PREMIÈRE PARTIE (10 points) : mobilisation de connaissances et traitement de l’information
Question 1. Mobilisation de connaissances : Vous présenterez les différentes formes de l’abstention électorale.
Question 2. Traitement de l’information : Montrez comment sont calculés les taux d’abstention dans le graphique, puis dégagez méthodiquement les grandes tendances.
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Question 1. Mobilisation de connaissances : Vous présenterez les différentes formes de l’abstention électorale
L’abstentionnisme est permanent seulement pour une minorité d’électeurs, notamment ceux que Daniel Gaxie dans son ouvrage classique Le cens caché désigne comme étant « hors-jeu », c’est-à-dire qui s’auto-excluent de la participation politique par défaut de capital culturel et de politisation. Mais il est en général épisodique et concerne surtout les élections européennes.
On peut distinguer l’abstention passive, sociologique, qui traduit un manque d’intérêt pour la politique associé à un sentiment d’incompétence, et une abstention active, idéologique, qui témoigne d’une hostilité à l’égard d’un gouvernement ou bien un scepticisme devant la valeur ou la légitimité de la procédure électorale.
Cependant, depuis les années 1980, on observe une tendance générale à la montée de l’abstention dans les vieilles démocraties européennes ou américaines, avec des records en Suisse (« votations » régulières) et aux États-Unis (crise tocquevillienne de la représentation). Cette tendance a gagné la France, où le taux d’abstention aux élections législatives a doublé en 40 ans.
Question 2. Traitement de l’information : vous montrerez comment sont calculés les taux d’abstention dans le graphique. Puis dégagez méthodiquement les grandes tendances observées.
Les taux d’abstention, dans le système électoral français, sont calculés par rapport au nombre d’inscrits sur les listes électorales, alors qu’aux États-Unis ce calcul s’effectue par rapport aux votants potentiels, ce qui a pour effet d’augmenter légèrement le taux.
On peut observer trois niveaux de taux différents et deux types d’évolution.
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Le taux d’abstention des élections européennes est toujours très élevé (compris entre 40% et 60%)
Celui des élections municipales et législatives se situe à un niveau moyen (entre 22% et 42%)
Celui des élections présidentielles, au cœur de la vie politique française, est plus bas (entre 15% et 28%)
Par ailleurs, si le taux d’abstention aux élections présidentielles est stable (aux alentours de 20%), celui des autres élections augmente constamment ; la plus forte progression concerne les élections législatives (taux de variation d’environ +91%). Ce phénomène significatif d’une « crise de la représentation » s’explique aussi par des facteurs aggravants comme l’introduction du quinquennat en 2000 et la proximité avec le scrutin présidentiel.