EEE 2016 : HISTOIRE D’UN SUCCÈS : « ERASMUS » présentée par ELISABETH GUIGOU, DÉPUTÉE, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Première Partie : De l'idée à la mise en oeuvre
Document transmis par Elisabeth Guigou pour accompagner son intervention :
- Les débuts de la coopération européenne dans l’enseignement supérieur jusqu’à Erasmus
Une initiative communautaire appuyée par une initiative citoyenne
- Après avoir été rejeté trois fois, le Conseil des ministres de l'Education adopte le 15 juin 1987, le programme ERASMUS une adoption facilitée par l’arrivée de Jacques Delors en 1985 à la tête de la Commission européenne. La volonté de créer le programme Erasmus rejoignait la priorité de la Commission concernant la réalisation du marché unique. Depuis lors, plus de 3 millions d’étudiants européens en ont profité.
- Les projets de coopération Erasmus ont débouché sur des changements structurels et des initiatives stratégiques de long terme. Citons notamment le Système européen de transfert et d’accumulation de crédits, qui favorise la transparence et la transférabilité dans l’enseignement supérieur européen, « l’harmonisation » des programmes d’études universitaires sur base des résultats d’apprentissage et les nombreux programmes conjoints élaborés au fil des ans.
- Si le programme Erasmus a favorisé la mobilité des étudiants, force est de constater que ce phénomène reste marginal (moins de 1,5% des étudiants européens, 4% pour les systèmes qui comptent des apprentis ou jeunes en formation européens : chiffres 2012-2013). Bien que la majorité des Etats membres se soit engagée à appliquer les accords de reconnaissance mutuelle des diplômes, celle-ci n'est pas toujours effective. Son absence est un frein à la mobilité des travailleurs à l’issue de leurs études.
Le développement de la coopération européenne dans l’enseignement supérieur
- Dès 1971, les ministres de l'Education des neufs pays de la Communauté européenne s'accordent sur le principe d'une coopération dans le domaine de l'éducation.
- En février 1976, un programme d'action définit les priorités et les étapes de cette coopération. L'objectif central est alors de parvenir à une meilleure connaissance des systèmes éducatifs en Europe et de renforcer les relations.
- Ce plan intègre une proposition de la Commission européenne (Joint Study Program) sur la mise en place de réseaux transnationaux entre établissements de l'enseignement supérieur, comprenant des échanges financés par la Communauté européenne.
- Le 20 juin 1983, le Conseil des ministres de l'Education définit les principes de la coopération entre les établissements d'enseignement supérieur en Europe à partir d'une nouvelle forme de partenariat entre universités d'accueil et d'origine. L'incitation à la mobilité s'appuie sur la reconnaissance des périodes d'études et des diplômes, des aides financières et d'hébergement ainsi que la simplification de certaines démarches administratives.
- Les blocages politiques ont été nombreux et persistants, notamment à cause des craintes que soulevait au sein des Etats membres une action européenne dans le domaine "réservé" de l'éducation.
- L'arrivée de Jacques Delors marque de nouvelles ambitions pour ce programme de coopération appuyé par l'Association des États Généraux des Etudiants de l'Europe (AEGEE) créée en 1985 autour de Franck Biancheri.
- Début 1987 les membres de l'AEGEE rencontrent successivement le Premier ministre néerlandais Ruud Lubbers, le Premier ministre belge, Wilfried Martens, et les conseillers d'Helmut Kohl. Outre cette tournée européenne, François Mitterrand leur accorde un entretien au cours duquel le président propose d'appuyer la création du programme Erasmus.
- Erasmus a ouvert la voie au processus de Bologne, lancé par la déclaration de Bologne (1999) : Déclaration conjointe des ministres européens de l’éducation et qui est évalué tous les trois ans lors des conférences ministérielles. Le processus vise à mettre en place un système d’enseignement supérieur européen plus facilement comparable, compatible et cohérent. Il est dirigé par les 46 pays qui y participent en coopération avec un nombre d’organisations internationales, dont le Conseil de l’Europe.
Voir la deuxième partie de son intervention