Etape 1 : S’interroger
Intention de participation au 1er tour des élections présidentielles 2022 des jeunes âgées de 18 à 30 ans
Source : enquête Ifop, Journal du dimanche.
Etape 2 : Comprendre
Les acteurs de la vie politique
Ressources utiles : NOTION PDF.pdf (melchior.fr)
Et plus particulièrement :
Quels sont les différents acteurs contribuant à la vie politique ?
Les partis politiques, nés avec l’extension du suffrage universel au cours du XIXème siècle, sont des acteurs incontournables de la vie politique. En effet, ces structures agrègent des soutiens populaires en vue d’accéder aux postes de pouvoir politique. Il est ainsi devenu particulièrement difficile de prétendre aux plus hautes fonctions électives sans recevoir l’investiture d’au moins un parti.
Pour autant, ce ne sont pas les seules organisations investies dans l’activité politique. À leurs côtés, une société civile organisée composée d’une multitude de groupes d’intérêt divers et variés (syndicats, associations, etc.) agit en faisant pression sur les institutions disposant du pouvoir politique, grâce à diverses stratégies (influence, coopération, protestation).
L’activité des médias a elle aussi des répercussions sur la vie politique. Si l’impact n’est que limité sur le comportement électoral, en revanche, le traitement médiatique d’un certain nombre de sujets peut avoir des conséquences sur la perception qu’en a le public. Ont été ainsi mis en évidence l’existence d’effets de mise sur agenda, d’effets de cadrage et d’effets d’amorçage.
Document 1
Un constat d’ensemble ressort des résultats des questions classiques concernant le positionnement sur l’échelle gauche-droite et la proximité partisane : l’impressionnante désaffiliation politique d’une grande partie de la jeunesse. Nous parlons de désaffiliation politique pour caractériser le fait qu’une partie importante des jeunes ne se reconnaît aucune proximité avec un parti ou une tendance politique, soit par méconnaissance, soit par désintérêt et peut-être aussi par rejet. Ainsi, 43 % des jeunes disent ne pas avoir d’idées assez précises pour se positionner sur l’échelle gauche-droite et 55 % ne peuvent indiquer de préférence partisane, soit parce qu’ils ne connaissent pas assez les partis (36 %), soit parce qu’aucun ne correspond à leur choix (19 %). Le cas d’EELV est symptomatique : bien que l’écologie soit une forte préoccupation des jeunes, seuls 11 % disent se sentir proches de ce parti.
Source : Une enquête plurielle, Enquête auprès des 18-24 ans, Institut Montaigne, février 2022 (données 2021)
Document 2
Document 3
Document 4
Vincent Tiberj, sociologue des comportements électoraux et politiques, professeur à Sciences Po Bordeaux et chercheur au Centre Emile-Durkheim, évoque aussi un « discours déploratif très traditionnel, très convenu » sur les jeunes, qui ne date pas d’hier. En fait, ajoute-t-il, « c’est un discours très, très éloigné » de la réalité, de ce qu’on « peut mesurer dans les enquêtes », très réducteur aussi. Certes, admet-il, si on regarde uniquement le vote, on peut se demander s’il y a « un problème d’intégration civique ». Mais beaucoup d’éléments viennent minorer la portée de ce constat.
« Déjà, il ne s’agit pas d’une abstention systématique, explique Vincent Tiberj. On l’a vu, la présidentielle continue à mobiliser. Ça dépend donc du contexte, des enjeux, de la campagne. […]
Surtout, poursuit-il, en se focalisant sur le vote, ou plus largement sur les formes traditionnelles de participation politique que sont aussi les partis et les syndicats, on regarde la politique « par le petit bout de la lorgnette ».
C’est mettre abusivement de côté d’autres formes de participation à la vie de la cité. Les manifestations, les pétitions, la vie associative rattachée à des causes, le partage de contenus militants sur les réseaux sociaux sont autant de visages d’un engagement politique multiforme, moins conventionnel, où les jeunes ne sont pas en reste, martèle-t-il. Là où certains entendent « déclin », il faut voir « transformation ».
Exemple emblématique, « les marches pour le climat sont apparues dans et par la jeunesse ». Ces canaux d’action sont le corollaire d’une « montée des protestataires, particulièrement chez les générations récentes, les millennials, nés entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, mais déjà présente chez les post-baby-boomeurs, nés à partir des années 1960 », conclut le sociologue.
Source : Ariane Ferrand, Loin des élections, la jeunesse en quête de nouvelles formes d’engagement, Le Monde, 10/09/21.
Document 5
Questions :
1) Qu’est-ce que la désaffiliation politique ? (Doc. 1)
2) Quel est le % des jeunes désaffiliés ? (Doc. 1)
3) Pourquoi certains jeunes sont-ils désaffiliés politiquement ? (Doc. 1)
4) A partir du document 2, complétez la phrase ci-dessous :
En France en 2017, selon l’insee, sur 100 jeunes âgés de 18 à 24 ans inscrits sur les listes électorales, ….. ont voté aux deux tours des élections présidentielles, …… ont voté seulement au 1er tour, ….. ont voté seulement au 2nd tour et …. n’ont voté ni au premier ni au second tour.
5) Quel est le pourcentage de jeunes âgés de 25 à 29 ans inscrits sur les listes électorales et qui n’ont pas voté aux élections présidentielles de 2017 ? (Document 2)
6) Comparez ce % à celui des 50-54 ans. (Document 2)
7) Qu’est-ce qu’une participation politique non conventionnelle ? (Document 3)
8) Quelle est la génération qui est la plus prête à participer de façon non conventionnelle ? Justifiez. (Document 3).
9) Quel rôle peut jouer la société civile organisée dans cette forme de participation non conventionnelle ?
10) Selon le sociologue Vincent Tiberj, y a-t-il un problème d’engagement politique des jeunes ?
11) A l’aide du document 5, montrez que la jeunesse n’est pas uniforme.
Voir la correction
1) Qu’est-ce que la désaffiliation politique ? (Doc. 1)
Fait de ne se reconnaître aucune proximité avec un parti ou une tendance politique (gauche/droite).
2) Quel est le % des jeunes désaffiliés ? (Doc. 1)
43 % des jeunes disent ne pas avoir d’idées assez précises pour se positionner sur l’échelle gauche-droite et 55 % ne peuvent indiquer de préférence partisane.
3) Pourquoi certains jeunes sont-ils désaffiliés politiquement ? (Doc. 1)
Par méconnaissance, désintérêt pour la politique ou rejet des partis politiques dans lesquels ces jeunes ne se reconnaissent pas.
4) A partir du document 2, complétez la phrase ci-dessous :
En France en 2017, selon l’insee, sur 100 jeunes âgés de 18 à 24 ans inscrits sur les listes électorales,62 ont voté aux deux tours des élections présidentielles, 11 ont voté seulement au 1er tour, 6 ont voté seulement au 2nd tour et 21 n’ont voté ni au premier ni au second tour.
5) Quel est le pourcentage de jeunes âgés de 25 à 29 ans inscrits sur les listes électorales et qui n’ont pas voté aux élections présidentielles de 2017 ? (Document 2)
26% environ
6) Comparez ce % à celui des 50-54 ans. (Document 2)
Pour les 50-59 ans, ce pourcentage est de 7 environ, soit un écart de 19 points de % avec le % de 25-29 ans inscrits sur les listes et qui n’ont pas voté.
7) Qu’est-ce qu’une participation politique non conventionnelle ? (Document 3)
On peut lire dans le document des exemples de participation non conventionnelle : manifester, rallier un hashtag (ex : #balancetonporc) ou signer une pétition è il s’agit de façons de participer à la vie politique, mais autrement que par le vote.
8) Quelle est la génération qui est la plus prête à participer de façon non conventionnelle ? Justifiez. (Document 3).
Quelle que soit la forme de participation non conventionnelle, les jeunes sont davantage prêts que les générations précédentes à l’utiliser pour défendre leurs idées.
Par exemple, sur 100 jeunes, 56 sont prêts à manifester alors que sur 100 baby-boomers, 41 sont prêts à le faire.
De même, sur 100 jeunes, 69 sont prêts à relayer un hashtag tandis que sur 100 parents, 43 sont prêts à le faire.
9) Quel rôle peut jouer la société civile organisée dans cette forme de participation non conventionnelle ?
La société civile organisée est composée d’une multitude de groupes d’intérêt divers et variés (syndicats, associations, etc.) qui agissent en faisant pression sur les institutions disposant du pouvoir politique, grâce à diverses stratégies (influence, coopération, protestation).
L’organisation des formes d’engagement non conventionnel est souvent le fait d’associations ou de syndicats.
C’est un moyen de faire pression sur les décideurs politiques, notamment par la protestation.
10) Selon le sociologue Vincent Tiberj, y a-t-il un problème d’engagement politique des jeunes ?
Non : il admet que les jeunes votent moins que les autres tranches d’âge mais explique qu’ils s’engagent différemment par des actions non conventionnelles : manifestations, pétitions, vie associative rattachée à des causes, partage de contenus militants sur les réseaux sociaux, marches pour le climat.
11) A l’aide du document 5, montrez que la jeunesse n’est pas uniforme.
Non : il admet que les jeunes votent moins que les autres tranches d’âge mais explique qu’ils s’engagent différemment par des actions non conventionnelles : manifestations, pétitions, vie associative rattachée à des causes, partage de contenus militants sur les réseaux sociaux, marches pour le climat.