La prévision est une discipline qui vise à apprécier la situation économique actuelle ou future d’une branche d’activité, d’une région, d’un pays voire du monde entier. Pour y parvenir, les prévisionnistes cherchent à déterminer la valeur, à l’instant présent ou dans un avenir plus ou moins proche, de différentes variables telles que la croissance, l’inflation, le chômage ou encore les taux d’intérêt. La prévision n’est pas une science exacte. Il est par exemple impossible de prévoir les chocs exogènes, c’est-à-dire extérieurs à l’activité économique. En novembre 2019, soit avant la pandémie de coronavirus, l’OCDE, estimait ainsi que la croissance mondiale progresserait de 2,9 % en 2020. En septembre, elle prévoyait finalement un recul du PIB mondial de 4,5 % cette année.
La prévision économique repose sur diverses méthodes, comme l’étude des indicateurs avancés. Au XIXe siècle, des économistes tels que le Français Clément Juglar commencent à étudier la nature cyclique de l ‘économie. Au début du XXe siècle, la recherche sur le cycle économique quitte le champ de la théorie pour se concentrer sur les statistiques : en 1938, les économistes américains Arthur Burns et Wesley Mitchell publient un rapport dans lequel ils déterminent les statistiques à suivre pour prévoir les fluctuations à venir. C’est la naissance des « indicateurs avancés » mis au point par les organismes de statistiques. Par exemple, l’ Insee publie chaque mois un indicateur synthétique de confiance des ménages qui étudie leur opinion sur leur environnement économique. Cet indicateur est prédictif de leurs comportements en matière de consommation et d’épargne.
Pour effectuer des prévisions, les économistes recourent aussi à la modélisation macroéconomique, en s’appuyant sur des modèles économétriques. Par exemple, l’Insee et la direction générale du Trésor, ont créé le modèle Mésange . Il s’agit d’une représentation de l’économie française dans laquelle sont modélisés les comportements de consommation ou encore d’investissement des ménages, des entreprises et des administrations. En France, le PLF(projet de loi de finances) dresse la liste de l’ensemble des recettes attendues et des dépenses prévues par l’État pour l’année suivante. Les projections sur lesquelles il repose sont réalisées pendant l’été précédent par la direction générale du Trésor. Comme elle l’explique sur son site internet, elle commence par effectuer une prévision détaillée des données PIB, consommation, investissement, etc. La direction générale du Trésor se sert ensuite de cette prévision pour effectuer celle de l’année suivante en ayant recours à la modélisation : elle rentre les différentes données dans un modèle économétrique pour obtenir la valeur des variables futures, qu’elle va ajuster en fonction de ses analyses.
Bref ! De quoi faire réfléchir nos élèves à plusieurs moments de nos programmes :
En seconde on pourra utiliser ces éléments dans le chapitre introductif :
Comment les économistes les sociologues et les politistes raisonnent-ils et travaillent-ils ? en faisant référence aux modèles économiques ;
En première on pourra intégrer ces réflexions dans le thème :
Comment les agents économiques se financent-ils ? notamment sur la question du financement de l‘Etat et de son expression via le PLF.
Enfin en terminale :
Quels sont les sources et et les défis de la croissance ? peut également utiliser ces données par le biais des contributions à la croissance.
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