« La sociologie a longtemps considéré que l'homme était uniformément façonné par son milieu social. Or, dans nos sociétés, de plus en plus d'individus sont amenés à incorporer des façons différentes de penser et de se comporter : on peut en même temps être ouvrier, aimer le football, apprécier la musique classique, être écologiste...
A vouloir expliquer les pratiques et les comportements collectifs, les sociologues ont élaboré une vision homogène de l'homme : celui-ci serait d'un « bloc », façonné par un ensemble stable de principes (habitus, schèmes, normes, style de vie...).
Bernard Lahire (1998) L'Homme pluriel. Les ressorts de l'action, Nathan, « Essais et Recherches »
Questions
1. Quel terme peut remplacer le mot « façonné » dans ce texte ?
2. Donnez une vision « homogène » d’un ouvrier.
3. Si l’habitus est une manière d’être, une disposition de l’esprit pourquoi refuser une « vision homogène de l’homme » ?
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Questions
1. Quel terme peut remplacer le mot « façonné » dans ce texte ?
Le mot socialisation ! Car il désigne le processus par lequel les individus s’approprient, à travers les interactions qu’ils nouent au cours de leur vie, les normes, valeurs et rôles donc la manière dont ils se forment.
2. Donnez une vision « homogène » d’un ouvrier.
Un ouvrier aime le football, apprécie la musique de variétés et vote à l’extrême droite. Il ne peut être, dans la vision dénoncée par Bernard Lahire amateur des suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach et militant dans une association environnementale.
3. Si l’habitus est une manière d’être, une disposition de l’esprit pourquoi refuser une « vision homogène de l’homme » ?
L’habitus est une manière d’être, une disposition de l’esprit. Tous les agriculteurs exploitants ou tous les cadres n’ont pas les mêmes styles de vie, normes et valeur… Ils n’ont donc pas le même habitus.