Solde du budget des administrations publiques, en % du PIB
Questions :
1) À l’aide du document, vous mettrez en évidence les deux déficits annuels des administrations publiques les plus élevés pour chacun des pays. (2 points)
2) À l’aide du document et de vos connaissances, vous expliquerez comment la politique budgétaire agit sur la conjoncture. (4 points)
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1) À l’aide du document, vous mettrez en évidence les deux déficits annuels des administrations publiques les plus élevés pour chacun des pays. (2 points)
Ce document présente l’évolution du solde du budget des administrations publiques pour l’Allemagne, la France et les Etats-Unis de 2007 à 2020 calculée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) comme la différence entre les recettes et les dépenses du gouvernement. Le déficit renvoie à une situation lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes, ce qui engendre un solde négatif. Pour l’Allemagne, le déficit est le plus élevé en 2010 et 2020 ; il dépasse alors les 4 % du PIB. Pour la France, c’est en 2009 et 2021 que le déficit atteint son niveau le plus élevé, respectivement 7,2 % et 9,1 % du PIB. Enfin, aux Etats-Unis, il est d’environ 13 % en 2009 et presque 16 % en 2021, niveaux atteints les plus élevés.
2) À l’aide du document et de vos connaissances, vous expliquerez comment la politique budgétaire agit sur la conjoncture. (4 points)
La politique budgétaire, qui consiste à utiliser le budget de l’État par une action sur les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires pour atteindre certains objectifs choisis par le gouvernement afin de réguler l’activité, peut agir sur la conjoncture via deux canaux : les stabilisateurs automatiques et la politique discrétionnaire.
Tout d’abord, l’action sur la conjoncture est en partie automatique. Par exemple, quand la croissance est négative (récession), les dépenses augmentent en raison notamment de l’indemnisation du chômage, et les recettes de l’Etat diminuent puisqu’à taux de prélèvements obligatoires constant (en % du PIB), le volume de prélèvements chute puisque le PIB a baissé. Le déficit budgétaire que cela induit va donc avoir un effet positif sur la consommation et l’investissement en redonnant du pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises. La hausse de la demande globale va engendrer un surcroît de commande pour les entreprises qui vont devoir embaucher plus. Le niveau de la production va augmenter et la croissance économique va ainsi redevenir positive. Dans le cas d’une croissance économique forte, l’effet va être opposé : les dépenses vont baisser et les recettes augmenter. Le budget devient alors excédentaire et la croissance va être ralentie en raison du freinage de la demande globale. Ainsi, une modification automatique du budget des administrations publiques stabilise spontanément l’activité économique : les économistes appellent ce mécanisme les stabilisateurs automatiques.
Les politiques discrétionnaires choisies par les pouvoirs publics assurent une action consciente à un moment donné sur la conjoncture économique, d’autant que les stabilisateurs automatiques apparaissent insuffisants pour soutenir l’activité en cas de récession importante comme ce fut le cas en 2009. Les responsables publics décident ainsi, en fonction de l’analyse qu’ils font de la conjoncture, des objectifs à privilégier, du type de mesures à prendre et du rythme de leur mise en œuvre. Par exemple, l’État peut ainsi décider de tolérer un déficit des administrations publiques (dépenses > recettes) pour relancer l’économie et lutter contre le chômage : il peut alors augmenter les dépenses publiques et / ou diminuer les prélèvements obligatoires. Ainsi, lorsque l’activité économique ralentit, les politiques budgétaires dites de relance visent à accroître la demande globale afin de stimuler la production et l’emploi.