Note de lecture en 180 " : La dette publique

 

Cet ouvrage offre une analyse approfondie de la dette publique française, soulignant son augmentation significative depuis les années 1970, principalement due à des choix politiques et économiques. Il décrit la complexité et l'urgence de gérer la dette publique française, en insistant sur la nécessité de réformes budgétaires et économiques pour rétablir l'équilibre financier et maintenir la confiance des créanciers.  Pour maintenir la soutenabilité de la dette, il est crucial d'optimiser les recettes et de contrôler les dépenses, afin de réduire le déficit budgétaire primaire et d'assurer une situation financière stable pour les générations futures.


 

Pour une lectrice ou un lecteur pressé, on pourra retenir ces points clés :

Origine de la dette: La dette publique de la France, qui s'élevait à 2813 milliards d'euros en décembre 2021*, trouve ses origines dans les déficits post-chocs pétroliers des années 1970. Initialement perçus comme temporaires, ces déficits sont devenus structurels, reflétant un choix pour une prise en charge collective des dépenses publiques sans augmentation correspondante des prélèvements.

Nature de la dette: La dette est présentée comme une question à la fois économique et politique, divisant la société entre ceux qui défendent le respect des contrats de prêt et ceux qui soutiennent des mesures plus interventionnistes ou radicales comme l'inflation ou l'annulation de la dette.

Gestion de la dette: Cet ouvrage met en avant l'importance de réduire le solde budgétaire primaire (le budget hors paiement des intérêts de la dette) pour contrôler l'endettement, surtout dans un contexte international où la dette est détenue par des acteurs étrangers pouvant affecter la souveraineté nationale.

Facteurs d'endettement et solutions: Le ratio d'endettement dépend de facteurs externes comme l'inflation et la croissance économique, mais aussi de la gestion interne via le solde budgétaire primaire. Pour rééquilibrer ce dernier, une combinaison d'optimisation des prélèvements et de réduction des dépenses publiques est nécessaire, en cherchant un consensus politique sur le désendettement.

Comparaison internationale et mesures budgétaires: Des exemples de réduction de dépenses et de déficits dans d'autres pays comme le Canada et l'Allemagne sont cités. La structure des dépenses et des recettes en France montre un niveau élevé de dépenses publiques, notamment en protection sociale, comparé à d'autres pays.

Impact de la crise du Covid-19: La crise a exacerbé le déficit budgétaire et augmenté la dette publique, mettant en lumière les défis supplémentaires pour la gestion de la dette.

Soutenabilité de la dette: L'équilibre du solde budgétaire primaire et une croissance économique supérieure au taux d'intérêt réel sont essentiels pour réduire le ratio d'endettement et assurer la soutenabilité de la dette.

Statut unique de l'État : L'État se distingue par son pouvoir de contrainte (ex : augmentation des impôts), sa longévité (emprunts à long terme) et sa capacité à influencer directement l'économie (favorisant ainsi la croissance et augmentant les recettes). Cette position unique lui permet de gérer la dette différemment des acteurs privés.

Finalité de la dette : La dette devrait financer des projets avec un rendement futur (comme les infrastructures ou la recherche), créant ainsi un effet de levier positif. Le financement des dépenses sociales par l'emprunt est critiqué car il n'engendre pas de retour direct pour les générations futures et peut conduire à une situation financière précaire.

Facteurs influençant le ratio d'endettement

Variables clés : Le solde budgétaire primaire (différence entre les recettes et les dépenses hors charges d'intérêts), le taux d'intérêt de la dette, le taux de croissance économique et le taux d'inflation sont déterminants pour le ratio d'endettement.

Un solde budgétaire primaire négatif ou une augmentation des taux d'intérêt aggravent le ratio d'endettement, tandis qu'une croissance économique élevée et l'inflation peuvent le réduire.

Marges de manœuvre limitées : La France a des capacités limitées pour stimuler sa croissance économique à court terme et est influencée par des taux d'intérêt et une inflation dépendants du contexte international.

La gestion du solde budgétaire primaire reste donc un levier clé.

Réduction du solde budgétaire primaire

Options irréalistes : Les tentatives de stimuler la croissance par des dettes supplémentaires ou l'annulation de la dette sont considérées comme impraticables, dues aux contraintes économiques, légales ou internationales.

Augmentation des recettes : Plusieurs pistes sont envisagées pour augmenter les recettes fiscales : taxer les grandes entreprises numériques (GAFAM), réduire les niches fiscales, augmenter l'impôt sur les sociétés et le taux de TVA. Ces mesures visent à augmenter les fonds disponibles pour l'État sans augmenter la dette.

Réduction des dépenses : La réduction des dépenses publiques est envisagée, particulièrement dans les domaines des retraites et du logement. Réduire les dépenses de retraite et rationaliser les aides au logement pourrait contribuer significativement à l'équilibre budgétaire.

*Note de Melchior : A noter qu’en 2023 la dette publique française a franchi la barre de 3 000 milliards d’euros, soit 111% du PIB.

 

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