La crise de la Covid pose plusieurs questions macroéconomiques:
1) Quel est l’effet d’une politique budgétaire si expansionniste que le déficit public a été accru de plus que la perte de PIB ?
2) Quel est l’effet de la politique monétaire ultra-expansionniste de monétisation des déficits publics ? L’inflation ? Les bulles sur les prix des actifs, c’est-à-dire l’ouverture des inégalités de patrimoine ? La recherche d’actifs refuges ? De manière liée, quelle sera l’utilisation de l’épargne forcée accumulée pendant la crise ?
3) Quel est le degré de normalisation des comportements après une crise aussi violente ? C’est une question très importante, puisque l’ampleur de la hausse du chômage et le nombre de faillites dépendent du degré de normalisation de la production dans les secteurs en difficulté.
4) Une récession réduit-elle la croissance potentielle (par la perte de capital productif et de capital humain) ou au contraire l’accroît-elle (par la dynamique schumpeterienne, par l’effet « d’années folles » après la fin des restrictions sanitaires) ?
5) Quel est le potentiel de remontée des taux d’intérêt après la crise, donc quel est le risque de crise de la dette ? Cela dépend des poids respectifs de la politique monétaire et de l’excès mondial d’épargne dans l’explication de la baisse des taux d’intérêt.
Première question macroéconomique liée à la crise de la Covid : les effets de l’énorme expansion budgétaire
Dans les pays de l’OCDE, le déficit public a été accru en 2020, et ce sera encore le cas en 2021, de plus que la perte de PIB (graphiques 1a/b) : il y a donc eu surréaction de la politique budgétaire au recul de l’activité.