Exercice 4. ** Analyse du taux d’abstention

Modéré

Six électeurs sur dix (59,4 %) considèrent que le scrutin ne vaut pas le déplacement : ce record de démobilisation a été observé lors des élections européennes en 2009. Pour les suivantes, en 2014, l’abstention avait timidement reculé à… 57 %. Pour le choix de ses députés européens, la France se situe néanmoins dans la moyenne (56,89 %), mais loin derrière la Belgique (où le vote est obligatoire) et ses 10 %.

Les élections nationales sont plus mobilisatrices. Parmi celles-là, la présidentielle fait figure d’exception : de la première élection d’un président au suffrage universel direct de la Ve République, en 1965 (15,2 % d’abstention), à 2007 (16,2 %), c’est l’élection qui a le plus de succès. La mobilisation moins forte – et avec la même tendance baissière – se note lors des municipales et des législatives. Ces dernières semblent avoir souffert de l’introduction du quinquennat, en 2000, et de la proximité avec le scrutin présidentiel.

Source : Pierre Breteau, L’abstention en hausse depuis 1958, la présidentielle toujours mobilisatrice, lemonde.fr, 30 mars 2017

 

Question

Expliquez pourquoi les élections législatives constituent le scrutin électoral qui connaît la plus forte progression de l’abstention en France, et en quoi cette évolution peut être considérée comme dangereuse pour la démocratie représentative.

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Expliquez pourquoi les élections législatives constituent le scrutin électoral qui connaît la plus forte progression de l’abstention en France, et en quoi cette évolution peut être considérée comme dangereuse pour la démocratie représentative.

Les réformes constitutionnelles de 2000 et 2002, introduites initialement pour lutter contre les aspects négatifs de la cohabitation politique, ont instauré le quinquennat et inversé le calendrier électoral (l’élection présidentielle précède de deux mois l’élection législative). La conséquence a été d’accentuer la prééminence de l’élection présidentielle et la présidentialisation du régime politique de la V° République. Dans ce contexte, les électeurs sont moins mobilisés lors du scrutin législatif, organisé pour donner une majorité au Président. Cependant le régime politique français étant « semi-présidentiel », c’est-à-dire un régime parlementaire fortement présidentialisé, il peut paraître dangereux que la représentation nationale au Parlement soit boudée par les électeurs.

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