SEANCE 3 : En quoi la poursuite d’étude est-elle un investissement ?

Durée : 1h30

Objectifs :

Savoir définir et illustrer les notions de capital humain et de capabilités

Comprendre que la poursuite d’études est un investissement en capital humain

Comprendre que la poursuite d’études permet de réaliser ses capabilités

Document 1 : Les études supérieures : un coût pour les familles

Facile

Les lycéens en classe de terminale commenceront à recevoir, à partir du 22 mai, les réponses à leurs vœux d’orientation déposés sur Parcoursup. Parmi les critères de choix qu’ils ont retenus, il en est un qu’on a souvent tendance, sinon à oublier du moins à sous-estimer, celui du coût des études supérieures.

Premier chiffre que révèle cette étude (1) : le budget global consacré par les familles françaises aux études supérieures est de 7 118 euros en moyenne par an et par enfant. Un montant qui inclut toutes les dépenses, directes et connexes (frais de scolarité, de logement, d’alimentation, de transport, etc.). Sans surprise, le choix de filières sélectives, comme les écoles de commerce (10 735 euros) et d’ingénieurs (9 733 euros), coûte nettement plus cher que celui de cycles courts et professionnalisant, comme le BTS (6 870 euros) ou de l’université (6 473 euros).

Un véritable choix d’investissement, donc, pour les parents d’élèves aspirant à poursuivre leurs études après le bac. Cette aspiration à la « méritocratie » conduirait huit familles sur dix à « anticiper les dépenses liées aux études, dont la moitié dès l’année de seconde », souligne Céline François, directrice marketing de Cofidis, qui estime qu’« une famille sur deux doit faire des arbitrages financiers et reporter certains projets, notamment dans les foyers ayant des contraintes budgétaires ».

  1. Etude Cofidis réalisée par l’institut CSA Research.

Le Monde, 21 mai 2018.

 

Questions : 

1) Distinguez les dépenses directes des dépenses connexes (indirectes) des études supérieures.

2) Quel est le budget moyen à prévoir pour passer un BTS (Bac+2) ou un diplôme d’ingénieur (Bac+5) ?

3) Expliquez le passage souligné.

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1) Distinguez les dépenses directes des dépenses connexes (indirectes) des études supérieures.

Les dépenses directes sont des dépenses directement liées à la scolarité : frais d’inscription, fournitures scolaires.

Les dépenses connexes (indirectes) sont des dépenses qui ne sont pas directement liées à la scolarité mais qui sont nécessaires pour qu’elle soit menée : frais de logement, frais de transport, d’alimentation….

2) Quel est le budget moyen à prévoir pour passer un BTS (Bac+2) ou un diplôme d’ingénieur (Bac+5) ?

Budget moyen à prévoir pour passer un BTS (Bac+2) : 6 870 * 2 = 13 740 €.

Budget moyen à prévoir pour passer un diplôme d’ingénieur (Bac+5) ? 9 733 * 5 = 48 665€ si l’école comprend une prépa intégrée ou 9 733 * 3 = 29 199 € si l’étudiant fait deux ans de classe préparatoire dans un établissement public avant d’entrer en école d’ingénieur.

3) Expliquez le passage souligné.

La poursuite d’étude est un choix d’investissement car faire des études implique des coûts, parfois très élevés. Par ailleurs, on attend d’un investissement qu’il rapporte quelque chose. Or, comme nous l’avons vu précédemment, l’obtention d’un diplôme augmente le salaire et diminue les risques de chômage et de précarité.

Document 2 : La notion de capital humain

Facile

Pourquoi un étudiant titulaire d’un master est-il assuré de se voir proposer un salaire supérieur à un étudiant titulaire d’une licence ?

Parce que le premier est plus productif que le second, en raison d’un investissement plus important : telle est la réponse apportée par la théorie du capital humain, développée par Gary Becker. L’éducation est considérée comme un investissement, destiné à produire un revenu futur. Autrement dit, investir dans sa formation, c’est accumuler du capital, non pas matériel, mais humain. L’idée de base de cette théorie est que plus on dépense dans son éducation, plus cela rapporte de revenu. Le coût initial correspond à l’ensemble des frais liés à la scolarité proprement dite et au revenu salarial dont on se prive pendant le temps que l’on passe à se former. Le revenu est supposé dépendre de cette dépense initiale : plus le niveau de formation est élevé plus on peut escompter des salaires élevés, c’est-à-dire un retour sur investissement important. L’idée est que plus on est formé plus on est efficace, or le salaire dépend de la productivité.

Source : Dorothée Picon, « Est-on efficace parce qu’on a des diplômes, ou l’inverse ? », Sciences Humaines n° 205, juin 2009.

Questions : 

1) Selon la théorie du capital humain, pour quelle raison un titulaire d’une Master est assuré de percevoir un salaire plus élevé qu’un titulaire d’une licence ?

2) Pourquoi faire des études peut être considéré comme un investissement ?

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1) Selon la théorie du capital humain, pour quelle raison un titulaire d’une Master est assuré de percevoir un salaire plus élevé qu’un titulaire d’une licence ?

Selon la théorie du capital humain un titulaire d’une Master est assuré de percevoir un salaire plus élevé qu’un titulaire d’une licence parce que sa productivité est plus élevée, c’est-à-dire parce qu’il produit plus de richesses en un temps donné (ex : par heure, par an). Cela est rétribué par l’employeur par un salaire plus élevé.

2) Pourquoi faire des études peut être considéré comme un investissement ?

Faire des études peut être considéré comme un investissement car cela nécessite des dépenses liées à la scolarité et implique de renoncer à une rémunération pendant le temps que l’on met à se former, mais en échange, la personne diplômée peut espérer en tirer des avantages et notamment un salaire plus élevé. On dit alors que faire des études est un investissement en capital humain.

Document 3 : La notion de capabilité

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Amartya Sen, économiste et philosophe indien a développé le concept de capabilité pour évaluer le bien être d’une population. La capabilité désigne la liberté pour un individu de choisir un mode de vie auquel il attribue de la valeur. Il peut s’agir par exemple, d’un mode de vie qui satisfait des besoins élémentaires, comme manger à sa faim, avoir un toit, être en bonne santé mais aussi des besoins secondaires comme se déplacer librement, recevoir une éducation ou avoir les croyances que l’on souhaite. Une société est ainsi considérée comme juste lorsque tous les individus ont la liberté réelle d’utiliser les ressources à leur disposition afin d’accéder aux modes de vie qu’ils jugent estimables.

Source : Melchior

Questions : 

1) Qu’est-ce que la capabilité selon Amartya Sen ?

2) Manger à sa faim, suffit-il à réaliser ses capabilités ?

3) A l’aide des documents précédents, montrez en quoi détenir un diplôme peut permettre de réaliser ses capabilités.

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1) Qu’est-ce que la capabilité selon Amartya Sen ?

Selon Amartya Sen la capabilité est la liberté pour un individu de choisir un mode de vie auquel il attribue de la valeur.

2) Manger à sa faim, suffit-il à réaliser ses capabilités ?

Manger à sa faim ne suffit pas à réaliser ses capabilités, car l’individu peut se voir contraint d’accepter des conditions de vie qu’il n’a pas choisi : il n’est pas libre de se déplacer, de pratiquer la religion de son choix ou d’exprimer ses opinions.

3) A l’aide des documents précédents, montrez en quoi détenir un diplôme peut permettre de réaliser ses capabilités.

Un diplôme limite les risques de chômage et donne ainsi accès à un emploi rémunéré. Il augmente aussi les chances d’occuper un emploi stable (CDI) et donc les chances de percevoir une rémunération stable. Cela permet aux diplômés de pouvoir accéder à des modes de vie qu’ils valorisent : avoir un toit et même accéder à la propriété, avoir des loisirs, partir en vacances, pouvoir faire des projets.

De plus, un diplôme donne accès à des emplois qualifiés, ce qui peut laisser le choix entre différents employeurs ou différentes carrières. Plus largement, l’éducation renforce l’autonomie des individus, leur pouvoir d’émancipation, leur esprit critique.

Synthèse : Investissement en capital humain

Facile

Complétez le schéma ci-dessous :

 

Exercice pour vérifier si vous avez compris :

Facile

Entourez le ou les bonne(s) réponse(s) :

1) Le capital humain est :

a) Le niveau de diplôme d’un individu.

b) L’expérience accumulée par un individu.

c) L’ensemble des connaissances et compétences accumulées par un individu grâce à ses formations et ses expériences et qui déterminent sa capacité à produire.

2) Plus le capital humain est élevé…

a) … la productivité est élevée.

b) … la rémunération est élevée.

c) … la probabilité d’être au chômage est élevée.

3) Faire des études est un investissement en capital humain car :

a) Cela engendre des coûts

b) Cela donne accès à des avantages

c) Cela est risqué

4) La capabilité correspond :

a) Aux capacités d’un individu.

b) Aux compétences qu’un individu peut mobiliser dans son travail.

c) A la liberté pour un individu de choisir un mode de vie auquel il attribue de la valeur.

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1) c

2) a et b

3) a et b

4) c

Exercice pour aller plus loin :

Facile

En investissant dans les études et la formation, les individus augmentent leur « capital humain », en l’occurrence leurs aptitudes et connaissances, ce qui leur permet d’occuper des emplois plus rémunérateurs. Le marché du travail étant au centre du raisonnement économique appliqué au capital humain, de nombreux économistes du travail ont poursuivi et développé des recherches tendant à montrer que des niveaux élevés d’éducation sont le plus souvent associés à des salaires plus élevés mais aussi à des risques plus faibles de chômage […].
D’autres économistes ont privilégié l’impact au niveau macroéconomique de l’augmentation du stock de capital humain dans une économie donnée. Le capital humain est ainsi perçu comme un facteur […] de la croissance et du développement au même titre que les infrastructures de transport et de communication. Il est un déterminant de la productivité d’une économie […].

Source : Alexandre Guillard et Josse Roussel, Le capital humain en gestion des ressources humaines : éclairages sur le succès d'un concept, Management & Avenir 2010/1 (n° 31).

Questions :

1) Rappelez la définition de capital humain.

2) A l’aide de vos connaissances et du texte, expliquez en quoi faire des études est un investissement en capital humain.

3) Expliquez le passage souligné.

4) Qui a pris en charge les 160,5 milliards d’euros de dépense intérieure d’éducation en 2019, évoquées dans l’infographie?

5) En quoi consiste ces dépenses ?

6) Quels sont les effets bénéfiques que l’on peut attendre de ces dépenses ?

7) A l’aide de vos réponses aux questions précédentes, montrez que l’éducation est un investissement en capital humain pour l’Etat.

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1) Rappelez la définition de capital humain.

Le capital humain est l’ensemble des connaissances et compétences accumulées par un individu et qui déterminent sa capacité à produire.

2) A l’aide de vos connaissances et du texte, expliquez en quoi faire des études est un investissement en capital humain.

Plus le capital humain d’un individu est élevé, plus il produit de valeur en un temps donné, autrement dit, plus sa productivité est importante. Cette productivité élevée est récompensée par un niveau de salaire élevé. Faire des études est donc un investissement en capital humain car cela augmente le niveau de connaissances et compétences et permet d’obtenir des rémunérations plus importantes. Le terme d’investissement implique qu’au départ, les études entraînent des coûts - coûts liés aux différents frais directs et indirects à supporter mais aussi coûts liés à l’entrée plus tardive dans la vie active (coût d’opportunité)- mais qu’en retour, elles offrent des avantages sur le marché du travail. Il s’agit de rémunérations plus élevées liées à la productivité plus forte, mais aussi, plus largement, de moindres risques d’être au chômage et d’occuper un emploi précaire.

3) Expliquez le passage souligné.

A l’échelle d’un pays, l’augmentation du capital humain permet d’augmenter la productivité et donc de produire plus de richesses. L’augmentation du capital humain permet donc d’accroître la croissance économique.

4) Qui a pris en charge les 160,5 milliards d’euros de dépense intérieure d’éducation en 2019, évoquées dans l’infographie?

Essentiellement l’Etat et les collectivités locales mais aussi les entreprises (pour la formation continue) et les ménages.

5) En quoi consiste ces dépenses ?

Ces dépenses consistent à rémunérer le personnel d’éducation (enseignants, CPE, assistants d’éducation), le personnel de direction et d’entretien, construire des écoles, entretenir les locaux, acheter des fournitures…

6) Quels sont les effets bénéfiques que l’on peut attendre de ces dépenses ?

Ces dépenses augmentent le niveau de capital humain, ce qui est favorable à la croissance économique du pays.

7) A l’aide de vos réponses aux questions précédentes, montrez que l’éducation est un investissement en capital humain pour l’Etat.

Dépenses publiques / avantages à l’échelle nationale en matière de croissance économique.

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