II.2. 

Facile

Document : Proportion d’habitants appartenant au premier décile de niveau de vie, en %.

Q1. Caractérisez l’impact du PNRU sur l’évolution de la part des ménages du premier décile au sein des quartiers ciblés à fort taux de démolition entre 2003 et 2019. (2 points).

Q2. À l’aide du document et de vos connaissances, montrez que l’intervention de la puissance publique en faveur de la réduction des inégalités fait l’objet de débats en termes d’efficacité. (4 points).

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Q1. Caractérisez l’impact du PNRU sur l’évolution de la part des ménages du premier décile au sein des quartiers ciblés à fort taux de démolition entre 2003 et 2019. (2 points).

La proportion d’habitants appartenant au premier décile de niveau de vie au sein des quartiers intensément démolis dans le cadre du PNRU diminue d’environ 4 points de pourcentage entre 2003 et 2019. Dans le même temps, la proportion d’habitants appartenant au premier décile de niveau de vie au sein des quartiers contrôles augmente d’environ 1 point de pourcentage. D’après la méthode de différence de différences, le PNRU a permis de faire baisser la proportion d’habitants appartenant au premier décile de niveau de vie au sein des quartiers à fort taux de démolitions d’environ 5 points de pourcentage.

Q2. À l’aide du document et de vos connaissances, montrez que l’intervention de la puissance publique en faveur de la réduction des inégalités fait l’objet de débats en termes d’efficacité. (4 points).

De nombreux travaux scientifiques suggèrent que l’égalité est favorable à la cohésion sociale. Ainsi, les pouvoirs publics sont amenés à agir en faveur de la justice sociale par le biais de la fiscalité, de la protection sociale, de la production de biens collectifs ou de la mise en œuvre de politiques de lutte contre les discriminations afin de promouvoir l’égalité sous ses différentes formes. Ces interventions restent sujets à caution quant à leur efficacité sur la réduction des inégalités. De nombreux sociologues s’interrogent par exemple sur la capacité de l’école à assurer l’égalité des chances de réussite scolaire des élèves. Si la massification scolaire a effectivement permis d’augmenter le niveau de qualification de la population, on constate que l’inégalité de réussite scolaire en fonction du milieu social persiste : les enfants de cadres ont toujours beaucoup plus de chance d’obtenir un bac+5 que les enfants d’ouvriers. Par ailleurs, si les mécanismes de protection sociale mis en œuvre par la puissance publique depuis le milieu du XXe siècle ont contribué significativement à augmenter l’espérance de vie moyenne des individus, de profondes inégalités demeurent dans ce domaine. Aujourd’hui, un homme cadre de 35 ans peut espérer vivre en moyenne 6 ans de plusqu’un homme ouvrier du même âge, soit un écart quasiment identique à ce qu’il était dans les années 1970. 

Enfin, de nombreux sociologues montrent que la ségrégation peut conduire à un affaiblissement du lien social et alimente une inégalité des chances entre individus. La puissance publique entend agir contre ce phénomène. Le PNRU est un exemple d’une démarche visant à accroître la mixité sociale dans les quartiers de France les plus ségrégués.L’évaluation dont il a fait l’objet (cf. note n°133 de France Stratégie) montre que l’efficacité du PNRU en fonction du degré d’intensité des démolitions est variable. Ainsi, alors que le PNRU a permis une diminution de la part de ménages pauvres de 5 points entre 2003 et 2019 au sein des quartiers à fort taux de démolition, il n’a pas eu d’impact significatif sur le peuplement au sein des quartiers faiblement démolis. Il n’a donc pas permis de favoriser la mixité sociale au sein de ces quartiers autant que souhaité. L’intervention des pouvoirs publics en faveur de la réduction des inégalités fait l’objet de débats constants dans les champs scientifique et académique, et sont de nature à éclairer l’arbitrage et l’intervention des décideurs politiques.

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