Définition :
La croissance économique est l’augmentation soutenue, sur une longue période, de la production de biens et services dans un pays.
L'essentiel :
La croissance économique se mesure par le taux de croissance d’un agrégat, le produit intérieur brut (PIB). Le PIB inclut l’ensemble des valeurs ajoutées par tous les agents économiques. La valeur ajoutée est la différence entre la production réalisée et les consommations intermédiaires nécessaires à cette activité. C’est donc une mesure de la « richesse créée » par les agents économiques. Le PIB est donc la somme de toutes les valeurs ajoutées par tous les agents économiques à l’intérieur d’un pays quelle que soit la nationalité des agents (entreprises). Les valeurs ajoutées des filiales à l’étranger ne sont pas comptabilisées. C’est la variation annuelle du PIB qui est appelée croissance économique.
Malgré sa large utilisation, la plupart des économistes insistent sur les limites du PIB. Le PIB est trop souvent associé, par extension, à l’idée de progrès social. Or, la croissance n’est pas nécessairement une amélioration du bien-être de la population du pays. En 2009, la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure de la performance économique et du progrès social reprend le constat selon lequel le PIB ne compte pas de nombreuses activités socialement utiles (bénévolat, travail non déclaré par exemple) et comptabilise toutes les richesses créées sans prendre en compte leurs éventuelles externalités négatives. Enfin, on n’intègre pas à son calcul les prélèvements sur les ressources non renouvelables et la biodiversité. Ce rapport préconise donc l’utilisation d’indicateurs alternatifs.
Comprendre les moteurs de la croissance économique est essentiel à la fois pour mieux saisir certains faits historiques ou présents mais également pour permettre aux pouvoirs publics d’activer certains de ces leviers de croissance. La croissance économique s’explique d’abord par la quantité de facteurs de production mobilisés. Ainsi, la quantité de facteur travail, c’est-à-dire l’augmentation de la population active, contribue directement à l’évolution de la quantité de biens et services produits. Mais l'augmentation en volume du stock de capital, par le biais de l'investissement net, joue un rôle plus important que l'augmentation du volume de travail dans le processus de croissance. Le capital physique ou technique inclut l’ensemble des ressources utilisées pour produire (machines, outillage). L'investissement a un double effet générant la croissance économique. D’une part, il augmente mécaniquement le volume de capital disponible pour la production. D’autre part, en intégrant de nouveaux procédés, de nouvelles techniques, il rend la production plus efficace.
Mais les analyses des 30 glorieuses en France ont conduit à mettre l’accent sur l’impact des gains de productivité permis par le progrès technique. Les gains de productivité accompagnent le plus souvent la croissance. A contrario, le ralentissement de la croissance semble corrélé à des pannes de productivité.
Aujourd’hui, l’un des enjeux qui anime de nombreux économistes est la question d’une fin de la croissance, de nombreux auteurs mettant l’accent sur l’atonie de la croissance depuis quelques décennies. Le concept de « stagnation séculaire », forgé par Alvin Hansen dans les années 1930 et réactualisé par Lawrence Summers en 2013 revient sur la vision ricardienne d’un état stationnaire.
Dès le XIXème siècle, David Ricardo envisageait cette perspective, à long terme, d’une croissance très faible. De nombreux économistes s’interrogent sur les causes de ce constat. Certains économistes, comme Michel Aglietta, mettent l’accent sur l’effet du cycle financier dans ce mouvement vers la stagnation séculaire.
D’autres économistes réfléchissent à la capacité du progrès technique, notamment les technologies de l’information et de la communication et l’intelligence artificielle, à générer une croissance comme d’autres innovations ont pu le faire auparavant.
La question des limites de notre modèle de croissance est également posée à un autre niveau : celui de sa soutenabilité. C’est ici la perspective environnementale qui est mise en avant. L’épuisement des ressources non renouvelables (énergies fossiles notamment), la déforestation, la concentration de gaz à effet de serre et les dérèglements climatiques ont conduit à une remise en cause de la perspective même de croissance. Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) prévoit une élévation moyenne de la température de la terre de 5 degrés à la fin du siècle en cours ainsi qu’une montée du niveau des mers et des océans d’environ un mètre qui alerte sur la possibilité de poursuivre la croissance telle qu’elle s’est forgée ces dernières décennies.
Pour ces économistes, le problème se pose donc en termes d’externalités négatives sur les biens communs. Sans limitation, sans règlementation, ils sont surexploités, ce qui constitue un obstacle à la croissance future et un frein au développement humain.
Voir le cours de terminale : Quels sont les sources et les défis de la croissance ?
Lire à ce propos :
3 questions à Philippe Aghion
1) Quelles sont les sources de la croissance économique
2) Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
3) La croissance économique risque-t-elle de s’autodétruire ?