Note d'Information DEPP n° 24.34, août 2024
Lors des évaluations nationales de 2023 en sixième, quatrième, seconde générale et technologique, seconde professionnelle et CAP, les élèves ont été interrogés sur leur confiance en eux et leurs projets d’orientation. Les filles sont moins confiantes que les garçons mais envisagent davantage une première générale ou une poursuite d’étude après un bac professionnel ou un CAP, et cela indépendamment de leurs capacités.
Mots-clés : égalité filles-garçons, confiance en soi, orientation, poursuite d’études, mathématiques
Lors des évaluations nationales de 2023, il a été demandé aux élèves s’ils pensaient avoir réussi les tests de français et de mathématiques. Quels que soient le niveau (sixième, quatrième, seconde générale et technologique, seconde professionnelle et CAP) et la matière concernés, les garçons sont toujours plus nombreux à répondre qu’ils pensent avoir bien réussi par rapport aux filles, même au sein d’un même groupe de performance. Les écarts sont relativement faibles en français, mais très importants en mathématiques. Par exemple, en sixième, l’écart pour les évaluations de français est de 2,2 points en faveur des garçons et il passe à 15,3 points en mathématiques, toujours en faveur des garçons ; en terme de résultats, presque 40 % des filles appartiennent aux groupes de performance élevée (11 points de plus que pour les garçons), tandis que les garçons sont plus nombreux à réussir en mathématiques (8,5 points de plus que les filles).
On constate que c’est en seconde professionnelle que les élèves pensent le moins avoir réussi les tests, mais les différences entre garçons et filles se retrouvent : environ 32 % des filles pensent avoir réussi les mathématiques contre 53,5 % des garçons (environ 21 points d’écart), l’écart est de 7 points en français.
Une autre question attachée à l’évaluation est « Au début de cette année, pensez-vous être prêt pour réussir votre année ? ». Le taux de réponses positives est maximal au collège (environ 76 % en sixième et 68 % en quatrième) et ceux des autres classes sont comparables (autour de 66%). Les garçons sont toujours plus confiants : entre +6,3 points (en sixième) et +11,9 points en CAP. L’écart est cependant plus faible pour les élèves les plus performants.
Enfin, les élèves sont interrogés sur leur orientation en fin de seconde générale et technologique ou sur leur volonté de poursuivre des études après leur bac professionnel ou leur CAP.
Les élèves en seconde générale veulent majoritairement aller en première générale (à environ 83%), c’est le souhait de 85 % des filles (+4,4 points par rapport aux garçons). Les élèves concernés sont interrogés sur leur choix d’enseignements de spécialité. Le sexe des élèves influe beaucoup sur les choix : 70 % des garçons choisissent les mathématiques contre environ 52 % des filles, 31 % et 21 % des filles choisissent respectivement « langues, littérature et cultures étrangères ou régionales » et « histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques » contre 14 % et 6 % des garçons. Les écarts sont moins importants dans les autres spécialités. L’écart entre les filles est les garçons est moins important pour les élèves les moins performants.
En ce qui concerne la première technologique, les filières les plus plébiscitées sont « sciences et technologies du management et de la gestion » (STMG), « sciences et technologies de l’industrie et du développement durable » (STI2D), et « sciences et technologie de la santé et du social » (ST2S). L’écart entre les filles et les garçons est faible pour la filière STMG (2,6 points en faveur des filles), mais important en STI2D (33,5 points en faveur des garçons) et en ST2S (22,2 points en faveur des filles). Les élèves les moins performants envisagent surtout la voie STMG.
Quant aux élèves en seconde professionnelle et en CAP, 55,7 % et 51,7 % respectivement envisagent de poursuivre des études (l’alternative étant d’entrer dans la vie professionnelle directement). Les filles sont plus nombreuses que les garçons, indépendamment du niveau de performance (écart d’environ 5 points). Les élèves les plus performants envisagent plus souvent une poursuite d’études (écart d’environ 8 points).
Ainsi, le sentiment de réussite et de confiance et les vœux d’orientation ne sont pas les mêmes pour les filles et les garçons. Quelles que soient les classes et le niveau de performance des élèves, les garçons sont plus confiants, surtout en ce qui concerne les mathématiques. On remarque cependant que les filles envisagent plus que les garçons une orientation en filière générale ou une poursuite d’études mais elles vont davantage se détourner des mathématiques et de la filière STI2D.