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Distinguez les processus de massification et de démocratisation dans l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur.
Questions :
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Que désigne la socialisation selon le genre ?
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A l’aide des données du document, montrez que les trajectoires scolaires sont inégales.
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A l’aide des données du document, comparez les deux facteurs d’inégalités de réussite scolaire.
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1) Le processus de socialisation qui désigne le processus au cours duquel l'individu intériorise les normes, les valeurs et les comportements que la société, grâce à l’action de la famille ou l'école lui inculque, varie en fonction du genre, construit social distinct du sexe, donnée biologique. Les identités de genre, masculinité et féminité, ne sont ni données ni naturelles : elles sont le fruit d’un processus d’apprentissage durable, souvent inconscient, porté par la famille puis l’école, les médias, le groupe de pairs, etc. qui laissent les femmes dans une position d’infériorité. Ainsi de la supposée appétence féminine pour les matières littéraires et les métiers relationnels ou de leurs incompétences ou dégoûts en sciences qui structurent ensuite, à leur désavantage, la place des femmes dans l’enseignement supérieur et les métiers les plus valorisés.
2) Les trajectoires des individus demeurent inégales tout au long de la scolarité, notamment en fonction de l’origine sociale et du genre : la part des enfants redoublant en primaire est 6 fois plus élevée pour un fils d’ouvrier qualifié (OQ) comparé à un fils de cadre et profession intellectuelle supérieure (CPIS) en 2013 selon la DEPP. L’écart passe à un rapport de 1 à 5 environ pour les filles. Dans le secondaire, les inégalités se poursuivent : l’orientation en Seconde générale et technologique des garçons est deux fois plus élevée pour les enfants de CPIS par rapport aux OQ, il est d’1,5 fois pour les filles. Les filles ont un niveau de réussite plus élevé, quelle que soit l’origine sociale : pour les enfants d’OQ, l’écart est de 14 points sur l’orientation en 2nde générale et technologique. Une exception notable toutefois : l’accès à un baccalauréat scientifique, filière plus élitiste, est à l’avantage des garçons.
3) L’inégalité dans la réussite scolaire des individus tient davantage à l’origine sociale qu’au genre. Ainsi, nulle différence (ou presque) dans l’accès très réduit à un baccalauréat scientifique lorsque filles et garçons sont issus d’un milieu d’OQ. Les filles dont les parents sont professions intermédiaires (infirmiers, techniciens, …) affichent un écart de 12 points de pourcentage par rapport aux garçons dans l’accès à une 2nde générale ou technologique quand l’écart avec leurs camarades filles d’OQ atteint 22 points de pourcentage. Par conséquent, on constate des résultats très négatifs pour les garçons issus de ce milieu OQ.