Exercice 3 : Connaissez-vous bien les effets des modes de scrutin sur la vie politique ? Un « Vrai-faux » pour vous tester.

Facile

Répondez par « Vrai » ou « Faux » aux propositions suivantes. Justifiez vos réponses.

Le scrutin majoritaire uninominal à un tour génère automatiquement le bipartisme.

Le scrutin majoritaire à deux tours tend à favoriser les alliances.

Le scrutin majoritaire à deux tours élimine les partis extrêmes.

La représentation proportionnelle débouche automatiquement sur le multipartisme et une grande fragmentation politique.

Le scrutin majoritaire tend à faire émerger des majorités stables tandis que la représentation proportionnelle favorise une plus grande instabilité politique.

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1. Le scrutin majoritaire uninominal à un tour génère automatiquement le bipartisme.

Faux.

Si le scrutin majoritaire uninominal à un tour favorise le bipartisme, il ne le génère pas automatiquement. En Inde par exemple, aux côtés du parti dominant, le parti du Congrès, il existe tout un ensemble de petits partis. De même, au Royaume-Uni, ce mode de scrutin n’a pas empêché l’émergence de partis tiers, tels que les Lib-Dem ou UKIP.

2. Le scrutin majoritaire à deux tours tend à favoriser les alliances.

Vrai.

Ce mode de scrutin favorise la conclusion d’alliances entre le premier et le second tour, voire, parfois, avant le premier tour (la « gauche plurielle » en 1997).

3. Le scrutin majoritaire à deux tours élimine les partis extrêmes.

Faux.

Ce mode de scrutin n’empêche pas l’émergence de partis extrêmes qui incarnent souvent une forme de vote « anti-système ». Le cas du Front national, puis du Rassemblement national, en France, en est une bonne illustration.

4. La représentation proportionnelle débouche automatiquement sur le multipartisme et une grande fragmentation politique.

Faux.

Ce mode de scrutin tend à favoriser le multipartisme, mais ne le génère pas automatiquement. En Autriche, l’utilisation de la représentation proportionnelle n’a pas empêché la vie politique de se structurer pendant longtemps autour de l’affrontement entre le parti socialiste et le parti populaire.

5. Le scrutin majoritaire tend à faire émerger des majorités stables tandis que la représentation proportionnelle favorise une plus grande instabilité politique.

Vrai.

Le scrutin majoritaire, en accordant une « prime » aux partis et candidats arrivés en tête, permet généralement, quoique pas automatiquement, de faire émerger des majorités assez stables. Il existe pour autant des contre-exemples : ainsi, entre 1988 et 1993, la France a connu une période d’assez forte instabilité ministérielle, alors même qu’elle venait de revenir au principe du scrutin majoritaire à deux tours après avoir expérimenté la proportionnelle en 1986.

De même, si la représentation proportionnelle tend à générer de l’instabilité politique (c’est par exemple le cas en Italie), cela n’est pas non plus automatique.

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