Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez les fondements du commerce entre pays comparables
Document 1 :
Les principaux partenaires commerciaux de la France
Document 2 :
Document 3 :
Un autre type d’échange, qui paraissait échapper au champ de l’avantage comparé, est constitué par le commerce entre pays industrialisés réputés « semblables » sur le plan de leurs proportions de facteurs et de leurs niveaux de vie.
Dans un cadre néoclassique, cette similarité semblait éliminer les fondements mêmes de l’échange. Entre pays « semblables » au point de vue macroéconomique, d’autres motifs d’échanges ont alors été répertoriés. Ils sont alors d’ordre microéconomique et exploités par des firmes individuelles dotées de caractéristiques et de performances hétérogènes.
Ces motifs d’échange expliquent ce qu’on a dénommé le commerce intra-industriel ou intrabranche, phénomène impossible à concevoir et à expliquer à partir des modèles traditionnels.
Les déterminants microéconomiques de l’échange sont alors la différenciation des produits, exploitée par les firmes en concurrence monopolistique, pour répondre à la demande de variété des consommateurs ou à la diversité personnelle de leurs goûts. Ce sont aussi les économies d’échelle internes aux firmes obtenues, pour chaque variété, par des firmes dont la demande et la taille augmentent en échange international, les économies externes liées à la dimension des industries et à l’intensité des relations interindustrielles dans les pays disposant d’un vaste marché interne, l’existence de coûts fixes en R&D, le dumping réciproque des entreprises ou même les subventions à l’exportation réciproquement accordées par des États concurrents.
Bernard Lassudrie-Duchêne et Deniz Ünal-Kesenci
L’avantage comparatif, notion fondamentale et controversée, dans L’économie mondiale, Éditions La Découverte, collection Repères, Paris, 2001.
Voir la correction
Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez les fondements du commerce entre pays comparables
Extrait du programme scolaire
Exploitation possible des documents
Raisonnement possible
Au sein étroit, le commerce international est l'ensemble des flux de marchandises entre les espaces économiques nationaux. Ce commerce international est important entre des pays comme la France et l’Allemagne.
Selon la DGDDI, l’Allemagne est la principale destination des exportations françaises, loin devant les États-Unis avec 70,7 milliards d’euros d’exportation en 2018. Le voisin d’outre-Rhin est aussi le premier pays d’où proviennent nos importations, avant la Chine, avec des importations venant d’Allemagne s’élevant à 86,8 milliards en 2018. Bref, l’Allemagne est le premier partenaire commercial de la France. (document 1)
Et la France le quatrième partenaire de l’Allemagne. D’ailleurs, hormis la Chine, les principaux partenaires commerciaux sont des économies développées comme la France qui commerce surtout avec ses voisins (Allemagne, Espagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni). (document 1)
Les théories traditionnelles du commerce international chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il possède la meilleure dotation en facteurs de production, à savoir le capital, le travail, ou encore les ressources naturelles. Les échanges internationaux s’expliquent donc par la différence entre les pays.
Bernard Lassudrie-Duchêne et Deniz Ünal-Kesenci (document 3) soulignent que la théorie de l’avantage comparatif reste une notion fondamentale. Toutefois, elle ne peut expliquer les échanges entre pays industrialisés, comme la France et l’Allemagne. En effet, les échanges entre ces deux partenaires européens sont des échanges intra-branches, soit un « commerce entre pays industrialisés réputés « semblables » sur le plan de leurs proportions de facteurs et de leurs niveaux de vie » (Bernard Lassudrie-Duchêne et Deniz Ünal-Kesenci) (document 3) à l’image des exportations et importations croisées de voitures. Ainsi, le commerce intra-branche est un commerce croisé de biens similaires. Un pays comme la France importe et exporte des produits issus des mêmes branches de l’industrie (automobiles) ou des services (services financiers).
Selon les données de l’Insee et d’Eurostat, la production automobile de l’Allemagne s’élevaient à 400 milliards d’euros en 2016 contre près de 220 milliards d’euros en 2000. Pour la France, la production automobile était de 60 milliards d’euros en 2016 contre près de 70 milliards d’euros en 2000. Au début du siècle, la production automobile allemande était 3 fois supérieure à la production automobile française ; en 2016, la production allemande est près de 7 fois supérieure à la production française ! (document 2)
Les consommateurs français achètent ainsi des Mercedes, Audi et autres marques de haut de gamme, produites par les constructeurs automobiles allemands. Les produits « haut de gamme » sont des biens ou services qui, pour le consommateur, justifient des prix élevés par rapport aux autres produits substituts. Toutefois, si les consommateurs allemands privilégient les marques locales, ils achètent aussi des modèles en milieu de gamme (Renault ou Peugeot) voire en bas de la gamme (Dacia) proposés par les firmes françaises.
Les échanges de la France avec l’Allemagne sont composés à plus de 95 % de produits manufacturiers (aéronefs, produits chimiques, parfums et cosmétiques, machines industrielles et agricoles, véhicules automobiles, produits des industries agroalimentaires, etc.) sont des échanges intra-branches. Soulignons que dans le cadre, les échanges franco-allemands sont caractérisés par l’importance des flux de matériels de transport, notamment des automobiles mais aussi aéronautique (cf. Airbus).
Le commerce international entre économies avancées peut s’expliquer, comme pour les échanges d’automobiles, par la différenciation des produits (gamme différentes), la demande de variété (modèle, motorisations, formes, etc.) et la diversité des goûts des consommateurs. (document 3)
Certains économistes mettent l’accent sur la demande des consommateurs qui désirent des produits diversifiés et d’autres pointent les stratégies de différenciation des firmes qui veulent se distinguer de leurs concurrents afin d’obtenir un monopole lié au désir des consommateurs de bénéficier d’un produit spécifique. On peut aussi identifier le rôle des États qui, bien que leurs aides soient encadrées pour les pays de l’Union européenne par la Commission européenne, soutiennent leurs firmes nationales.
Le corrigé proposé fourni des indications, il ne doit pas être considéré comme une norme.