Globalement en réduisant les obstacles réglementaires, de nouvelles entreprises s’installent dans le(s) secteur(s) concerné(s) par la réforme. Ces entreprises embauchent et commencent à produire ce qui crée directement de la croissance et de l’emploi. La concurrence s’intensifie et pousse les entreprises à baisser leur prix, les ménages ont alors un pouvoir d’achat supplémentaire qu’ils peuvent allouer à des biens et services produits dans d’autres secteurs non concernés par la réforme. Cela contribue donc à une hausse supplémentaire de la croissance et de l’emploi. En outre, la baisse des prix rend les entreprises plus compétitives à l’exportation, ce gain de compétitivité-prix stimule les exportations vers le reste de la zone euro et accroît à nouveau la croissance et l’emploi du pays.
Il faut cependant du temps pour que les réformes se traduisent en croissance supplémentaire. Les trois premières années, une telle réforme pourrait s’accompagner d’une croissance du PIB plus faible par rapport à son niveau initial, mais suivie d’une plus longue période d’expansion. Cette première phase s’explique à la fois par une baisse de la consommation des ménages, qui favorisent l’épargne pour investir dans les entreprises devenues moins chères, et par un recul de la production des entreprises déjà en place, qui anticipent la montée de la concurrence. [...]
Contrairement au PIB, le chômage ne se détériore pas à court terme car les entreprises en place peuvent difficilement ajuster l’emploi à la baisse de la demande qui leur est adressée. Au bout de deux ans, du fait de l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises et de la croissance du PIB, le chômage commencerait à reculer. En cinq ans, celui-ci diminuerait progressivement de 0,5 à 0,7 point. L’investissement et la capacité de production de l’économie augmenteraient peu à peu avec l’entrée de nouvelles entreprises, ce qui se traduirait par une hausse du PIB de l’ordre de 2 %, voire 3 % si on tient compte des effets sur la productivité.
Source : France Stratégie, Note de synthèse, « De meilleures réglementations pour plus d’emplois ? », page 13, Novembre 2019.
1) Pourquoi un allègement réglementaire ne se traduit-il pas immédiatement par un supplément de croissance économique ?
2) Expliquez le passage en gras dans le texte.
3) Complétez le schéma à partir des termes suivants : hausse de la concurrence, assouplissement réglementaire, hausse du pouvoir d’achat des consommateurs, baisse de prix, hausse de la demande dans d’autres secteurs économiques, hausse de la croissance et de l’emploi.
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1) Pourquoi un allègement réglementaire ne se traduit-il pas immédiatement par un supplément de croissance économique ?
Dans un premier temps, les ménages vont préférer l’investissement dans les entreprises à la consommation, ce qui va réduire cette dernière. De plus, les entreprises de secteurs concernés par l’assouplissement réglementaire vont anticiper une intensification de la concurrence (de nouvelles entreprises peuvent entrer sur le marché) et vont alors réduire leur production, ce qui n’est pas de nature à apporter un supplément de croissance.
2) Expliquez le passage souligné dans le texte.
Il existe un certain nombre de rigidités sur le marché du travail qui présentent autant de contraintes empêchant les entreprises d’ajuster l’emploi en fonction de leurs besoins. Certaines sont issues du code du travail, tels les cas de licenciements autorisés dans la loi, et en conséquence le versement d’indemnités aux salariés.
3) Complétez le schéma à partir des termes suivants : hausse de la concurrence, assouplissement réglementaire, hausse du pouvoir d’achat des consommateurs, baisse de prix, hausse de la demande dans d’autres secteurs économiques, hausse de la croissance et de l’emploi.
Assouplissement réglementaire => hausse de la concurrence => baisse des prix => hausse du pouvoir d’achat des consommateurs => hausse de la demande dans d’autres secteurs économiques => hausse de la croissance et de l’emploi.