Niveau 1 : Réviser les bases
Exercice 1 : Pour chaque proposition, indiquez si elle se réfère à la notion de “sexe” ou à celle de “genre”.
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Correction :
Exercice 2 :
Document 8. Enseigne-t-on la différence des sexes ? Découvrir la notion de genre
Analyse de 492 albums de jeunesse
La prise en compte de la valorisation sociale classiquement accordée aux activités exercées accentue cette domination masculine quantitative. En effet, en cohérence avec leur surreprésentation dans les rôles secondaires, les personnages féminins sont surreprésentés dans des activités peu valorisées socialement. Ce qui est particulièrement notable pour les personnages adultes dont les activités sont plus aisément situables sur l’échelle générale des valeurs.
Sans surprise, ce sont les occupations répétitives du quotidien relevant de la sphère privée, telles que les activités ménagères ou de soins courants aux enfants, qui sont le plus souvent associées aux personnages féminins. Et lorsque ces derniers sont représentés dans l’exercice d’une activité professionnelle (ce qui arrive deux fois moins que pour les personnages masculins adultes), ils restent cantonnés dans des activités peu diversifiées, prolongeant leurs supposées qualités féminines naturelles de soin et de soucis d’autrui (le care). En regard, les activités exercées par les personnages adultes masculins relèvent davantage de la sphère publique.
Elles sont présentées plus variées, et supposent à la fois expertise et responsabilité sociale. En ce sens, ces albums contribuent à perpétuer et à légitimer cette valence différentielle des sexes qui « traduit la place différente qui est faite universellement aux deux sexes sur une table des valeurs et signe la dominance du principe masculin sur le principe féminin » (Françoise Héritier, 2002)
Questions :
1. Selon vous, pourquoi les albums de jeunesse sont importants dans la socialisation primaire ?
2. Faites une phrase avec la première ligne du tableau.
3. Quelles sont les grandes oppositions qui sont repérées dans ce texte ?
4. Que signifie, selon vous, l’expression « valence différentielle des sexes » proposée par l’anthropologue Françoise Héritier (1933-2017) ?
5. Selon vous, pourquoi distingue-t-on le concept de « sexe » et de « genre » ?
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Questions :
1. Selon vous, pourquoi les albums de jeunesse sont importants dans la socialisation primaire ?
Les albums sont des supports de socialisation. Ils transmettent aux enfants des normes et des valeurs, notamment des prescriptions sociales ou sexuées. Ils sont d’autant plus importants dans la construction des identités que les images s’adressent souvent à des enfants qui ne savent pas encore lire. Il n’est ainsi pas sans effets d’y trouver plus de héros que d’héroïnes, plus de garçons au centre des images que de filles.
L’article souligne surtout qu’ils sont aussi des outils pédagogiques utilisés par les professeurs des écoles, notamment des supports de lecture proposés à l’école primaire. Les albums jeunesse à disposition des élèves dans les classes et les bibliothèques peuvent contenir des images, des mises en scène, des scénarios qui peuvent s’opposer aux consignes officielles qui prescrivent l’égalité des sexes et au travail des enseignants.
2. Faites une phrase avec la première ligne du tableau.
Selon l’étude d’Elsa Le Saux-Pénault et Cendrine Marro réalisée sur 492 albums de jeunesse en 2018, 118 albums présentaient des personnages féminins centrés en avant sur la couverture, soit 48% des personnages féminins et 416 albums présentaient des personnages masculins centrés en avant sur la couverture, soit 69% des personnages masculins.
En plus de la surreprésentation des personnages identifiables comme étant de sexe masculin, il y a davantage de centralité accordée aux personnages assignés au masculin dans l’histoire comparativement aux personnages assignés au féminin.
3. Quelles sont les grandes oppositions qui sont repérées dans ce texte ?
Le texte met en évidence l’opposition entre :
- des occupations répétitives du quotidien relevant de la sphère privée (activités ménagères ou de soins courants aux enfants) et des activités professionnelles peu diversifiées, plutôt attribuées aux filles ;
- les activités variées relevant de la sphère publique et les activités professionnelles supposant à la fois expertise et responsabilité sociale, plutôt attribuées aux garçons.
4. Que signifie, selon vous, l’expression « valence différentielle des sexes » proposée par l’anthropologue Françoise Héritier (1933-2017) ?
Françoise Héritier constate que la distinction entre féminin et masculin est universelle et que « partout, de tout temps et en tout lieu, le masculin est considéré comme supérieur au féminin. ». Ce constat est appelé « la valence différentielle des sexes ». Le terme de « valence » renvoyant à la puissance d’attraction ou de répulsion d’un objet ou d’une activité en psychologie.
« Cette forme de contrat entre hommes, l’expérience ethnologique nous la montre partout à l’œuvre. Sous toutes les latitudes, dans des groupes très différents les uns des autres, nous voyons des hommes qui échangent des femmes, et non l’inverse. »
Françoise Héritier soulignait que la pensée humaine s’était organisée autour de catégories binaires, qui opposent le chaud et le froid, le sec et l’humide, le dur et le mou, le haut et le bas, l’actif et le passif, le sain et le malsain, etc. et que ces catégories binaires sont rattachées au masculin ou au féminin : « L’observation ethnologique nous montre que le positif est toujours du côté du masculin, et le négatif du côté du féminin. »
Elle illustre aussi ces catégories de valeurs qui sont construites et varient selon l'époque et les régions : « en Occident, "actif" (…) est valorisé, et donc associé au masculin, alors que "passif", moins apprécié, est associé au féminin. En Inde, c’est le contraire : la passivité est le signe de la sérénité (…). La passivité ici est masculine et elle est valorisée, l’activité – vue comme toujours un peu désordonnée – est féminine et elle est dévalorisée. »
Pour l’anthropologue, la « valence différentielle des sexes » résulte de la volonté des hommes, incapables d'enfanter, de contrôler la reproduction.
5. Selon vous, pourquoi distingue-t-on le concept de « sexe » et de « genre » ?
Le « genre » est une notion utilisée dans les sciences sociales pour mettre en exergue la dimension culturelle de l’appartenance sexuelle.
La notion de « sexe » traduit une réalité biologique universelle mais celle-ci entraîne une distribution du pouvoir et une répartition des rôles entre les femmes et les hommes différents dans une société donnée et dans une même société à différentes époques.
Niveau 2 : Aller plus loin pour briller en Première
Exercice :
Document 6 : Des inégalités salariales selon le genre
En 2014, les femmes salariées du secteur privé perçoivent en moyenne 14.4% de moins de l’heure que leurs homologues masculins. En 1995, cet écart était de 16.8%. […] Une partie de ces écarts de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes provient de différences de caractéristiques en termes de niveaux de qualification, diplôme, expérience professionnelle, ancienneté, âge, secteur d’activité, type d’employeur.
Les femmes occupent moins souvent que les hommes (10% contre 15.9% en moyenne sur la période) des postes de cadres et professions intellectuelles supérieures, généralement les mieux rémunérés. Elles sont aussi moins représentées que les hommes dans les secteurs d’activité où les salaires moyens sont les plus élevés (par exemple, […] la cokéfaction et le raffinage). A l’inverse, elles travaillent plus souvent que les hommes dans des secteurs où les salaires sont en moyenne plus bas (Par exemple l’hébergement-restauration). […] Ainsi, en 2014, les différences entre les femmes et les hommes en termes de diplôme, d’âge, d’expérience, d’ancienneté dans l’entreprise, de catégorie socioprofessionnelle, de quotité de travail, de secteur d’activité, de région d’emploi et de taille de l’entreprise contribuent à hauteur de 5.9 points à l’écart de salaire horaire moyen (écart expliqué). Au-delà des écarts de structure, les femmes sont moins rémunérées que les hommes.
En 2014, elles perçoivent en moyenne 8.4% de moins de l’heure que les hommes à caractéristiques égales, c’est-à-dire à même diplôme, âge, expérience, ancienneté dans l’entreprise, catégorie socioprofessionnelle, quotité de travail, secteur d’activité, région d’emploi et taille de l’entreprise (écart inexpliqué). […] Depuis 1995, la réduction des inégalités salariales entre les femmes et les hommes est essentiellement portée par une baisse de l’écart inexpliqué. En 2014, il est de 8.4% contre 12.4% en 1995.
Source : Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2017 - Insee Références
Questions :
1) A combien s’élève l’écart de salaire entre hommes et femmes dans le secteur privé en 2014 ?
2) Comment a-t-il évolué entre 1995 et 2014 ?
3) Distinguez « écart expliqué » de salaires entre hommes et femmes et « écart inexpliqué ».
4) A quoi est essentiellement dû l’écart de salaire entre hommes et femmes en 2014 ?
5) A quoi est essentiellement due la réduction des inégalités de salaire entre hommes et femmes entre 1995 et 2014 ?
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1) A combien s’élève l’écart de salaire entre hommes et femmes dans le secteur privé en 2014 ?
En 2014, cet écart de salaire est de 14.4%, c’est-à-dire qu’un homme salarié du secteur privé gagne en moyenne 14.4% de plus qu’une femme salariée du secteur privé.
2) Comment a-t-il évolué entre 1995 et 2014 ?
Cet écart de salaire entre hommes et femmes a diminué entre 1995 et 2014.
3) Distinguez « écart expliqué » de salaires entre hommes et femmes et « écart inexpliqué ».
Ecart expliqué de salaire entre hommes et femmes : écart qui s’explique par des raisons objectives et mesurables. Ainsi, le salaire moyen des femmes est plus faible que celui des hommes car, en moyenne, elles occupent des postes moins qualifiés, travaillent dans des secteurs d’activité où la rémunération est plus basse, sont plus souvent à temps partiel… Cet écart est de 5.9% en 2014. On l’appelle aussi, écart de structure.
Ecart inexpliqué : écart qui ne s’explique par aucune caractéristique citée ci-dessus. Ainsi, en 2014, à mêmes caractéristiques, le salaire d’une femme est en moyenne 8.4% inférieur à celui d’un homme.
4.)A quoi est essentiellement dû l’écart de salaire entre hommes et femmes en 2014 ?
5.9 (écart expliqué) + 8.4 (écart inexpliqué) = environ 14.4 % (écart total). L’écart est donc essentiellement « inexpliqué ». L’expérience et les compétences professionnelles des femmes sont donc moins valorisées que celles des hommes.
5) A quoi est essentiellement due la réduction des inégalités de salaire entre hommes et femmes entre 1995 et 2014 ?
La baisse des inégalités de salaire entre hommes et femmes est surtout due à la baisse de l’écart inexpliqué.