Question 1. Comprendre comment les individus expérimentent et intériorisent des façons d’agir, de penser et d’anticiper l’avenir qui sont socialement situées et qui sont à l’origine de différences de comportements, de préférences et d’aspirations.

Sommaire

Les individus expérimentent et intériorisent des façons d’agir, de penser et d’anticiper l’avenir qui sont socialement situées et qui sont à l’origine de différences de comportements, de préférences et d’aspirations. 

La sociologue Muriel Darmon souligne que la socialisation est un processus continu : la « socialisation continue » dépend de l'influence d'une pluralité d'instances (famille, groupe de pairs, voisins, collègue de travail, etc.) à un moment donné. La socialisation désigne la « façon dont la société forme et transforme les individus », et les processus, conscients ou non, au cours desquels les individus intériorisent les normes sociales de différentes instances de socialisation, la famille, les professionnels de l’enfance, l’école, les pairs, les médias, le milieu professionnel, le conjoint, etc. (Muriel Darmon, 2006).

Ainsi, l’étude de la socialisation des élèves en classes préparatoires permet de mettre en lumière un travail de « construction de soi » opéré par diverses institutions et par les individus sur eux-mêmes. La socialisation primaire est la socialisation se déroulant pendant l’enfance.

  • La famille ne se réduit pas au couple parental. La fratrie et le reste de la parenté transmettent aussi des normes et des valeurs. De plus, le couple parental ne diffuse pas toujours les mêmes normes et valeurs. Bref, l’enfant est entouré de personnes qui représentent des principes de socialisation qui peuvent être divers, voire opposés.
  • Au sein des institutions scolaires, les études sociologiques montrent qu’au-delà des consignes officielles qui prescrivent des valeurs (cf. égalité) et de la volonté des enseignants, les différences sexuées se transmettent toujours à l’école, notamment via les albums jeunesse à disposition des élèves dans les classes et les bibliothèques qui renforcent parfois les stéréotypes.
  • La socialisation des enfants est donc un moment important dans la transmission des stéréotypes (positifs ou négatifs) de genre. En famille, à l'école, entre amis des stéréotypes descriptifs (« les filles/garçons sont comme cela … ») ou prescriptifs (« les filles/garçons doivent faire cela … ») exercent des « pressions normatives » sur les individus. Ces injonctions incitent les enfants et les adolescents à se conformer, c'est-à-dire appliquer les normes exigées d’eux.

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  • La socialisation différenciée des garçons et des filles est souvent dénoncée car elle peut limiter les opportunités (de formation, de profession, de carrière) pour les enfants de chaque sexe, et elle favorise aussi une reproduction des inégalités sociales. Ces apprentissages et ces processus d'intériorisation se traduisent souvent par de fortes inégalités, dans la famille, à l'école, notamment dans le choix des filières, et plus tard, dans la vie professionnelle (accès aux emplois de direction) et familiale (partage des tâches domestiques).
  • Le concept de genre permet de souligner les multiples processus de construction sociale de la différence des sexes. Il permet ainsi de se demander pourquoi et comment une différence biologique (sexes différents) se transforme en différences sociales (rôles et statuts sociaux différents). Il permet enfin de questionner les rapports sociaux de pouvoir ou de domination dans la société. Le concept de « genre » renvoie donc à la dimension culturelle et sociale de l’appartenance sexuelle par opposition à la notion de « sexe » qui traduit une réalité biologique universelle.

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Document 1. Individus et socialisation

Facile

Une nation qui s’est formée grâce à l’acculturation de millions d’immigrants, de langues et de cultures différentes, pense immédiatement la société comme le résultat d’une socialisation : attentive au procès de socialisation parce qu’il s’opère pour ainsi dire en plein jour et demeure imparfait dans la mesure où il laisse subsister la diversité des origines. (…) Un individu passe pour socialement intégré lorsque, tout en obéissant à lui-même, il se conduit conformément à la moralité sociale et se soumet, par là même, aux nécessités collectives. Une totale intégration effacerait toute trace de personnalité. Aussi bien est-elle impossible dans une société complexe où, par le fait même de la multiplicité des couches sociales ou des groupes professionnels, l’individu, quand il arrive à l’âge mûr, constate l’extrême diversité des opinions, des manières de vivre, des valeurs. L’homme d’aujourd’hui, quelle que soit la puissance de la socialisation initiale, doit en certaines circonstances choisir entre différents modèles, se déterminer lui-même à l’intérieur de certaines limites.

Sources : Raymond Aron (1969) Les désillusions du progrès. Essai sur la dialectique de la modernité et Calmann-Levy, Agora, page 205

Question 1 : Qu’est-ce que la socialisation ? Qu’est-ce que l’acculturation ?

Question 2 : Selon vous, à quelle société fait référence Raymond Aron (1905-1983) dans ce texte

Question 3 : Débat : les processus de socialisation forment-ils un carcan pour l’individu ?

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Question 1 : Qu’est-ce que la socialisation ? Qu’est-ce que l’acculturation ?

La socialisation est un processus d'apprentissage et d'intériorisation des normes et des valeurs.

Les membres d'une société apprennent les règles de leurs milieux sociaux et culturels. Ils intègrent progressivement les normes et les valeurs dominantes de la société et les adaptent à leur personnalité.

  • Une norme est une règle de conduite, un principe ou un critère de référence pour l’action.
  • Une valeur est un idéal à atteindre, une préférence, un point de vue à défendre. Ces processus de transmission et d'apprentissage sont souvent différenciés selon l'âge, le sexe, l'origine, le groupe socioprofessionnel des parents, la religion, etc.

Pour l’ethnologue, la notion d’acculturation permet de souligner les modifications dans les manières d'agir, de travailler, de parler, etc. qui se produisent dans un groupe culturel par suite du contact permanent avec un autre groupe. Pour le sociologue, l’acculturation est le processus par lequel un individu apprend les comportements, les modèles et les normes d'un groupe de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit.

Question 2 : Selon vous, à quelle société fait référence Raymond Aron (1905-1983) dans ce texte

Le passage de Raymond Aron fait référence à la société américaine des années soixante-dix ! On peut s’interroger s’il est toujours pertinent pour la société américaine au XXIe siècle… et pour la société française.

Question 3 : Débat : les processus de socialisation forment-ils un carcan pour l’individu ?

Qu’elle soit primaire ou secondaire, la socialisation est un processus d’inculcation, d'apprentissage et d'intériorisation des normes et des valeurs d’une société.

Dans cet extrait, Raymond Aron veut à la fois souligner la nécessité d’une contrainte normative et, en même temps, l’existence d’une liberté individuelle face aux pressions sociales.

Vos arguments peuvent soupeser ces deux éléments aspects avant de trancher.

Document 2. Socialisation ou « re-socialisation » des immigrés ?

Facile

L’immigration a changé de nature : en se pérennisant, elle a perdu de son aspect purement économique ; en se stabilisant, elle est devenue familiale. En 1974, la France avait décidé de suspendre l’immigration de travail, pour admettre consécutivement une immigration familiale. L’arrivée d’épouses et d’enfants mineurs a contribué au rajeunissement de la population immigrée.

(…) La présence permanente d’étrangers pose le problème de leur insertion dans la société française, de leur alphabétisation, de leur logement et de la scolarisation de leurs enfants. Mais chaque fois que l’on parle publiquement de l’intégration, c’est la nationalité qui revient comme une litanie dans tous les débats. L’État n’a visiblement qu’une réponse juridique à donner par le biais du Code de la nationalité. (…)

Parler de naturalisation et d’acquisition de la nationalité française implique que la question de la nation soit résolue, parce qu’elle participe de la socialisation, de l’intégration sociale. On ne s’intéressera pas à la nation en tant que justification et légitimation du pouvoir, mais comme réceptacle devant accueillir et intégrer des individus différents. La nation offre un cadre fonctionnel dans lequel pourra se réaliser l’épanouissement socio-économique, voire culturel, de l’homme.

La naturalisation des étrangers suppose leur re-socialisation. C’est donc bien d’intégration sociale qu’il va falloir parler dans ce cadre national.

Avec des définitions classiques, un lien privilégié sera établi entre la socialisation et l’éducation. Des auteurs plus récents ont montré que l’éducation ne consiste pas seulement en « une socialisation méthodique de la jeune génération » chère à É. Durkheim : la socialisation intervient en effet tout au long de la vie de l’homme. Après la famille et l’école, la socialisation peut avoir comme cadre le service militaire, le travail, etc. Il y a bien une socialisation « primaire » et une socialisation « secondaire ».

En effet, les immigrés ont déjà été socialisés dans leurs pays d’origine et on doit parler de re-socialisation à leur endroit. La référence aux diverses interactions entre individus va être fondamentale dans la mesure où le paradigme de l’interaction permet de concevoir la socialisation comme processus adaptatif. Pour l’étranger, il sera donc plus exact de se référer à la socialisation dite secondaire. Au demeurant, la socialisation ne constitue pas un bloc monolithique : elle laisse une large place au débat car, si certaines valeurs sont irréversibles, d’autres, au contraire, changent en fonction des situations vécues. Et c’est ce qui explique l’émergence de ce concept comme l’adaptation, la conformité, parce que l’individu peut parfois voir les choses autrement et être perçu comme un outsider ou un stigmatisé.

Mais quel sera l’agent de socialisation le plus adéquat ? Les pairs, les médias et la rue peuvent jouer leur rôle comme le soulignent la plupart des sociologues. Ce peut être aussi dans le cadre du travail que cette socialisation pourra se réaliser, en liaison avec la définition de l’identité. La famille est le lieu privilégié pour des raisons évidentes de « socialisation infantile ». Quant à l’école, trois raisons au moins militent en sa faveur : d’une part, elle nous paraît être le facteur essentiel dans le domaine de l’apprentissage, et pas seulement linguistique ; d’autre part, elle est le contact le plus durable qu’a l’enfant avec les normes de la société ; enfin, parce que la socialisation concerne davantage les jeunes générations (cela est encore plus vrai pour les enfants de migrants).

En définitive, nous nous apercevons que l’école fait une place non négligeable à la culture des élèves d’origine étrangère. Il est vrai que la France a abandonné son œuvre « assimilatrice » pour des ambitions plus modestes et proposer aux immigrés et à leurs enfants, d’abord l’ « insertion » puis l’ « intégration ».

Mohand Khellil (2005), Sociologie de l’intégration, PUF

 

Question 1 : Qu’est-ce qu’un immigré ?

Question 2 : Pourquoi l’auteur parle de « re-socialisation » ? Ce concept est-il valable pour leurs enfants ?

Question 3 : Pour le sociologue Mohand Khellil faut-il utiliser le concept d’intégration ou de socialisation ?

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Question 1 : Qu’est-ce qu’un immigré ?

Réponse 1

Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l'Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France.

Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées.

À l'inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restants étrangers.

Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n'est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs).

La qualité d'immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d'un immigré.

 

Question 2 : Pourquoi l’auteur parle de « re-socialisation » ? Ce concept est-il valable pour leurs enfants ?

Réponse 2

Mohand Khellil parle de « re-socialisation » parce que les immigrés (un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France) ont déjà été socialisés dans leurs pays d’origine.

Si leurs enfants sont nés et élevés en France alors ce concept n’est plus pertinent.

 

Question 3 : Pour le sociologue Mohand Khellil faut-il utiliser le concept d’intégration ou de socialisation ?

Réponse 3

L’intégration est « un processus plus ou moins long grâce auquel un ou plusieurs individus vivant dans une société, étrangère par définition, manifestent leur volonté de participer à l’édification de l’identité nationale de celle-ci qui, sur le plan économique et social, prend à leur égard toute une série de dispositions propres à atteindre cet objectif » (Khellil, 1991). Pour lui cette notion d’intégration doit être étendue à l’ensemble des habitants de l’Hexagone d’où sa préférence pour le concept sociologique de… socialisation.

Document 3. Pourquoi analyser les représentations sexuées dans les manuels scolaires ?

Facile

Pourquoi s’intéresser aux manuels scolaires dans une perspective de genre en démographie ?

Les manuels scolaires sont l’objet de très nombreuses controverses, souvent passionnées. Et pour cause, le choix des connaissances qu’ils rassemblent, la formulation de ces connaissances n’ont rien d’anodin. Au-delà des connaissances « encyclopédiques » qu’ils rassemblent, les manuels sont porteurs d’une compréhension du monde, de modèles de comportements sociaux, de normes et de valeurs. Les manuels scolaires sont ainsi des outils privilégiés en matière d’éducation et de socialisation. Leurs potentialités dans la promotion de l’égalité entre les sexes sont largement reconnues. La quasi-totalité des pays, dont la France, a d’ailleurs ratifié la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes qui recommande de supprimer « toute conception stéréotypée des rôles de l’homme et de la femme » dans les manuels. (…)

Quelles représentations sociales sont véhiculées par les manuels de mathématiques ?

Afin de rendre plus concrets et attractifs les apprentissages, les cours et les exercices mettent en scène des personnages : des enfants comparent leur nombre de billes, un adulte fait des achats ou s’interroge sur sa consommation d’essence, etc. Les représentations sociales du masculin et du féminin s’incarnent dans ces personnages et c’est à travers eux que les manuels donnent à voir ce qu’est être une femme, un homme, un garçon, une fille.

Ces représentations sociales sont élaborées de façon complexe par la combinaison de plusieurs éléments. Par exemple, dans 4 collections de manuels de mathématiques utilisés à l’école primaire en France, le recensement de la population des personnages fait apparaître de forts déséquilibres numériques. On observe deux constantes : une forte présence des personnages de petits garçons et à l’inverse une grande rareté de femmes. Il y a un véritable déni de la présence des femmes dans ces manuels. Viennent s’ajouter des variations dans leurs caractéristiques et un traitement très différent des enfants et des adultes. Les enfants, garçons et filles, présentent de nombreuses similitudes, liées en partie à leur statut d’écolier et d’écolière qui les « neutralisent ».

Cependant, des différences contribuent parfois à marquer des différences, qui sont rarement favorables aux filles.

Chez les adultes, les différences de sexes sont beaucoup plus marquées. L’image des femmes dans les manuels est loin de refléter la réalité de leur « double journée », alors qu’à l’inverse celle des hommes fait écho à l’image fortement médiatisée des « nouveaux hommes », très investis dans la vie professionnelle tout en étant présents dans différentes sphères extra-professionnelles (famille, loisirs). Ainsi, ces manuels ne sont ni des reflets de la réalité ni des productions assurant réellement la promotion de l’égalité entre les sexes. Ces observations ne sont pas spécifiques aux manuels de mathématiques utilisés en France. Elles se confirment dans différents corpus de manuels, dans des disciplines et des pays très divers, mais aussi dans d’autres genre d’écrits destinés à la jeunesse : albums illustrés, roman, presse jeunesse.

Entretien avec Carole Brugeilles réalisé par l’Ined en octobre 2013

https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/paroles-chercheurs/carole-brugeilles/

 

Carole Brugeilles travaille sur la fécondité, la santé de la reproduction, les rapports sociaux de sexe et la socialisation.

 

Question 1 : Qu’est-ce qu’un stéréotype ? Quel est le stéréotype mis en avant par Carole Brugeilles ?

Question 2 : Définissez les termes « socialisation » et « socialisation primaire »

Question 3 : Qu’est-ce qu’un « rôle sexué » (ou rôle de sexe). Donnez un exemple.

Question 4 : Quels sont les constats (ou « constantes ») faits sur les manuels de mathématique à destination des jeunes publics ?

Question 5 : Débat : les manuels scolaires doivent-ils être le « reflets de la réalité » ou doivent faire la « promotion de l’égalité entre les sexes » ?

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Question 1 : Qu’est-ce qu’un stéréotype ? Quel est le stéréotype mis en avant par Carole Brugeilles ?

Réponse 1

Un stéréotype est une idée, une opinion toute faite, acceptée sans réflexion et répétée sans avoir été soumise à un examen critique, par une personne ou un groupe. Le « cliché » va influencer les manières de penser et d'agir.

La sociologue Carole Brugeilles met en exergue les stéréotypes de genre (ou perceptions sociales des hommes et de femmes ou « représentations sociales du masculin et du féminin ») que l’on trouve dans les manuels scolaires, notamment les manuels de mathématiques.

 

Question 2 : Définissez les termes « socialisation » et « socialisation primaire »

Réponse 2

La socialisation est un processus d'apprentissage et d'intériorisation des normes et des valeurs.

Les membres d'une société apprennent les règles de leurs milieux sociaux et culturels. Ils intègrent progressivement les normes et les valeurs dominantes de la société et les adaptent à leur personnalité.

Une norme est une règle de conduite, un principe ou un critère de référence pour l’action.

Une valeur est un idéal à atteindre, une préférence, un point de vue à défendre.

La socialisation primaire est la socialisation se déroulant pendant l’enfance.

Elle est essentiellement assurée la famille, les groupes de pairs, l’école et les autres professionnels de l’enfance (assistantes maternelles, personnels des centres aérés, etc.).

 

Question 3 : Qu’est-ce qu’un « rôle sexué » (ou rôle de sexe). Donnez un exemple.

Réponse 3

Les rôles de sexe sont des comportements jugés, d’un point de vue social, comme appropriés pour chaque sexe. Ces rôles contribuent au maintien de différences entre sexes.

Dans l’univers familial, les images et les discours instillant que maman fait (doit faire) la cuisine et le ménage que papa bricole et tond la pelouse participent à la construction de rôles sexués.

Le fait d'attribuer à une personne des rôles et fonctions dans la société déterminée par son sexe (homme ou femme) est le fait tant des hommes que des femmes.

En matière de profession, des hommes peuvent préférer embaucher une femme pour occuper un emploi de secrétaire ou des femmes peuvent éviter de confier leurs enfants à un homme assistant maternel… perpétuant ainsi à la fois les stéréotypes de genre et les rôles sexués.

Question 4 : Quels sont les constats (ou « constantes ») faits sur les manuels de mathématique à destination des jeunes publics ?

Réponse 4

La sociologue observe deux constantes :

  • une forte présence des personnages de petits garçons
  • et à l’inverse une grande rareté de femmes.

 

De plus, elle note un traitement très différent des enfants et des adultes.

 

Question 5 : Débat : les manuels scolaires doivent-ils être le « reflets de la réalité » ou doivent faire la « promotion de l’égalité entre les sexes » ?

Réponse 5

Pour aborder ce débat, on peut au préalable noter la différence entre les discours « normatifs » (ce qui doit être) et les discours « positifs » (ce qui est).

Les manuels scolaires doivent-ils prescrire des normes, émettre des jugements de valeur ? Si oui, lesquels ?

Les manuels scolaires doivent-ils « refléter la réalité » au risque de reproduire ou favoriser les comportements que l’on veut proscrire ?

Dans son étude « Analyser les représentations du masculin et du féminin dans les manuels scolaires » (2005) réalisée avec la sociologue Sylvie Cromer, la démographe semblait dénoncer que, pour apprendre à faire des calculs algébrique (additions, soustractions), les manuels scolaires de certains pays d’Afrique francophone mettaient systématiquement l’image d’une femme dans sa cuisine (Combien a-t-elle acheté de poissons ? Si la maman fait cuire…).

Ici Carole Brugeilles semble regretter que l’image des femmes dans les manuels ne reflète pas la réalité de leur « double journée » !

En matière de normes et de valeurs, on notera que les constats peuvent renforcer les images (cf. rôles sexués chez les enfants) et leurs omissions ne permet pas de « dévoiler » la réalité sociale.

On peut aussi souligner l’aporie qui consiste à supprimer « toute conception stéréotypée des rôles de l’homme et de la femme ». C’est d’ailleurs l’ambiguïté de nombreuses Conventions des Nations Unies. Les diplomates signataires peuvent représenter des pays qui, compte tenu de leurs histoires, leurs croyances religieuses, leurs préférences sociales et politiques, etc. sont attachés aux « conceptions stéréotypées des rôles de l’homme et de la femme ».

Un autre débat s’ouvre alors (avec le professeur de philosophie) : existe-t-il des normes universelles ?

Document 4. Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale

Facile

 

Question 1 : Pourquoi les jeunes étudiés par Nicolas Renahy sont « doublement invisible »

Question 2 : Quelles sont les transformations de la société soulignées ici ?

Question 3 : Selon vous, quelle est la principale caractéristique de la socialisation en milieu rural ?

Question 4 : Que nous apporte le concept de « capital d’autochtonie »

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Question 1 : Pourquoi les jeunes étudiés par Nicolas Renahy sont « doublement invisible »

Réponse 1

La grande majorité des jeunes aujourd’hui est scolarisée. En 2017, sur les 7,5 millions de jeunes de 15 à 24 ans, le taux d’activité (rapport entre le nombre d'actifs et l'ensemble de la population correspondante) était de 36,9% et le taux d’emploi (nombre d'individus de la classe ayant un emploi au nombre total d'individus dans la classe) de 28,7%, avec un taux de chômage plus élevé pour les hommes (9,3%) que pour les femmes (7,1%). De plus, plus de la moitié des jeunes ceux qui ont un emploi l’ont en CDD

Pourtant, lorsque l’on parle de « jeune » (15 à 24 ans) on ne pense pas spontanément à ceux qui ont ou recherche un emploi. Première invisibilité.

De plus, le terme de « jeunesse » renvoie davantage à une réalité urbaine que rurale : on pense plus souvent aux jeunes « des quartiers », des « banlieue », des « centre-ville » qu’à ceux de la campagne. Deuxième invisibilité.

Nicolas Renahy, avec une méthode d’investigation originale (le sociologue devient un « enquêteur-ami »), a étudié le quotidien des jeunes dans un village des environs de Dijon. Il offre un portrait inédit d’une jeunesse rurale méconnue.

Il met en exergue une jeunesse occultée comme « ruraux » et comme « ouvriers » (la classe ouvrière demeure associée, dans les esprits, aux régions industrielles).

Notons que les manifestations de « Gilets jaunes », en 2018 et 2019, ont attiré l’attention des médias et des sociologues sur les habitants, jeunes ou vieux, des zones rurales.

 

Question 2 : Quelles sont les transformations de la société soulignées ici ?

Réponse 2

Nicolas Renahy souligne d’abord les transformations de la sphère productive et plus largement du travail (travail fixe à l’usine, appartenance à la CSP « ouvriers »).

La désindustrialisation et l’augmentation de la part des emplois atypiques (CDD, intérim) limitent la possibilité d’obtenir un emploi à temps plein en contrat à durée indéterminée (CDI) dans le canton voire le département.

Alors que les pères et, dans une moindre mesure, les mères, accédaient à l’emploi dit « typique » (contrat à durée indéterminée à temps plein avec employeur unique), les fils connaîtront l’insécurité de l’emploi (CDD, intérim, temps partiel, etc.).

De plus, le sociologue souligne aussi les transformations démographiques et sociales liées au modèle familial.

Reconnaissance professionnelle, accès à la propriété et famille nombreuse étaient le schéma dans lequel les jeunes ont été socialisés.

L’enchaînement travail-mariage-enfants est remis en cause par ces mutations sociales et économiques d’autant que le chômage renforce la difficulté à devenir indépendants des parents (quitter le domicile, indépendance financière, etc.) donc d’exister en tant qu’adulte.

Rester au village, c’est pour ces jeunes prendre le risque d’une double peine :

  • le chômage ou la succession de petits boulots ;
  • le célibat ou l’abandon d’un modèle familial dans lequel ils avaient été socialisés.

 

Question 3 : Selon vous, quelle est la principale caractéristique de la socialisation en milieu rural ?

Réponse 3

La socialisation est marquée par un enracinement mais aussi un isolement géographique et social. Le territoire est aussi un support de l’identité.

Les « gars du coin » partagent les mêmes lieux de socialisation, les mêmes espaces quotidiens (usine, domicile, foot, cafés, etc.). La construction de l’identité masculine se fait via le groupe d’amis, la pratique sportive, l’appartenance politique et le travail.

Le sociologue note la continuité en termes de légitimité et de reconnaissance entre usine, village, canton et terrain de jeux (ici, le club de football).

 

Question 4 : Que nous apporte le concept de « capital d’autochtonie »

Réponse 4

Le territoire est un support de l’identité. Le sociologue peut alors créer des concepts pour mettre à jour des transformations sociales. Le concept de « capital d’autochtonie » permet de souligner que l’appartenance à un territoire facilite le recrutement dans les usines locales.

Il permet aussi de comprendre qu’il se dévalorise avec la tertiarisation de l’économie.

En économie, le capital est actif qui permet de produire un revenu. La ressource (rare) disponible pour ces jeunes est le seul fait d’être « du coin ». Ils sont des « gars du coin » parce qu’ils partagent la même enfance et qu’ils forment une génération particulière.

Document 5. Classes préparatoires. Les disparités dans les choix d’orientation

Facile

Les disparités dans les choix d’orientation des bacheliers généraux avec mention

selon leur origine sociale et leur genre (en %)

 

Question 1 : Faites une phrase avec la première donnée du tableau « 47 »

Question 2 : Peut-on affirmer que les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures sont surreprésentés dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) avec ce tableau ? Qu’en déduire sur le rôle de la famille ?

Question 3 : Un débat pour la classe 

Filles et garçons en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) : différences ou inégalités ?

 

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Question 1 : Faites une phrase avec la première donnée du tableau « 47 »

Réponse 1

Selon le Ministère de l’Éducation nationale (MEN-DEPP), 47% des enfants de cadres et professions libérales ou ayant des parents professeurs, entrés en sixième en 1995, et ayant eu un baccalauréat général avec mention, ont choisi une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

 

Question 2 : Peut-on affirmer que les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures sont surreprésentés dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) avec ce tableau ? Qu’en déduire sur le rôle de la famille ?

Réponse 2

Selon le Ministère de l’Éducation nationale (MEN-DEPP), 47% des enfants de cadres et professions libérales ou ayant des parents professeurs, entrés en sixième en 1995, et ayant eu un baccalauréat général avec mention, ont choisi une CPGE contre 35% des bacheliers généraux avec mention. Ces jeunes forment donc le groupe le plus important à accéder à cette filière de l’enseignement supérieur.

On ne peut pas affirmer, avec les données du tableau, si ce groupe est « surreprésenté » dans cette filière car il faut connaître la part des cadres dans la population pour évaluer une sur/sous-représentation.

En consultant le site de l’Insee (https://www.insee.fr/fr/statistiques/2489546) on repère que les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 18,4% des personnes en emploi en 2018 : on en déduit donc, grâce à un autre information, une surreprésentation des enfants de cadres.

Les milieux familiaux influencent la qualité des parcours dans l’enseignement primaire et secondaire, mais aussi les choix d’orientation aux différentes étapes de la scolarité dont l’entrée dans l’enseignement supérieur.

 

Question 3 : Un débat pour la classe 

Filles et garçons en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) : différences ou inégalités ?

Réponse 3

Selon le Ministère de l’Éducation nationale (MEN-DEPP), 50% des bacheliers de l’enseignent général, entrés en sixième en 1995, et ayant eu mention ont choisi une CPGE alors qu’elles ne sont que 25% pour les bachelières dans la même situation.

Tous les élèves qui ont réussi un baccalauréat général avec une mention ne s’orientent pas en classe préparatoire dans les mêmes proportions. Malgré les mesures prises pour élargir le recrutement des CPGE et inciter tous les lycéen(ne)s qui en ont la capacité à se porter candidats on constate :

  • que les enfants de cadres, quel que soit leur sexe, vont deux fois et demi plus souvent en classe préparatoire que les enfants d’ouvriers ou employés ;
  • que les garçons et les filles continuent à prendre des orientations différentes : les filles vont deux fois moins en CPGE que les garçons et prennent toujours beaucoup plus souvent le chemin de l’université.

 

Avant de trancher entre différence et/ou inégalité entre filles et garçons, il faut identifier les nombreuses explications de cette disparité :

  • les lauréates de la série S ayant une mention privilégient les formations du domaine de la santé (faculté de médecine) ;
  • les titulaires d’un baccalauréat de la série S sont minoritaires parmi les bachelières des séries générales ;
  • des facteurs culturels et psychologiques limitent les choix d’orientation.

 

Une différence est un caractère qui distingue une chose d’une autre, un être d’un autre. C’est une dissimilitude.

Les inégalités sont des différences entre individus ou groupes sociaux qui se traduisent en termes d'avantages ou de désavantages et qui fondent une hiérarchie entre ces individus ou groupes.

 

Les dissemblances dans les parcours scolaires, c’est-à-dire les orientations différentes conduisent à des ressources (réelles et symboliques) qui ne sont pas égales. Elles sont donc des inégalités.

Toutefois, s’il y a des inégalités d’accès entre filles et garçons, les différences peuvent s’interpréter en termes de choix (sauf à faire l’hypothèse que faire une faculté de médecine ou de droit, qui ne nécessite pas une CPGE, résulte d’une orientation moins prestigieuse qu’une école d’ingénieure).

 

 

 

 

 

 

Document 6. Classes préparatoires. La fabrique d'une jeunesse dominante

Facile

Classes préparatoires  
La fabrique d'une jeunesse dominante
(2015)

Muriel Darmon

Qui sait ce qui se passe réellement aujourd’hui derrière les murs des classes préparatoires ?

Accusées de tous les maux – fabriquer des crétins ou désespérer leur jeunesse – ou célébrées comme formation d’« élite » – dans l’oubli de sa contribution à la reproduction sociale –, les « prépas » sont en réalité très mal connues.

Au travers d’une analyse très originale de l’« institution préparatoire», Muriel Darmon nous montre quels types de sujets y sont « fabriqués ». Elle met ainsi au jour les dispositifs de pouvoir qui s’y exercent, la manière dont l’institution produit une certaine forme de violence envers les élèves tout en étant soucieuse de leur bien-être, comment elle opère en individualisant à l’extrême plutôt qu’en homogénéisant et comment, ce faisant, elle renforce sa prise sur les individus.

Une forme de socialisation de la jeunesse

Les classes préparatoires, écrivait Pierre Bourdieu dans La noblesse d’État, exercent une « fonction sociale d’exclusion rituelle » : elles sont une pièce maîtresse du système qui légitime la reproduction des inégalités sociales en l’appuyant sur des inégalités scolaires. L’objectif de Muriel Darmon n’est pas de s’opposer à cette analyse, mais de déplacer l’éclairage de la fonction sociale à la « fonction technique » des classes préparatoires, fonction laissée de côté par la sociologie française.

(…)

La première partie de l’ouvrage confronte au terrain de la classe préparatoire les approches de l’institution proposées par Michel Foucault et Erving Goffman. La classe préparatoire est une institution enveloppante et bienveillante. Elle se rapproche des institutions totales telles que l’asile et la prison en ce qu’elle prétend régir toute la vie des élèves. Elle les soumet à une règle de travail, maintient sur eux la pression, et exerce une discipline de tous les instants, à travers la répétition de petites sanctions. Elle couvre par ailleurs aussi bien la vie scolaire que la vie extra-scolaire : les sorties, les loisirs, ou encore les relations amoureuses sont explicitement subordonnées, dans le discours comme dans la pratique, à la formation. Cependant, l’institution est bienveillante : la violence qui peut s’exercer ailleurs est ici retenue, et la classe préparatoire accompagne les élèves autant qu’elle les guide, en insistant par exemple sur leur bien-être psychique ou sur l’importance d’une vie équilibrée. (…)

La seconde partie de l’ouvrage examine ce que l’institution fait à ses élèves. Un chapitre entier est consacré à l’apprentissage d’une disposition temporelle. La classe préparatoire enseigne dans et par l’urgence, et transmet ainsi un rapport au temps qui est, en définitive, celui des fractions des classes supérieures que rejoindront ces élèves, et dont la plupart sont issus. L’urgence devient un « mode normal d’écoulement du temps » et la porosité des frontières entre travail et loisir paraît tout aussi naturelle. (…) Le temps, par ailleurs, est la mesure de l’excellence. Réussir en classes préparatoires, c’est aller plus vite, gérer mieux son temps que les autres.

(…)

Les classes préparatoires enseignent par ailleurs deux dispositions apparemment contradictoires : l’une, pragmatique, consiste en recettes pour réussir les concours des grandes écoles, et l’autre, scientifique, en une vision abstraite du monde. (…)

Muriel Darmon oppose un ascétisme régulier, extra-mondain, celui des scientifiques pour lesquels les disciplines scolaires sont centrales, à un ascétisme séculier, intra-mondain, celui des commerciaux. Pour ces derniers, les loisirs, les sorties culturelles, l’habillement, la posture, deviennent autant de considérations scolaires. Les exercices d’entretien de personnalité, préparant aux épreuves orales des concours, donnent à voir ce travail de construction d’une hexis particulière, à travers les nombreuses remarques des examinateurs sur la confiance en soi, la posture, ou la manière de s’habiller des candidats. Les propriétés de l’excellence diffèrent également d’une filière à l’autre. Les classes préparatoires scientifiques valorisent ainsi la précocité, alors que leur pendant commercial cherche à construire des élèves adultes.

(…) Alors que la littérature retient surtout le Bourdieu sociologue de la reproduction, Muriel Darmon insiste sur une autre dimension de son travail, la « socio-genèse des habitus ». Économe en références, elle n’en produit pas moins une discussion serrée et particulièrement fertile des thèses de Foucault et Goffman sur l’institution, ou encore de Becker et Merton sur la socialisation. Il en résulte une approche originale de la fabrication et de la transformation des individus dont les leçons excèdent largement le seul cadre des classes préparatoires.

Samuel Coavoux, « Muriel Darmon, Classes préparatoires. La fabrique d’une jeunesse dominante », Lectures http://journals.openedition.org/lectures/12566

 

Muriel Darmon oppose un ascétisme régulier, extra-mondain, celui des scientifiques pour lesquels les disciplines scolaires sont centrales, à un ascétisme séculier, intra-mondain, celui des commerciaux. Pour ces derniers, les loisirs, les sorties culturelles, l’habillement, la posture, deviennent autant de considérations scolaires. Les exercices d’entretien de personnalité, préparant aux épreuves orales des concours, donnent à voir ce travail de construction d’une hexis particulière, à travers les nombreuses remarques des examinateurs sur la confiance en soi, la posture, ou la manière de s’habiller des candidats. Les propriétés de l’excellence diffèrent également d’une filière à l’autre. Les classes préparatoires scientifiques valorisent ainsi la précocité, alors que leur pendant commercial cherche à construire des élèves adultes.

(…) Alors que la littérature retient surtout le Bourdieu sociologue de la reproduction, Muriel Darmon insiste sur une autre dimension de son travail, la « socio-genèse des habitus ». Économe en références, elle n’en produit pas moins une discussion serrée et particulièrement fertile des thèses de Foucault et Goffman sur l’institution, ou encore de Becker et Merton sur la socialisation. Il en résulte une approche originale de la fabrication et de la transformation des individus dont les leçons excèdent largement le seul cadre des classes préparatoires.

Samuel Coavoux, « Muriel Darmon, Classes préparatoires. La fabrique d’une jeunesse dominante », Lectures http://journals.openedition.org/lectures/12566

 

 

Question 1 : Qu’est-ce qu’une institution ?

Question 2 : Recherchez la définition du concept « institution totale »

Question 3 : Expliquez la phrase : « La classe préparatoire est une institution enveloppante et bienveillante »

- Comprendre comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de la socialisation des enfants et des adolescents.

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Question 1 : Qu’est-ce qu’une institution ?

Émile Durkheim soulignait que la sociologie est « la science des institutions ». Une institution est un ensemble de pratiques, de règles de conduite et de représentations entre des personnes.

Pour l’économiste Douglass Cecil North (1920-2015) les institutions sont des « contraintes humainement conçues qui structurent les interactions politiques, économiques et sociales ». Faisant une analogie avec le sport, il précise que « Les institutions sont les règles du jeu, les organisations et leurs entrepreneurs en sont les joueurs » (North, 1994).

Question 2 : Recherchez la définition du concept « institution totale »

Le sociologue américain Erving Goffman (1922-1982) a proposé la notion d'institution totale ou «lieu de résidence et de travail où un grand nombre d'individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées» pour mieux comprendre les asiles, les prisons, les couvents voire les internats.

Erving Goffman a d’ailleurs effectué une étude ethnologique des malades mentaux internés dans les hôpitaux psychiatriques (Asiles, 1968) dont le quotidien se comprend en considérant l’établissement thérapeutique comme une « institution totalitaire », c’est-à-dire d’un établissement investi, comme la prison ou le camp de concentration, de la fonction ambiguë de neutraliser ou de réadapter à l’ordre social un type particulièrement inquiétant de déviants.

Michel Foucault (1926-1984) soulignera leurs fonctions disciplinaires, notamment en détruisant l'identité des reclus.

Question 3 : Expliquez la phrase : « La classe préparatoire est une institution enveloppante et bienveillante »

La sociologue met au jour des dispositifs de pouvoir qui produisent une certaine forme de violence envers les élèves.

Les classes préparatoires est une « institution enveloppante » car, comme un asile ou une prison, elle suppose une certaine coupure avec le monde extérieure, une vie recluse pour travailler, une vie minutieusement réglée avec ses cours, ses khôlles, ses devoirs sur table, ses concours blancs, etc.

Toutefois, Muriel Darmon souligne aussi que l’institution reste soucieuse du bien-être des étudiants, elle reste bienveillante :

  • la violence est retenue ;
  • les élèves sont accompagnés ;
  • les professeurs et l’administration s’inquiètent de leur bien-être psychique ;
  • les discours soulignent l’importance d’une vie équilibrée.

Comprendre comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de la socialisation des enfants et des adolescents.

 

Exercice 1. Les stéréotypes de genre contribuent à maintenir des différences dans le choix des disciplines sportives

Facile

La persistance de stéréotypes de genre pourrait expliquer l’absence de mixité dans certaines disciplines dès le plus jeune âge : en 2014, près d’une personne sur deux adhère à l’idée selon laquelle « certains sports conviennent mieux aux filles qu’aux garçons ». De fait, l’activité sportive choisie par les enfants (ou leurs parents) est souvent fonction des valeurs qu’elle véhicule : grâce, souplesse, agilité pour les filles ; endurance, rapport de force et esprit de compétition pour les garçons. Enfin, pratiquer un sport « masculin » est d’autant plus difficile pour les jeunes filles qu’elles peuvent renvoyer physiquement une image non conforme à la norme corporelle féminine, musculature et force physique étant plutôt associées à la masculinité. Des stéréotypes analogues, mais inversés, jouent probablement pour éloigner les garçons des sports jugés « féminins ».

François Gleizes, Émilie Pénicaud (2017) Pratiques physiques ou sportives des femmes et des hommes : des rapprochements mais aussi des différences qui persistent, Insee Première, no 1675

 

Questions 

1. Qu’est-ce qu’un stéréotype ?

2. Qu’est-ce qu’un stéréotype de genre ? Donnez une explication (liée à la socialisation) de la permanence de certains stéréotypes de genre dans le domaine sportif

3. Expliquez la phrase soulignée

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1. Qu’est-ce qu’un stéréotype ?

Un stéréotype est une idée, une opinion toute faite, acceptée sans réflexion et répétée, qui détermine les manières de penser, de sentir et d'agir.

2. Qu’est-ce qu’un stéréotype de genre ? Donnez une explication de la permanence de certains stéréotypes de genre dans le domaine sportif

Le concept de genre permet de souligner les multiples processus qui participent à la construction sociale de la différence des sexes. Un stéréotype de genre est une idée, une opinion toute faite, acceptée sans réflexion et répétée qui détermine les manières de penser et construire la différence sexuelle, d’attribuer des aptitudes aux individus en fonction de leur sexe.

La socialisation primaire, soit la socialisation se déroulant pendant l’enfance, est souvent différenciée sexuellement. A travers les interactions qu’ils nouent au cours de leur vie, les garçons et les filles ne s’approprient pas les mêmes normes, valeurs et rôles. Par exemple, le couple parental ne diffuse pas toujours les mêmes normes et valeurs à ses enfants de sexes différents : l’enfant est entouré de personnes qui représentent des principes de socialisation qui peuvent être divers, voire opposés (cf. les « garçons sont forts »/les « filles sont souples »).

3. Expliquez la phrase soulignée

Pratiquer un sport dit « féminin » sera plus difficile pour les jeunes garçons que la pratique renvoie physiquement une image non conforme à la norme corporelle masculine.

Ces « pressions normatives » sur les individus ou injonctions faites de se conformer à un modèle explique en partie que les hommes soient sous-représentés en danse (32 % d’hommes parmi les danseurs de 16 à 24 ans) et en gymnastique (21% d’hommes).

Exercice 2. Replacer les termes suivants dans le texte : Rôles sociaux des femmes et des hommes

Facile

raisons biologiques - division sociale du travail - caractère genré - travail domestique - stéréotypes de genre - l’éducation reçue

 

Le …………………. ……………… reste majoritairement réalisé par les femmes, notamment dans les familles avec enfant(s). Mais le …………………. ……………… de la vie sociale ne se perçoit pas uniquement au travers des pratiques : nombreux sont ceux qui pensent que le sexe des individus contribue à déterminer ou doit déterminer ce qu’ils font et ce à quoi ils aspirent.

Pour une personne sur trois, les positions différentes des femmes et des hommes dans les vies professionnelle et privée s’expliquent autant par des …………………. ……………… que par …………………. ………………, mais les opinions exprimées ne tendent pas à présenter les femmes comme moins compétentes ou moins portées à exercer certaines activités que les hommes.

En revanche, l’opinion selon laquelle les femmes disposeraient de compétences supérieures pour prendre soin des enfants et seraient plus enclines à le faire persiste : une personne sur deux considère que les mères savent mieux répondre aux besoins et aux attentes des enfants que les pères. La « vocation parentale » des femmes apparaît comme la clé de voûte permettant l’articulation entre des compétences déclarées identiques et une …………………. ……………… toujours largement organisée en fonction du sexe des individus.

Les femmes rejettent plus souvent que les hommes ces …………………. ………………, en particulier lorsqu’ils renvoient à leur vocation parentale présumée. En outre, l’adhésion à ces idées a diminué, y compris au cours des dix dernières années. Ainsi, en 2014, 22 % des personnes interrogées souscrivent au modèle de la femme au foyer, contre 43 % en 2002. Ce recul proviendrait, dans une large mesure, d’une rupture advenue entre les générations nées après 1945 et celles, moins diplômées, plus religieuses et à moindre taux d’activité féminin, qui les ont précédées.

Adrien Papuchon, Rôles sociaux des femmes et des hommes - L’idée persistante d’une vocation maternelle des femmes malgré le déclin de l’adhésion aux stéréotypes de genre (2017) Femmes et hommes, l’égalité en question, Insee, édition 2017

 

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Le travail domestique reste majoritairement réalisé par les femmes, notamment dans les familles avec enfant(s). Mais le caractère genré de la vie sociale ne se perçoit pas uniquement au travers des pratiques : nombreux sont ceux qui pensent que le sexe des individus contribue à déterminer ou doit déterminer ce qu’ils font et ce à quoi ils aspirent.

Pour une personne sur trois, les positions différentes des femmes et des hommes dans les vies professionnelle et privée s’expliquent autant par des raisons biologiques que par l’éducation reçue, mais les opinions exprimées ne tendent pas à présenter les femmes comme moins compétentes ou moins portées à exercer certaines activités que les hommes.

En revanche, l’opinion selon laquelle les femmes disposeraient de compétences supérieures pour prendre soin des enfants et seraient plus enclines à le faire persiste : une personne sur deux considère que les mères savent mieux répondre aux besoins et aux attentes des enfants que les pères. La « vocation parentale » des femmes apparaît comme la clé de voûte permettant l’articulation entre des compétences déclarées identiques et une division sociale du travail toujours largement organisée en fonction du sexe des individus.

Les femmes rejettent plus souvent que les hommes ces stéréotypes de genre, en particulier lorsqu’ils renvoient à leur vocation parentale présumée. En outre, l’adhésion à ces idées a diminué, y compris au cours des dix dernières années. Ainsi, en 2014, 22 % des personnes interrogées souscrivent au modèle de la femme au foyer, contre 43 % en 2002. Ce recul proviendrait, dans une large mesure, d’une rupture advenue entre les générations nées après 1945 et celles, moins diplômées, plus religieuses et à moindre taux d’activité féminin, qui les ont précédées.

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