S’il y a montée de l’individualisation, on ne peut pas par contre affirmer que la société française est plus individualiste qu’autrefois. L’individualisme, c’est le culte du « chacun pour soi ». Les Français n’ont jamais été très altruistes ni solidaires. Mais ils ne semblent pas l’être moins qu’avant. […]
L’individualisation peut aussi se lire dans les valeurs familiales. La famille signifiait autrefois insertion dans une lignée, l’idéal était de s’insérer dans une tradition et de reprendre le flambeau des ascendants. Aujourd’hui les individus veulent construire une famille à travers leurs relations et leurs efforts de communication dans un couple égalitaire, accueillant et dialoguant avec des enfants dont il faut aussi respecter la personnalité. Attendant un épanouissement personnel de ces chaudes relations affectives, l’expérience de l’échec du couple conduit à de nouvelles expériences, dans l’espoir de trouver enfin une relation stable.
Pierre Bréchon, Tribune Le Monde, 24 avril 2009
Question :
Proposez une définition de l’individualisme en sociologie en l’opposant au sens courant donné à ce mot habituellement.
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L’individualisme en sociologie n’est pas défini par une forme d’égoïsme, de chacun pour soi. Il s’inscrit dans une démarche d’émancipation à l’égard de contraintes qui pesaient précédemment sur les individus. La famille par exemple est revendiquée aujourd’hui comme un lieu d’épanouissement personnel, d’autonomie, d’écoute et de participation de tous. Vision en décalage avec les contraintes qu’elle faisait peser sur chacun dans sa forme traditionnelle.