Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d’œuvre en 2030 ?

En partenariat avec France Stratégie

MISE EN ACTIVITE 14

 

 

 

 

Il s’agit à travers cette mise en activité, de proposer aux élèves un document de travail original dans la forme comme dans le fond. La Note d’analyse de France Stratégie est une publication périodique développée sur une quinzaine de pages répondant à un questionnement précis tout en restant relativement concise. 

Les activités proposées à partir de la note d’analyse de France Stratégie « Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d’œuvre en 2030 ? » ont pour objectif d’étendre ou d’approfondir certaines connaissances et de travailler des savoir-faire. À partir de la lecture et de l’analyse de documents d’experts, il s’agit de travailler de courts exercices qui éveilleront la curiosité des élèves sur des points d’actualité et inviteront à s’interroger sur les résultats des politiques publiques. Les activités ci-dessous n’ont pas l’ambition d’utiliser chaque élément de la note d’analyse de France Stratégie ; elles constituent un guide pour s’approprier les principaux enjeux qu’elle met en exergue.

Il est possible d’opérer des sélections de parties de la note qui leur soient accessibles et qui puissent les faire réfléchir sur des éléments du programme de sciences économiques et sociales. 

PARTIE 1

PREAMBULE

I.1 RÉFÉRENCE AUX PROGRAMMES DE SES EN PREMIERE ET EN TERMINALE

En classe de terminale

La note de France Stratégie fait référence à l’objectif d’apprentissage suivant :

En classe de Première 

La note de France Stratégie fait référence à l’objectif d’apprentissage suivant :

Quel que soit le niveau d’enseignement, la note de France Stratégie mobilise l’utilisation de données quantitatives et de représentations graphiques indiquées dans les programmes de SES.

  • proportion, pourcentage de répartition ;
  • taux de variation ;
  • représentations graphiques : diagrammes de répartition.

I.2. PRÉREQUIS EN TERMES DE SAVOIRS ET DE SAVOIR-FAIRE

En termes de savoir, dans le cadre de l’enseignement commun de Sciences économiques et sociales (SES) en classe de seconde générale et technologique, les élèves auront abordé au cours du chapitre

« Quelles relations entre le diplôme,l’emploi et le salaire ? », les notions d’emploi et chômage.

Elles seront utiles dans cette MEA pour comprendre le lien entre qualification et accès à l’emploi.

 

Afin d’étudier les différents scénarios de l’évolution des besoins en emploi, les autrices de la note de France Stratégie ont recours à une modélisation en fonction de plusieurs scénarios. Les élèves auront été sensibilisés en classe de seconde à la démarche de modélisation en économie lors du chapitre introductif :

« Comment les économistes, les sociologues et les politistes raisonnent-ils et travaillent-ils ? ».

Dans le cadre de l’enseignement de spécialité en classe de première, les élèves auront abordé les défaillances de marché et les externalités – notamment la pollution – dans le chapitre « Quelles sont les principales défaillances de marché ? ». Ces notions seront utiles dans cette MEA pour comprendre les enjeux autour du secteur du bâtiment, soit une activité émettrice de gaz à effet de serre pendant la construction mais aussi dans le bâti existant, en raison de la mauvaise isolation des logements. La hausse des besoins de main-d’œuvre s’inscrit dans le cadre de cette transition énergétique, illustrant elle-même le rôle des pouvoirs publics face aux externalités.

 

En termes de savoir-faire, les élèves pourront développer leurs compétences sur le pourcentage de répartition, le taux de variation, le coefficient multiplicateur et les représentations graphiques sous forme de diagrammes de répartition.

I.3. SENSIBILISATION

Sensibilisation 1 sur les causes du chômage

On entend fréquemment : « Les chômeurs ne trouvent pas d’emploi parce qu’ils ne cherchent pas suffisamment ». Est-ce une réalité ou une prénotion à déconstruire ?

1) « Tempête des cerveaux » en classe en posant oralement la question suivante : « Selon vous, quelles sont les causes du chômage ? 

2) Mise en évidence, à partir du tableau ci-après, qu’emplois vacants et chômage coexistent.

3) Conclusion : le chômage ne se réduit pas à une situation éventuelle de chômeurs qui ne cherche- raient pas d’emploi.

Document 1 – Statistiques nombre d’emplois vacants versus nombre de chômeurs

Document 1 – Statistiques nombre d’emplois vacants versus nombre de chômeurs

Facile

 

Q1. Rappelez ce qu’est un emploi et déduisez-en ce que peut être un emploi vacant.

Q2. Comparez le nombre d’emplois vacants au nombre de chômeurs.

Q3. Peut-on en déduire que le chômage est seulement une responsabilité individuelle des chômeurs ?

1. Personne sans emploi, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi quel que soit le type (Dares).

Sensibilisation 2 sur les problèmes d’appariements du marché du travail

Facile

Vous êtes invités à visionner le document vidéo dont le lien est donné ci-après.Il présente les problèmes d’appariement sur le marché du travail à travers l’exemple des emplois saisonniers de la restauration dans les lieux touristiques. Partant de cet exemple, vous serez amenés ensuite à comprendre que le secteur du bâtiment connaît également des problèmes d’appariement.

Document 1 – Vidéo « À Noirmoutier, les saisonniers manquent à l’appel » 

Q1. Qu’est-ce qu’un saisonnier ?

Q2. Quelles conséquences les difficultés de recrutement ont-elles sur les commerces évoqués dans le document vidéo ?

Q3. Comment expliquer ces difficultés de recrutement ?

Q4. Comment éliminer ou réduire les problèmes d’appariement sur le marché du travail ?

Q5. Pour quelles raisons le secteur du bâtiment est-il touché également par un problème d’appariement ?

Q6. Les problèmes d’appariement sur le marchédu travail causent-ils un chômage conjoncturel ou un chômage structurel ? 

I.4. PROBLÉMATIQUE(S)

  • Comment expliquer le risque d’emplois vacants dans un secteur à fort besoin de main-d’œuvre ?

  • Quelles politiques peut-on mettre en œuvre pour lutter contre le chômage tout en accompagnant la transition écologique ?

  • Quelles interventions des pouvoirs publics sont possibles pour lutter contre les externalités négatives générées par les émissions de GES ?

I.5. SYNTHÈSE DE LA NOTE

Jolly C., RobinetA. et Cousin C., « Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d’œuvre en 2030 ? », La Note d’analyse n° 126, France Stratégie, septembre 2023.

INTRODUCTION

La prise en compte des effets du changement climatique a poussé la France à mettre en œuvre une Stratégie nationale bas carbone (SNBC) à partir de 2015, qui, depuis cette date, est régulièrement révisée. Nous en sommes à la deuxième version (SNBC 2), et une troisième version est actuellement en préparation. Elle poursuit une double ambition : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français.

La neutralité carbone est définie par la loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat comme « un équilibre, sur le territoire national, entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre ». En France, atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 implique une division par 6 des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.

Concrètement, l’objectif est d’atteindre un niveau d’émissions de gaz à effet de serre de 80 MtCO2e (millions de tonnes équivalent CO2) à l’horizon 2050. Or, le secteur du bâtiment est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre en France après les transports.

  • L’enjeu climatique oblige à un effort important de décarbonation du secteur des bâtiments, qui porte en majorité sur le parc existant. Des objectifs chiffrés ont été définis,qui passent par trois grands leviers :

  • isoler les bâtiments (et en particulier les passoires énergétiques, dans la mesure où la majorité du bâti existant a été construit avant 1975 et les premières règlementations énergétiques) ;

  • décarboner la production de chaleur et les systèmes de chauffage (remplacer les chaudières au fioul ou à gaz par des pompes à chaleur, développer l’usage du biogaz dans les réseaux de chaleur urbains, etc.) ;

  • encourager des changements comportementaux pour des usages plus sobres (par ex. baisser la température dans les logements).

Remplir ces objectifs nécessite un effort de rénovation des bâtiments existants conséquents de la part de tous les acteurs. Mais au-delà de l’effort financier à fournir, évalué entre 20 et 30 milliards d’euros d’investissements annuels supplémentaires d’ici à 2030, un autre problème se pose : y aura-t-il suffisamment de main-d’œuvre formée dans le secteur de la rénovation pour répondre aux besoins, qui sont appelés à se développer fortement ? C’est l’objet de cette note d’analyse, dont l’ambition est de mettre en évidence les implications des mesures destinées à atteindre les objectifs environnementaux souscrits pour la décennie en cours, jusqu’en 2030.

L’estimation des besoins en main-d’œuvre se fonde dès lors sur le montant des investissements néces- saires pour se conformer aux objectifs de la SNBC. Différents scénarios sont envisageables, qui se fondent sur des modèles macroéconomiques, développés aussi bien par France Stratégie et la Dares (l’exercice Les Métiers en 2030) que par l’Ademe (le projet Build Up Skills 2 ou BUS 2) et le Réseau Action Climat (négaWatt). Les estimations réalisées par ces deux dernières reposent sur un même modèle (Transition Écologique Territoires Emplois - TETE), mais retiennent des hypothèses différentes. Les besoins de financement dépendent évidemment des hypothèses retenues par les différents scénarios, mais tous s’accordent sur une hausse sensible des investissements à réaliser dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments, de l’ordre de 21 à 31 milliards d’euros par an supplémentaires en 2030, par rapport à 2019. Ces investissements se traduisent par des créations d’emploi : selon les estimations,le nombre d’emplois liés à la rénovation énergétique des bâtiments devrait augmenter de 166 000 à 253 000 emplois équivalents temps plein (ETP) en 2030, par rapport à 2019.

La nécessité de réduire l’artificialisation des sols imposant une stabilisation, voire une diminution des constructions neuves à l’avenir, on peut espérer un redéploiement des effectifs vers la rénovation énergétique des bâtiments. Toutefois, une baisse de 20 % de la construction de logements neufs (qui correspond à l’hypothèse basse envisagée par le Secrétariat général à la planification écologique dans leur document mis en consultation en juin 2023) entraînerait une baisse de 50 000 à 60 000 ETP, qui est bien loin de compenser la hausse des recrutements dans la rénovation. De plus, cette éventuelle réallocation de la main-d’œuvre du neuf vers la rénovation pose un problème d’adaptation aux qualifications spécifiques des métiers de la rénovation énergétique.

Des besoins en emploi au niveau national qui masquent des disparités régionales

  • D’après les projections réalisées par la Dares et France Stratégie, les créations d’emplois d’ici 2030, induites par la poursuite des objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, seront inégales sur l’ensemble du territoire. Pour évaluer les besoins de main-d’œuvre au niveau local, il faut tenir compte de deux facteurs exposés ci-après.

  • L’état du bâti : le chauffage étant le principal facteur d’émission de gaz à effet de serre des bâtiments, les besoins de rénovation sont plus importants dans les régions les plus froides (Auvergne-Rhône-Alpes, Nord-Est, Île-de-France). C’est ce qui explique que les passoires énergétiques sont proportionnellement moins nombreuses dans les régions où le climat est le plus doux (côtes méditerranéenne et atlantique, Corse).

  • Le mode de chauffage : les chaudières au fioul, les plus polluantes, qu’il s’agit de remplacer en priorité, sont proportionnellement plus présentes dans les zones rurales. L’objectif gouverne- mental est de remplacer 75 % de ces chaudières d’ici à 2030. De plus, les chaudières à gaz sont plus présentes en région parisienne et dans le quart nord-est du pays. L’objectif est de remplacer 20 % de ces chaudières d’ici 2030.

En combinant ces deux critères, à la fois pour le parc résidentiel et le parc tertiaire, on obtient une estimation des besoins supplémentaires en emploi dans la rénovation par département, qui fait apparaître de fortes disparités sur le territoire. En moyenne, sur tout le territoire métropolitain, les besoins d’emploi augmenteraient de 15 % à l’horizon 2030. Ce besoin d’emploi augmenterait néanmoins de manière moins importante sur les côtes atlantique et méditerranéenne, alors qu’il augmenterait plus significativement que la moyenne dans les régions montagneuses et, surtout,le quart nord-est du pays.

Besoins et difficultés régionales de recrutement d’ici à 2030

Comme cela a déjà été mentionné, il est possible d’envisager des transferts de main-d’œuvre de la construction de logements neufs vers la rénovation énergétique. Le besoin en emploi du secteur du bâtiment dépend alors de deux facteurs exposés ci-après :

  • la dynamique des territoires et leur attractivité, qui avantagent le sud et l’ouest du pays (la part des emplois du bâtiment liée à la construction y est plus élevée) ;

  • les besoins de rénovation, qui sont plus élevés dans les régions montagneuses et le quart nord-est du pays.

Au total, l’emploi dans les métiers du bâtiment susceptibles de réaliser les rénovations énergétiques s’accroîtrait de 188 000 équivalents temps-plein entre 2019 et 2030.

Mais les besoins de main-d’œuvre concernent aussi le remplacement des salariés en fin de carrière, en particulier parmi les ouvriers qualifiés du bâtiment.Il pourrait en résulter un déséquilibre, les nouveaux entrants sur le marché du travail devant être moins nombreux que les départs à la retraite. Ceci est de nature à accentuer la pénurie en emploi que pourrait connaître le secteur du bâtiment et en particulier la rénovation énergétique d’ici 2030, étant donné l’augmentation des besoins en emploi que nécessite la réduction des émissions carbone.

 Cela appelle un effort de reconversion de certains actifs occupés ou de chômeurs dans d’autres métiers que ceux qu’ils exercent ou ont exercés. De plus, il faut tenir compte des mobilités inter-régionales, qui accentuent les besoins en main-d’œuvre de l’Île-de France.

Les difficultés de recrutement devraient se concentrer dans deux métiers:

  • les ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment (chauffagistes, électriciens, ouvriers de l’isolation, ouvriers de la peinture et de la finition, etc.) : leur moyenne d’âge est élevée et leurs métiers souffrent d’un manque d’attractivité en raison principalement de conditions de travail et de rémunération défavorables. Ces ouvriers accèdent souvent à ces métiers après une première expérience en tant qu’ouvrier non qualifié du bâtiment ;

  • Les cadres du bâtiment (architectes, ingénieurs, chefs de chantier, etc.) : ils ont une pyramide des âges plus jeune que la moyenne et exercent des métiers attractifs auprès des jeunes.Toute- fois, les créations d’emplois seraient particulièrement importantes et dépasseraient largement le nombre de jeunes débutants entrants sur le marché du travail dans ce secteur d’ici 2030. Cette situation nécessitera de recourir à des techniciens, moins qualifiés, en encourageant leur mobilité ascendante.

  • les cadres du bâtiment (architectes, ingénieurs, chefs de chantier, etc.) : ils ont une pyramide des âges plus jeune que la moyenne et exercent des métiers attractifs auprès des jeunes.Toutefois, les créations d’emploi seraient particulièrement importantes et dépasseraient largement le nombre de jeunes débutants entrants sur le marché du travail dans ce secteur d’ici 2030. Cette situation nécessitera de recourir à des techniciens, moins qualifiés, en encourageant leur mobilité ascendante.

I.6. SYNTHÈSE DE LA NOTE

INTRODUCTION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour chaque question, choisissez selon les cas une ou plusieurs affirmations exactes.

 

Q1. Quels sont les trois leviers par lesquels la rénovation énergétique des bâtiments peut réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie ?

A) L’isolation les bâtiments (et en particulier les passoires énergétiques).

B) La destruction des passoires énergétiques et leur remplacement par des bâtiments basse consommation (BBC).

C) Le remplacement des chaudières au fioul ou à gaz par des pompes à chaleur, le développement de l’usage du biogaz dans les réseaux de chaleur urbains, etc.

D) Encourager des changements comportementaux pour des usages plus sobres (baisse de la température dans les logements).

 

Q2. Quels critères, d’après la note, expliquent les disparités régionales dans les besoins en main-d’œuvre dans le secteur de la rénovation énergétique des bâtiments ?

A) Le climat, qui détermine le nombre de passoires énergétiques de la région(ancienneté qualité du bati et les modes de chauffage utilisés)

B) Les différences d’attractivité du territoire.

C) Les différences de choix politiques concernant l’environnement dans les territoires ?

D) La mauvaise répartition des formations dans le secteur de la rénovation sur le territoire.

 

Q3.   En plus des créations d’emploi, quels sont les facteurs qui influencent les besoins de main-d’œuvre estimés dans la note ?

A) Les départs à la retraite

B) La féminisation des emplois

C) Les mobilités géographiques

 

Q4. Citez deux métiers pour lesquels existerait, dans les estimations à l’horizon 2030, un déséquilibre particulièrement marqué entre les créations d’emploi et la main-d’œuvre disponible.

A) Les ouvriers qualifiés du second oeuvre

B) Les ouvriers non qualifiés du bâtiment

C) Les cadres du bâtiment et des travaux publics

D) Les techniciens du bâtiment.

PARTIE 2

I ACTIVITÉS SUR LES SAVOIRS ET SUR LES SAVOIR-FAIRE

 

Une activité d’approche succincte en première

Objectif :

Document 1 : Émission de gaz à effet de serre par secteur d’activité, en millions de tonnes équivalent CO2 (hors note).

Facile

Q1. Comparez les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du traitement centralisé des déchets et dans le secteur de l’usage des bâtiments et activités résidentielles/tertiaires en 2021.

Q2. Expliquez, en utilisant des données du document 1, pourquoi le secteur du bâtiment constitue un secteur cible important des pouvoirs publics pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Document 2 : le bâtiment, un secteur clé de la décarbonation (p. 3-4 de la note) La construction, un enjeu majeur de la décarbonation de l’emploi

Facile

La trajectoire de neutralité carbone à 2050 nous impose des objectifs ambitieux dès 2030. Le bâtiment est un des leviers principaux de cette décarbonation car il est le principal émetteur avec le transport, et les technologies pour le décarboner existent déjà. Les deux stratégies nationales bas carbone avaient déjà fixé des cibles de réduction partiellement atteintes en 2022. Depuis, un certain nombre de mesures réglementaires et de soutien ont été mises en place. L’interdiction de location des logements les plus énergivores et la refonte annoncée du dispositif MaPrimeRénov’ affichent l’ambition d’orienter les aides vers la rénovation globale,en particulier pour les passoires énergétiques. L’autre dimension de la baisse des émissions dans le secteur est orientée vers la décarbonation des vecteurs énergétiques, avec notamment l’interdiction d’installation de chauffage au fioul. La décarbonation du bâti tertiaireexistant est principalement encadrée par le dispositif Éco Énergie Tertiaire pour les surfaces supérieures à 1 000 m 2 : 40 % de baisse de la consommation d’énergie d’ici 2030, 60 % d’ici 2050. […]

La construction neuve, quant à elle, influe principalement sur les émissions indirectes du bâtiment (artificialisation, matériaux de construction). Afin de limiter ces émissions et, par ailleurs,de contribuer à l’objectif de réduction de l’artificialisation, le SGPE (Secrétariat général à la planification écologique) table sur une baisse de la construction neuve des logements allant de 2 % à 18 % entre 2020 et 2030 (par rapport à la moyenne des mises en chantier entre 2010 et 2020), soit un nombre annuel de logements neufs compris entre 302 000 (hypothèse basse) et 360 000 (hypothèse haute).

Q1. Classez les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics évoqués dans le document 2 dans le tableau ci-dessous.

Q2. Expliquez comment ces dispositifs luttent contre les externalités négatives liées aux émissions de gaz à effet de serre.

II. UNE ACTIVITÉ CENTRALE EN TERMINALE

Séquence 1 – Inadéquation de qualification

Objectif :

Comprendre la nécessité de réallouer les emplois de la construction de bâtiments à la rénovation énergétique des bâtiments.

Comprendre qu’il existe dans le secteur du bâtiment une pénurie d’emploi qui coexiste avec un chômage structurel du fait des manques de qualification des chômeurs mais aussi du manqué d’attractivité du secteur (condition de travail, rémunération…)

ACTIVITE 1

Document 1 : II une activité centrale

Facile

On mobilise à nouveau le document 1 « Émission de gaz à effet de serre par secteur d’activité (en millions de tonne équivalent CO2 » qui est proposé ci-dessous pour l’activité succincte du niveau de première

La neutralité carbone implique un équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone.Pour atteindre des émissions nettes nulles, toutes les émissions de gaz à effet de serre dans le monde devront être compensées par la séquestration du carbone.

En première, le document est utilisé pour illustrer les externalités négatives par la pollution dans le secteur du bâtiment,travailler la lecture de proportion et les écarts en points de pourcentage. A partir de cela, l’objectif est de montrer aux élèves divers dispositifs des pouvoirs publics pour réduire les externalités négatives liées à la pollution des gaz à effet de serre.

En terminale, ce même document est utilisé afin de faire prendre conscience aux élèves de l’importance de réduire les émissions carbones dans le bâtiment pour atteindre la neutralité carbone et ainsi l’enjeu de la réallocation de l’emploi du secteur de la construction de bâtiments à la rénovation énergétique des bâtiments.

Q1. En vous appuyant sur les données de 2019 et en intégrant un calcul simple dans votre réponse,expliquez pourquoi la rénovation dans le secteur du bâtiment est un levier important pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050 par l’Union européenne.

Document 2 : Le bâtiment, un secteur clé de la décarbonation (p. 3-4 de la note)

Facile

La construction, un enjeu majeur de la décarbonation de l’emploi

La trajectoire de neutralité carbone à 2050 nous impose des objectifs ambitieux dès 2030. Le bâtiment est un des secteurs majeurs de cette décarbonation car il est le principal émetteur avec le transport, et les technologies pour le décarboner existent déjà. Les deux stratégies nationales bas carbone avaient déjà fixé des cibles de réduction partiellement atteintes en 2022. Depuis, un certain nombre de mesures réglementaires et de soutien ont été mises en place. L’interdiction de location des logements les plus énergivores et la refonte annoncée du dispositif MaPrimeRénov’ affichent l’ambition d’orienter les aides vers la rénovation globale,en particulier pour les passoires énergétiques. L’autre dimension de la baisse des émissions dans le secteur est orientée vers la décarbonation des vecteurs énergétiques, avec notamment l’interdiction d’installation de chauffage au fioul. La décarbonation du bâti tertiaire existant est principalement encadrée par le dispositif Éco Énergie Tertiaire pour les surfaces supérieures à 1 000 m2 : 40 % de baisse de la consommation d’énergie d’ici 2030, 60 % d’ici 2050. […]

La construction neuve, quant à elle, influe principalement sur les émissions indirectes du bâtiment (artificialisation, matériaux de construction). Afin de limiter ces émissions et, par ailleurs,de contribuer à l’objectif de réduction de l’artificialisation, le SGPE (Secrétariat général à la planification écologique) table sur une baisse de la construction neuve des logements allant de 2 % à 18 % entre 2020 et 2030 (par rapport à la moyenne des mises en chantier entre 2010 et 2020), soit un nombre annuel de logements neufs compris entre 302 000 (hypothèse basse) et 360 000 (hypothèse haute).

 

Document 3 : Cible de baisse des émissions directes liées à l’usage des bâtiments (p. 3 de la note)

Facile

Q1 : À l’aide des documents 2 et 3, expliquez quels sont les objectifs provisoires et cibles que s’est donné le SGPE pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment.

Q2. Pourquoi est-il prévu de réduire la construction de bâtiments ?

Q3. À combien est estimé le besoin d’emploi lié à la rénovation dans le secteur de la construction ?

Q4. Comment pourrait-on éviter le chômage aux travailleurs de la construction ?

Q5. À quels obstacles cette solution pourrait se heurter ?

ACTIVITE 2

1ère possibilité avec simplification graphique

Dans une démarche de simplification, une première activité est proposée aux élèves à partir d’une décomposition du graphique 5 de la note d’analyse de France Stratégie. Le graphique présenté ci-dessous est construit à partir des données de la région Île-de-France uniquement.

Document 1 : Les déséquilibres potentiels des métiers du bâtiment dans le scénario bas carbone entre 2019 et 2030 (p. 13-14 de la note).

Facile

Un accroissement des tensions pour les professionnels du bâtiment

Si la dynamique des métiers du bâtiment traduit l’effort requis par la transition écologique, les besoins de recrutement vont bien au-delà des nouveaux postes créés. Dans un marché du travail vieillissant, les départs en fin de carrière des dernières générations du baby-boom devraient représenter sept postes à pourvoir sur dix dans la décennie en cours (et près de neuf postes sur dix pour l’ensemble des métiers). Beaucoup de postes seront donc à remplacer, en particulier parmi les ouvriers qualifiés du bâtiment dont l’âge moyen est plus élevé. Ces emplois créés ou laissés vacants par les seniors seront partiellement occupés par les jeunes qui sortiront de formation initiale et débuteront en emploi. Les nouveaux entrants sur le marché du travail devraient être moins nombreux que les seniors le quittant définitivement, conduisant à un déséquilibre particulièrement marqué dans les métiers du bâtiment susceptibles de réaliser les rénovations énergétiques, très dynamiques en termes d’emploi dans le scénario bas carbone (croissance cumulée de 11 % contre 6 % dans le scénario de référence). Au total, 220 000 postes ne seraient pas spontanément pourvus par les jeunes débutants, soit plus d’un poste sur dix en France métropolitaine.

Il pourrait en résulter une hausse des difficultés potentielles de recrutement si les actifs déjà en poste dans d’autres professions ne s’y reconvertissent pas ou si les chômeurs et les immigrés ne les rejoignent pas. Les métiers d’ouvriers du bâtiment ont été par le passé des métiers d’insertion des immigrés et des chômeurs, mais ces flux pourraient être insuffisants compte tenu de l’ampleur des besoins à venir. Quant aux mobilités professionnelles, elles sont majoritairement ascendantes marquant une montée en qualification (d’ouvrier peu qualifié à ouvrier qualifié et de technicien à cadre). Or le faible recrutement d’ouvriers peu qualifiés, dont l’emploi a tendance à décliner, augure mal d’un volume suffisant de mobilité professionnelle dans ces métiers du bâtiment qui nécessitent des compétences spécifiques acquises par la formation ou l’expérience.

Q1. Quel est le sens de la donnée statistique entourée dans le graphique ci-dessus ?

Q2. À l’aide des données du graphique, calculez les besoins en recrutement dans les métiers du bâtiment de la région Île-de-France.

Q3.L’arrivée de jeunes débutants sur le marché(ressources) permet-elle de répondre aux besoins potentiels de recrutement ? Justifiez à l’aide des données du graphique.

Q4. Quelles solutions les autrices de la note de France Stratégie préconisent-elles pour résoudre le problème qu’induit ce déséquilibre ?

Q5. Les autrices de la note de France Stratégie sont-elles confiantes quant à l’efficacité des solutions proposées ?

2de possibilité sans « simplification » graphique

Document 1 – Les déséquilibres potentiels des métiers du bâtiment dans le scénario bas carbone entre 2019 et 2030(p. 14 de la note, Graphique 5)

Facile

Q1. Quel est le sens de la donnée statistique entourée dans le document1 ?

Q2. À l’aide des données du graphique, calculez les besoins en recrutement dans les métiers du bâtiment de la France métropolitaine.

Q3. L’arrivée de jeunes débutants sur le marché (ressources) permet-elle de répondre aux besoins potentiels de recrutement ? Justifiez à l’aide des données du document 1.

Q4. Quelles solutions les autrices de la note de France Stratégie préconisent-elles pour résoudre le problème qu’induit ce déséquilibre ?

Q5. Les autrices sont-elles confiantes quant à l’efficacité des solutions proposées ?

Document 2 : Un déséquilibre potentiel inégal en fonction des métiers (p. 14-16 de la note)

Facile

Si, dans l’ensemble de l’Hexagone, les sortants de formation initiale ne seront pas suffisants pour pourvoir tous les postes, les déséquilibres potentiels anticipés seront plus marqués pour les ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment que pour les cadres. Les premiers exercent plutôt des métiers expérimentés auxquels on accède souvent après une première expérience comme ouvrier peu qualifié. Leur moyenne d’âge est élevée […] et ils attirent peu les jeunes en raison de conditions de travail et de rémunération peu favorables et de leur faible mixité. […]

À l’inverse, les métiers de cadres du bâtiment sont très attractifs pour les jeunes,qui peuvent rejoindre ces postes d’architecte ou d’ingénieur du bâtiment dès la sortie de leurs études […]. Leur pyramide des âges est plus jeune que la moyenne des métiers ; leurs départs en fin de carrière devraient donc être limités […], mais les créations d’emplois seraient deux fois plus nombreuses. […] Ces besoins de recrutement pourraient néanmoins être partiellement comblés par les mobilités professionnelles ascendantes des techniciens (qui comptent pour 51 % des mobilités entrantes dans le métier) qu’il s’agira néanmoins d’encourager plus encore.Si le système éducatif forme déjà un nombre conséquent de jeunes à ces professions, les filières restent majoritairement masculines ; une plus grande mixité de l’orientation et de la formation pourrait donc constituer un levier pour accroître le vivier de recrutement.

Déséquilibre potentiels des cadres du bâtiments et des travaux publics dans le scénario bas carbone entre 2019 et 2030 (graphique 7)

Q1. Dans le scénario bas carbone, comparez le déséquilibre potentiel des métiers de cadres du bâtiment et des travaux publics d’une part, et celui des ouvriers qualifiés du second œuvre d’autre part, entre 2019 et 2030.

Q2. Comment expliquer ces déséquilibres pour les ouvriers qualifiés et pour les cadres ?

Q3. En quoi cette situation de pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment n’est pas incompatible avec l’existence d’un chômage structurel ?

Q4. Dans quelle mesure les politiques de formation dans les secteurs en besoin de recrutement pourraient-elles permettre de lutter contre le chômage ?

Exercice oral : Vous êtes représentant d’un syndicat d’électriciens. Écrivez un discoursqui résume les difficultés d’adéquation de qualification des emplois qu’entraînent les objectifs de transition écologique, et qui présente les solutions que vous envisagez.

Séquence 2 – Inadéquation spatiale

Objectif :

Comprendre qu’il existe une pénurie d’emploi dans le secteur du bâtiment qui coexiste avec un chômage structurel, du fait de zones géographiques attractives pour la population active sans correspondance avec les zones où le besoin de main-d’œuvre est important.

Document 1 : Des disparités en termes de climat, d’état du bâti et de mode de chauffage selon les départements (page 9 de la note)

Facile

Les besoins de rénovation dans le résidentiel devraient être plus élevés dans les territoires où sont concentrés les logements les plus énergivores (les passoires énergétiques) et les modes de chauffage les plus carbonés (fioul, gaz). De ce point de vue, le climat exerce une influence déterminante sur la consommation d’énergie, les logements situés dans les régions plus froides ayant davantage besoin d’être chauffés et sur une plus longue durée.

C’est pourquoi les passoires énergétiques sont proportionnellement moins nombreuses dans les régions au climat plus doux (arc méditerranéen, Corse,côte atlantique), et davantage concentrées dans les régions montagneuses, le quart nord-est du territoire et à Paris (Carte 1). Le chauffage au fioul est par ailleurs plus présent dans les zones rurales, et le chauffage au gaz dans les régions fortement urbanisées (Île-de-France, Rhône) et le quart nord-est (Carte 2).

Q1. Pour atteindre les objectifs du Secrétariat général à la Planification écologique (SGPE) soumis à consultation en juin 2023, dans quelles régions y a-t-il un besoin plus fort d’isolation des logements ?

Q2. Pourquoi ces régions sont-elles concernées par un besoin d’isolation des logements ?

Q3. Dans quels territoires y a-t-il un fort besoin de remplacement des modes de chauffage ?

Q4. À l’aide d’une carte pour vous aider à identifier les régions de France, classez dans le tableau suivant les régions en fonction de leur besoin en rénovation énergétique :

Document 2 : Création nette (2019-2030) d’emplois dans les métiers du bâtiment par région.

Facile

Carte 6 - Création nette(2019-2030) d’emplois dans les métiers du bâtiment par région dans le scénario de référence et le scénario bas carbone

Q1. Chaque année,des emplois sont créés et détruits dans les métiers du bâtiment. Quelle différence entre création brute et création nette d’emplois ?

Q2. À l’aide d’un calcul simple,comparez la création nette d’emplois entre la région Île-de-France et la région Occitanie dans le scénario bas carbone.

Q3. Établissez le lien dans les différentes régions, entre les créations nettes d’emploi dans les métiers du bâtiment et les besoins en rénovation mis en évidence dans le document 1.

Q4. Pour quelles raisons un chômeur de la région Occitanie cherchant un emploi dans le bâtiment a peu de chances de chercher un emploi en Île-de-France ?

Q5. Quelles peuvent être les conséquences de la faible mobilité géographique de la main-d’œuvre sur le marché du travail dans le bâtiment ?

Document 3 : Estimations de la population active par région entre 2010 et 2030 (hors note)

Facile

Carte - Évolution de la population active par région entre 2010 et 2030(en %)

Q1. À l’aide du document 1 ci-dessus, montrez que les inégalités d’attractivité du territoire peuvent renforcer l’inadéquation spatiale entre l’offre et la demande de travail.

Exercice oral : Vous êtes ministre du Travail. Rédigez un discours (que l’on pourrait imaginer être prononcé en commission de l’Assemblée nationale) qui résume les difficultés d’adéquation spatiale des emplois qu’entraînent les objectif de transition écologique.

Les deux exercices oraux dans les séquences 1 et 2 pourront servir d’appui pour le chapitre« Regards croisés- Quelle action publique pour l’environnement ? » en représentant une diversité d’acteurs autour de la construction d’un problème public ainsi que sa mise à l’agenda politique.s de transition écologique.

III. OBJECTIF BAC

Sujets dans les annales

DISSERTATION

« Comment peut-on expliquer le chômage structurel ? » – Autres centres étrangers 2023 (Comment lutter contre le chômage ?).

« Comment les questions environnementales sont-elles devenues un problème public ? » – Autres centres étrangers 2023 (Quelle action publique pour l’environnement ?).

EC1 - MOBILISATION DES CONNAISSANCES

« Montrez que les problèmes d’appariement sur le marché du travail sont sources de chômage structurel. » – Liban 2023 (Comment lutter contre le chômage ?)

« Présentez un mécanisme montrant comment les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale permettent de lutter contre le chômage. » – Autres centres étrangers 2021 (Comment lutter contre le chômage ?)

« À partir d’un exemple,vous montrerez que l’action publique pour l’environnement articule différentes échelles. » – Polynésie 2023 (Quelle action publique pour l’environnement ?).

EC2 - ÉTUDE DE DOCUMENT

« Vous expliquerez les effets des fluctuations de l’activité économique sur le chômage conjoncturel. » – Polynésie2023 (Comment lutter contre le chômage ?).

« Vous montrerez en quoi les inadéquations de qualifications peuvent expliquer le chômage structurel. » – France métropolitaine 2021 (Comment lutter contre le chômage ?).

EC3 - RAISONNEMENT S’APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE

« Vous montrerez que le chômage structurel a plusieurs origines. » – Amérique du Nord 2023 (Comment lutter contre le chômage ?).

« Montrez que les fluctuations de l’activité économique ont des effets sur le chômage conjoncturel. » – Polynésie2021 (Comment lutter contre le chômage ?).

« Vous montrerez que la préservation de l'environnement implique une diversité d'acteurs à différentes échelles. » – France métropolitaine 2021 (Quelle action publique pour l’environnement ?).

UNE EC2 ORIGINALE À PARTIR DE LA NOTE

Facile

Document 1 – Les déséquilibres potentiels des cadres du bâtiment et des travaux publics dans le scénario bas carbone entre 2019

Questions :

Q1. À l’aide du document, vous comparerez les déséquilibres potentiels des cadres du bâtiment et des travaux publics entre la Bourgogne-Franche-Comté et la Provence-Alpes-Côte d’Azur entre 2019 et 2030. (2 points)

Q2. À l’aide du document et de vos connaissances, vous montrerez que le chômage peut avoir une origine conjoncturelle et une origine structurelle. (4 points)

UNE APPROCHE DU GRAND ORAL

La note d’analyse de France Stratégie peut être une ressource pour les élèves dans le cadre de la préparation d’une question à proposer pour le Grand oral du baccalauréat. À partir de la session2024, les candidats présentent durant dix minutes le traitement de la question choisie par le jury.

https://www.education.gouv.fr/reussir-au-lycee

Sujets possibles utilisant la note de France Stratégie Questions adossées à l’enseignement de spécialité SES

  • La rénovation énergétique : bonne ou mauvaise nouvelle pour l’emploi?
  • Comment faire face aux besoins en emploi du bâtiment dans le cadre de la rénovation énergétique ?
  • Les créations d’emploi dans le bâtiment permettront-elles de lutter efficacement contre le chômage ?

Questions croisées adossées aux enseignements de spécialité SES et HGGSP

  • Quels sont les effets des accords internationaux sur le climat en termes d’emploi en France ?
  • Gestion des ressources et des emplois en France : quels enjeux ?
  • Restauration du patrimoine : la France peut-elle compter sur une main-d’œuvre qualifiée suffisante ?

 

IV. UNE ACTIVITÉ À L’INTENTION DES ÉTUDIANTS POST-BAC

Document 1 : Une approche par la courbe de Beveridge

Facile

La courbe de Beveridge offre une représentation graphique de la relation négative entre le taux de chômage et le taux d’emplois vacants. L’économie connaît un flux permanent de création et de destruction d’emplois. […] Mais le processus d’appariement des travailleurs et des emplois n’est pas instantané. La position sur la courbe est un indicateur de la situation conjoncturelle de l’économie : lorsque la conjoncture est bonne, le chômage est faible et le taux d’emplois vacants est élevé ; inversement lors d’une conjoncture défavorable. La courbe renseigne aussi le fonctionnement du marché du travail. Ainsi, un éloignement de la courbe de l’origine indique une dégradation de l’adéquation entre l’offre et la demande de travail : pour un même taux d’emplois vacants, il y a u taux de chômage élevé.

Source : P.-A. Corpron (dir.), Économie, sociologie et histoire du monde contemporain, Paris, Bréal, 2018

Exposé oral :

Q1. Après avoir rappelé le fonctionnement de la courbe de Beveridge, présentez l’évolution de l’inadéquation entre offre et demande de travail en France de 1962 à 1974.

Q2. Quel lien peut-on faire avec les besoins en main d’œuvre du bâtiment présentés dans la note de France Stratégie ?

Lexique sur les termes fondamentaux de la note

Bâtiment tertiaire : local professionnel dédié à une activité (bureau,hôtel, commerce, etc.).

Décarboner : réduire l’émission de carbone relative à une activité productive.

Fioul : combustible liquide extrait du pétrole, que l’on utilise dans les chaudières à fioul. Ce mode de chauffage rejette beaucoup de CO2.

Formation continue : formation au cours de la carrière d’un actif qui lui permet d’actualiser ses compétences ou/et d’en acquérir de nouvelles.

Formation initiale : première formation obtenue au terme d’un cycle d’études (par ex. baccalauréat, licence, master, etc.).

Ouvrier qualifié du second œuvre du bâtiment : ce sont des plombiers, menuisiers, électriciens ou encore peintres en bâtiment. Ils exercent dans la construction neuve ou dans la rénovation.

Passoire énergétique : logement dont l'isolation est de très mauvaise qualité et qui conduit à des consommations énergétiques de chauffage ou de climatisation importantes et éventuellement à des conditions de vie difficiles pour ceux qui y habitent. Pour déterminer si un logement est une passoire énergétique, on examine sa consommation annuelle. Toutes choses égales par ailleurs, le parc immobilier présente d’autant plus de passoires énergétiques que le climat est froid en hiver.

DPE : diagnostic de performance énergétique, noté de la lettre à A à G. Les notes de F à G caractérisent des passoires énergétiques.

Rénovation énergétique des bâtiments : mesures destinées à réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments par l’isolation (fenêtres, toits, murs, etc.)et le changement de vecteur de chauffage. Ces mesures sont conduites et accompagnées par la politique des pouvoirs publics qui vise à lutter contre le dérèglement climatique.

Secteur tertiaire : secteur qui produit des services.

V. DES PROLONGEMENTS POSSIBLES

Lien avec une autre ou plusieurs autres notes de France Stratégie

Diagne M., Flamand J.et Tranier E., «Rénovation énergétique des bâtiments : comment répondre aux besoins en emploi et en formation ? », La Note d’analyse, n° 127, France Stratégie, septembre2023.

Un point orientation et métiers dans la perspective de Parcoursup

Le bâtiment est un secteur en expansion dans lequel un certain nombre de compétences sont recherchées, pour prendre en compte les enjeux de la transition écologique et énergétique. Il existe de nombreux métiers, aux niveaux de qualification variés. Certains peuvent s’exercer à l’issue d’un parcours d’études courtes (ouvriers qualifiés du bâtiment). D’autres requièrent un parcours d’étude plus long, orienté vers la recherche et la conception (encadrement dans le secteur du bâtiment).

Voici quelques exemples (liste non exhaustive).

Un exemple de métiers ouvriers qualifiés du second œuvre dans le bâtiment

Plombier(ière)-chauffagiste

Débutant : 1 750€ brut/mois

Expérimenté : 2 421 € brut/mois

Mission principale :

En tant qu’expert de la circulation des fluides, le plombier-chauffagiste est en charge de l’installation des systèmes thermiques de bâtiments collectifs ou individuels dont il assure également la maintenance.

Capable de réaliser les tracés de l’installation à partir d’un plan de montage, il effectue l’aménagement du système et vérifie son bon fonctionnement avant de le mettre en service.

Spécialiste du chaud et du froid, il contribue à la transition énergétique en adaptant ses activités aux évolutions technologiques et aux contraintes environnementales.

Comment y accéder ?

  • CAP Monteur en installations sanitaires 
  • CAP Monteur en installations thermiques
  • Bac pro Installateur en chauffage, climatisation et énergies renouvelables 
  • Bac pro Maintenance et efficacité énergétique
  • Bac pro Métiers du froid et des énergies renouvelables
  • BP Monteur en installations du génie climatique et sanitaire MC Maintenance en équipement thermique individuel
  • BTS Fluides, énergies,environnements - option A Génie sanitaire et thermique 
  • CQP Installateur mainteneur pompe à chaleur
  • CQP Ouvrier monteur en isolation thermique industrielle 
  • CQP Compagnon monteur en isolation thermique industrielle
  • TP Technicien d'installation en équipements de confort climatique TP Monteur-dépanneur en climatisation

Évolutions possibles du métier de plombier(ière)-chauffagiste : 

  • Chef de chantier
  • Travailleur indépendant
  • Spécialisation dans le domaine des énergies renouvelables Installateur en équipements thermiques et climatiques Auditeur énergétique

Source : Ademe, « Fiche métier – Plombier(ière)-Chauffagiste », septembre 2022

 

Un exemple de métiers de cadre du bâtiment

Ingénieur(e) en génie climatique

Débutant : 2 500€ brut/mois

Expérimenté : 4 000 € brut/mois

Mission principale :

Spécialiste du confort climatique et expert dans les énergies renouvelables, son rôle consiste à tout mettre en œuvre pour réduire les coûts. Dès la conception des bâtiments, il propose des solutions écologiques en accord avec la réglementation et en réalisant des économies d’énergie.

Son aisance relationnelle et sa diplomatie lui permettent de travailler en concertation avec les architectes et les différents artisans qui peuvent être présents sur un chantier. En bon pédagogue, il sait communiquer efficacement sa vision du bâtiment en prenant en compte les questions environne- mentales.

Comment y accéder ?

  • Diplôme d’ingénieur
  • Master mention énergétique, thermique
  • Master mention énergie
  • Master Génie civil – parcours liés à l’énergie

 

Évolutions possibles du métier d’ingénieur(e) en génie climatique :

  • Chef(fe) dans une petite ou moyenne entreprise 
  • Directeur(trice) d’exploitation
  • Responsable de plusieurs sites
  • Ingénieur(e) expert(e) Auditeur(trice) énergétique

 

VI. CONCLUSION : L’ESSENTIEL À RETENIR - UN POINT D’ÉTONNEMENT

Cette note met en évidence les enjeux autour des emplois et compétences de la rénovation énergétique des bâtiments. En effet, le secteur du bâtiment doit faire face à de nouveaux objectifs, notamment en termes de rénovation et de décarbonation des systèmes de chauffage. Dès lors, la massification de la rénovation énergétique des bâtiments ne pourra pas se faire sans des investissements financiers et sans une main-d’œuvre disponible. Pour répondre à ces objectifs, une création d’emplois supplémentaires est nécessaire (entre 170 000 et 250 000 postes). Cela suppose d’accélérer le recrutement de chômeurs ou d’immigrés récents très présents dans les métiers d’ouvriers du gros et du second œuvre du bâtiment. Il importe aussi de favoriser les mobilités professionnelles ascendantes, notamment vers les postes d’encadrement à moindre pénibilité physique, et de faciliter les reconversions en provenance d’autres métiers. Du fait des besoins différenciés de rénovation énergétique en France métropolitaine, les besoins en main-d’œuvre sont différents. Or, les travailleurs ne se trouvent pas forcément là où les besoins sont les plus forts.

Pour éviter que les pénuries de main-d’œuvre ne freinent le rythme de la transition énergétique, il faut donc à la fois s’atteler aux causes structurelles qui affectent l’attractivité des métiers en améliorant leurs conditions de travail et leur rémunération, mais aussi agir sur le volume de travailleurs disponibles. Au-delà d’un nombre plus élevé de jeunes formés par la voie initiale,c’est aussi par la diversification des canaux de recrutement que les besoins en main-d’œuvre pourront être satisfaits à l’horizon 2030. Ceci suppose une intensification des efforts de la part de tous les acteurs concernés.

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DE FRANCE STRATÉGIE

  • Institution autonome, placée auprès du Premier ministre, France Stratégie contribue à l’action publique et éclaire le débat.
  • Elle réalise et diffuse à un public large et aux décideurs publics des études originales sur les grandes évolutions économiques et sociales, et les enjeux de soutenabilité.
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Les publications de France Stratégie sont des ressources que l’on peut proposer aux élèves et mobiliser dans le cadre du traitement des programmes de sciences économiques et sociales. Elles traitent de sujets qui mettent en évidence des enjeux économiques et sociétaux qui entrent en résonance avec ce qui est enseigné.

Les activités proposées ci-dessous à partir de la note d’analyse « Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d’œuvre en 2030 ? » ont pour objectif d’étendre ou d’approfondir certaines connaissances et de travailler des savoir-faire. À partir de la lecture et de l’analyse de documents d’experts, il s’agit de travailler de courts exercices qui éveilleront la curiosité des élèves sur des points d’actualité et inviteront à s’interroger sur les résultats des politiques publiques. Les activités ci-dessous n’ont pas l’ambition d’utiliser chaque élément de la note d’analyse de France Stratégie ; elles constituent un guide pour s’approprier les principaux enjeux qu’elle met en exergue.

Cette proposition de mise en activité a été pensée de manière modulaire, dans un souci à la fois de liberté et de différenciation pédagogiques.

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