Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Synthèse

ressources pédagogiques SES bac 2020 2021

(BO)

Déroulé du chapitre :

Question 1. Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale

Question 2. Comprendre le commerce entre pays comparables (Différenciation des produits, Qualité des produits)

Question 3. Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d'un pays, c'est à dire son aptitude à exporter

Question 4. Comprendre l'internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l'illustrer

Question 5. Comprendre les effets induits par le commerce international

Question 6. Réviser le vocabulaire du programme

La mondialisation (« globalization » en anglais) désigne l’interconnexion croissante des personnes, des institutions, des sociétés au-delà leurs frontières nationales.

Pour l’économiste, la mondialisation est essentiellement le processus d’intensification des échanges des productions (biens et services) et des facteurs de production (capital, travail). Au sein étroit, le commerce international est l'ensemble des flux de marchandises entre les espaces économiques nationaux. Ces échanges commerciaux entre nations sont anciens. Au sein du Royaume de France, les foires de Brie et de Champagne (Lagny-sur-Marne, Provins, Troyes ou Bar-sur-Aube), qui apparaissent au début du Moyen Âge, deviennent de grands rendez-vous des commerçants européens à partir du XIe siècle.

Notons que les Comtes de Champagne mettent en place des règles, ou institutions, qui assurent la sécurité des marchands, et une organisation matérielle (halles, logements, entrepôts, etc.), on parlerait aujourd’hui d’infrastructures, qui facilitent les échanges. Les draps d’Arras, de Chalons ou de Provins sont alors en concurrence avec ceux des provinces flamandes ou anglaises. Déjà, on repère des spécialisations entre commerçants venus des différents pays européens. Ceux du nord vendent surtout des toiles et draps comme les Flamands et des fourrures pour les Allemands et, ceux du sud, comme les Italiens, proposent des soieries, des épices et autres produits de luxe venant des pourtours de la mer Méditerranée.

Ces foires attirent les produits qui circulent via les routes terrestres. Les marchandises ayant un poids important et une densité élevée, ou pondéreux, comme le sel ou le vin, sont souvent transportés par voies fluviales ou maritime. Lorsque l’économiste anglais David Ricardo (1772-1823) voudra démontrer à ses lecteurs que le commerce international est toujours bénéfique pour les pays qui se spécialisent et échangent entre eux, il illustrera ses propos avec l’exemple des draps et du vin, deux marchandises qui traversent depuis longtemps les frontières au XVIIIe siècle.

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Au sens large, le commerce international est l'ensemble des flux de biens (produits agricoles, produits manufacturés, etc.) et des flux de services (transport, tourisme, services aux entreprises, etc.) qui circulent entre des espaces économiques différentes. C’est l’ensemble des importations et des exportations.

  • Les importations de biens et de services sont l’ensemble des biens et des services fournis par des non-résidents à des résidents, à titre onéreux ou gratuit.
  • Les exportations de biens et de services sont l’ensemble des biens et des services fournis par des résidents à des non-résidents, à titre onéreux ou gratuit.

Remarque : 

On peut calculer la valeur d’une exportation ou d’importation au prix CAF (coût, assurance, fret) ou au prix FAB (franco à bord). La balance commerciale est un compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés. En France la balance commerciale ne couvre que les biens. Les services sont pris en compte dans la balance des biens et des services contrairement à d'autres pays où la balance commerciale couvre les biens et les services. Le solde du commerce extérieur est la différence entre la valeur des exportations et celle des importations entre deux pays (ou deux zones). Il peut être relatif à un produit ou à l'ensemble des échanges de biens et services.

Lorsque la valeur des exportations dépasse celle des importations, on dit qu'il y a excédent commercial (ou la balance commerciale est excédentaire). Lorsque la valeur des importations est supérieure à celle des exportations, le pays enregistre un déficit commercial (ou la balance commerciale est déficitaire).

  • Le taux de couverture est le rapport entre la valeur des exportations et des importations. 
  • La balance des paiements mesure les transactions courantes et les transactions financières entre les résidents et les non-résidents, c’est-à-dire entre les acteurs économiques (banques, entreprises, ménages, administrations publiques) qui exercent leurs activités sur le territoire national et ceux qui exercent leur activité à l’étranger.
  • Les transactions courantes regroupent les transactions économiques qui reflètent les échanges de biens et services, et les transferts de revenus. Le solde des transactions courantes indique l’aptitude d’une économie à équilibrer ses échanges avec les autres pays.
  • Les transactions financières résultent des opérations financières des acteurs économiques résidents avec l’étranger. Elles se composent des opérations d’investissements directs, d’investissements de portefeuille, d’instruments financiers dérivés, d’autres investissements et d’avoirs de réserve. Le solde des transactions financières représente la contrepartie des transactions courantes.

L’internationalisation de la production se traduit notamment par des opérations d’investissements directs à l’étranger. La mondialisation se repère donc à tous les niveaux d’une balance des paiements.

Pourquoi les pays (ou zones économiques) participent aux échanges internationaux ?

L’idée que le commerce entre les nations est source de gains est au cœur des théories du commerce international. L’essor Dragons (Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong) et des Tigres (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande et Viêt Nam) asiatiques qui ont connu un développement grâce à leur insertion dans l’économie mondiale ou, plus près de nous, de la Chine, permettent d’affirmer que les gains tirés du commerce ne sont pas uniquement théoriques. Ils sont aussi au cœur de la construction d’un grand marché européen.

Ces gains existent. Mais, quelle est l’ampleur de ces gains ? Sont-ils réversibles ? Le commerce profite-t-il à tous les habitants d’un pays (quelques soient leurs préférences et leurs revenus) ?

L’économiste et philosophe écossais Adam Smith (1723-1790) permet de comprendre l’existence de gains (de produits, de productivité, etc.) qu’un pays peut tirer du commerce international. Il souligne que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il a des coûts de production moindres par rapport à un autre pays et à échanger ensuite sa production. C’est la théorie des avantages absolus.

L’économiste anglais David Ricardo (1772-1823) confirme qu’un pays a intérêt à se spécialiser puis à échanger et va généraliser l’analyse précédente puisqu’un pays peut participer à l’échange international même s’il ne bénéficie pas d’un avantage absolu. En effet, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il a relativement les moindres coûts de production puis à échanger, c’est la théorie des avantages comparatifs.

L’avantage comparatif peut donc être défini comme étant le coût relativement plus faible d’un produit par rapport à son coût dans un autre pays. Il suppose une plus grande productivité relative dans une production et le gain s’obtient par l’exportation d’une partie de cette production.

Dans ses Principes d’économie politique et de l’impôt (1817, 3e édition, 1821), David Ricardo, illustrera son analyse avec les deux puissances maritimes de son époque que sont l’Angleterre et le Portugal qui exportent du drap et du vin. On a donc, selon le vocabulaire des économistes, un modèle à deux produits (le drap et le vin) et deux pays (le Portugal et l’Angleterre). Si le Portugal est plus productif que l’Angleterre dans les deux productions, il est comparativement plus productif dans la production de vin que celle du drap. Le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production de vins, l’Angleterre dans celle de draps, et les deux pays à échanger ensuite une partie de leur production.

« Le commerce extérieur (…) contribue puissamment à accroître la masse des choses utiles, et par conséquent celle des jouissances. »

Principes d’économie politique et de l’impôt (1817, 3e édition, 1921), Chapitre VII. DU COMMERCE EXTÉRIEUR.

Notons que la théorie des avantages comparatifs a des limites. Elle repose sur des hypothèses restrictives comme l’absence de coûts de transport. De plus, une spécialisation trop poussée des pays peut les rendre vulnérables à une crise de l’offre (maladie de la vigne) ou de la demande (baisse de la consommation de drap). Néanmoins, elle permet d’expliquer que le libre-échange entraîne des prix inférieurs à ceux d’une situation d’autarcie et donc les gains à l’échange.

Les facteurs de production sont les moyens (travail, capital, ressources naturelles) qui permettent la production de biens et services. Les pays sont plus ou moins bien dotés en main-d’œuvre (qualifiée et non qualifiée), en capital fixe (machines, bâtiments, etc.) ou en ressources naturelles (pétrole, gaz, terres arables, mines, etc.). L’échange international peut alors s’expliquer par les différences dans les dotations relatives de facteurs de production.

Les théories du commerce international développées par David Ricardo (théorie des avantages comparatifs), puis par Eli Heckscher (1879-1952), Bertil Ohlin (1899-1979) et Paul Samuelson (1915-2009) ont dominé l'analyse économique jusqu'à la fin des années 1970. Dans ce modèle HOS (pour Heckscher, Ohlin, Samuelson), la spécialisation internationale, soit la capacité d'un pays à concentrer sa capacité de production dans une branche d’activité ou un type de produits, s’explique par les avantages comparatifs et l’existence de dotations factorielles. Les pays exportent les produits contenant intensivement les facteurs des productions qu’ils disposent en abondance et importent les produits qui nécessitent les facteurs de production dont ils sont relativement dépourvus (mal dotés).

Ces théoriciens expliquent donc les échanges internationaux à partir des caractéristiques différentes des nations qui se singularisent par leurs techniques de production (David Ricardo) ou leurs dotations factorielles (HOS). De plus, ces modèles postulent que sont respectées les hypothèses de la concurrence pure et parfaite. Les principaux points forts (avantages comparatifs) de la France concernent les produits aéronautiques, les produits de beauté, les boissons, les produits pharmaceutiques et les produits financiers. Ses principaux points faibles (ou désavantages comparatifs) sont concentrés dans les produits pétroliers ou le matériel informatique.

La spécialisation internationale peut aussi s’expliquer ici par l’existence de dotations technologiques. Il s’agit de concentrer l’analyse moins sur les facteurs de production (capital, travail) et davantage sur la fonction de production (facteurs technologiques). L’étude des dotations technologiques permet d’identifier des pays innovateurs (ou leader) et des pays copieurs (ou suiveurs), qui mettent un certain temps pour réaliser les productions des économies avancées. En effet, il existe des écarts technologiques, soit des différences entre les technologies de production disponibles dans deux économies considérées, qui explique la nature et les flux d’échanges.

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Les économies avancées exportent les produits innovants puis, progressivement, à mesure que les technologies deviennent plus communes, les économies en développement les imitent et deviennent exportateurs lorsque ces produits peuvent être fabriqués par une main-d’œuvre à faible coût. Pour maintenir leur part de marché à l’exportation, les économies avancées doivent donc innover continuellement.

  • La théorie de l’écart technologique mettra l’accent sur l’importance de l’offre pour expliquer les différences de productivité nationale via des différences de dotations technologiques notamment liées aux efforts en recherche et développement.
  • La théorie du cycle des produits met l’accent sur l’importance de la demande pour expliquer l’évolution des flux commerciaux.
  • La théorie du cycle de vie d'un produit suppose une tendance à la hausse de la demande au cours des premières étapes de la mise en œuvre d'un produit. La demande pour ces produits pourrait alors diminuer dans la région de l'inventeur.

Les dépenses en recherche et développement (R&D) des firmes et des États ont donc des effets sur le commerce international. Dans le cas d’une firme, l’innovation permet de détenir un monopole temporaire dans la production d’un bien nouveau. Si ce bien est consommé à la fois sur le territoire national et à l’étranger, il y aura des flux d’exportations importants tant que d’autres firmes n’ont pas mis au point un produit concurrent.

Peut-on expliquer les exportations d’un baril de pétrole ou d’un téléphone portable avec les mêmes théories ? Pourquoi des pays se spécialisent dans l’extraction et l’exportation de diamants ou de gaz et d’autres dans la fabrication de vêtements en coton ou de jouets en plastique ? Tous les pays peuvent-ils exporter des avions de ligne ou des fèves de cacao ?

La science économique va identifier un ensemble de facteurs expliquant le commerce international intersectoriel et intra-sectoriel entre pays, notamment par les différences :

  • de productivité des facteurs de production ;
  • de dotations quantitatives (et qualitatives) en facteurs de production ;
  • de technologie ;
  • de préférences des consommateurs pour les produits nationaux et étrangers ;
  • de structure du marché, etc.

Si les nouvelles recherches améliorent notre compréhension de la structure du commerce mondial, l’économiste Elhanan Helpman nous rappelle qu’aucune théorie du commerce international n'est en mesure d'expliquer pleinement la structure et les volumes des échanges internationaux observés.

Il appartient à l’économiste (et aux étudiants) de repérer la nature des biens et services échangés, leurs évolutions ainsi que celles des acteurs qui procèdent à l’échange et des pays dont partent et arrivent les différents flux pour mieux saisir la dynamique des échanges internationaux. Puis, dans un second temps, identifier les théories les plus appropriées… ou proposer une alternative.

Les relations commerciales sont complexes et dynamiques. Elles ne peuvent s’expliquer par une cause unique.

Notions

Dans le théorème HOS (du nom des trois économistes que sont Heckscher, Ohlin et Samuelson), chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il possède la meilleure dotation en facteurs de production, à savoir le capital, le travail, ou encore les ressources naturelles.
Selon ce théorème, et sous les hypothèses du modèle HOS, l’extension des échanges et l’adoption du libre-échange induisent la convergence mondiale de la rémunération des facteurs de production. Dans les pays pauvres, la hausse de la production nécessitant une main-d’œuvre abondante conduit à une hausse des salaires, tandis que le prix relatif du facteur capital diminue du fait des importations de capitaux. A l’inverse dans les pays riches, le prix relatif du facteur travail diminue et celui du facteur capital augmente.

Synthèse

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(BO)

Question 1. Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale

Question 2. Comprendre le commerce entre pays comparables (Différenciation des produits, Qualité des produits)

Question 3. Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d'un pays, c'est à dire son aptitude à exporter

Question 4. Comprendre l'internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l'illustrer

Question 5. Comprendre les effets induits par le commerce international

Question 6. Réviser le vocabulaire du programme

Une firme multinationale est un groupe de sociétés ayant au moins une unité légale en France et une à l'étranger. Une firme multinationale peut être :

  • une petite et moyenne entreprise (PME)
  • une entreprise de taille intermédiaire (ETI)
  • une grande entreprise (GE).

En France, les firmes multinationales représentent près de 1% des entreprises des secteurs marchands non agricoles et non financiers mais emploient près de la moitié des salariés de ces secteurs et génèrent près de 60% de la valeur ajoutée brute produite sur le territoire français. Leurs filiales sont principalement dans l’Union européenne (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Italie, etc.) mais aussi aux États-Unis et dans les pays émergents (Chine, Brésil). La moitié des grands groupes sont implantées dans plus de 10 pays étrangers.

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Les entreprises multinationales françaises emploient beaucoup plus de salariés à l’étranger que leurs consœurs européennes et ont un chiffre d’affaires à l’étranger qui progresse plus rapidement. On recense près de 5000 firmes multinationales françaises (hors secteur bancaire et services non marchands) qui contrôlent près 44000 filiales à l’étranger dans plus de 190 pays. Leurs filiales à l’étranger emploient 6 millions de salariés. Des groupes étrangers sont aussi présents en France. Plus de 100 pays étrangers contrôlent des entreprises en France.

L’essor des firmes multinationales françaises ou étrangères s’appuie des investissements directs étrangers (IDE), soit les investissements qu'une unité institutionnelle résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable et/ou d'exercer une influence significative sur la gestion d’une autre entreprise.

La compétitivité est la capacité à maintenir et surtout accroître ses parts de marché en affrontant la concurrence. Les firmes (et par conséquence le pays) montrent ainsi leur capacité à résister à la concurrence et à exporter.

On distingue deux types de compétitivité :

  • la compétitivité-prix qui est la capacité à conquérir des parts de marché grâce à des prix plus faibles que ses concurrents ;
  • la compétitivité  hors-prix (ou compétitivité structurelle) qui est la capacité à conquérir des parts de marché en produisant avec une meilleure qualité et/ou un meilleur service que ses concurrents.

La compétitivité est liée à de nombreux facteurs comme la spécialisation géographique, la spécialisation sectorielle, les politiques de soutien des pouvoirs publics (subventions et autres aides aux exportateurs, accès au crédit et à l’assurance, etc.). Le taux de change joue aussi un rôle puisqu’il influence le prix des produits importés et exportés. Pour un pays comme la France, la compétitivité sur les marchés hors zone euro est dépendante du taux de change de l’euro. On estime qu’une dépréciation de 10 % de l’euro par rapport à un pays partenaire hors zone euro relève la valeur des ventes d’un exportateur moyen vers ce pays d’environ 5%.

On identifie aussi une compétitivité-coût qui compare l'évolution des coûts salariaux unitaires de la France (coût du travail corrigé de celle de la productivité) à celle de ses partenaires.

La compétitivité-prix se mesure par le rapport entre les prix des exportations des pays partenaires avec le prix des exportations du pays. Plus largement, la compétitivité-prix est liée à l’évolution des coûts unitaires de production (coût du travail, prix de l’énergie, coût du capital, prix des consommations intermédiaires, etc.) nets de gains de productivité. Elle dépend donc aussi des comportements de marges des entreprises ou de l’évolution du taux de change.

La compétitivité hors-prix, de nature qualitative, est la partie de la demande non expliquée par le prix. L'adaptation à la demande, la qualité réelle ou supposée du produit, la nature des services offerts, etc. restent difficile à appréhender et il est peu aisé d’évaluer la dimension variété (cf. différenciation horizontale des produits) et la dimension qualité (cf. différenciation verticale des produits).

Elle peut néanmoins s’appréhender comme les caractéristiques des produits qui augmentent leur demande alors que le prix n’a pas baissé. En effet, le consommateur accepte de payer un prix plus élevé pour un bien ou un service s’il est de qualité, fiable, innovant, bénéficie d’une bonne image ou réputation, etc. Toutefois, le solde de la balance commerciale est un indicateur de compétitivité tout comme l'importance des investissements directs à l’étranger (IDE).

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Le Cepii a identifié trois secteurs français qui se caractérisent par une forte compétitivité hors-prix : l’aéronautique, la maroquinerie et le vin. L’Allemagne est devant la France en matière de compétitive structurelle car elle dispose d’une forte compétitivité hors-prix dans plus de domaines (pièces détachées automobile, métaux non ferreux, produits plastiques, etc.) et est souvent un leader mondial dans ces activités qui, de surcroît, représentent une forte part des exportations allemandes.

En économie, la productivité est le rapport entre une production (biens et/ou services produits) et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir (travail, le capital technique, consommations intermédiaires, savoir-faire, etc.). Lorsque la productivité est calculée par rapport à une catégorie de ressources (cf. travail), on parle de productivité apparente.

La productivité des entreprises est centrale dans leur compétitivité. Mais l’entreprise n’est pas seule, sa productivité est aussi liée à celle de ses fournisseurs et, plus largement, à son environnement. Ainsi, les institutions (cadre réglementaire, etc.) et les infrastructures (ports, routes, réseaux de communication) tout comme les services publics (qualité du système éducatif et de santé, soutien aux innovations, etc.) participent à la compétitivité des entreprises.

Soulignons aussi que, dans certaines industries, la capacité d’exporter est aussi liée… aux importations ! L’opposition entre capacité à exporter et importations n’est plus automatique lorsque les entreprises doivent importer des composants ou biens semi-finis pour exporter des marchandises.

C’est dans ce contexte de fragmentation (ou de décomposition) des processus de production, qui amplifie l’échange de biens intermédiaires et de services, que l’on doit appréhender les concepts d’externalisation et de délocalisation de la production.

Une délocalisation est d’abord un transfert d'activités existantes du territoire national vers un autre pays. Toutefois, il n’y a pas de définition consensuelle de ce terme ! On peut ajouter plusieurs critères à la définition. Par exemple, une délocalisation est un transfert d’activité d’une entreprise d’un pays vers un autre pays sans changement de la destination des biens produits. Il y a donc transfert d’une unité de production à l’étranger ET importation des produits.

La délocalisation se définit comme « la fermeture d’une unité de production en France, suivie de sa réouverture à l’étranger, en vue de réimporter sur le territoire national les biens produits à moindre coût, et/ou de continuer à fournir les marchés d’exportation à partir de cette nouvelle implantation ». Il s’agit concrètement d’un « déménagement » de l’unité de production, via un investissement direct à l’étranger.

L’externalisation consiste à acheter des biens et des services intermédiaires auprès de fournisseurs extérieurs spécialisés. Autrement dit, la délocalisation concerne la décision de « faire faire », au lieu de « faire ». L’entreprise décide d’acquérir certains intrants (pièces, composants, etc.) et services (comptabilité, transport, etc.) auprès d’une entreprise extérieure au lieu de les produire elle-même.

L’entreprise peut donc choisir de « faire » ou « faire faire », en France ou à l’étranger. Notons qu’ici, l’externalisation à l’étranger est un cas particulier de délocalisation.

D’un point de vue micro-économique, la délocalisation est le résultat de l'arbitrage d'un producteur qui renonce à produire en France pour produire ou sous-traiter à l'étranger. Elle est liée à la réorganisation des processus de production aux niveaux régional, national et mondial. Les pressions concurrentielles, les exigences des consommateurs (produits moins chers et de meilleure qualité), les nouveaux acteurs de la mondialisation, etc. font pression sur les firmes pour réallouer leurs ressources et améliorer leur compétitivité. Optimiser, externaliser et délocaliser les activités ne doivent donc pas être dissociés des réflexions sur la productivité et la compétitivité des firmes.

D’une manière générale, la localisation des activités (donc les risques de délocalisation) s’explique par deux grands types facteurs.

  • Premièrement, les caractéristiques des emplois et des tâches dans les différents secteurs d’activités. Les travailleurs effectuant tâches routinières et sans interactions avec clients sont plus facilement délocalisables que les salariés effectuant des tâches routinières nécessitant des interactions avec la clientèle.
  • Deuxièmement, la nature et caractéristiques des produits (volume, poids, technologie, fragmentation de la chaîne de valeur, …) qui détermine la possibilité de décomposer les processus productifs et de confier certaines étapes à des sous‑traitants dans le pays ou un autre pays.

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Notions

Entreprise implantée dans plusieurs pays au moyen de filiales dont elle détient la totalité ou une partie du capital. Pour l’INSEE, une multinationale implantée en France est un groupe de sociétés ayant au moins une unité légale en France et une à l’étranger. On emploie indifféremment les termes de firme multinationale (FMN) ou de firme transnationale (FTN).
Mesure de la productivité obtenue par le rapport entre la valeur ajoutée produite et les effectifs employés. Le qualificatif « apparente » souligne que cette productivité ne résulte pas de la contribution du seul facteur travail ; elle peut aussi résulter d’un capital plus productif.
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