La société France Pélagique, filiale française du groupe néerlandais Cornelis Vrolijk, a inauguré vendredi 25 septembre à Concarneau, dans le Finistère, le chalutier géant Scombrus. Il est prévu que ce navire long de 81 mètres pêche environ 120 tonnes de poissons par jour (harengs, sardines, merlans bleus, chinchards et maquereaux) au large de l’Irlande, de l’Angleterre, de l’Écosse et dans le golfe de Gascogne. Débarquée aux Pays-Bas, cette pêche est destinée aux marchés d’Afrique, d’Europe et d’Asie.
Plusieurs associations de défense de la petite pêche côtière, dont Pleine Mer et Bloom, avaient invité les pêcheurs et les citoyens à se réunir vendredi dernier pour protester contre cette situation. La manifestation a été interdite par arrêté préfectoral. 150 personnes se sont cependant rassemblées dans le port pour dénoncer les « chalutiers géants fossoyeurs de la pêche artisanale » Les petits marins pêcheurs critiquent « l’industrialisation du secteur » responsable selon eux d’un « pillage des écosystèmes marins » au « mépris du bien commun ». En économie, les bancs de poissons sont assimilés à des biens communs : dans un océan, tout le monde peut les pêcher, mais un poisson pêché par un individu n’est plus disponible pour les autres. Parmi les biens communs figurent l’eau potable (nappes phréatiques), les forêts, les pâturages ou encore le spectre électromagnétique, dont certaines bandes de fréquences sont actuellement allouées en France aux opérateurs téléphoniques pour le déploiement de la nouvelle génération de réseaux mobiles 5G.
Parce qu’il est non exclusif tout en étant rival, le bien commun est voué à être surexploité, selon le biologiste américain Garrett Hardin dans un article intitulé « La tragédie des biens communs » publié en 1968. L’auteur met en avant deux solutions pour empêcher la surexploitation des ressources : la privatisation – le bien commun est vendu à un ou plusieurs propriétaires privés – ou la gestion par la puissance publique. Dans ce cas, les pouvoirs publics peuvent exploiter directement la ressource ou en réglementer l’accès, par exemple à travers un système de quotas. C’est la solution retenue par l’Union européenne pour gérer les ressources halieutiques (relatives à la pêche) dans les eaux européennes de l’Atlantique et de la mer du Nord. Chaque fin d’année, les ministres chargés de la pêche des États membres de l’UE négocient les autorisations pour l’année suivante. Ils déterminent en particulier les taux autorisés de capture (TAC) par espèce. Chaque État membre reçoit ensuite une part fixe de ces TAC, c’est ce qu’on appelle les quotas nationaux.
Bref !
Voici de quoi réfléchir avec nos élèves à de nombreux moments du programme :
En seconde dans le chapitre :
- Comment s’organise la vie politique ? On pourra montrer l’incidence de la société civile et des institutions sur la question des ressources de la pêche
En première, on questionnera la notion de bien commun dans le chapitre :
Enfin en terminale les chapitres :
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