Exercice 3 : L’ “ubérisation” de l’économie, une remise en question du salariat ?

Difficile

Le terme “ubérisation” fait son apparition pour la première fois dans le dictionnaire Le Petit Larousse 2017, qui le définit comme la “remise en cause du modèle économique d’une entreprise ou d’un secteur d’activité par l’arrivée d’un nouvel acteur proposant les mêmes services à des prix moindres, effectués par des indépendants plutôt que des salariés, le plus souvent via des plateformes de réservation sur Internet” [...].

L’ubérisation est un processus économique qui, grâce aux nouvelles technologies numériques, contourne les secteurs classiques de l’économie en créant un nouvel intermédiaire. Cet intermédiaire qui permet de mettre en relation directe les utilisateurs et les prestataires se matérialise sous la forme d’une plateforme numérique [...].

Les activités “ubérisées” offrent davantage de souplesse. A visée collaborative, elles peuvent favoriser l’innovation et ouvrir des marchés à une nouvelle clientère qui se voit offrir des biens et services moins coûteux et de meilleure qualité. L’ubérisation remet en cause le salariat comme norme. Les prestataires effectuent des “missions”, ils sont rémunérés à la tâche. On parle de “revenu”, de “chiffre d’affaires” et non plus de “salaire”. Les prestataires sont enregistrés sous le statut de l’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur). Ce statut créé en 2008 propose un régime simplifié de l’entreprise individuelle [...]. Si le travail indépendant permet davantage de liberté dans l’organisation de son temps de travail, il est aussi vecteur d’incertitudes et d’insécurité. La précarisation des indépendants “ubérisés”, qui ne bénéficient pas des protections liées au statut de salarié, est régulièrement dénoncée [...]. Les critiques dénoncent également un “salariat déguisé” qui accentuerait la sous-traitance et serait un moyen pour les entreprises de se libérer des charges patronales en employant de la main-d’oeuvre bon marché.

Source : “Qu’est-ce que l’ubérisation ?”, site Vie Publique, 11 septembre 2018

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Questions

1.En quoi consiste l’ “ubérisation” de l’économie ?

2.Citez des exemples de plateformes numériques ayant recours à l’ “ubérisation”.

3.Expliquez la phrase soulignée.

4.D’après le texte, quels sont les risques liés à l’ “ubérisation” de l’économie ?

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1.En quoi consiste l’ “ubérisation” de l’économie ?

Il s’agit d’une nouvelle organisation du travail, dans laquelle des indépendants proposent leurs services rémunérés via une plateforme numérique.

2.Citez des exemples de plateformes numériques ayant recours à l’ “ubérisation”.

On peut citer (liste non exhaustive) : Uber, Deliveroo, AirBnB, Booking, Amazon, La Ruche qui dit oui, Leboncoin, Homexchange, GuestoGuest....

3.Expliquez la phrase soulignée.

Les travailleurs “ubérisés” sont considérés comme des indépendants, non liés à la plateforme numérique par un contrat de travail. Leur rémunération dépend donc du nombre de missions qu’ils effectuent.

4.D’après le texte, quels sont les risques liés à l’ “ubérisation” de l’économie ?

Les travailleurs “ubérisés” n’étant pas liés par un contrat de travail aux plateformes numériques, ils ne disposent pas des protections du contrat de travail (par exemple en termes de durée légale du travail).

Par ailleurs, il arrive que les plateformes numériques poussent leurs prestataires à adopter le statut d’auto-entrepreneur de manière à échapper au paiement des charges patronales. Cela crée ainsi un manque à gagner pour le financement de la protection sociale.

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