Pourquoi n’arrête-t-on pas de produire si c’est mauvais pour la planète ?
[...] De plus en plus le lien est établi par les sciences sociales (des économistes, des historiens…) entre la croissance économique et l’impact de cette croissance sur l’environnement. Les chercheurs qui mettent en avant ce lien insistent sur les dégâts causés par le modèle productiviste à la fois sur le climat, sur les pollutions de l’air et de l’eau, sur la perte de la biodiversité etc. Mais même parmi celles et ceux qui sont les plus critiques vis-à-vis du système productif, personne ne réclame d’arrêter de produire ! Il ne faut en effet pas confondre produire des richesses (c’est le niveau du PIB qui l’évalue) et augmenter dans le temps la production des richesses (c’est l’évolution du PIB en volume, c’est-à-dire la croissance, qui l’évalue). Celles et ceux qui critiquent la croissance pointent du doigt la suraccumulation de biens mais aussi de services (par exemple numériques dont on sait que l’empreinte écologique est très néfaste), et les inégalités de cette suraccumulation.
Des auteurs suggèrent que pour maîtriser la dégradation de l’environnement, il faut à la fois drastiquement réorienter les productions vers des productions « douces », ayant en tout cas moins d’impact sur la nature (en développant des filières plus bio par exemple, en isolant mieux l’habitat, ou en se séparant des énergies fossiles), et réorganiser la production au niveau mondial, par exemple en relocalisant une partie significative de l’activité économique. Mais ils insistent aussi sur le fait que dans les pays riches en tout cas, il est urgent de produire et consommer plus sobrement (en réduisant nettement la consommation de produits d’emballage, en accroissant la durabilité des biens produits et consommés, en réduisant les transports aériens etc. ).
[...] D’autre part, la croissance (l’évolution du PIB en volume), telle qu’elle est utilisée, c’est-à-dire un indicateur devenu une finalité pour les sociétés, n’est pas appropriée pour répondre aux grands enjeux du XXIème siècle que sont la dramatique dégradation du patrimoine naturel (au premier rang duquel le changement climatique), l’aggravation des inégalités économiques, la perte de cohésion sociale et certainement aussi les menaces que ces crises font peser sur la démocratie. Certains experts renversent aujourd’hui l’argument en attribuant au fait que la croissance soit cherchée « à tout prix », la raison principale de ces dégradations des patrimoines social et naturel.
Source : « 3 questions à » Florence Jany-Catrice : La création de richesses
Questions :
1) Reliez chaque notion à sa définition.
2) Donnez un exemple concret de l’impact d’une activité économique sur l’environnement.
3) Expliquez la phrase en caractère gras.
4) A partir du texte et de vos connaissances personnelles, donnez des exemples de mesures permettant de préserver l’environnement.
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Corrigé :
1) Reliez chaque notion à sa définition.
Produit intérieur brut (PIB) = indicateur qui permet de mesurer la production de richesses créées sur le territoire national au cours d’une période donnée.
Croissance économique = augmentation du PIB sur une longue période. Elle est calculée à partir du taux de variation du PIB entre deux années (ou trimestres).
Empreinte écologique = estimation de la surface terrestre requise pour la production des ressources nécessaires à la satisfaction des besoins d’une population.
Inégalités = différences entre individus qui se traduisent en termes d’avantages ou de désavantages et qui fondent une hiérarchie entre ces individus.
2) Donnez un exemple concret de l’impact d’une activité économique sur l’environnement.
Les écosystèmes marins sont fragilisés à cause de la surexploitation du sable, qui est une matière première essentielle dans de nombreuses productions comme dans le secteur du bâtiment par exemple.
3) Expliquez la phrase soulignée.
La croissance économique a tendance à être vue comme une fin en soi, comme un impératif économique.
Or elle se traduit par de nombreux impacts environnementaux : une hausse de la pollution de l’air et de l’eau, une perte de biodiversité, une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, etc.
Elle présente aussi des limites pour la société dans son ensemble, dans la mesure où elle accentue les inégalités entre les individus, ce qui fragilise la cohésion sociale.
4) A partir du texte et de vos connaissances personnelles, donnez des exemples de mesures permettant de préserver l’environnement.
Développer la filière bio, taxer davantage les émissions polluantes, subventionner l’achat des vélos…