Définition :
La compétitivité, c’est la capacité à faire face à la concurrence. Elle peut se mesurer pour une économie nationale, une région ou une entreprise.
L'essentiel
La compétitivité est en lien avec les coûts de production. On peut alors parler de compétitivité-coût qui est, selon l’Insee, mesurée par les coûts salariaux unitaires. Une économie gagne alors en compétitivité quand son coût du travail, rapporté à sa productivité, augmente moins vite que celui de ses partenaires et concurrents. Il est possible d’élargir l’approche de la compétitivité-coût en prenant en compte le coût du capital également.
La compétitivité-prix des exportations, elle, se mesure par comparaison des prix des exportations. Pour un même produit, le pays le plus compétitif ou l’entreprise la plus compétitive est celui qui le vend le moins cher. Cette compétitivité-prix est influencée non seulement par la compétitivité-coût (et donc en partie par l’inflation), mais aussi par le taux de change. Ainsi, une dépréciation de la monnaie conduit, toutes choses égales par ailleurs, à une amélioration de la compétitivité-prix. À l’inverse, une appréciation de la monnaie réduit la compétitivité-prix. Les politiques de compétitivité peuvent alors prendre la forme de politiques de désinflation, on parle alors de politiques de « désinflation compétitive », ou bien d’actions sur le taux de change (dévaluation compétitive en changes fixes ou dépréciation). Les effets des politiques de dévaluation ou de dépréciation sur les échanges extérieurs sont à apprécier sur le long terme, ils mettent en jeu les mécanismes mis en évidence par la courbe en J. On peut aussi mesurer une compétitivité-prix à l’importation qui compare le prix des produits nationaux à ceux qui peuvent être importés. Par exemple, un pays est compétitif au niveau de ses importations de pommes s’il parvient à fournir à ses consommateurs des pommes à un prix plus bas que celles qui sont issues de l’étranger. La compétitivité d’un pays est liée à la productivité de ses entreprises.
Cependant, la compétitivité d’un pays ou d’une entreprise ne dépend pas que de sa capacité à faire face aux autres en fonction des prix des produits. Il faut tenir compte de la compétitivité hors-prix, que l’on qualifie parfois aussi de compétitivité structurelle. Elle s’appuie sur le fait de proposer des produits ou des services associés au produit que l’on ne retrouve pas chez les concurrents. Elle repose ainsi sur l’innovation. Concrètement, elle peut correspondre au fait de vendre un produit qu’aucun autre concurrent ne vend, de livrer plus vite ou de façon plus sûre le produit, de proposer une gamme plus élargie ou un produit de meilleure qualité, de proposer une marque appréciée par les consommateurs, un service après-vente de qualité… L’Allemagne base une grande partie de ses performances à l’exportation sur une compétitivité hors-prix.
De manière générale, la compétitivité d’un pays repose sur de multiples facteurs. L’Indice global de compétitivité élaboré par le Forum économique mondial retient ainsi 110 variables, regroupées en 12 catégories, qui sont autant de facteurs influant sur la compétitivité : les infrastructures du pays, ses institutions, sa stabilité macroéconomique, la qualité de son enseignement supérieur, sa santé et son éducation de base, l’efficacité de ses marchés de biens et du travail, le développement de ses marchés financiers, la taille de son marché national, sa place dans l’économie internationale, sa capacité à exploiter les technologies existantes et la part de sa production de nouveaux biens utilisant les technologies les plus avancées et enfin sa capacité d’innovation.
La compétitivité d’un pays joue sur la structure de son marché du travail. La désindustrialisation en France comme dans la plupart des pays riches est en grande partie liée à une perte de compétitivité de l’industrie de ces pays sur les marchés internationaux. À l’inverse, les politiques de défense de l’industrie ou de réindustrialisation se basent sur la recherche de gains de compétitivité. En France, le rapport Gallois a initié une politique de compétitivité se basant notamment sur une réduction des charges sociales et des modifications du droit du travail. La politique de compétitivité passe aussi par une politique industrielle, de soutien à l’innovation et à la recherche. Son expression la plus forte en France a été celle des « pôles de compétitivité ». La question d’une politique de compétitivité à l’échelle européenne reste posée, elle supposerait une politique de change, mais aussi une forte coordination qui éviterait que la recherche de la compétitivité d’un pays se fasse au détriment des autres pays de l’UE : pour la plupart d’entre eux, les principaux partenaires commerciaux sont en effet d’autres pays de l’Union .
3 questions à : (à venir)
1) La différence entre compétitivité-prix et compétitivité hors-prix doit-elle être relativisée ?
2) L’industrie française est-elle compétitive ?
3) Quels sont les contours d’une politique de compétitivité à l’échelle européenne ?