Question 1. Qu'est-ce que la mobilité sociale intergénérationnelle ?

Sommaire

La mobilité sociale correspond au fait de changer de position dans la société : changer de profession, de statut social ou de catégorie sociale. La mobilité sociale peut s’accompagner d’une mobilité géographique, mais les deux doivent être distinguées. Être mobile géographiquement, c’est changer de lieu de résidence : migrer dans un autre pays, changer de région, aller de zones rurales vers la ville ou inversement, changer de quartier dans une même ville… La mobilité sociale, elle, est un déplacement dans la société : passer d’une position d’ouvrier à une position de cadre, passer des catégories supérieures aux catégories populaires. La mobilité sociale peut s’accompagner d’une mobilité géographique car les différentes catégories sociales tendent à ne pas vivre dans les mêmes lieux, mais ce n’est pas toujours le cas et car la mobilité géographique peut parfois conduire à un changement de position sociale. La migration d’un pays à l’autre peut ainsi conduire à un « déclassement » quand le diplôme obtenu dans un pays n’est pas reconnu dans un autre ou quand il faut apprendre une nouvelle langue par exemple.

En termes de mobilité sociale, il faut distinguer ce qu’on appelle la mobilité intergénérationnelle et la mobilité professionnelle ou intragénérationnelle. Le changement de position dans la société peut être vu comme le fait d’accéder à une position sociale différente de celle de ses parents : être enfant d’ouvriers et devenir cadre, être enfant de cadres et devenir agriculteur, être enfant d’employés et devenir chef d’entreprise… C’est dans ces cas qu’on parle de mobilité intergénérationnelle. Cependant, une même personne peut changer de position au cours de sa carrière. Il est possible de démarrer en tant qu’ouvrier et gravir les échelons au sein de l’entreprise pour terminer cadre. C’est un exemple de mobilité professionnelle. Les deux peuvent être liées puisqu’un individu peut être mobile de façon intergénérationnelle suite à une mobilité professionnelle : un enfant d’employés peut démarrer sa carrière en tant qu’employé et connaître une promotion sociale au sein de son entreprise.

La mobilité sociale est souvent mesurée en France à l’aide des PCS, professions et catégories socioprofessionnelles, qui permettent de classer les individus selon leur profession et d’avoir une vision synthétique de la stratification sociale. On observe ainsi les changements de position entre les professions salariées et entre salariés et indépendants de manière efficace. L’idée est alors simple : on observe la PCS d’un individu et on la compare à celle de ses parents. Ça pose parfois des difficultés car les deux parents d’une même personne n’ont pas toujours la même position et cette personne peut aussi changer de position dans la société au cours de sa vie. Par ailleurs, d’une génération à une autre, la société change et il y a une certaine forme de mobilité due à ces changements structurels, qu’on qualifie de mobilité structurelle. La mobilité gagne ainsi à être étudiée à l’échelle de groupes et pas seulement au niveau individuel.

La mobilité sociale est associée aux sociétés démocratiques : de telles sociétés sont supposées permettre des changements de position d’une génération à une autre puisqu’elles fonctionnent sur un modèle méritocratique. Un enfant d’ouvriers doit avoir les mêmes chances qu’un enfant de cadres d’accéder aux positions les plus prestigieuses. La mobilité conduit alors à des mouvements d’ascension, ou de promotion, sociale : un certain nombre de personnes passent « du bas » au « haut » de la société. Mais la mobilité peut aussi correspondre à des mouvements « vers le bas », qu’on qualifie parfois de « démotion sociale » ou de déclassement. Le déclassement peut être « absolu » (l’individu va vers une position sociale plus basse), « relatif » (l’individu ne change pas de position, mais cette position se dégrade par rapport aux autres) ou correspondre davantage à un sentiment (qui peut être lié au statut de l’emploi : être cadre, mais avec un contrat précaire ou à temps partiel par exemple). Étudier la mobilité sociale, c’est aussi se pencher sur l’absence de cette mobilité, ce qu’on peut qualifier d’immobilité sociale ou de reproduction.

Document 1. Se déplacer géographiquement pour être mobile socialement ?

Facile

Dans ces conditions, l’élève de l’espace périurbain est confronté à des choix cruciaux à l’heure de son orientation post baccalauréat. L’offre d’enseignement supérieur au niveau local est faible. Les deux petites villes proposent des BTS dans le domaine tertiaire et industriel. La ville de Sens abrite une antenne de l’université de Bourgogne qui prépare uniquement à une licence professionnelle dans le secteur industriel. En choisissant de faire d’autres types d’études, le jeune va devoir échafauder les conditions techniques de la réalisation de celles-ci : comment s’y rendre ? Avec quels moyens ? La mise sur pieds de ce projet rend compte aussi de la motilité des jeunes, c’est à dire du cap mental qu’ils ont à franchir pour élaborer ce projet de mobilité.

La question n’est pas aussi aigüe pour le jeune vivant en ville ou même dans une commune rurale. Dans ce dernier cas, il a souvent dû faire un choix plus précoce au moment de son entrée au lycée : soit il désirait suivre des enseignements particuliers et a choisi d’être interne, soit, se refusant à quitter le domicile familial (pour des raisons diverses), il s’est contenté de l’offre locale et s’est inscrit dans l’établissement le plus proche du domicile parental (importance de l’enseignement agricole). Le jeune urbain, même si ses choix d’orientation doivent l’amener à aller suivre des études à Dijon ou Paris sait qu’il a à disposition une gare et qu’il pourra se déplacer plus facilement au départ du domicile parental. Des navettes quotidiennes avec un établissement supérieur parisien sont envisageables.

Source : Catherine Didier-Fèvre, « Les jeunes de l’espace périurbain à l’épreuve des choix post-bac », Formation emploi, 2014.

 

Questions :

1/ Pourquoi la poursuite d’études supérieures peut-elle conduire les jeunes de l’espace périurbain à connaître une mobilité géographique ?

2/ Pourquoi cette mobilité géographique joue plus sur la poursuite d’études de ces jeunes que celle des jeunes urbains ou ruraux ?

2/ Comment ces études supérieures peuvent-elles leur permettre une mobilité sociale ?

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Réponses :

1/ Les jeunes de l’espace périurbain ont peu d’offres d’enseignement supérieur dans leur espace proche et doivent souvent aller vers de plus grandes villes pour poursuivre des études, à moins de restreindre leurs choix.

2/ Pour les jeunes ruraux, le choix a été fait dès le lycée, puisque la poursuite d’études dans un lycée général conduit souvent à aller vers une ville. Pour les jeunes de milieu urbain, les études peuvent être poursuivies dans la ville où ils résident, ou bien dans une ville connectée à celles où ils résident.

3/ La poursuite d’études supérieurs doit permettre d’atteindre un métier qualifié, ce qui peut correspondre à une mobilité sociale que l’on peut qualifier d’intergénérationnelle, si les parents de la personne qui poursuit des études n’occupe pas une profession qualifiée.

Document 2. Une ascension sociale par rapport aux parents et au cours de sa carrière.

Facile

Les agents immobiliers sont issus de milieux sociaux variés. Près d’un sur quatre a un père ouvrier, un sur cinq un père cadre (ayant travaillé plus souvent en entreprise que dans la fonction publique) et un sur quatre un père artisan, commerçant ou chef d’entreprise de plus de dix salariés. Les agents immobiliers ont plus souvent un père cadre que les ouvriers, les employés, les agriculteurs, les artisans et les commerçants. Ils sont aussi plus souvent enfants d’ouvriers que les professions libérales, les professeurs et professions scientifiques, les professions de l’information, des arts et des spectacles, et les agriculteurs. Ils ont, par ailleurs, plus souvent un père artisan, commerçant ou chef d’entreprise de plus de dix salariés que les cadres, les employés, les ouvriers, les agriculteurs et les individus exerçant une profession intermédiaire. À l’entrée dans le métier, les agents immobiliers issus de milieux modestes conçoivent la profession comme une voie possible d’ascension intergénérationnelle. Les autres la perçoivent souvent comme une voie potentielle de promotion intragénérationnelle.

 

Source : Lise Bernard, « Des ascensions sociales par un métier commercial. Le cas des agents immobiliers », Politix, 2016

 

Questions :

1/ Pourquoi le fait d’être agent immobilier correspond à une « ascension intergénérationnelle » pour les personnes issues de milieux modestes ?

2/ Que signifie le fait que la carrière d’agent immobilier peut correspondre à une « voie de promotion intragénérationnelle » ?

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Réponses :

1/ Le métier d’agent immobilier est souvent pratiqué en tant que profession indépendante (PCS 2) et peut permettre d’obtenir un revenu assez élevé. Par rapport aux métiers les plus modestes, cette profession peut apparaître comme « plus haut placée » dans la société et un fils ou une fille d’ouvrier qui devient agent immobilier connaît une ascension sociale.

2/ Le métier d’agent immobilier peut être vu comme une manière d’améliorer sa situation sociale par rapport à un métier moins valorisé ou à partir d’une situation de chômage. La mobilité « intragénérationnelle » correspond à celle connue par une personne sur sa carrière.

Document 3. Bifurquer dans sa carrière

Facile

Chef de rayon dans un magasin d’électroménager où il souffre de nombreux conflits professionnels, Laurent s’inscrit au concours de surveillant de l’administration pénitentiaire  [...] il suit des cours de mathématiques en dehors de ses heures de travail auprès d’un ami pour multiplier ses chances de réussite. Passer les concours de la fonction publique est un moyen d’échapper à la condition professionnelle actuelle et de rejeter le monde du privé. Mais, sans goût pour le métier lui-même, il reportera son incorporation à deux reprises. La décision est loin d’être facile : « Je savais plus très bien si je voulais rentrer dans l’administration. » Il arrive d’ailleurs au stage découverte « tremblant, en claquant les genoux », impressionné par le monde pénitentiaire qu’il ne connaissait qu’à travers la fenêtre médiatique. Le soir du troisième jour, déprimé par l’univers carcéral, il rentre chez lui et décide de refermer cette parenthèse. Mais il change d’avis à nouveau après en avoir parlé avec sa femme : « Elle m’a un peu remis les idées sur… elle m’a demandé ce que je voulais vraiment. C’était un peu con d’aller gâcher… enfin discussion toute la nuit. » Le lendemain, il décide de poursuivre sa formation et de démissionner. Une immersion professionnelle plus intense éclairera sous un nouvel angle le contenu réel du métier qu’il apprivoisera progressivement.

Source : Sophie Denave, Reconstruire sa vie professionnelle. Sociologie des bifurcations, Presses Universitaires de France, collection « Le Lien social », 2015

 

Questions :

1/ Pourquoi peut-on dire que Laurent connaît une mobilité sociale intragénérationnelle ?

2/ Quels ont été les facteurs qui l’ont poussé à une telle trajectoire ?

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Réponses :

1/ Il connaît une mobilité intragénérationnelle (ou professionnelle) car il change de métier : il passe du métier de chef de rayon à celui d’agent pénitentiaire.

2/ Le choix de passer le concours est d’abord motivé par une insatisfaction dans son métier de chef de rayon. La possibilité de suivre des cours avec un ami lui permet de se préparer au concours. Ensuite, c’est sa femme qui le pousse vers le métier, et une première expérience du métier le conforte dans ce choix.

Document 4. Mobilité ascendante et mobilité descendante

Facile

Source : Marc Collet, Émilie Pénicaud, « La mobilité sociale des femmes et des hommes : évoluions entre 1977 et 2015 » dans France portrait social, Insee Références, 2019

 

Questions :

1/ Donnez un exemple de mobilité ascendante pour un individu dont le père est profession intermédiaire.

2/ Donnez un exemple de mobilité descendante pour un individu dont le père est ouvrier qualifié.

3/ Comment évolue la mobilité sociale ascendante pour les individus dont le père est ouvrier ou employé non qualifié ?

4/ Comment évolue la mobilité sociale pour les individus dont le père est profession intermédiaire ?

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Réponses :

1/ Ici, la mobilité sociale est mesurée par les PCS et ne sont retenues que les PCS de salariés. Pour un individu dont le père est profession intermédiaire, connaître une mobilité ascendante correspond au fait d’accéder à un poste de cadre et profession intellectuelle supérieure.

2/ Pour un individu dont le père est ouvrier qualifié, la mobilité descendante correspond au fait d’atteindre un emploi d’ouvrier ou employé non qualifié.

3/ De 1977 à 1993, la mobilité sociale ascendante des personnes dont le père est ouvrier ou employé non qualifié augmente : 65 % d’entre eux connaissent une mobilité de ce type en 1977, contre 75 % en 1993. La mobilité ascendante reste au même niveau entre 1993 et 2003, elle diminue entre 2003 et 2015 pour atteindre 70 %.

4/ En 1977, environ 30 % des individus dont le père est profession intermédiaire ont connu une mobilité sociale descendante et un peu plus de 20 % d’entre eux ont connu une mobilité ascendante. En 1985, la mobilité ascendante est devenue plus fréquente : 30 % des individus dont le père est profession intermédiaire ont eu une mobilité ascendante alors qu’environ 25 % d’entre eux ont connu une mobilité descendante.

Document 5. Hériter de l’entreprise familiale

Facile

Guy Pilon, né en 1948, est fils d’un couple de boulangers. Guy a trois sœurs. Seul héritier potentiel du point de vue de ses parents et considéré peu doué pour les études, il est très rapidement désigné comme le successeur de l’entreprise de ses parents, détenue depuis plusieurs générations. Les filles, en revanche, sont poussées à prolonger leurs études et sont devenues respectivement institutrice, employée puis cadre à la SNCF et dessinatrice industrielle. Leurs études auraient été payées grâce à la vente d’un moulin familial. Guy, de son côté, ne souhaite pas devenir boulanger (notamment en raison des horaires de travail), mais accepte de suivre une formation de pâtissier. Pour cela, ses parents, toujours en activité, lui achètent en 1962 un fonds de pâtisserie dans un village proche, pour lequel ils embauchent un salarié chargé de faire tourner cette boutique tout en assurant l’apprentissage de Guy. En 1975, le père de Guy tombe malade. À cette occasion, le fonds de pâtisserie est transféré à la boulangerie familiale. Guy aide ses parents à la boulangerie, en tant que salarié, et fait la pâtisserie pour son propre compte. En 1977, le père de Guy meurt et c’est sa mère, Renée, qui devient officiellement la patronne de la boulangerie (Guy restant le patron de la pâtisserie). En 1992, Renée prend sa retraite. Elle effectue alors une donation-partage. Guy hérite officiellement de la boulangerie de ses parents.

Source : Céline Bessière et Sybille Gollac, « Les transferts économiques dans la reproduction sociale. Le cas des familles d’indépendants », Idées économiques et sociales, 2010

 

Questions :

1/ Pourquoi peut-on parler de reproduction sociale dans le cas de Guy ?

2/ Ses sœurs ont-elles connu une mobilité sociale ?

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Réponses :

1/ Guy est le fils d’un couple de boulangers et devient lui-même boulanger (avec un début de carrière en tant que pâtissier). La reproduction sociale prend aussi la forme de l’héritage du commerce familial.

2/ Les trois sœurs de Guy ne suivent pas le même parcours que Guy et n’ont pas la même profession. Elles deviennent toutes les trois salariées. Par contre, il est difficile de qualifier leur mobilité d’ascendante ou de descendante : la comparaison des professions indépendantes avec les professions salariées est souvent difficile.

Document 6. Quelle origine sociale pour les magistrats et magistrates ?

Facile

Questions :

1/ À quelle catégorie sociale appartiennent les magistrats ?

2/ De quelle catégorie sociale sont-ils le plus souvent issus ?

3/ Un individu dont le père est ouvrier qualifié et qui devient magistrat connaît-il une ascension sociale ?

4/ Un individu dont le père est chef d’entreprise de plus de 10 salariés et qui devient magistrat connaît-il une ascension sociale ?

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Réponses :

1/ Comme indiqué sur le tableau, les magistrats sont classés dans la catégorie 32 des cadres de la fonction publique, professions intellectuelles… Ils appartiennent donc à la PCS 3 des cadres et professions intellectuelles supérieures.

2/ 29 % des magistrats ont un père qui appartient à la catégorie des cadres de la fonction publique et des professions intellectuelles et 26 % d’entre eux ont un père cadre d’entreprise. Au niveau des PCS, on voit donc que les magistrats ont fréquemment un père qui appartient à la PCS 3.

3/ Les magistrats appartiennent aux professions les plus qualifiées et peuvent donc être vues comme étant « en haut » de la stratification sociale, ils appartiennent aux « classes supérieures ». Les ouvriers qualifiés appartiennent plutôt aux catégories populaires, passer des catégories populaires aux classes supérieures, c’est connaître une ascension sociale.

4/ Il est difficile de déterminer le « sens » d’une mobilité intergénérationnelle qui fait passer de la catégorie des chefs d’entreprise de 10 salariés et plus à celle des cadres. Les deux peuvent être vus comme appartenant aux catégories supérieures.

Document 7. Les différentes formes de déclassement.

Facile

La notion de déclassement a essentiellement été utilisée dans les pays occidentaux depuis la fin des années 1970 pour expliquer la situation des personnes ayant subi une baisse de statut social du fait des transformations de l’environnement économique qui ont suivi les chocs pétroliers. Dans les faits c’est une notion plus complexe qui intègre réalité objective et ressenti, ce qui lui donne un réel intérêt pour observer le cas japonais qui nous intéresse, mais ce qui rend aussi complexe son analyse. Plutôt que de nous limiter à une définition unique du déclassement, nous souhaiterions distinguer trois nuances au sein de ce concept : le déclassement absolu, le déclassement relatif et le sentiment de déclassement. Prenons des exemples pour caractériser ces nuances :

La disparition du statut de samurai à l’époque Meiji nous semble un exemple facilement compréhensible de déclassement absolu. Il s’agit pour l’aristocratie japonaise d’une double perte de statut, économique et social puisqu’on lui enlève à la fois revenus et privilèges. [...]

Pour caractériser l’idée de déclassement relatif, on peut évoquer la perte de statut de l’instituteur au cours du 20e siècle au Japon (ou en France). Son prestige, lié en début de période à son niveau d’éducation très supérieur à celui de la population, est progressivement réduit par l’élévation du niveau général des connaissances au sein de la société. [...]

Le sentiment de déclassement est lui un phénomène plus difficile à mesurer. Il s’agit de la situation d’un individu (ou d’un groupe d’individus) qui a le sentiment de ne pas participer, ou de moins participer que d’autres, au mouvement ascendant de la société.

Source : Frédéric Burguière, « La société japonaise et la question du déclassement », Monde chinois, 2019


Questions :

1/ Quelles sont les trois formes de déclassement relevées dans ce texte ?

2/ Le déclassement est-il toujours la situation d’un individu ?

 

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Réponses :

1/ L’auteur définit trois formes de déclassement :

* le déclassement absolu, qui correspond au fait de voir sa situation sociale se dégrader, perdre ses avantages.

* le déclassement relatif, qui correspond au fait de voir sa situation ne pas changer alors que la plupart des autres personnes (ou groupes) connaissent une amélioration de leur situation

* le sentiment de déclassement, qui est l’impression de voir sa situation se dégrader

 

2/ Le déclassement peut correspondre au parcours d’un individu, que ce soit par rapport à ses parents ou au cours de sa carrière. Il peut aussi être vécu par un groupe, une profession spécifique.

Exercice 1. Mobilité géographique

Facile

Pour chacun des cas suivants indiquez s’il s’agit d’une mobilité géographique, une mobilité intergénérationnelle ou une mobilité professionnelle. Pour chaque exemple, plusieurs réponses sont possibles.

 

1/ Une femme dont le père est ouvrier devient cadre.

2/ Une femme qui a démarré sa carrière comme vendeuse dans une boutique atteint un poste de directrice dans l’entreprise dans laquelle elle travaille.

3/ Un homme quitte son poste d’agent immobilier pour devenir infirmier.

4/ Un homme qui est enseignant change de région pour son emploi.

5/ Un homme est muté dans une agence de son entreprise située dans une autre région pour occuper un poste de directeur d’agence.

6/ Une femme dont les parents appartiennent aux catégories populaires se rend à Paris pour faire des études supérieures et devient haut fonctionnaire.

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Réponse :

Exercice 2. Mobilité ascendante...

Modéré

Pour chacun des exemples, en utilisant la nomenclature des PCS, indiquez s’il s’agit d’une mobilité ascendante, descendante ou horizontale (de statut).

Questions :

1/ Un fils d’ouvriers textiles devient cadre dans une banque.

2/ Une fille d’employés de bureau devient infirmière.

3/ Un fils de chauffeur routier devient viticulteur.

4/ Une fille d’enseignants devient chef d’entreprise.

5/ Un fils dont les parents ont une profession intermédiaire devient journaliste.

6/ Une fille dont les parents ont une profession intermédiaire devient hôtesse de caisse.

7/ Un fils d’ouvriers du bâtiment devient vendeur en boutique.

8/ Une fille d’agents d’entretien devient ouvrière dans une usine.

9/ Un fils d’avocats devient assistant social.

10/ Une fille d’éleveurs bovins devient boulangère indépendante.

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réponses :

1/ Un fils d’ouvriers textiles devient cadre dans une banque.

Passage de la PCS 6 (ouvriers) à la PCS 3 (cadres et professions intellectuelles supérieures) : mobilité ascendante.

2/ Une fille d’employés de bureau devient infirmière.

Passage de la PCS 5 (employés) à la PCS 4 (professions intermédiaires) : mobilité ascendante.

3/ Un fils de chauffeur routier devient viticulteur.

Passage de la PCS 6 (ouvriers) à la PCS 1 (agriculteurs exploitants) : mobilité horizontale (en connaissant plus finement la profession d’agricultrice, il serait possible de savoir si la mobilité est ascendante ou descendante).

4/ Une fille d’enseignants devient chef d’entreprise.

Passage de la PCS 3 (cadres et professions intellectuelles supérieures) à la PCS 2 (artisans, commerçants et chefs d’entreprise) : mobilité de statut.

5/ Un fils dont les parents ont une profession intermédiaire devient journaliste.

Passage de la PCS 4 à la PCS 3 : mobilité ascendante.

6/ Une fille dont les parents ont une profession intermédiaire devient hôtesse de caisse.

Passage de la PCS 4 à la PCS 5 : mobilité descendante.

7/ Un fils d’ouvriers du bâtiment devient vendeur en boutique.

Passage de la PCS 6 à la PCS 5 : mobilité horizontale.

8/ Une fille d’agents d’entretien devient ouvrière dans une usine.

Passage de la PCS 5 à la PCS 6 : mobilité horizontale.

9/ Un fils d’avocats devient assistant social.

Passage de la PCS 3 à la PCS 4 : mobilité descendante.

10/ Une fille d’éleveurs bovins devient boulangère indépendante.

Passage de la PCS 1 à la PCS 2 : mobilité horizontale.

 

Exercice 3. Mobilité

Modéré

Diane, 31 ans, a grandi « à la lisière d’un quartier difficile » dans un logement qu’elle décrit comme insalubre, dans une banlieue d’Amiens. Sans salle de bains, avec les toilettes à l’extérieur, elle y vit seule avec son père, ouvrier-électricien intérimaire dans le bâtiment, et sa mère, diplômée d’une maîtrise de droit et agent de la Poste de catégorie C (« elle a totalement dévalorisé son diplôme »). Ses parents déménageront à ses 14 ans, dans une maison où elle obtiendra enfin sa propre chambre mais qui n’est toujours pas équipée de salle de bains. Diane ne jouira de sa première salle de bains avec douche qu’un an après son baccalauréat lorsqu’elle s’installe à Paris pour ses études, ce qu’elle vivra comme l’accession à un luxe immense. [...]

Diane dédaignant les projets que son père avait pour elle, celui-ci va aller jusqu’à refuser de signer le dossier de candidature de sa fille à l’entrée à Sciences Po Paris sur mention Très Bien. Ne pouvant entrer à Sciences Po, elle s’inscrit donc en classe préparatoire littéraire à Amiens, le temps d’être majeure et de décider elle-même de son orientation. Elle use de cette liberté nouvelle dès l’année suivante en rejoignant le lycée Henri-IV pour son année de khâgne et elle commence ainsi une longue carrière d’étudiante parisienne. [...]

Après son admission à l’ENA, sa mère lui demande si elle est sûre de pouvoir trouver un travail à la sortie de sa « formation ». Diane a ainsi du mal à trouver sa place entre les études et sa famille.

Source : Jules Naudet, Entrer dans l’élite. Parcours de réussite en France, aux États-Unis et en Inde, PUF, 2012.

 

Questions :

1/ Pourquoi peut-on dire que Diane a connu une mobilité intergénérationnelle ?

2/ Quelles conséquences cette mobilité a-t-elle eu sur sa mobilité géographique ?

3/ Quel a été le principal moteur de sa mobilité sociale ?

4/ La mère de Diane a-t-elle connu un déclassement ?

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Réponses :

1/ Les parents de Diane sont ouvriers et employée. Elle fait des études à l’ENA pour intégrer la haute fonction publique (elle « entre dans l’élite » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Jules Naudet). On perçoit dans le texte le fait que cette mobilité sociale correspond aussi à un changement de mode de vie et de statut social (exemple de la salle de bains).

2/ Pour poursuivre ses études, elle s’est rendue d’abord à Amiens (elle habitait dans la banlieue de cette ville), puis à Paris.

3/ Sa mobilité sociale est permise par l’école. Elle atteint un statut social favorisé grâce à sa réussite scolaire.

4/ Malgré un niveau d’études élevé, elle occupe une profession peu qualifiée. On ne connaît pas son origine sociale, donc il est difficile de parler d’un déclassement intergénérationnel, mais elle subit une forme de déclassement relatif : elle aurait pu accéder à une position plus favorisée.

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