Les sociétés modernes sont caractérisées par un recul des inégalités. Ces dernières peuvent être définies comme le fait que des ressources socialement valorisées (revenus, prestige, santé, pouvoir politique) ne soient pas accessibles de la même manière par tous.
Dans les sociétés développées, l’égalité devant la Loi devient la règle, l’égalité des chances progresse et les inégalités de situation reculent. Pour autant, faut-il en conclure que la société n’est plus structurée en groupes sociaux hiérarchisés, dont certains auraient un accès facilité à certaines ressources et d’autres moins ?
Il existe de nombreux facteurs de structuration et de hiérarchisation de la société française actuelle.
1) Les facteurs socio-économiques
Il s’agit notamment de la profession, du statut d’activité et du niveau de revenus.
Certaines professions, qui vont être par ailleurs considérées comme “favorisées”, permettent d’accéder à certaines ressources, qui seront plus difficiles d’accès pour d’autres. Ainsi, les cadres cumulent plusieurs avantages. Ce sont eux qui perçoivent, en moyenne, les revenus les plus élevés. Ils sont aussi les plus préservés de la pauvreté. Mais la profession joue aussi sur d’autres éléments que la richesse ou la pauvreté monétaire. Ainsi, les cadres sont ceux qui ont les pratiques culturelles les plus intenses. Cela joue sur la structuration sociale car cela entraîne des effets de reproduction sociale : les enfants de cadres et de professions intermédiaires connaissent dans l’enfance des pratiques culturelles riches et diversifiées, qui leur font acquérir une culture savante et un rapport à celle-ci favorisant la réussite à l’école. Les cadres ont aussi une espérance de vie plus longue que les autres.
Le statut d’activité peut être lui aussi générateur d’inégalités. Les chômeurs et les inactifs (hors retraités) sont les plus exposés à la pauvreté.
Le niveau de revenus (fortement corrélé aux deux premiers facteurs évoqués) a lui aussi des incidences. Ce sont notamment les plus pauvres qui vivent, en France, le moins longtemps. La corrélation au niveau de diplôme n’épuise pas l’explication : en contrôlant l’effet de cette variable, on observe le maintien d’inégalités en fonction du niveau de vie, ce qui peut s’expliquer par des moyens financiers permettant un meilleur accès aux soins et à une bonne hygiène de vie.
2) Les facteurs socio-démographiques
Ici, il s’agit notamment du genre, de la position dans le cycle de vie, du lieu de résidence, du type de ménage ou de l’origine ethnique.
La question du genre est particulièrement riche et complexe car, dans certains domaines, les femmes apparaissent comme plus avantagées que les hommes mais, dans d’autres, elles le sont moins. Les femmes ont ainsi une espérance de vie plus longue que les hommes. Ces écarts s’expliquent généralement par l’exposition plus élevée des hommes aux risques professionnels et aussi aux conduites à risque. Mais, les modes de vie des femmes et des hommes se rapprochant, les différences d’espérance de vie à la naissance se réduisent au cours du temps. Les femmes sont par contre désavantagées dans la sphère des activités économiques : elle perçoivent, pour les temps complets uniquement, un salaire inférieur de 16,3 % à celui des hommes. Et cela va en s’aggravant à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie des salaires. Elles sont plus facilement touchées par le temps partiel subi, par la pauvreté (même si les écarts s’amenuisent), par la précarité, que les hommes. Elles sont aussi particulièrement défavorisées en matière de partage du temps domestique. Le domaine scolaire est sûrement l’un de ceux dans lesquels la question des inégalités hommes/femmes est la plus ambigüe. En effet, la réussite scolaire des filles est bien documentée (et mise en lien avec la socialisation sexuée, les jeux “féminins” étant supposés favoriser la concentration, le calme, le soin, toutes qualités valorisées par l’Ecole) et en 2015-2016, les femmes représentent 57 % des étudiants à l’université. Pour autant, cela masque le fait que les filles s’orientent vers des filières moins socialement valorisées que les garçons : les lettres et sciences humaines plutôt que les sciences et la technologie par exemple, les formations courtes du tertiaire plutôt que celle du secteur technico-industriel. Cela a des incidences en cascade puisque cela pèse sur la destinée professionnelle des filles, amenées à occuper des postes moins prestigieux et moins bien rémunérés que ceux des hommes.
L’âge peut lui aussi constituer un facteur de structuration de l’espace social. Les jeunes sont particulièrement défavorisés en termes d’accès aux ressources économiques. Les 20-29 ans sont ainsi les plus touchés par la pauvreté. Cela s’explique notamment par une plus grande exposition des jeunes au chômage et à la précarité. Le lieu de résidence peut lui aussi contribuer à dessiner un espace social hiérarchisé. Les grands pôles urbains sont ceux qui concentrent la plus forte pauvreté. Cependant, les grands pôles urbains sont les lieux dans lesquels les pratiques culturelles sont les plus intenses, ce qui peut s’expliquer par l’offre très concentrée, l’existence de transports en commun, et aussi par la concentration de diplômés, notamment dans les centres-villes.
Le type de ménage dans lequel vit un individu peut aussi impacter son existence. Près de quatre familles monoparentales sur dix vivent en 2018 sous le seuil de pauvreté (à 50 % du revenu médian). Cela s’explique à la fois par le fait qu’il n’y ait qu’un revenu pour vivre, et que celui-ci soit souvent celui de la femme, en moyenne plus faible que celui de l’homme.
Enfin, l’origine ethnique -quoique son impact soit difficile à mesurer en France du fait du manque de statistiques solides- joue elle aussi. Les immigrés et les personnes issues de l’immigration, touchées par nombre de discriminations, rencontrent des difficultés à s’insérer sur le plan socio-professionnel, ce qui débouche notamment sur une sur-exposition à la pauvreté.
3)Les facteurs socio-culturels
Le niveau de diplôme engendre lui aussi un accès différencié aux ressources économiques et sociales.
Ainsi, les plus diplômés accèdent le plus souvent aux professions les plus favorisées, qui leur assurent des revenus élevés. Ce sont d’ailleurs eux qui sont les mieux protégés de la pauvreté. Le niveau de diplôme a aussi un impact sur les pratiques culturelles car, plus celui-ci s’élève, plus la fréquentation des lieux culturels s’accroît. Enfin, il existe une forte corrélation entre le niveau de diplôme et le niveau de santé, les individus les plus diplômés étant souvent enclins à adhérer aux messages de prévention du corps médical, et à l’adoption d’une hygiène de vie favorisant le maintien en bonne santé.
Document 1-Les fractiles, un outil de mesure des inégalités
Pour mesurer les inégalités, on découpe la “population” en tranches [...]. Quand on découpe notre population en tranches égales de 10 %, on obtient ce que les statisticiens appellent des “déciles”. Si on la découpe en fonction du niveau de salaire, notre décile est la valeur du niveau de salaire qui sépare chaque tranche, de 10 % en 10 %. Ensuite, on classe les déciles par ordre croissant. Le premier décile est donc le niveau de salaire qui sépare d’un côté les 10 % des salariés les moins bien payés et de l’autre les 90 % les mieux payés. Le deuxième est le niveau de salaire pour lequel 20 % touchent moins et 80 % touchent plus. Et on continue jusqu’au neuvième. Pour aller plus vite, les statisticiens écrivent parfois D1, pour le premier décile, D2 pour le second, et ainsi de suite. On n’est pas obligé de découper des tranches de 10 %. Une tranche de 1 %, est un centile. Une tranche de 20 %, c’est un quintile (20 % = un cinquième). Une tranche de 25 %, c’est un quartile (25 % = un quart), etc. Un autre découpage connu est la médiane (qui n’est autre que le 5ème décile par ailleurs) : on divise simplement la population en deux, la moitié au-dessus, la moitié au-dessous. Tous ces découpages sont regroupés sous le nom savant de “fractiles”, qui signifie seulement “n’importe quelle tranche”. Notre découpage nous intéresse pour mesurer les inégalités, car il permet de rapporter le niveau d’une tranche sur une autre. Le plus souvent, on rapporte D9 à D1, et on appelle ça le “rapport interdécile” [...].
Source : Observatoire des inégalités, “La mesure des inégalités : qu’est-ce qu’un ‘décile’ ? A quoi ça sert ?”, 19 août 2016.
Questions
1.En quoi consiste un “fractile” ?
2.Pourquoi recourir aux fractiles permet-il d’étudier les inégalités ?
3.A quoi sert le rapport interdécile D9/D1 ?
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1.En quoi consiste un “fractile” ?
Une “fractile” est une subdivision d’une population statistique. Il existe plusieurs types de fractiles. Les déciles consistent à diviser une population en dix “parts” de 10 % chacune, les centiles à diviser une population en cent “parts” de 1 % chacune, les quartiles à diviser une population en quatre “parts” de 25 % chacune, et ainsi de suite.
2.Pourquoi recourir aux fractiles permet-il d’étudier les inégalités ?
Les fractiles permettent d’étudier les inégalités car ils mettent en évidence la dispersion d’une variable, par exemple, les revenus, les salaires, le patrimoine, entre différentes fractions de la population. C’est donc un moyen bien plus efficace d’étudier les inégalités que, par exemple, la moyenne, qui ne dit rien de la répartition de la richesse dans une population.
3.A quoi sert le rapport interdécile D9/D1 ?
Le rapport D9/D1 consiste à diviser la valeur minimale atteinte par les 10 % les plus riches de la population par la valeur maximale atteinte par les 10 % les plus pauvres de la population. Par conséquent, le rapport interdécile D9/D1
Document 2-Où en sont les écarts de revenus en France ?
Evolution des inégalités de niveau de vie après redistribution de 1975 à 2016 (hors revenus financiers et prestations hors champ)
Questions
1.Qu’est-ce que le niveau de vie ?
2.Faites une phrase présentant la donnée pour l’année 1975.
3.Comment les inégalités de niveau de vie évoluent-elles en France depuis 1975 ?
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1.Qu’est-ce que le niveau de vie ?
Selon la définition donnée par l’INSEE, le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (uc) composant le ménage. Les unités de consommation sont des coefficients affectés aux membres du ménage (1 uc au premier adulte, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus, 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans).
2.Faites une phrase présentant la donnée pour l’année 1975
Selon l’INSEE, en 1975, en France, le niveau de vie des 10 % les plus aisés de la population était au moins 4,2 fois supérieur au niveau de vie des 10 % les plus modestes.
3.Comment les inégalités de niveau de vie évoluent-elles en France depuis 1975 ?
De 1975 à 1990, les inégalités de niveau de vie ont décru : le rapport interdécile D9/D1 passe de 4,2 à 3,5. Il y a une légère reprise des inégalités entre 1990 et 2000, puisque le niveau de vie des 10 % les plus aisés de la population était au moins 3,6 fois supérieur au niveau de vie des 10 % les plus modestes. Les inégalités de niveau de vie atteignent leur niveau le plus bas en 2005, puisque le rapport interdécile D9/D1 est alors de 3,4. Depuis 2010, les inégalités de niveau de vie repartent à la hausse et atteignent le niveau des années 1990 à 2000.
Document 3-Les inégalités entre les femmes et les hommes en France : principaux indicateurs
Questions
1.Dans quels domaines les femmes semblent-elles être défavorisées par rapport aux hommes ? Quelles sont les explications données à ces écarts ?
2.Dans quels domaines les femmes semblent-elles être plus favorisées que les hommes ? Quelles sont les explications données à ces écarts ? En quoi le document permet-il de nuancer l’apparent avantage des femmes dans ces domaines ?
3.Comment le document explique-t-il l’égalisation des taux de chômage entre hommes et femmes ?
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1.Dans quels domaines les femmes semblent-elles être défavorisées par rapport aux hommes ? Quelles sont les explications données à ces écarts ?
Les femmes semblent défavorisées par rapport aux hommes en matière de salaires perçus. Ainsi, tous temps de travail confondus, en 2012, les femmes gagnent 25,7 % de moins en moyenne que les hommes. L’explication donnée par le document est que les femmes occupent moins souvent des postes à responsabilités et sont plus souvent employées dans des secteurs où les salaires sont bas (aide à la personne par exemple). Elles sont aussi plus souvent en temps partiel subi que les hommes.
Elles sont plus souvent touchées par la pauvreté : sur 100 hommes en 2014, en moyenne 7,7 vivent sous le seuil de pauvreté (à 50 % du revenu médian), sur 100 femmes à la même date, 8,4 en moyenne vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Cela s’explique par la pauvreté des femmes âgées, qui ont des pensions très faibles en raison du fait qu’elles aient moins souvent que les hommes occupé une activité professionnelle rémunérée. Cela s’explique aussi par la situation particulièrement dégradée des mères célibataires avec de faibles revenus.
Les femmes consacrent aussi beaucoup plus de temps aux tâches domestiques que les hommes : 3h26 en moyenne par jour, contre 2h pour les hommes. Ici, le texte ne donne pas d’explications mais il est possible d’évoquer les modes de socialisation genrés, qui font qu’aux femmes sont souvent assignées les tâches domestiques, dont les hommes se déchargent.
Par ailleurs, les femmes sont sous-représentées en politique : sur 100 députés, 26,9 en moyenne sont des femmes. Là encore, le texte ne donne pas vraiment d’explications mais nous pouvons avancer des arguments qui tiennent aux défauts de la législation sur la parité (aux élections législatives, au suffrage uninominal, il n’y a pas de contrainte paritaire stricte mais seulement des incitations financières à présenter un nombre de candidates égal au nombre de candidats), à l’inégale répartition des ressources politiques (les femmes sont moins souvent des professionnelles de la politique que les hommes) et aux biais liés au genre (les femmes sont parfois vues comme ne disposant pas des qualités nécessaires pour endurer la compétition politique, elles ont aussi été socialisées à une certaine aversion au risque, qui les fait se détourner de ce genre de carrière).
2.Dans quels domaines les femmes semblent-elles être plus favorisées que les hommes ? Quelles sont les explications données à ces écarts ? En quoi le document permet-il de nuancer l’apparent avantage des femmes dans ces domaines ?
Les femmes disposent d’une espérance de vie à la naissance plus élevée que les hommes. En France en 2016 une femme peut espérer vivre jusqu’à 85,4 ans en moyenne, tandis qu’un homme peut espérer vivre jusqu’à 79,3 ans en moyenne. L’explication vient d’une moindre exposition des femmes aux risques professionnels, mais aussi au fait que les femmes adoptent moins souvent que les hommes des conduites à risque (alcoolisme, tabagisme). Cependant, ces écarts se réduisent car, justement, les modes de vie des hommes et des femmes se rapprochent.
Les femmes sont sur-représentées parmi les étudiants. Ainsi, en 2016, sur 100 étudiants, 56,8 en moyenne sont des femmes. Ici, le texte n’avance pas d’hypothèse explicative mais on peut supposer que le contenu de la socialisation primaire féminine (injonction au calme, à être soigneuse, disciplinée) a des effets bénéfiques sur la réussite scolaire des filles. Cependant, les femmes sont sous-représentées dans le domaine des sciences fondamentales. Ici, le texte évoque les modes de vie (la carrière des femmes étant fortement contrainte par le temps domestique et familial), l’éducation (aversion au risque des filles qui les amène à se détourner de filières perçues comme “difficiles”) ou encore le fonctionnement du système éducatif (orientation privilégiée des filles vers les filières littéraires et d’humanités, sous-orientation des filles vers les filières sélectives) comme facteurs explicatifs.
3.Comment le document explique-t-il l’égalisation des taux de chômage entre hommes et femmes ?
Selon le document, les femmes ont profité des créations d’emplois ces dernières années dans le secteur des services (distribution, emplois domestiques, enseignement, santé) tandis que les hommes ont plutôt souffert de la baisse d’emplois dans l’intérim et dans l’industrie.
Document 4-Qui sont les pauvres en France ?
Questions
1.Qu’appelle-t-on “seuil de pauvreté” ? Comment est calculé le seuil de pauvreté utilisé dans l’enquête ?
2.Quels sont les facteurs qui influent sur le taux de pauvreté ? Illustrez chaque facteur par des données chiffrées pertinentes.
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1.Qu’appelle-t-on “seuil de pauvreté” ? Comment est calculé le seuil de pauvreté utilisé dans l’enquête ?
Le seuil de pauvreté est le niveau de vie en-dessous duquel une personne est considérée comme pauvre.
Ici, le seuil de pauvreté est ici fixé à 50 % du niveau de vie médian ou, parfois, à 60 % du revenu médian.
2.Quels sont les facteurs qui influent sur le taux de pauvreté ? Illustrez chaque facteur par des données chiffrées pertinentes.
L’âge influe sur le taux de pauvreté. Celui-ci est plus élevé pour les individus de moins de 29 ans que pour les autres. Jusqu’à la catégorie des 20-29 ans, le taux de pauvreté a tendance à augmenter avec l’âge. Ainsi, sur 100 enfants de moins de 10 ans, 11,3 vivent sous le seuil de pauvreté (à 50 % du revenu médian), sur 100 individus de 20 à 29 ans, 11,8 en moyenne vivent sous le seuil de pauvreté. Ensuite, le taux de pauvreté tend baisser avec l’âge jusqu’à la catégorie des 70-79 ans, qui est la moins touchée par la pauvreté. Sur 100 individus âgés de 70 à 79 ans, 1,9 en moyenne vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Au-delà de 80 ans, le taux de pauvreté part à la hausse mais reste bien en-dessous des niveaux atteints pour les jeunes. Ainsi, sur 100 individus âgés de 80 ans et plus, 3,6 en moyenne vivent sous le seuil de pauvreté.
Le type de ménage joue aussi sur l’exposition à la pauvreté. Sur 100 ménages pauvres, 42 en moyenne sont des couples avec enfants, 24,64 des familles monoparentales (largement sur-représentées), 18,88 en moyenne sont des personnes seules, 8è en moyenne des couples sans enfants. Les familles avec enfants semblent donc plus exposées à la pauvreté que les couples ou individus seuls sans enfants.
Le niveau de diplôme a aussi un impact. Les deux tiers des pauvres ont au plus le CAP.
La profession exercée (qui est corrélée le plus souvent avec le niveau de revenus perçu) est aussi un facteur explicatif : sur 100 personnes pauvres, 47,75 en moyenne sont des ouvriers (alors qu’ils ne sont que 20 % de la population active totale), 30,67 en moyenne sont des employés.
Le statut d’activité compte. Les inactifs (hors retraités) et les chômeurs représentent plus de 70 % des personnes pauvres.
L’origine immigrée ou non est elle aussi déterminante. En utilisant le seuil de pauvreté à 60 % du niveau de vie médian, on note que sur 100 personnes vivant dans un ménage immigré, 37,6 en moyenne sont considérées comme pauvres en 2013, alors que seuls 13 % de la population totale vit sous ce seuil de pauvreté.
Le lieu de résidence intervient lui aussi. Plus la taille de l’agglomération augmente, plus le taux de pauvreté augmente lui aussi. Ainsi, les deux tiers des personnes dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté à 60 % du niveau de vie médian vivent dans les grands pôles urbains.
Par contre, le genre semble assez peu intervenir.
Document 5-Des pratiques culturelles inégalement réparties dans la population
Questions
1.Faites une phrase avec chacune des données en gras.
2.Tirez les principaux enseignements du tableau.
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1.Faites une phrase avec chacune des données en gras.
En France, en 2008, sur 100 personnes sans diplôme ou ayant un CEP, 15 en moyenne sont allées au musée au cours des douze mois précédents.
En France, en 2008, sur 100 cadres et professions intellectuelles supérieures, 59 en moyenne sont allés au musée au cours des douze mois précédents.
En France, en 2008, sur 100 personnes vivant dans Paris intra-muros, 65 en moyenne sont allées au musée au cours des douze mois précédents.
2.Tirez les principaux enseignements du tableau.
De nombreux facteurs semblent jouer sur la fréquentation du musée.
Plus le niveau de diplôme est élevé, plus les individus ont tendance à s’être rendus au musée au cours des douze mois écoulés.
La PCS compte elle aussi. Ainsi, les cadres et professions intermédiaires sont ceux qui ont la probabilité la plus forte d’être allés au musée au cours des douze derniers mois. Les agriculteurs et les membres des classes populaires (employés et ouvriers) sont ceux qui ont la probabilité la plus faible de s’y être rendus.
La taille de l’agglomération a elle aussi un impact. D’une manière générale, plus la taille de l’agglomération dans laquelle ils vivent augmente, plus il y a de probabilité que les individus soient allés au musée dans les douze mois écoulés.
Document 6-Pourquoi les individus les plus aisés vivent-ils plus longtemps ?
Tout d’abord, le niveau de vie peut être la cause directe d’un état de santé plus ou moins bon, et donc d’une durée de vie plus ou moins longue. Ainsi, les difficultés financières peuvent limiter l’accès aux soins. Par exemple, d’après l’enquête Santé et protection sociale de 2014, 11 % des adultes parmi les 20 % les plus modestes disent avoir renoncé pour des raisons financières à consulter un médecin au cours des 12 derniers mois, contre 1 % des adultes parmi les 20 % les plus aisés. D’autre part, le niveau de vie a aussi un effet indirect sur la santé, parce qu’il est lié à des facteurs également associés à une santé plus ou moins bonne comme la catégorie sociale, le diplôme ou la région de résidence. Les cadres ont un niveau de vie élevé et sont moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, exposition à des produits toxiques) que les ouvriers. De même, les comportements moins favorables à la santé sont plus fréquents chez les non-diplômés que chez les diplômés. Par exemple, d’après le Baromètre Santé 2016, 39 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sans diplôme fument quotidiennement, contre seulement 21 % des diplômés du supérieur. Par ailleurs, un faible niveau de vie peut également être la conséquence d’une mauvaise santé plutôt qu’en être la cause. Une santé défaillante peut freiner la poursuite d’études, l’exercice d’un emploi, ou l’accès aux emplois les plus qualifiés.
Source : Observatoire des inégalités, Rapport sur les inégalités, 2019.
Questions
1.Résumez les enseignements du texte sous forme de schémas.
2.A partir de l’ensemble documentaire fourni, de vos connaissances personnelles et de l’exemple présenté, remplissez le tableau suivant :
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1.Résumez les enseignements du texte sous forme de schémas.
2.A partir de l’ensemble documentaire fourni (donc, les documents 1 à 6), de vos connaissances personnelles et de l’exemple présenté, remplissez le tableau suivant :
Exercice 1 : Vrai-Faux
1)La société française n’est structurée et hiérarchisée qu’en fonction de facteurs économiques.
2)Les inégalités de niveau de vie se résorbent de manière continue en France depuis 1975.
3)Les jeunes ne subissent pas d’inégalités par rapport aux autres catégories d’âge.
4)L’espérance de vie des femmes continue à être supérieure à celle des hommes.
5)La pauvreté est un phénomène qui touche peu les centres des grandes villes.
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1)La société française n’est structurée et hiérarchisée qu’en fonction de facteurs économiques.
Faux. La société française est aussi structurée et hiérarchisée en fonction de facteurs sociaux (niveau de diplôme, niveau de prestige attaché à tel ou tel groupe social, origine ethnique, genre, âge).
2)Les inégalités de niveau de vie se résorbe de manière continue en France depuis 1975.
Faux. Si les inégalités de niveau de vie se sont effectivement résorbées jusqu’aux années 1990, ensuite, elles repartent légèrement à la hausse.
3)Les jeunes ne subissent pas d’inégalités par rapport aux autres catégories d’âge.
Faux. Les jeunes sont par exemple la catégorie d’âge la plus touchée par la pauvreté.
4)L’espérance de vie des femmes continue à être supérieure à celle des hommes.
Vrai. Cependant, les écarts se réduisent du fait d’un rapprochement des modes de vie.
5)La pauvreté est un phénomène qui touche peu les centres des grandes villes.
Faux. La pauvreté touche plus les grands pôles urbains que les autres types de territoire, même si les banlieues sont plus touchées que les villes-centres.
Exercice 2 : Sommes-nous tous égaux face à la solitude ?
Questions
1.Qu’est-ce qui différencie l’isolement de la solitude ?
2.Quels sont les facteurs exposant à la solitude ?
3.Quelles sont les explications données au sentiment de solitude par le document ?
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1.Qu’est-ce qui différencie l’isolement de la solitude ?
L’isolement est une situation objective : il s’agit du fait de n’entrer en contact qu’avec un nombre limité de personnes.
La solitude est un sentiment, elle est donc subjective : on peut être objectivement isolé mais ne pas se sentir seul.
2.Quels sont les facteurs exposant à la solitude ?
L’âge joue un rôle, avec un sentiment de solitude plus développé chez les personnes âgées que chez les jeunes. La profession intervient elle aussi. Les cadres supérieurs se sentent moins souvent seuls que les ouvriers. Le niveau de diplôme compte de même : les non-diplômés sont plus exposés à la solitude que les diplômés. Le niveau de revenus a lui aussi un impact : plus les revenus sont faibles, plus le sentiment de solitude s’accroît. Le fait d’avoir un emploi ou non est aussi un facteur explicatif : les chômeurs et les personnes inactives non étudiantes se sentent plus souvent seuls que les salariés.
3.Quelles sont les explications données au sentiment de solitude par le document ?
Le document montre que c’est la qualité de l’intégration sociale qui a un impact sur le sentiment de solitude. Lorsqu’un individu est bien intégré dans différents cercles de sociabilité (emploi, famille, amis, etc.), le sentiment de solitude décroît.
Exercice 3 : L’évolution du ratio de Palma en France
Questions
1.En quoi consiste le ratio de Palma ?
2.Faites une phrase avec la donnée pour 2016.
3.Comment évoluent les inégalités de revenus en France depuis 1996 ?
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1.En quoi consiste le ratio de Palma ?
Le ratio ce Palma est le rapport entre la masse des revenus reçue par les 10 % les plus aisés et celle attribuée aux 40 % les plus pauvres.
2.Faites une phrase avec la donnée pour 2016.
En 2016, les 10 % les plus aisés recevaient 1,05 fois plus de revenus que les 40 % les plus pauvres.
3.Comment évoluent les inégalités de revenus en France depuis 1996 ?
Même si le processus n’est pas linéaire, les inégalités de revenus, telles que mesurées par le ratio de Palma, ont tendance à augmenter en France depuis 1996. En effet, à cette date, les 10 % les plus aisés recevaient autant de revenus que les 40 % les plus pauvres. En 2017, les 10 % les plus aisés reçoivent 1,06 fois plus de revenus que les 40 % les plus modestes.