Des raisons technologiques (l’innovation par exemple) ou des conditions particulières de production (des économies d’échelle résultant de coûts fixes élevés par exemples), voire même des décisions juridiques (une loi qui protège de la concurrence) font naître différents types de monopoles : monopole d’innovation, naturel ou institutionnel. Ils sont la conséquence de barrières stratégiques érigées par l’entreprise ou le résultat naturel ou décidé politiquement de barrières structurelles.
Le monopole est une organisation du marché moins efficace que celle du marché de concurrence parfaite car le prix de vente est supérieur et la quantité offerte est inférieure à ce qui résulterait d’une situation de concurrence parfaite. Comme le dit Jacques Généreux dans le document « Le monopole produirait moins de richesse et les fait payer plus cher à la collectivité ». L’équilibre du monopole est donc sous-optimal, car il diminue le bien-être (mesuré en termes de surplus économiques) de la société en générant une perte sèche. Celle-ci correspond à la partie du surplus économique qui est perdu pour toute la collectivité.
Documents et exercices
Document 1. Les économies d'échelle créees forment des monopoles naturels
Un monopole naturel apparaît dès que les coûts moyens1 de production d’une entreprise unique [servant toute la demande du marché] baissent de façon continue (certes, les coûts moyens peuvent toujours potentiellement remonter au-delà d’un certain seuil, mais celui-ci correspond à un niveau de production très élevé situé bien au-delà du maximum de ce que le marché est susceptible de demander). Lorsque les coûts moyens de production baissent avec l’augmentation de l’échelle de production, on parle d’économie d’échelle. [ …] Un monopole naturel se sent protégé car il sait que si ses concurrents potentiels entrent sur le marché, il peut vendre moins cher qu’eux, puisque les entrants sont habituellement de plus petite taille et que les coûts moyens sont plus élevés. Par conséquent, le monopoleur se sent relativement à l’abri de toute menace d’entrée.
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Notes :
1. Les coûts moyens de production correspondent aux coûts de chaque unité produite en moyenne. On le calcule en rapportant le coût total de production aux quantités produites.
Source : Joseph E. Stiglitz, Carl E. Walsh, J.D. Lafay, Principes d’économie moderne, De Boeck Université, 2014
Questions :
1. Définir : monopole naturel.
2. Citez des exemples d’activités de production caractérisées par d’importantes économies d’échelle.
3. Pourquoi ces activités connaissent-elles des économies d’échelle ?
4. Pourquoi les économies d’échelle représentent-elles une barrière à l’e
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1. Définir : monopole naturel.
Réponse : Une entreprise est un monopole naturel lorsqu’une firme unique peut servir le marché entier à un coût inférieur à celui affiché par deux firmes ou plus. Un monopole naturel se constitue lorsque des économies d’échelle sont exploitées sur l’échelle d’une production pertinente.
2. Citez des exemples d’activités de production caractérisées par d’importantes économies d’échelle.
On observe des économies d’échelle dans les industries de réseau (Energie, transport ferroviaire, distribution d’eau, télécommunications) et dans d’autres activités (automobile, aéronautique) qui nécessitent un ensemble d’installations importantes. Par exemple dans le domaine de l’électricité : l’investissement initial est important : centrales électriques pour la production d'électricité, il faut installer des lignes électriques pour acheminer l'électricité vers les consommateurs, des postes électriques, la fourniture d’électricité sur le territoire nécessite au départ un investissement élevé, c’est-à-dire un coût fixe important. Les coûts fixes sont des coûts de production qui ne varient pas avec la quantité produite.
3. Pourquoi ces activités connaissent-elles des économies d’échelle ?
Réponse : En raison de conditions de production particulières : ce sont des activités dans lesquelles les coûts fixes sont importants (infrastructure, machines, recherche, …). Pour être rentable, l’entreprise doit produire de grandes quantités afin d’amortir les coûts fixes, ainsi chaque bien produit coûte moins cher à produire lorsque les quantités produites augmentent. Le coût moyen de production diminue au fur et à mesure de l’augmentation de l’échelle de production. On dit alors que ces activités se caractérisent par des économies d’échelle.
4. Pourquoi les économies d’échelle représentent-elles une barrière à l’entrée ?
Réponse : Les économies d’échelle favorisent une baisse du coût moyen qui peut se traduire par une baisse du prix de vente ou une hausse des profits des entreprises déjà en place. Or les entreprises nouvelles ne vendant pas en grande quantité au départ ne pourront pas bénéficier d’économies d’échelle et auront des difficultés à concurrencer le prix de vente des entreprises déjà en place. Par conséquent, les nouvelles entreprises seront moins compétitives et peuvent disparaître rapidement du marché. Situation caractéristique des monopoles ou oligopoles naturels : la barrière à l’entrée repose sur les coûts fixes importants au départ (fort investissement), et se consolide grâce aux économies d’échelle (les équipements sont rentabilisés au fur et à mesure des ventes).
Document 2. Etude de cas sur les monopoles naturels
Supposons un marché de distribution de l’eau potable d’une ville sur lequel une entreprise distribue l’eau à 100 000 résidents. Pour fournir l’eau aux 100 000 résidents de la ville, une entreprise doit construire un réseau de canalisations qui parcourt toute la ville. Si deux firmes au moins devaient se concurrencer sur la fourniture de ce service, chacune d’entre elles devrait payer le coût fixe de la construction d’un réseau de distribution qui s’élève à 5 000 000 d’euro. Les coûts variables sont liés aux consommations intermédiaires nécessaires à la fourniture d’eau comme la main-d’œuvre nécessaire et les énergies consommées pour entretenir les canalisations etc, ils s’élèvent à 5000€ par client.
Vous êtes conseiller économique auprès du maire de cette ville. Il vous demande d’étudier la solution la plus optimale économiquement pour la fourniture d’eau dans sa ville. Doit-on favoriser la création d’un monopole ? ou d’un duopole (deux entreprises) ? Pour y répondre, traitez les questions ci-après.
Questions :
1. Compléter le tableau suivant :
2. Montrer que l’activité de fourniture d’eau se caractérise par des économies d’échelle.
3. Si le maire laisse s’installer une seule entreprise pour la fourniture d’eau aux 100 000 résidents. A combien s’élève le coût moyen total de la firme ?
4. S’il souhaite instaurer plus de concurrence sur ce marché et favoriser la création d’un duopole qui se répartit équitablement le marché de 100 000 résidents, à combien s’élèverait le coût moyen total de chaque firme.
5. Quelle solution est la plus optimale économiquement ? Justifiez votre réponse.
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1. Compléter le tableau suivant :
2. Montrer que l’activité de fourniture d’eau se caractérise par des économies d’échelle.
Réponse : Les coûts moyens baissent au fur et à mesure des quantités produites. En effet, si l’on fournit l’eau à 5000 résidents le coût moyen s’élève à 6000 € contre 5050€ si l’on fournit l’eau à 100 000 résidents.
3. Si le maire laisse s’installer une seule entreprise pour la fourniture d’eau aux 100 000 résidents. A combien s’élève le coût moyen total de la firme ?
Réponse : Pour fournir l’eau aux 100 000 résidents, le coût moyen total s’élève à 5050€.
4. S’il souhaite instaurer plus de concurrence sur ce marché et favoriser la création d’un duopole qui se répartit équitablement le marché de 100 000 résidents, à combien s’élèverait le coût moyen total de chaque firme.
Réponse : Pour fournir l’eau aux 100 000 résidents, les deux entreprises servent chacune 50 000 résidents, le coût moyen total de chaque firme s’élève donc à 5100€, soit un coût moyen total de 10 200€ pour la fourniture d’eau à toute la ville.
5. Quelle solution est la plus optimale économiquement ? Justifiez votre réponse.
Réponse : La création d’un monopole est plus optimal économiquement, car il permet d’exploiter les économies d’échelle sur une plus grande échelle de production (100 000 clients).
Quand les conditions de la production présente des économies d’échelle, le coût moyen total est plus faible si une firme unique sert le marché entier. C’est un cas de monopole naturel. Le marché spontanément conduirait à cette solution plus optimale car instaurer plus de concurrence dans ce cas particulier n’est pas efficient.
Document 3. Les différentes raisons de l’existence d’un monopole
Pour l'essentiel, les raisons de l'existence d'un monopole entrent dans l'une des trois catégories générales suivantes:
- Le monopole naturel : les conditions techniques de production et la taille du marché font qu'à long terme, des entreprises concurrentes ne sont jamais rentables. Dans ce cas, le processus concurrentiel lui-même, par concentration1 progressive et élimination des producteurs les moins performants, débouche sur la constitution inéluctable d'un monopole.
- Le monopole d'innovation : particulièrement étudié par Schumpeter2, cette catégorie rassemble les entreprises qui, à la suite d'une innovation […], créent un nouveau produit et se trouvent momentanément seules à le distribuer sur le marché. Ce monopole a en commun avec le monopole naturel d'être le résultat du processus concurrentiel, en revanche, il est toujours temporaire, la concurrence amenant plus ou moins rapidement d'autres entreprises à maîtriser l'innovation et à entrer à leur tour sur le marché.
- Le monopole [institutionnel] : ce monopole ne subsiste que parce qu'il existe des obstacles réglementaires ou législatifs à l'entrée de concurrents sur le marché. […]
Le monopole fixe un prix supérieur […] à celui qui serait fixé par un marché concurrentiel. Le prix étant plus élevé, la quantité échangée sera également moindre qu’en situation de concurrence. Le monopole produirait moins de richesse et les fait payer plus cher à la collectivité.
Source : Jacques Généreux, Economie politique, Hachette, Tome 1, coll. « Les fondamentaux », 2004
1. La concentration d’un marché résulte d’un processus de regroupement d’entreprises par fusion-acquisition conduisant à l’augmentation de la taille moyenne des entreprises.
2. Joseph Alois Schumpeter, économiste d’origine autrichienne né en 1883, est un économiste célèbre pour son apport à la pensée économique sur la théorie des cycles, l’analyse du rôle de l’innovation et de l’entrepreneur dans la croissance économique, la théorie relative à l’évolution du capitalisme. Il décède en 1950.
Questions :
1. Identifiez à quelle (s) catégorie (s) de monopole appartiennent les cas cités ci-dessous.
- a) En octobre 2010, Google annonce avoir conçu un système de pilotage automatique pour automobile aidé de radars, caméras vidéo et GPS, déjà installé sur sept véhicules — six Toyota Prius, une Audi TT — qui ont parcouru plus de 225 000 kilomètres en Californie, sans avoir provoqué d'accident. C’est la naissance du véhicule sans conducteur.
- b) En Suède, la vente de boissons alcoolisées est un monopole d’Etat connu sous le nom de Systembolaget, parce que l’Etat estime qu’il est dans l’intérêt de la santé publique de contrôler directement la vente d’alcool.
- c) Microsoft Corporation produit son propre système d’exploitation, Windows, qui représente environ 82% du marché. Lorsque la firme Microsoft a conçu Windows, il y a quelques années, elle a déposé des droits d’auteur tout d’abord auprès du gouvernement américain, puis auprès de nombreux gouvernements dans le monde. Ces droits exclusifs permettent à Microsoft d’éditer et de vendre des copies de Windows.
- c) Les branches d'activité telles que les transports (en particulier ferroviaires, mais aussi aériens et les grosses infrastructures routières comme les autoroutes, les ports...), les services postaux et les télécommunications ; le secteur énergétique de réseau (électricité, pétrole, gaz naturel) ; la distribution d'eau et les systèmes d'assainissement sont souvent des activités à tendance monopolistiques du fait de l’investissement initial colossal pour fournir le service aux premiers clients ; mais une fois l'investissement réalisé, la fourniture du service à un client supplémentaire ne coûte plus grand chose (le coût marginal est faible).
2. Quel est leur point commun ?
3. Quels éléments fondamentaux permettent de distinguer les différents types de monopoles ?
4. Discuter : Le monopole est-il une organisation parfaitement efficace du marché ?
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1. Identifiez à quelle (s) catégorie (s) de monopole appartiennent les cas cités ci-dessous.
a) En octobre 2010, Google annonce avoir conçu un système de pilotage automatique pour automobile aidé de radars, caméras vidéo et GPS, déjà installé sur sept véhicules — six Toyota Prius, une Audi TT — qui ont parcouru plus de 225 000 kilomètres en Californie, sans avoir provoqué d'accident. C’est la naissance du véhicule sans conducteur.
Réponse : monopole d’innovation
b) En Suède, la vente de boissons alcoolisées est un monopole d’Etat connu sous le nom de Systembolaget, parce que l’Etat estime qu’il est dans l’intérêt de la santé publique de contrôler directement la vente d’alcool.
Réponse : monopole institutionnel
c) Microsoft Corporation produit son propre système d’exploitation, Windows, qui représente environ 82% du marché. Lorsque la firme Microsoft a conçu Windows, il y a quelques années, elle a déposé des droits d’auteur tout d’abord auprès du gouvernement américain, puis auprès de nombreux gouvernements dans le monde. Ces droits exclusifs permettent à Microsoft d’éditer et de vendre des copies de Windows.
Réponse : monopole d’innovation et institutionnel (brevet)
c) Les branches d'activité telles que les transports (en particulier ferroviaires, mais aussi aériens et les grosses infrastructures routières comme les autoroutes, les ports...), les services postaux et les télécommunications ; le secteur énergétique de réseau (électricité, pétrole, gaz naturel) ; la distribution d'eau et les systèmes d'assainissement sont souvent des activités à tendance monopolistiques du fait de l’investissement initial colossal pour fournir le service aux premiers clients ; mais une fois l'investissement réalisé, la fourniture du service à un client supplémentaire ne coûte plus grand chose (le coût marginal est faible).
Réponse : monopole naturel
2. Quel est leur point commun ?
Un monopole, quelle que soit la catégorie, est une structure de marché où une seule firme offre un produit sans substitut proche face à de nombreux demandeurs. Le monopole est faiseur de prix, c’est-à-dire qu’il détermine lui-même son prix de vente.
3. Quels éléments fondamentaux permettent de distinguer les différents types de monopoles ?
Réponse : La nature des barrières à l’entrée : les monopoles naturels ou institutionnels érigent des barrières structurelles (coûts fixes élevés, réglementation), les monopoles d’innovation érigent des barrières stratégiques (innovation et différenciation des produits) à l’entrée du marché. L’origine du pouvoir de marché est différente : les monopoles d’innovation et les monopoles naturels peuvent naître dans un processus concurrentiel alors que le monopole institutionnel existe en raison de l’intervention de l’Etat, sans cela le marché conduirait à l’existence d’un marché concurrentiel (l’entrée sur le marché étant libre).
Le monopole naturel est durable comparativement au monopole d’innovation. En effet, le monopole d’innovation peut être contesté par l’entrée d’entreprises imitatrices.
4. Discuter : Le monopole est-il une organisation parfaitement efficace du marché ?
Réponse : A priori, le monopole est une organisation du marché moins efficace que celle qui prévaudrait dans un marché de concurrence parfaite car le prix de vente est supérieur au prix de concurrence parfaite et la quantité offerte est inférieure à celle qui résulterait d’une situation de concurrence parfaite. Comme le dit Jacques Généreux dans le document « Le monopole produirait moins de richesse et les fait payer plus cher à la collectivité ».
Cependant, on peut se demander si la situation de monopole temporaire qui échoit à l’innovateur n’est pas un bon moyen de permettre à l’innovateur de rentabiliser ses investissements en R&D, sans cela le marché serait confronté au problème du passager clandestin qui limite le potentiel d’innovation d’une économie, c’est ce qui justifie à ce titre l’existence de brevets. Ensuite, les monopoles naturels permettent de rentabiliser des investissements initiaux importants, deux entreprises ne permettraient pas une baisse aussi rapide du coût moyen total au fur et à mesure des quantités produites. Enfin, l’existence de monopole institutionnel est souvent lié aux deux autres formes de monopole (Exemples : SNCF réseau, Microsoft corporation et ses dépôts de brevet) ou se justifie pour d’autres raisons qu’économiques (raisons d’intérêt général ou stratégiques).
Document 4. La mesure de l’inefficacité du monopole à l’aide de représentations graphiques
Nous avons appris qu’un monopole, contrairement à une firme concurrentielle, fixe un prix au-dessus de son coût marginal. Du point de vue des consommateurs, ce prix élevé rend le monopole non désirable. Cependant, de son côté, le monopole réalise un profit lorsqu’il fixe un prix élevé. Du point du propriétaire de la firme, ce prix élevé rend le monopole très désirable. Est-il possible que les avantages retirés par les propriétaires des firmes dépassent les coûts subis par les consommateurs, de sorte que le monopole soit désirable du point de vue de la société dans son ensemble ?
Nous pouvons répondre à cette question en utilisant l’analyse du bien-être et nous utilisons le surplus total comme mesure du bien-être économique. Rappelons que le surplus total est la somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur. Le surplus des consommateurs représente leur volonté de payer pour un bien moins le prix qu’ils paient effectivement pour ce bien. Le surplus des producteurs représente le montant que ces derniers perçoivent pour un bien moins le coût de production du bien. Dans ce cas, il y a un seul producteur, le monopole.
Nous avons établi que l’équilibre de l’offre et de la demande sur un marché concurrentiel n’est pas seulement un résultat naturel, mais également un résultat désirable. En particulier, la main invisible du marché est à l’origine d’une allocation des ressources qui maximise le surplus total, dans le sens où il est le plus grand possible. Comme un monopole conduit à une allocation des ressources différente de celle d’un marché concurrentiel, le résultat doit d’une certaine manière aller à l’encontre de la maximisation du bien-être économique total. C’est ce que nous allons démontrer.
Source : D’après Gregory N. Mankiw, Mark P. Taylors, 2018, Principes de l’économie, Traduction de la 3ème édition anglaise par Elise Tosi, De Boeck supérieur
Etape 1 : Déterminer le niveau de production efficace
A partir d’une représentation graphique du marché monopolistique, nous souhaitons déterminer le niveau de production efficace.
On suppose un marché monopolistique de fourniture de l’eau. Sur la figure 1 ci-dessous, la courbe de demande d’eau (courbe bleue) reflète la valeur que les consommateurs accordent à ce service, elle est mesurée par les volontés à payer des consommateurs pour le service vendu. La courbe de coût marginal (courbe rouge) reflète quant à elle les coûts de production de la fourniture de l’eau du monopole pour chaque unité supplémentaire produite.
Figure 1 : Le niveau de production efficace
Question :
Compléter le texte à trous ci-dessous en observant la figure 1 à l’aide des mots suivants : inférieure, supérieure, égale, faible, grande et des données du graphique.
Pour la quantité produite Q1 de (1) ……. décilitres, la valeur accordée au service de fourniture de l’eau par les consommateurs est de (2)……...€ alors que le coût marginal de production est (3)…………..€, la valeur accordée par les acheteurs est donc (4)………. au coût marginal de production. Le producteur a donc intérêt à augmenter les quantités produites, car chaque unité supplémentaire permettrait d’augmenter son profit. Il retire un gain supplémentaire lorsqu’il augmente sa production. Une production plus (5)……… conduirait donc à l’augmentation des gains à l’échange.
Pour la quantité Q2 de (6)……., c’est-à-dire à l’intersection de la courbe de demande et de coût marginal, la valeur accordée au bien par les consommateurs est de (7)………. €, celle-ci est (8)……….. au coût marginal de production, les gains à l’échange sont mutuellement avantageux. Le producteur et les consommateurs ont maximisé leur surplus respectifs.
Pour la quantité produite Q3 de (9) ……. décilitres, la valeur accordée au service par les consommateurs est de (10)……...€ alors que le coût marginal de production est (11)…………..€, la valeur accordée par les acheteurs est donc (12)………. au coût marginal de production. Le producteur n’aurait aucun intérêt à vendre une partie de sa production à perte. Une partie des échanges réalisés ne seraient donc pas rationnels. Une production plus (13)……… conduirait donc à maximiser les gains des consommateurs et du producteurs, c’est à dire à l’augmentation du surplus total.
Etape 2 : Déterminer le niveau de prix optimal
Le niveau de prix optimal correspond au niveau de prix qui donnerait aux consommateurs un signal précis relatif au coût de production du bien ou service vendu, les incitant à acheter la quantité efficace. Nous souhaitons déterminer le niveau de prix optimal.
Figure 2 : Le niveau de prix optimal
Questions :
1) Identifiez sur le graphique le niveau de prix optimal et reportez cette information sur l’axe des ordonnées.
2) Représentez sur le graphique en bleu l’aire correspondant au surplus du consommateur et d’autre part en rouge l’aire correspondant au surplus du producteur. En déduire l’aire que représente le surplus total pour ce niveau de quantité et de prix optimal.
Etape 3 : Montrer la sous-optimalité économique du monopole
Le monopole est faiseur de prix, il a un pouvoir de marché lui permettant de choisir le prix de vente de son produit ainsi que la quantité à produire. Nous souhaitons montrer l’impact du pouvoir de marché du monopole sur le prix de vente et la quantité produite sur ce marché.
Figure 3 : L’inefficacité du monopole relativement à la situation concurrentielle
Comme le prix fixé par le monopole est égal à sa recette moyenne, la courbe de demande est aussi la courbe de recette moyenne. Ces deux courbes démarrent toujours au même point sur l’axe des ordonnées car la recette marginale de la première unité vendue est égale au prix du bien.
Questions :
Question 1 : Le monopole choisit de produire et de vendre la quantité de service de fourniture d’eau déterminée par l’intersection des courbes de recette marginale et de coût marginal. Or la situation socialement optimale correspond à la quantité déterminée par l’intersection des courbes de demande et de coût marginal. Comparer les deux niveaux de quantité produite en vous appuyant sur des données chiffrées. Montrer l’effet produit par le choix du monopole sur la quantité produite sur ce marché.
Question 2 : Nous pouvons également analyser l’inefficacité du monopole sous l’angle du prix. Le prix de monopole est différent du prix optimal en vous appuyant sur des données chiffrées. Comparer les deux niveaux de prix. Montrer l’effet produit par le choix du monopole sur le prix de vente sur ce marché.
Question 3 : Que peut-on en conclure ?
Etape 4 : Montrer la perte de bien-être engendrée par le monopole
Pour montrer que le monopole est une structure de marché sous-optimale pour la société, nous pouvons évaluer les effets d’un monopole faiseur de prix sur le bien-être (mesuré en termes de surplus économiques) de la société.
On observe une évolution du surplus total et de sa répartition entre consommateurs et producteurs. La figure 4 montre l’apparition d’une perte sèche.
Figure 4 : L’inefficacité du monopole relativement à la situation concurrentielle : l’apparition d’une perte sèche
Questions :
1. Expliquer ce que représente cette perte sèche.
2. Montrer que la répartition du surplus total entre producteur et consommateur a évolué
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Etape 1
Question : Compléter le texte à trous ci-dessous en observant la figure 1 à l’aide des mots suivants : inférieure, supérieure, égale, faible, grande et des données du graphique.
Pour la quantité produite Q1 de (1) ……. décilitres, la valeur accordée au service de fourniture de l’eau par les consommateurs est de (2)……...€ alors que le coût marginal de production est (3)…………..€, la valeur accordée par les acheteurs est donc (4)………. au coût marginal de production. Le producteur a donc intérêt à augmenter les quantités produites, car chaque unité supplémentaire permettrait d’augmenter son profit. Il retire un gain supplémentaire lorsqu’il augmente sa production. Une production plus (5)……… conduirait donc à l’augmentation des gains à l’échange.
Réponse : dans l’ordre des trous : 50 décilitres, 80€, 35€, supérieure, grande
Pour la quantité Q2 de (6)……., c’est-à-dire à l’intersection de la courbe de demande et de coût marginal, la valeur accordée au bien par les consommateurs est de (7)………. €, celle-ci est (8)……….. au coût marginal de production, les gains à l’échange sont mutuellement avantageux. Le producteur et les consommateurs ont maximisé leur surplus respectifs.
Réponse : dans l’ordre des trous : 80 décilitres, 60€, égale.
Pour la quantité produite Q3 de (9) ……. décilitres, la valeur accordée au service par les consommateurs est de (10)……...€ alors que le coût marginal de production est (11)…………..€, la valeur accordée par les acheteurs est donc (12)………. au coût marginal de production. Le producteur n’aurait aucun intérêt à vendre une partie de sa production à perte. Une partie des échanges réalisés ne seraient donc pas rationnels. Une production plus (13)……… conduirait donc à maximiser les gains des consommateurs et du producteurs, c’est à dire à l’augmentation du surplus total.
Réponse : dans l’ordre des trous : 110 décilitres, 35€, 80€, inférieure, faible
Etape 2
1) Identifiez sur le graphique le niveau de prix optimal et reportez cette information sur l’axe des ordonnées.
Réponse : La quantité et le prix optimaux se trouve à l’intersection des deux courbes. Pour une quantité produite optimale de 80 décilitres, le prix optimal est de 60€ le décilitre.
2) Représentez sur le graphique en bleu l’aire correspondant au surplus du consommateur et d’autre part en rouge l’aire correspondant au surplus du producteur. En déduire l’aire que représente le surplus total pour ce niveau de quantité et de prix optimal.
Réponse : Pour une quantité optimale de 80 décilitres produites et vendues et un prix optimal de 60€ le décilitre, le surplus total comprend le surplus des consommateurs et celui du producteur, soit l’aire totale bleue et rouge.
Etape 3
Question 1 : Le monopole choisit de produire et de vendre la quantité de service de fourniture d’eau déterminée par l’intersection des courbes de recette marginale et de coût marginal. Or la situation socialement optimale correspond à la quantité déterminée par l’intersection des courbes de demande et de coût marginal. Comparer les deux niveaux de quantité produite en vous appuyant sur des données chiffrées. Montrer l’effet produit par le choix du monopole sur la quantité produite sur ce marché.
Réponse : La quantité optimale serait de 80 décilitres d’eau vendue. Or le monopole va choisir de produire la quantité de 50 décilitres d’eau. Le monopole produit donc moins (30 décilitres de moins) qu’en situation concurrentielle.
Question 2 : Nous pouvons également analyser l’inefficacité du monopole sous l’angle du prix. Le prix de monopole est différent du prix optimal en vous appuyant sur des données chiffrées. Comparer les deux niveaux de prix. Montrer l’effet produit par le choix du monopole sur le prix de vente sur ce marché.
Réponse : Le prix optimal serait de 60€ le décilitre d’eau vendue. Or le monopole va choisir de fixer son prix à 80€ le décilitre d’eau. Le monopole vend donc le décilitre d’eau plus cher ( 20€ de plus le décilitre d’eau vendue) que la situation concurrentielle économiquement plus optimale.
Question 3 : Que peut-on en conclure ?
Réponse : Le monopole est une organisation du marché inefficace car le prix de vente est supérieur au prix optimal et la quantité offerte est inférieure à la quantité efficace. On peut citer la phrase de Jacques Généreux « Le monopole produirait moins de richesse et les fait payer plus cher à la collectivité ». Le monopole est donc sous-optimal économiquement par rapport à la situation de concurrence, les consommateurs étant les premiers pénalisés par le pouvoir de marché du monopole.
Etape 4
1. Expliquer ce que représente cette perte sèche.
Réponse : La perte sèche résulte de la quantité vendue inférieure à celle de l’optimum social.
On étudie ce qu’il se passe entre la quantité de monopole et la quantité optimale : Quand le monopole fixe un prix au-dessus du coût marginal (courbe rouge), certains consommateurs valorisent le service vendu (courbe bleue) au-dessus de son coût marginal (courbe rouge), mais en dessous de son prix. Ces consommateurs n’achètent donc finalement pas le service vendu. Comme la valeur que ces consommateurs accordent à ce service est malgré tout supérieure au coût marginal, cette situation est inefficace. C’est pourquoi, on parle de perte sèche, c’est une partie de surplus qui est perdu pour toute la collectivité (elle représente le « coût social » du monopole). Cette notion renvoie à la perte d’efficience économique de l’équilibre du monopole relativement à l’équilibre de la concurrence parfaite.
2. Montrer que la répartition du surplus total entre producteur et consommateur a évolué.
Réponse : Le pouvoir de marché du monopole lui permet d’augmenter son propre bien-être (surplus du monopole) au détriment de celui des consommateurs (surplus des consommateurs). La surface jaune illustre le gain de surplus du producteur qu’ont perdu les consommateurs du fait du niveau de prix supérieur à celui du prix optimal. On parle de « rente du monopole » pour cette partie du surplus du consommateur réalisé en situation de concurrence qui est capté par le producteur en situation de monopole.
Exercice 1. L’entreprise Hightechphone
L’entreprise Hightechphone présente son nouveau smartphone pour l’année 2020. Comme son modèle est original, elle n’a pas de concurrent proche. Le produit doit être écoulé avant la fin de l’année 2020.
1. Supposons que Higtechphone se comporte en monopole. Représentez graphiquement la situation du marché, en faisant figurer la demande et les coûts marginaux (offre), les surplus du consommateur et du producteur.
2. Supposons maintenant que ce monopole pratique la politique de prix suivante : à la sortie du produit, le prix du produit est 135€ ; en fin d’année, il est de 105€. Représentez les nouveaux surplus du producteur et du consommateur.
3. En analysant ces deux situations, que pouvez-vous déduire des effets de cette politique de prix pour le producteur ? pour le consommateur ? Et globalement, pour la collectivité ?
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1. Supposons que Higtechphone se comporte en monopole. Représentez graphiquement la situation du marché, en faisant figurer la demande et les coûts marginaux (offre), les surplus du consommateur et du producteur.
Réponse : Dans la situation concurrentielle, le prix est donné par le marché, il se fixe à l’équilibre entre l’offre et la demande. Le prix serait donc de 87 € pour une quantité d’équilibre à 4000 unités
2. Supposons maintenant que ce monopole pratique la politique de prix suivante : à la sortie du produit, le prix du produit est 135€ ; en fin d’année, il est de 105€. Représentez les nouveaux surplus du producteur et du consommateur.
Réponse :
En début d’année, le monopole fixe son prix à 135€.
A ce prix de 135€, la quantité vendue est de 1000 unités.
En fin d’année, le monopole fixe son prix à 105€ .
A ce prix de 105€, la quantité vendue est de 3000 unités.
3. En analysant ces deux situations, que pouvez-vous déduire des effets de cette politique de prix pour le producteur ? pour le consommateur ? Et globalement, pour la collectivité ?
Réponse : Plus le prix est baisse, plus le surplus du consommateur augmente au détriment du producteur. On remarque également, que plus le prix baisse plus quantité vendue augmente, ce qui augmente le surplus global pour la collectivité, dans la mesure où la perte sèche diminue.