Alors que l'épidémie de coronavirus remet en cause notre mode de vie et nos certitudes économiques et culturelles, Jean-Robert Pitte, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques, analyse pourquoi la mondialisation nous oblige à réfléchir « aux raisons pour lesquelles nous sommes sur Terre ».
SOCIÉTAL.- La mondialisation est accusée de tous les maux. Elle serait responsable de l’accroissement des inégalités, de la disparition des classes moyennes et de la destruction de la planète. Quel est votre regard de géographe ?
Jean-Robert PITTE.- La mondialisation est un fait contre lequel on ne peut pas aller. Il n’y a aucune raison d’en avoir peur. Il faut acquérir une meilleure maîtrise des nouveautés techniques qui se sont multipliées depuis cinq siècles, développer l’instruction de tous les habitants de la terre afin de leur donner le sens des responsabilités et de leur permettre d’utiliser à leur profit ces extraordinaires moyens que l’inventivité humaine met à leur disposition.
Est-elle un phénomène récent ?
La mondialisation a commencé dès le début de l’expansion de l’humanité à la surface de la Terre par l’Homme. Génétiquement, les hommes qui sont tous des homo sapiens dont les ancêtres ont vécu il y a 2 à 3 millions d’années dans la vallée de l’Omo qui se situe au sud-ouest de l’Éthiopie. En migrant, ils ont diffusé les techniques acquises ailleurs, mais ils en ont également imaginé de nouvelles et ont toujours échangé plus ou moins pacifiquement entre eux. Au fil des millénaires, et singulièrement des derniers siècles, ces mobilités humaines et ces échanges de biens, de services, de monnaies et d’idées se sont accélérés et touchent désormais quasiment tous les espaces planétaires, même les plus reculés encore habités par des peuples dits « premiers ».
Quelles sont ses autres expressions ?
La mondialisation s’exprime aussi par des traits communs à l’espèce humaine. Des civilisations qui n’ont entretenu aucun contact entre elles, ont bâti des pyramides pour exprimer des idées de grandeur et de surnaturel. Des pyramides ont été construites en Égypte, en Chine, en Mongolie, chez les Mayas et les Aztèques. Il existe bien d’autres exemples que les anthropologues, les ethnologues et les archéologues connaissent bien. C’est le cas dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, ceux des cuisines, mais aussi des croyances religieuses, des structures familiales et sociales ou des systèmes politiques.
La mondialisation n’est donc pas liée uniquement aux échanges économiques ?
La mondialisation s’est bien sûr accélérée avec les échanges de biens visibles, de services, mais il ne faut pas oublier les migrations de personnes et d’idées. Aujourd’hui, les échanges d’informations sont instantanés grâce aux nouvelles techniques de communication. Ils obligent l’humanité à un discernement de plus en plus grand, lequel passe par un approfondissement de la culture qui, seul, permet de hiérarchiser les priorités de la condition humaine.
La mondialisation doit être apprivoisée et mise au service de l’humanité. Elle est comme le numérique, les OGM ou le nucléaire. Tout dépend de l’usage que nous en faisons.
Est-il possible de lui échapper ?
Personne ne peut aller contre la mondialisation contrairement à ce que croient les altermondialistes. Il est bien entendu possible de se retirer du monde comme le démontrent les ermites ou les communautés monastiques du bouddhisme ou du christianisme. Mais le cénobitisme n’est pas un refus de la mondialisation. C’est le choix de basculer dans un univers spirituel. L’abbaye de Cîteaux fondée au milieu des marécages du val de Saône en 1098 a connu un rayonnement européen. Il est toujours possible de devenir ermite et de se retirer du maelstrom de la mondialisation, mais cela n’empêche pas la terre de tourner, ni surtout les flux impulsés par l’humanité de se poursuivre et de s’accélérer. Chacun y participe selon ses capacités et ses souhaits. L’essentiel est de demeurer maître de ses choix, ce qui est difficile tant les stimulations sont nombreuses et constantes.
Comment mettre fin aux défiances et aux peurs ?
La mondialisation doit être apprivoisée et mise au service de l’humanité. Elle est comme le numérique, les OGM ou le nucléaire. Tout dépend de l’usage que nous en faisons. La modification génétique est un progrès technique fabuleux. La maîtrise de l’atome est une avancée extraordinaire. Elle permet de construire une centrale nucléaire ou une bombe atomique.
Nous devons appliquer les mêmes principes à la mondialisation : connaissons-là et maîtrisons-là pour comprendre le monde dans sa diversité et en tirer le parti le plus épanouissant possible. Il ne s’agit pas d’être dans le vent, ce qui est une préoccupation de feuilles mortes, comme le disait Gustave Thibon, mais de profiter intelligemment de ce que le vent nous apporte.
La mondialisation est-elle synonyme d’uniformisation ?
Au contraire, la mondialisation permet aux humains et aux groupes sociaux de se différencier et de cultiver leur originalité. Plus une entreprise affirme sa différence, plus elle peut espérer vendre ses produits.
Les exemples sont multiples. Dans le luxe, il se vend cent fois plus de parfums dans le monde qu’il y a un siècle parce qu’il existe d’innombrables variantes dont chacune d’entre elles fait rêver. Dans l’agro-alimentaire, le groupe américain McDonald’s s’est adapté aux goûts des consommateurs selon les pays, qu’ils soient chinois, italiens ou français, pour continuer à croître. On constate le même phénomène de diversification avec le vêtement le plus mondialisé qui existe, le blue jean’s, aujourd’hui décliné en de multiples modèles dont la dernière diversification consiste à pratiquer des trous de taille et d’emplacement différents sur des vêtements neufs !
Mais la mondialisation a imposé l’anglais comme première langue…
C’est à nous Français de convaincre les anglo-saxons d’aimer la langue française. Nous sommes nombreux à l’Académie française, à l’Académie des sciences morales et politiques, à l’Académie des beaux-arts et à l’Académie des inscriptions et belles lettres à lutter contre la domination de l’anglais. Mais nous encourageons aussi les Français à apprendre l’anglais et à être plurilingues. Je suis navré de constater que les Américains des États-Unis sont peu nombreux à parler une langue étrangère (voyez les bibliographies des livres universitaires), à l’exception des Américains hispaniques qui maîtrisent l’anglais et l’espagnol, mais qui sont un peu moins influents que les WASP. Ils incarnent une voie positive pour l’avenir culturel du monde.
Est-il possible de concilier culture nationale et mondialisation ?
Nous devons être fiers de notre culture et ouverts à la culture des autres. Mais il ne faut pas se laisser submerger. J’ai beaucoup fréquenté le Japon depuis 40 ans. Ce pays qui était fermé sur lui-même, s’est ouvert sur le monde en 1868. Il a beaucoup emprunté à l’Europe, à l’Amérique, à la Russie parce qu’il était alors bien ancré dans sa culture, hautement curieux d’apprendre et qu’il a su sans se renier prendre le meilleur des techniques et cultures venues d’ailleurs. Son attitude illustre ce que doit être la mondialisation heureuse : un peuple peut emprunter aux autres cultures ce qu’elles ont de meilleur pour l’intégrer à sa culture. Car une culture ne doit pas être protégée. Elle doit vivre.
La mondialisation qui s’enrichit grâce à la diversité est-elle un phénomène récent ?
Non. L’empire romain est un modèle pour la mondialisation. Il a réussi à faire vivre ensemble des personnes de langues et de religions différentes. Il existait des citoyens et des esclaves, des riches et des pauvres. Mais tous avaient la volonté de vivre ensemble et étaient fiers d’appartenir à l’empire romain. C’est un bon exemple de la mondialisation de demain. Le christianisme en affirmant que la Révélation s’adressait à tous les peuples de la Terre en a été le prolongement. L’égalité des chances pour tous en est un avatar contemporain.
Vous ignorez les irréductibles gaulois Astérix et Obélix…
Contrairement à ce que raconte avec talent la bande dessinée Astérix et Obélix, les Gaulois qui vivaient à proximité des grandes voies de communication ont été séduits par Rome. Ils l’ont été d’autant plus qu’ils ont pu continuer de vénérer leurs dieux et parler leur langue. Ils sont devenus bilingues en apprenant le latin.
La diversité ne conduit-elle pas à l’oubli de ses racines culturelles ?
Il est indispensable de bien connaître sa culture pour vivre dans la diversité. Un slogan que nous avons beaucoup utilisé au festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges (FIG) est le suivant : l’ignorance géographique est une arme de destruction massive. Nous détestons notre voisin si nous ne savons rien sur sa vie, son histoire, l’endroit où il habite, ses manières de penser. Les jeunes militants islamistes qui basculent parfois dans la violence sont d’une inculture spectaculaire. Ils ne connaissent même pas les fondements de la religion dont ils se réclament.
Une langue doit-elle accepter des mots venant d’une autre langue ?
Une langue vivante est une langue qui accepte des mots nouveaux. Quand un mot français ne permet pas d’exprimer une idée, il est préférable d’utiliser un mot étranger, à condition qu’il puisse être compris par tous. Les intellectuels qui se piquent d’inventer des mots nouveaux dans chacune de leurs publications sont insupportables de suffisance. Ils écrivent pour eux-mêmes…
Un peuple peut emprunter aux autres cultures ce qu’elles ont de meilleur pour l’intégrer à sa culture. Car une culture ne doit pas être protégée. Elle doit vivre.
Par exemple…
Le mot gastronomie est un mot grec à l’origine qui signifie la loi de l’estomac, la norme de l’estomac. Ce mot a été utilisé comme titre d’un livre de cuisine écrit par Archestrate, le gendre de Periclès. Le livre a disparu, mais son titre a survécu dans des écrits antiques, puis il est tombé dans l’oubli. En 1801, le poète Joseph Berchoux publie un poème à la gloire du bien manger. Pour s’amuser, il choisit un titre pseudo-savant: la gastronomie. Ce texte connaît un grand succès. Et le mot grec devient mondial grâce à la langue française. J’aime aussi beaucoup le mot italien farniente. Sa traduction française, ne rien faire, lui donne un sens négatif. Il est donc préférable d’utiliser le mot italien qui s’est imposé en français, en anglais, en espagnol. Le farniente est proche du terme latin otium. Il évoque Le Banquet de Platon. Il signifie le loisir cultivé, l’art de pratiquer la conversation, l’amitié, la convivialité. De nombreux mots techniques sont également mondialisés.
Pourquoi la mondialisation fait-elle peur ?
Les altermondialistes sont responsables de cette peur. Ils expliquent que la mondialisation ne bénéficie qu’aux grandes entreprises, qu’elle est au service de la Chine et des États-Unis, qu’elle privilégie les riches, qu’elle écrase les pauvres, la classe ouvrière et les paysans, qu’elle broie les différences culturelles. Voilà pourquoi de nombreux Français et les jeunes en particulier jugent la mondialisation effrayante et dangereuse.
Les enseignants ont-ils également une part de responsabilité ?
Trop d’enseignants idéologues ont en effet jeté le trouble dans les esprits. Comment peut-on enseigner l’économie en détestant l’argent et l’entreprise qui ne sont que des instruments neutres qu’il importe de mettre au service de l’humanité ?
Au XXème siècle les marxistes défendaient l’internationalisation des luttes…
Beaucoup d’altermondialistes auraient été des marxistes s’ils avaient vécu dans les années 60. Ils auraient défendu le marxisme qui est une idéologie mondialiste comme l’affirme son célèbre slogan « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».
J’ai vécu en Mauritanie dans les années 70. J’ai pu constater combien l’URSS et la Chine étaient actifs auprès des jeunes Mauritaniens. Leurs représentants leur distribuaient le petit livre rouge de Mao, les pensées de Lénine et de Marx. J’ai pu alors constater, comme à la Sorbonne en 1968, combien le marxisme est aliénant, alors qu’il a bâti son succès en martelant l’idée que seule l’économie libérale est aliénante. Et cela marche encore avec la montée de l’idéologie verte de la décroissance.
La mondialisation permet-elle aux « petits » et aux indépendants de vivre ?
M’intéressant à la gastronomie, je suis un grand défenseur des producteurs locaux. Je suis d’accord avec José Bové, qui est d’une inculture économique majeure, quand il défend le petit paysan, le producteur de viande d’agneau du Limousin. Mais contrairement à lui, je pense que le paysan doit vendre ses produits à l’international pour ne plus dépendre de subventions.
Je suis heureux quand je découvre les produits du producteur de Roquefort Carles dans un magasin à Tokyo. C’est cela la bonne mondialisation. Les meilleurs vins de Bourgogne sont vendus à Tokyo. La Romanée-Conti qui est produite sur 1,8 hectare en Bourgogne, est connue dans le monde entier et se vend plusieurs dizaines de milliers d’euros la bouteille tant ce vin fait rêver.
Mais ce sont des produits de niche…
Ce sont d’abord des produits d’excellente qualité. Les altermondialistes ne comprennent pas que la première condition pour s’imposer dans la mondialisation est qu’il faut exceller aussi bien dans le produit que dans la commercialisation. Les vignobles d’appellation contrôlée s’en sortent très bien. Aucun vigneron français ne touche de subvention. La mondialisation impose de savoir se remettre en cause.
Suffit-il d’améliorer le niveau de vie pour réduire l’influence des altermondialistes ?
L’amélioration du niveau de vie que j’ai constatée dans les Brics et les dragons d’Asie est bien entendu essentielle. Mais la mondialisation ne se réduit pas aux enjeux matériels. Il est tout aussi essentiel que nous réfléchissions aux raisons pour lesquelles nous sommes sur terre et pourquoi nous sommes heureux d’y vivre. Nous sommes aussi des êtres faits d’idéaux et de rêves. N’avoir qu’une vision économique de la mondialisation crée de la frustration et du malheur.
Est-ce le rôle de la famille ? De l’éducation ?
La transmission et l’école ont un rôle majeur pour permettre aux enfants et aux adolescents de se construire. Ceux-ci ne doivent pas uniquement choisir un métier parce qu’il est bien payé. Ils doivent nourrir leur réflexion et leur imaginaire, approfondir leur culture et trouver des raisons de vivre.
Les Français croient-ils encore aux vertus de l’école ?
L’école n’est plus une valeur majeure dans notre société comme elle l’était pendant la troisième république. Par contre, elle l’est dans les pays d’Asie quel que soit le système économique. Cela devrait nous faire réfléchir.
Pourquoi les Français sont-ils les champions du pessimisme ?
C’est une tendance qui existe depuis plusieurs décennies. Les Français ont perdu leur raison de vivre ensemble. Ils privilégient le négatif au positif. Ils sont de plus en plus individualistes et sensibles aux inégalités. La France s’effondrera si elle s’abandonne au pessimisme qui touche aussi les jeunes. Il est donc essentiel de réfléchir aux causes de cette mentalité pour la changer. À quoi sert d’être tous égaux si nous sommes plus malheureux que nos parents et nos grands-parents ? Je suis originaire d’un milieu modeste de la région parisienne. Mes parents qui étaient employés de bureau, croyaient à l’ascenseur social. Ils m’ont encouragé à faire des études.
La réforme des retraites a montré que les Français avaient une vision négative du travail. Faut-il réfléchir sur leur relation au travail ?
C’est un sujet essentiel. Les Français ont en effet une méfiance vis-à-vis du monde du travail, une haine même. Ils considèrent que le travail est une souffrance, qu’il ne leur permet pas de s’épanouir. C’est un héritage de notre culture judéo-chrétienne. Je crois au contraire que bien faire son travail permet de s’épanouir. La règle de Saint Benoît l’a bien exprimé il y a quinze siècles.
Dans son livre L’argent, Peguy écrit qu’il est entouré de rempailleurs de chaise qui travaillent aussi bien que les constructeurs des cathédrales. J’admire cette idée. Je crois que le travail aussi humble soit-il permet de s’épanouir.
La mondialisation est-elle responsable du réchauffement climatique ?
J’ai publié avec 15 autres géographes le livre Le Ciel ne nous tombera pas sur la tête il y a quelques années. Nous expliquions que l’Homme n’est pas le seul responsable du réchauffement climatique et que tout ne va pas si mal à la surface de la terre. Nous avons été durement attaqués par un certain nombre de journalistes qui préfèrent les croyances aux faits.
Faut-il lutter contre le réchauffement climatique ?
Il faut bien entendu lutter contre la pollution de l’air, des sols, des sous- sols, de l’eau, des mers. Défricher la forêt amazonienne n’est pas mauvais en soi à condition de pratiquer une agriculture intelligente qui permet de fixer du carbone. Mais le réchauffement climatique offre aussi des opportunités. Des vignerons français pourraient en bénéficier à condition de changer leurs méthodes de vinification et de viticulture. Il sera possible de faire de bien meilleurs vins dans le nord de la France, en Bourgogne, en Alsace, en Champagne. Le chauffage des appartements et des bureaux sera moins gourmand en énergies fossiles. Le nucléaire est une énergie propre qui a de l’avenir. Le projet Iter de Cadarache est porteur d’espoir. La fusion nucléaire permettra de produire de l’énergie bon marché. Espérons que l’application industrielle survienne vite !
La planète pourra-t-elle nourrir des hommes et des femmes de plus en plus nombreux ?
En 1965, quand j’étais étudiant, la terre était peuplée de 3 milliards d’êtres humains. Des experts affirmaient qu’un milliard de personnes mourraient de faim en 2020. Nous sommes aujourd’hui 7,5 milliards d’êtres humains. 900 millions souffrent certes de malnutrition. Mais la Terre peut nourrir 10 milliards d’hommes et de femmes, comme l’écrivait Klatzmann en 1975. Nous devons rester confiants en l’avenir et oeuvrer pour qu’il soit ce que nous voulons qu’il soit.
Propos recueillis par Yann Le Galès
À propos de Jean-Robert Pitte
Agrégé de géographie en 1971, Jean-Robert Pitte débute sa carrière comme professeur au lycée Chaptal à Paris pendant un an (1971-1972), avant de passer deux ans comme assistant à l’École normale supérieure de Nouakchott (Mauritanie) (1972-1974). Il rejoint l’Université de Paris IV en 1974, en tant qu’assistant puis maître-assistant, puis maître de conférences. Pendant ces mêmes années, il y a obtenu son doctorat de géographie en 1975 et passe, en 1986, un doctorat ès-lettres dans la même université. En 1988, il est nommé professeur de géographie à l’Université de Paris IV, dont il est professeur émérite depuis 2014.
En 1981, il a créé l’Université Inter-Âges de Paris-Sorbonne.
De 1986 à 1988, il a été adjoint au Chef de la Mission scientifique et technique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avant de prendre la direction, de 1988 à 1991, de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement, puis de l’UFR de géographie et aménagement de 1991 à 1993. En 1992, il devient président du Comité national français de géographie, poste qu’il quitte en 2000. Entre 1993 et 1995, il est également chef de la Mission de la Carte universitaire et des Affaires régionales au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Il a présidé l’Université de Paris IV de 2003 à 2008 après en avoir été le vice-président de 1997 à 2001. Il a également été le président de Paris-Sorbonne Abu Dhabi de 2006 à 2008.
De 2010 à 2014, il est délégué à l’information et à l’orientation auprès du Premier ministre.
Il a présidé l’Association pour le développement du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges de 2008 à 2013 et est le Président de la Société de Géographie depuis le 1er janvier 2009.
Jean-Robert Pitte a donnés de nombreux enseignements à l’étranger. Il a notamment été, de 2015 à 2018, Distinguished Professor à l’Université de Hokkaido (Graduate School of Global Food Resources). Il est docteur Honoris Causa des universités de Tel Aviv (2004), de Iasi (2004), de Tbilissi (2007) et de York à Toronto (2012). Il est membre de l’Academia Europaea (depuis 2001), de l’Académie des sciences d’outre-mer (depuis 2002), membre non résident de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon (depuis 2008) et membre associé correspondant national de l’Académie Stanislas de Nancy (depuis 2013).
Spécialiste du paysage et de la gastronomie, il est depuis 2006 membre de l’Académie du Vin de France (qu’il a présidée de 2010 à 2016) et membre de l’Académie du Vin de Bordeaux. Il préside la Mission pour le Patrimoine alimentaire français depuis 2008. Il a en outre été président d’honneur de Ferrières, l’École de l’excellence à la française (Gastronomie – hôtellerie – luxe), de 2014 à 2018.
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