement climatique et ses effets néfastes, il faut réorienter les politiques publiques et les investissements privés pour satisfaire les besoins présents, notamment en matière de transport, de logement, d’énergie, etc. Cette réorientation souligne le rôle central du secteur financier puisque la réalisation de tels objectifs suppose la mise à contribution des marchés financiers, des banques et des compagnies d’assurance. Le secteur financier, par les projets qu’il finance et les incitations qu’il met en place, est donc au cœur des réflexions sur le bien-être des générations futures.
Si la finance verte apparaît à première vue comme une panacée pour assurer le développement durable, elle ne peut échapper aux interrogations sur ses réelles possibilités à mobiliser les acteurs, les institutions, les pratiques de la finance au service de nouveaux objectifs environnementaux (réduction des émissions de gaz à effet de serre, préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, efficacité énergétique, etc.) et, surtout, à modifier ses finalités.
Les logiques de la finance et l’horizon temporel des acteurs correspond t-il à la nature de long terme des projets d'investissement vert ?
Pour ses défenseurs, il faut tirer parti du pouvoir écologique de la finance qui permet d’orienter l’épargne vers les projets permettant la transition écologique (I). Toutefois, les détracteurs de la finance verte rappellent que la finance est d’abord au service de la rentabilité du capital, celle-ci s’oppose à la dévalorisation brutale des actifs non verts et, plus radicalement, loin de permettre un miracle, la finance verte ne serait qu’un mirage (II). Toutefois, la finance verte se développe en France et dans le monde et permet le financement de nouveaux projets, dans les économies avancées comme dans les pays en développement, qui répondent à une demande d’une meilleure soutenabilité de la croissance (III).
I - LE POUVOIR ECOLOGIQUE DE LA FINANCE
Les outils de la finance vertes se développent (A) et permettent de réorienter les investissements vers des projets respectueux de l’environnement et des générations futures (B).
A. Des instruments financiers et des indicateurs au service de la transition écologique
1. Les outils de financement de la transition : obligations vertes (green bonds) et crédits verts (green loans), etc.
2. La performance environnementale : de nouveaux indicateurs pour les gestionnaires de portefeuille. La finance verte est l’enjeux du financement de l'économie de demain (cf. Philippe Zaouati, 2018, La finance verte commence à Paris).
B. Réorienter durablement et efficacement la finance publique et privée vers des modèles plus protecteurs de l’environnement.
1. Les obligations souveraines vertes visent à orienter les dépenses de l’État vers les projets permettant la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité et la lutte contre la pollution.
2. Le « verdissement » de la finance privée par la mise à contribution des marchés financiers, des banques et des compagnies d’assurance pour réorienter les flux financiers vers des activités économiques bénéfiques ou moins nuisibles pour l’environnement.
La finance verte serait donc une stratégie « gagnant-gagnant» qui permet d’explorer de nouveaux marchés rentables pour les acteurs de la finance et bénéfiques pour l’environnement.
II UNE DOUBLE CRITIQUE DE LA FINANCE VERTE
La finance serait incompatible avec la dévalorisation des actifs fossiles au cœur de la transition écologique (A) et, plus radicalement, l’expression « finance verte » est un oxymore, car la finance permettant un développement durable est une « illusion » (B).
A. Les questions des actifs fossiles sur les marchés financiers et dans les bilans des intermédiaires financiers
1. Le problème de la (dé)valorisation des actifs fossiles dans les fonds propres des banques et des compagnies d’assurance (cf. Oxfam France, 2020, Banques : des engagements climat à prendre au 4ème degré).
2. Les actifs fossiles, les nouveaux subprimes ? (Gaël Giraud)
B. « L'illusion de la finance verte »
1. La finance verte a un fonctionnement interne identique à celui de la finance traditionnelle voire elle permet une soumission des enjeux environnementaux aux logiques marchandes et aux intérêts financiers.
De plus, il existe une « tragédie de l'horizon » (Mark Carney) puisque les risques collectifs catastrophiques liés aux changements climatiques sont susceptibles de se manifester bien au-delà de l'horizon des décideurs économiques et politiques actuels.
2. Au-delà des défis macroéconomiques (internalisation des externalités environnementales, asymétrie de l’information entre investisseurs et bénéficiaires, horizon temporel à court terme des épargnants et des investisseurs, etc.), il apparaît que l’objectif de maximiser le rendement des investissements est incompatible avec le respect des enjeux climatiques (Alain Grandjean et Julien Lefournier, 2020, L'illusion de la finance verte).
La finance consiste à mettre en relation les agents à besoin et à capacité de financement. La rentabilité du capital étant au cœur de ses préoccupations elle ne peut répondre aux objectifs de développement durable.
III – FINANCER NOUVEAUX PROJETS QUI ASSURENT UN DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES ÉCONOMIES DEVELOPPÉS ET EN DÉVELOPPEMENT
Les études de Novethic et de l’ADEME soulignent que les fonds verts en Europe représentent moins de 2% des encours de la gestion d’actifs européenne. Néanmoins, l’offre de fonds à dimension environnementale continue son déploiement progressif (A) et répond à une demande croissante des investisseurs publics et privés (B).
A. Développer l’offre de produits financiers à vocation environnementale
1. La finance verte connaît un essor considérable depuis la COP21 et l’Accord de Paris (Julie Ansidei, Noam Leandri, La finance verte, 2021). La hausse des offres de fonds verts en Europe et le verdissement de produits financiers s'accompagnent d'une diversification de l'offre.
2. Les réglementations sur les produits de la finance verte se développent tant en France (ct. loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, LTECV, qui oblige les entreprises cotées en bourse à rendre compte de leur empreinte écologique et des actions menées pour la réduire), que dans Union européenne (cf. classification commune d’identification des actifs verts) voire à l’initiative du G20 (lignes directrices pour la publication des informations des entreprises).
B. Répondre à une demande croissante dans le monde
1. Les différents acteurs (émetteurs, investisseurs institutionnels, épargnants) des économies avancées veulent s’appuyer sur des critères transparents et sur une traçabilité permettant de labelliser ce qui est « vert » (refus de l’écoblanchiment) pour financer l’efficacité énergétique, la protection de la biodiversité, le transport propre, etc.
2. Les contraintes environnementales orientent les décisions des États, notamment dans la redéfinition de l’aide au développement (aide environnementale de l’Agence française de développement). La «finance verte» redéfinit les modes d’intervention des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.
Bien qu’encore limitée, l’urgence climatique et la lutte contre la biodiversité se développement dans les projets de financement des acteurs publics et privés.
Conclusion
La finance verte permet d’orienter l’épargne vers les projets permettant la transition écologique. Elle apparaît alors au cœur du développement durable puisque les produits financiers et les comportements des acteurs semblent compatibles avec les projets d’investissements verts.
Néanmoins, le « verdissement » de la finance ne peut dissimuler les « mauvaises pratiques » comme l’écoblanchiment. Il ne peut occulter qu’il existe des « perdants », notamment les détenteurs d’actifs fossiles et, surtout, que les défis restent importants pour ajuster les logiques de la finance, souvent orientées vers le court terme, à celles du développement durable, qui suppose la prise en compte d’un temps long.
Néanmoins, l’ancien gouverneur de la banque d’Angleterre, Mark Carney, invitait les investisseurs à « briser la tragédie des horizons », c’est-à-dire à jeter un pont entre les intérêts de court terme de la finance et ceux à long terme du développement durable.
Dans ce cadre, l’essor des obligations vertes, souveraines ou d’entreprises et la hausse des fonds orientant l’épargne vers des projets à dimension environnementale doivent être soulignés. La finance verte est devenue un enjeu au cœur des stratégies des gestionnaires des fonds publics et des fonds privés qui interrogent les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités, notamment de leur financement.
Les promesses de la finance verte, qui animent maintenant les conseils d’administration des firmes multinationales et ceux des institutions financières internationales, ne doivent cependant pas occulter qu’ils sont porteurs de deux types de crises : financières et environnementale…
Quelques sujets de colle :
La globalisation financière est-elle favorable à la croissance ?
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La finance verte est-elle la solution pour un développement durable ?
La mondialisation financière est un phénomène complexe et multidimensionnel qui se manifeste par l'intégration croissante des marchés financiers à l'échelle mondiale. Elle englobe un ensemble de processus par lesquels les économies nationales deviennent de plus en plus interconnectées par les flux de capitaux, la libéralisation des marchés financiers, l'internationalisation des institutions financières, et l'innovation financière. Ce processus a connu une accélération remarquable depuis les années 1980, avec la déréglementation des marchés financiers et l'avènement des technologies de l'information qui ont facilité les transactions transfrontalières.
La dérégulation financière est un processus clé qui a profondément marqué la mondialisation financière, particulièrement à partir des années 1980. Ce processus a été initié par une série de réformes législatives qui ont libéralisé les marchés financiers, supprimé les restrictions sur les flux de capitaux, et favorisé l'émergence d'un marché financier globalisé.
Problématisation
La mondialisation financière pose plusieurs questions fondamentales : Quels sont les moteurs de cette intégration financière globale ? Quelles en sont les conséquences sur les économies nationales, notamment en termes de croissance économique, de stabilité financière, et de souveraineté économique ? Par ailleurs, la mondialisation financière accentue-t-elle les inégalités entre pays ou au sein des pays ? Enfin, quels mécanismes de régulation sont nécessaires pour encadrer ce processus et prévenir les crises financières globales, comme celle de 2008 ?
Introduction
Depuis les années 1980, le terme de « mondialisation financière » est devenu central pour comprendre les dynamiques économiques mondiales. (Accroche) : L'effondrement de Lehman Brothers en 2008 et la crise financière mondiale qui s'en est suivie ont illustré de manière dramatique la nature interdépendante des économies contemporaines. (Définition) : La mondialisation financière peut être définie comme l'intégration croissante des marchés financiers à l'échelle mondiale, caractérisée par une mobilité accrue des capitaux, la dérégulation des marchés financiers, l'essor des institutions financières transnationales, et le développement d'innovations financières complexes. (Problématisation) : Si cette intégration financière a permis un financement plus efficace des économies, elle a également exacerbé les vulnérabilités systémiques, conduisant à des crises de plus en plus globales. Comment alors caractériser les dynamiques de cette mondialisation financière et quels en sont les enjeux pour les économies contemporaines ? (Annonce de plan) : Pour répondre à cette question, nous analyserons d'abord les moteurs historiques de la mondialisation financière (I), avant d'examiner ses effets sur les économies nationales et globales (II), pour enfin discuter des défis et des perspectives de régulation (III).
I. Les étapes clés de la dérégulation financière
1. Le Financial Services Act (1986) au Royaume-Uni
L'une des premières étapes majeures de la dérégulation financière a été la mise en place du Financial Services Act au Royaume-Uni en 1986, également connue sous le nom de "Big Bang". Cette loi a libéralisé le marché des services financiers à Londres, aboli les commissions fixes pour les transactions boursières, et permis la participation de banques étrangères au London Stock Exchange. Le résultat a été une explosion du volume des transactions financières : entre 1986 et 1989, le nombre de transactions sur le marché britannique a doublé, passant de 12 000 à 24 000 par jour .
2. L’abrogation du Glass-Steagall Act (1999) aux États-Unis
Aux États-Unis, l'abrogation du Glass-Steagall Act en 1999, par le Gramm-Leach-Bliley Act, a été un tournant décisif. Le Glass-Steagall Act, instauré en 1933 après la Grande Dépression, séparait les activités de banque d’investissement et de banque de dépôt pour éviter les conflits d'intérêts. Sa suppression a permis la création de conglomérats financiers géants capables d'offrir à la fois des services bancaires traditionnels, des activités de courtage et d'assurance. À la suite de cette loi, la capitalisation boursière des grandes banques américaines a fortement augmenté : par exemple, celle de Citigroup est passée de 60 milliards de dollars en 1998 à plus de 200 milliards de dollars en 2000 .
3. La libéralisation des flux de capitaux dans l'Union Européenne (1994)
L'Union Européenne a également joué un rôle crucial dans la dérégulation financière, notamment avec la directive 88/361/CEE du Conseil, entrée en vigueur en 1994, qui a supprimé les restrictions sur les mouvements de capitaux entre les États membres. Cette directive a permis une augmentation significative des flux financiers intra-européens : les investissements directs étrangers (IDE) au sein de l'Union ont triplé entre 1994 et 2000, passant de 85 milliards d'euros à plus de 300 milliards d'euros .
II. L'impact quantitatif de la dérégulation financière
1. Expansion des marchés financiers globaux
La dérégulation financière a conduit à une expansion spectaculaire des marchés financiers mondiaux. Par exemple, la valeur totale des transactions sur les marchés des changes est passée de 1 500 milliards de dollars par jour en 1998 à plus de 6 600 milliards de dollars par jour en 2019 . Cette croissance témoigne de l'accélération des flux de capitaux à l'échelle mondiale, facilitée par la libéralisation des marchés.
2. Hausse des crises financières globales
Cependant, cette dérégulation a aussi exacerbé la vulnérabilité des systèmes financiers nationaux. Entre 1980 et 2000, le nombre de crises bancaires et de change a considérablement augmenté : la Banque mondiale recense 117 crises bancaires systémiques sur cette période, contre seulement 38 entre 1945 et 1979 . La crise financière asiatique de 1997 et la crise mondiale de 2008 en sont des exemples emblématiques, illustrant les risques accrus associés à une finance mondialisée et dérégulée.
III. Les effets de la dérégulation financière sur les inégalités
1. Concentration des richesses et inégalités accrues
La dérégulation a favorisé une concentration accrue des richesses, particulièrement dans les pays développés. Aux États-Unis, la part des revenus des 1 % les plus riches est passée de 10 % en 1980 à 20 % en 2010, en grande partie en raison de la libéralisation financière qui a enrichi les investisseurs institutionnels et les dirigeants d'entreprises financières . Cette concentration de la richesse a été renforcée par l'augmentation des rendements des actifs financiers, notamment des actions et des obligations, qui ont largement bénéficié de la dérégulation.
Conclusion
La dérégulation financière, initiée par des réformes législatives clés dans les années 1980 et 1990, a été un catalyseur majeur de la mondialisation financière. Elle a transformé les marchés financiers mondiaux, mais au prix d'une augmentation des risques systémiques et des inégalités économiques. Les chiffres et événements historiques soulignent la complexité et l'ambivalence de ce processus, qui continue de façonner les dynamiques économiques mondiales aujourd'hui.
Introduction
Les mutations de la finance au XXIe siècle témoignent des profondes transformations économiques, technologiques et régulatrices qui ont redéfini le paysage financier global. À l'ère de la globalisation, la finance n'est plus confinée aux frontières nationales, mais est devenue un système complexe, interconnecté et numérique. Ce phénomène est marqué par des évolutions significatives telles que l'essor des fintechs, la montée en puissance des crypto-monnaies et l'émergence de nouvelles régulations post-crise financière de 2008. Ces transformations interrogent sur les dynamiques actuelles de la finance mondiale et sur les défis qu'elles posent en termes de stabilité financière et d'inclusion économique. Dès lors, comment les mutations de la finance au XXIe siècle transforment-elles les mécanismes traditionnels et quels en sont les enjeux pour l'économie mondiale ?
Pour répondre à cette question, nous analyserons d'abord l'impact des innovations technologiques sur les services financiers, avant d'examiner les transformations des marchés financiers, puis enfin, les nouvelles régulations et leurs effets sur la stabilité du système financier.
I. L'impact des innovations technologiques sur les services financiers
Les avancées technologiques ont redessiné les contours des services financiers, modifiant à la fois l'offre, la demande et les modalités de transaction.
L'essor des fintechs et la digitalisation des services financiers
Les fintechs, combinant finance et technologie, ont révolutionné les services financiers en introduisant des plateformes numériques qui offrent des services bancaires, d'assurance et d'investissement à moindre coût. En 2023, le secteur des fintechs a atteint une valorisation de 310 milliards de dollars, reflétant leur croissance exponentielle (Deloitte, 2023). Ces entreprises ont permis l'inclusion financière de populations auparavant marginalisées, en particulier dans les pays émergents où les services bancaires traditionnels étaient absents.La montée des crypto-monnaies et de la blockchain
Depuis le lancement du Bitcoin en 2009, les crypto-monnaies sont devenues un élément central des innovations financières. Reposant sur la technologie blockchain, ces monnaies offrent une alternative aux systèmes monétaires traditionnels, en permettant des transactions sécurisées et décentralisées. En 2021, la capitalisation boursière des crypto-monnaies a dépassé les 2 000 milliards de dollars, mettant en évidence leur adoption croissante. Cependant, leur volatilité et les incertitudes régulatrices restent des défis majeurs.L'intelligence artificielle et l'automatisation des processus financiers
L'intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus central dans la finance, notamment par l'automatisation des processus de trading, la gestion des risques et l'analyse prédictive. En 2022, près de 70% des transactions sur les marchés financiers américains étaient effectuées par des algorithmes, illustrant l'importance croissante de l'IA dans la finance (McKinsey, 2022).
II. Les transformations des marchés financiers
Les marchés financiers ont également subi d'importantes mutations, caractérisées par l'accélération des échanges, la diversification des instruments financiers et la montée des marchés émergents.
La financiarisation de l'économie et la complexification des produits financiers
La financiarisation désigne l'accroissement du poids des marchés financiers dans l'économie globale. Cette tendance s'est traduite par une multiplication des produits dérivés, des titres complexes et des instruments financiers structurés. La crise financière de 2008 a mis en lumière les risques associés à cette complexité, notamment la difficulté à évaluer et à gérer les risques sous-jacents.L'émergence des marchés financiers dans les pays en développement
Les marchés financiers des pays émergents ont connu une croissance rapide au cours des deux dernières décennies. Par exemple, la Chine est devenue en 2021 le deuxième plus grand marché boursier mondial, avec une capitalisation de 12 200 milliards de dollars. Cette évolution témoigne d'un déplacement du centre de gravité financier mondial vers l'Asie et les économies en développement.La volatilité accrue des marchés et l'incertitude économique
Les marchés financiers du XXIe siècle sont caractérisés par une volatilité accrue, souvent amplifiée par les technologies de trading à haute fréquence. Les crises successives, telles que celle de 2008 ou celle provoquée par la pandémie de Covid-19 en 2020, ont illustré la fragilité des systèmes financiers face aux chocs externes, exacerbés par l'interconnexion des marchés.
III. Les nouvelles régulations et la stabilité du système financier
Face aux risques accrus et à la complexification des marchés, les régulateurs ont renforcé leur intervention pour assurer la stabilité financière et protéger les acteurs économiques.
La régulation post-crise de 2008 : Bâle III et le renforcement des exigences de fonds propres
La crise financière de 2008 a conduit à la mise en place de nouvelles régulations, notamment les accords de Bâle III, qui ont renforcé les exigences de fonds propres pour les banques afin de limiter les risques systémiques. En 2021, les banques européennes ont dû maintenir un ratio de fonds propres durs (CET1) de 15%, contre 10% avant la crise, illustrant la rigueur accrue des régulations.Les régulations sur les crypto-monnaies : entre encadrement et innovation
Les régulations des crypto-monnaies sont encore en évolution, les gouvernements cherchant un équilibre entre l'innovation technologique et la protection des consommateurs. Par exemple, l'Union européenne a adopté en 2022 le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), visant à instaurer un cadre légal pour les actifs numériques tout en favorisant l'innovation.La lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme
Les régulateurs ont également intensifié la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (LBC/FT) en réponse aux nouvelles menaces. La directive anti-blanchiment de l'UE, adoptée en 2020, impose des exigences plus strictes en matière de transparence et de surveillance des transactions financières, particulièrement pour les actifs numériques.
Conclusion
Les mutations de la finance au XXIe siècle, portées par les innovations technologiques, la transformation des marchés et les nouvelles régulations, ont profondément remodelé le paysage financier mondial. Si ces évolutions offrent des opportunités inédites, notamment en termes d'inclusion financière et d'efficacité des marchés, elles posent également des défis majeurs en matière de stabilité financière et de régulation.
La quête d'un équilibre entre innovation et sécurité demeure un enjeu central pour les décennies à venir, nécessitant une coopération internationale renforcée et une adaptation continue des régulations pour accompagner ces transformations.
Les critères de Maastricht, adoptés en 1992 lors du traité fondateur de l'Union européenne, ont joué un rôle central dans la convergence économique des pays membres de la zone euro. Ces critères imposent des limites strictes en matière de déficit public (3 % du PIB) et de dette publique (60 % du PIB), avec pour objectif de garantir la stabilité macroéconomique de l'Union. Cependant, après plus de trois décennies de mise en œuvre, ces critères sont de plus en plus critiqués pour leur rigidité, leur inadaptabilité aux réalités économiques actuelles, et leur rôle dans la crise des dettes souveraines.
La crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19 en 2020 a illustré les limites de ces critères. En réponse au choc économique, la France a adopté une politique du « quoi qu'il en coûte » pour soutenir l'économie, ce qui a conduit à un déficit public record de 9,2 % du PIB en 2020, bien au-delà des 3 % prévus par Maastricht. La dette publique française a également explosé, atteignant 115,7 % du PIB en 2020, contre 98,1 % en 2019. Ces chiffres soulignent l'inadéquation des critères de Maastricht face à des crises économiques majeures.
Ainsi, la question se pose : faut-il abandonner les critères de Maastricht ? Pour répondre à cette question, nous analyserons d'abord les objectifs initiaux des critères de Maastricht, ensuite les critiques qui leur sont adressées, et enfin les alternatives potentielles pour assurer la stabilité de la zone euro.
I. Les objectifs initiaux des critères de Maastricht
1. Garantir la stabilité macroéconomique et budgétaire
Les critères de Maastricht visaient à instaurer une discipline budgétaire commune entre les pays membres pour éviter les déficits publics excessifs. Cette discipline était essentielle pour la crédibilité de la monnaie unique et pour prévenir les risques de contagion en cas de crise économique dans un État membre. La limite de 3 % du PIB pour le déficit budgétaire et de 60 % pour la dette publique étaient considérées comme des seuils soutenables, permettant de maintenir une inflation faible et une dette sous contrôle.
2. Favoriser la convergence économique
Les critères de Maastricht ont également été conçus pour aligner les politiques économiques des pays candidats à l'adoption de l'euro, en garantissant une convergence nominale des économies. L'objectif était de minimiser les déséquilibres macroéconomiques au sein de la zone euro, réduisant ainsi les écarts de compétitivité entre les États membres et facilitant l'intégration économique.
3. Instaurer une crédibilité et une confiance mutuelle
Les critères de Maastricht devaient renforcer la confiance des marchés financiers et des citoyens dans la solidité économique des pays de la zone euro. En fixant des règles claires, ils visaient à prévenir les comportements opportunistes des États membres, garantissant ainsi la pérennité de l'Union économique et monétaire (UEM).
II. Critiques des critères de Maastricht : une rigidité inadaptée ?
1. Une inadaptation face aux crises économiques
La crise financière de 2008 et la crise des dettes souveraines qui a suivi ont mis en lumière les limites des critères de Maastricht. Ces crises ont contraint de nombreux pays à dépasser les seuils imposés pour soutenir leur économie. Par exemple, le déficit budgétaire de la Grèce a atteint 15,4 % du PIB en 2009, bien au-delà des 3 % autorisés, déclenchant une crise de la dette et des plans de sauvetage internationaux. La rigidité des critères a souvent aggravé la situation en imposant des politiques d'austérité drastiques, qui ont ralenti la reprise économique et exacerbé les tensions sociales.
2. Des critères déconnectés des réalités économiques contemporaines
Depuis leur adoption, les critères de Maastricht n'ont pas été révisés en profondeur, malgré les changements structurels de l'économie mondiale, tels que l'augmentation de la dette publique mondiale (qui a dépassé 100 % du PIB mondial en 2021 selon le FMI) ou la nécessité d'investissements massifs pour la transition écologique. La limite de 60 % du PIB pour la dette publique apparaît ainsi comme obsolète, surtout dans un contexte de taux d'intérêt historiquement bas.
3. Un manque de flexibilité pour les États membres
Les critères de Maastricht sont souvent perçus comme contraignants et inadaptés aux spécificités nationales. Certains pays, comme l'Italie ou l'Espagne, ont des niveaux de dette publique supérieurs à 100 % du PIB mais restent solvables grâce à une structure économique solide. Cependant, les critères actuels ne prennent pas suffisamment en compte ces différences, ce qui peut limiter les marges de manœuvre des gouvernements pour mener des politiques économiques adaptées.
III. Quelles alternatives aux critères de Maastricht ?
1. Vers une révision des critères pour plus de flexibilité ?
Une première voie pourrait consister à assouplir les critères de Maastricht en les adaptant aux réalités économiques actuelles. Cela pourrait passer par un relèvement des seuils de déficit et de dette, ou par une prise en compte des cycles économiques pour moduler les exigences en fonction des phases de croissance ou de récession.
En avril 2023, la Commission européenne a présenté des propositions législatives visant à modifier le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC). La position convenue entre le Parlement et le Conseil en février 2024 prévoit que les pays dont la dette publique dépasse 60 % du PIB et/ou dont le déficit public est supérieur à 3 % du PIB pourront bénéficier d'une période comprise entre quatre et sept ans pour garantir une trajectoire descendante de la dette ou un maintien à des niveaux prudents à moyen terme. Cette révision intègre également l'introduction d'une « règle d'or » pour financer des investissements verts et numériques, comme proposé par l'économiste Olivier Blanchard.
2. Promouvoir des critères axés sur la soutenabilité et la qualité de la dette
Au lieu de se focaliser uniquement sur des seuils quantitatifs, une alternative serait de mettre l'accent sur la soutenabilité de la dette et la qualité des finances publiques. Cela inclurait l'évaluation des risques à long terme, comme les engagements liés aux retraites ou à la transition écologique, et la promotion d'investissements productifs. Les nouvelles règles adoptées en avril 2024 prévoient une combinaison de souplesse et d'obligation de procéder à des réformes structurelles. Des garanties destinées à créer des réserves budgétaires et à accroître la résilience devraient être mises en place, alignant ainsi les critères budgétaires avec les défis contemporains. Cette approche permettrait une gestion plus durable des finances publiques, tout en tenant compte des spécificités de chaque État.
3. Renforcer la gouvernance économique européenne
Enfin, la question de l'abandon des critères de Maastricht pose celle de la gouvernance économique au sein de la zone euro. Une alternative pourrait consister à renforcer la coordination des politiques économiques, avec un budget commun pour la zone euro ou des mécanismes de solidarité renforcés. Avec la réforme de 2024, d'importants pouvoirs décisionnels seront transférés du Conseil à la Commission, qui pourra désormais influencer directement la trajectoire d'ajustement budgétaire des différents États membres et contrôler les réformes et investissements nationaux. Cela pourrait aboutir à une harmonisation plus efficace des politiques économiques au sein de la zone euro, réduisant ainsi les disparités économiques et augmentant la résilience collective face aux chocs asymétriques.
Conclusion
Les critères de Maastricht ont joué un rôle crucial dans l'établissement de l'Union économique et monétaire européenne, mais leur rigidité et leur inadaptation aux défis économiques contemporains remettent en question leur pertinence actuelle. Plutôt que de les abandonner purement et simplement, une révision en profondeur, combinant flexibilité et nouvelles règles adaptées aux réalités actuelles, semble être une voie plus prometteuse. Cette réforme, intégrant des critères qualitatifs, des obligations de réformes structurelles et un renforcement du rôle de la Commission, pourrait non seulement assurer la stabilité de la zone euro, mais aussi renforcer l'intégration économique et la solidarité entre les États membres.
La question de savoir si la finance peut répondre aux enjeux écologiques est au cœur d'un débat qui oppose deux visions du monde économique. D'une part, la finance est souvent perçue comme un moteur de l'économie de marché, favorisant l'innovation et la croissance. D'autre part, elle est critiquée pour sa contribution aux crises écologiques actuelles, en raison de sa quête de rendements rapides et de son soutien historique à des industries polluantes. Le défi est donc de comprendre si et comment la finance peut être réorientée pour contribuer de manière significative à la transition écologique.
Problématisation
La finance durable, qui intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), a émergé comme une réponse aux défis écologiques. Cependant, cette évolution est-elle suffisante pour transformer profondément les logiques financières et aligner les intérêts du capital sur ceux de la planète ? Les économistes s'interrogent sur l'efficacité réelle de ces instruments financiers et sur la capacité des marchés à internaliser les externalités environnementales. La problématique sous-jacente est de savoir si la finance, dans sa forme actuelle, est capable de soutenir une transition écologique ou si une refonte complète du système financier est nécessaire.
Annonce de plan
Pour répondre à cette question, nous analyserons d'abord les mécanismes par lesquels la finance tente de répondre aux enjeux écologiques et les théories économiques qui les sous-tendent (I). Ensuite, nous évaluerons les limites et contradictions de ces approches, en intégrant des données statistiques et des perspectives critiques d'économistes (II). Enfin, nous explorerons les réformes nécessaires et les perspectives de transformation du système financier pour répondre de manière efficace aux défis environnementaux (III).
I. La finance verte : une réponse émergente aux enjeux écologiques
1. Le développement des obligations vertes et de l'investissement socialement responsable (ISR)
Les obligations vertes (green bonds) sont devenues un outil financier majeur pour soutenir la transition écologique. Créées en 2007 par la Banque mondiale et la Banque européenne d'investissement, ces obligations ont pour objectif de financer des projets écologiques tels que les énergies renouvelables ou les infrastructures vertes. En 2022, le marché des green bonds a atteint 500 milliards de dollars, représentant environ 2,5 % du marché mondial des obligations .
Les fonds d'investissement socialement responsable (ISR) ont également connu une forte croissance. Aux États-Unis, l'ISR représentait 17,1 trillions de dollars en 2022, soit environ 39 % des actifs sous gestion totale . Ces fonds intègrent des critères ESG dans leurs décisions d'investissement, cherchant à concilier performance financière et impact environnemental positif.
2. Les théories économiques sous-jacentes : l'approche néoclassique vs. l'économie écologique
L'approche néoclassique, illustrée par des économistes comme William Nordhaus, soutient que les marchés, lorsqu'ils sont correctement régulés, peuvent internaliser les externalités environnementales grâce à des instruments comme la tarification du carbone ou les subventions aux technologies vertes. Nordhaus, lauréat du prix Nobel d'économie en 2018, a développé le modèle DICE, qui évalue l'impact économique des politiques climatiques en intégrant les coûts du réchauffement climatique dans les modèles de croissance économique .
À l'inverse, les économistes écologiques comme Nicholas Georgescu-Roegen et Herman Daly critiquent l'idée que la croissance économique puisse être durable à long terme. Ils soutiennent que la finance, en tant qu'expression de l'économie de marché, est intrinsèquement incompatible avec les limites écologiques planétaires, et qu'une décroissance ou une stabilisation de la production matérielle est nécessaire pour éviter une catastrophe écologique.
3. L'engagement des banques centrales et des institutions financières internationales
Les banques centrales, telles que la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre, commencent à intégrer les risques climatiques dans leurs politiques monétaires et de supervision bancaire. Le Network for Greening the Financial System (NGFS), créé en 2017, regroupe aujourd'hui 122 banques centrales et superviseurs financiers, représentant 85 % du PIB mondial. Ce réseau travaille à l'intégration des considérations climatiques dans la gestion des risques financiers .
II. Les limites et contradictions de la finance verte
1. Le greenwashing et l'inefficacité des critères ESG
Le développement des critères ESG a été critiqué pour son manque de rigueur et son potentiel de greenwashing. De nombreuses entreprises et fonds d'investissement se revendiquent "verts" sans pour autant changer fondamentalement leurs pratiques. Une étude de la London School of Economics (2020) a montré que les entreprises incluses dans les indices ESG ont souvent des performances environnementales similaires à celles qui n'en font pas partie, ce qui questionne l'efficacité des critères ESG pour orienter les capitaux vers des activités réellement durables .
2. La persistance des financements aux énergies fossiles
Malgré la croissance de la finance verte, le financement des énergies fossiles reste massif. Entre 2016 et 2022, les 60 plus grandes banques mondiales ont investi 4 600 milliards de dollars dans les projets d'énergies fossiles, selon un rapport du Rainforest Action Network . Ce chiffre montre que la finance continue de soutenir largement des industries responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre, en contradiction avec les objectifs de l'Accord de Paris.
3. Les limites de l'approche néoclassique et l'appel à une régulation plus stricte
Les critiques de l'approche néoclassique, comme Joseph Stiglitz, soutiennent que la simple internalisation des externalités par le marché est insuffisante. Stiglitz plaide pour une intervention plus forte des gouvernements, avec des politiques fiscales robustes, des réglementations strictes et un rôle accru des investissements publics dans la transition écologique . Selon lui, la finance ne pourra jouer un rôle clé que si elle est contrainte par des règles fortes, alignées sur les objectifs écologiques globaux.
III. Les perspectives de transformation de la finance pour répondre aux défis écologiques
1. La réforme des règles comptables et prudentielles pour intégrer les risques climatiques
Les règles comptables actuelles ne prennent pas suffisamment en compte les risques climatiques. Une réforme des normes comptables internationales (IFRS) pourrait obliger les entreprises à divulguer leurs risques climatiques, rendant ainsi plus transparent l'impact environnemental des investissements. Par ailleurs, ajuster les exigences de fonds propres des banques pour favoriser les investissements verts, comme proposé par l'Autorité bancaire européenne, pourrait encourager les flux financiers vers les projets durables.
2. L'impact de la taxonomie verte européenne
L'Union européenne a introduit une taxonomie verte pour classifier les activités économiques selon leur contribution à la durabilité environnementale. Cette taxonomie, qui entre pleinement en vigueur en 2024, pourrait devenir un outil essentiel pour orienter les flux financiers vers des activités compatibles avec les objectifs climatiques. Les travaux de l'économiste Claudia Kemfert montrent que l'adoption de telles normes est cruciale pour aligner les investissements privés sur les besoins de la transition écologique .
3. La mobilisation de l'épargne citoyenne et des investisseurs institutionnels
Les fonds de pension, les assurances et autres investisseurs institutionnels gèrent des trillions de dollars d'actifs qui pourraient être mobilisés pour financer la transition écologique. Selon une étude de BlackRock, 95 % des investisseurs institutionnels déclarent intégrer les critères ESG dans leurs décisions d'investissement . Cependant, pour que cette mobilisation soit efficace, il est nécessaire de développer des produits financiers innovants, tels que des obligations de transition, et de renforcer l'éducation financière pour permettre aux citoyens de mieux orienter leur épargne vers des projets verts.
Conclusion
La finance, bien qu'elle ait amorcé un tournant vers la durabilité avec des instruments tels que les obligations vertes et les critères ESG, reste encore largement ancrée dans des pratiques qui soutiennent des activités polluantes. Les contradictions internes au système financier, notamment la persistance du financement des énergies fossiles, montrent que la transition écologique nécessitera des réformes structurelles profondes. Des économistes comme Joseph Stiglitz et Claudia Kemfert plaident pour une régulation plus stricte et une redirection massive des flux financiers vers des activités durables. Pour que la finance réponde réellement aux enjeux écologiques, il faudra aller au-delà des initiatives volontaires et mettre en place des mécanismes contraignants alignés sur les objectifs climatiques globaux. La transformation du secteur financier est donc non seulement possible mais essentielle pour assurer un avenir durable.