L’efficacité du marché repose largement sur une confiance mutuelle. La division du travail, l’expansion du commerce et des marchés créent autant d’opportunités d’investissement et d’échanges qui constituent les sources de la croissance du revenu. Pour que ces opportunités puissent se réaliser, un minimum de confiance doit unir les partenaires de l’échange. En effet, Il existe très souvent une différence d’information, un laps de temps ou une distance géographique qui peuvent donner l’opportunité à l’une des parties de profiter de l’échange aux dépens de l’autre. Les dispositions à commercer avec les autres, qu’il s’agisse de fournir un travail, d’investir ou d’acheter un bien dont la qualité n’est pas immédiatement vérifiable, sont coordonnées par la croyance en ce que les autres honoreront leurs contrats. Les relations marchandes ne pouvant pas être entièrement régulées par des clauses formelles, un grand nombre de règles sont non écrites et non vérifiables par une tierce personne.
Source : Yann Algan, Pierre Cahuc, La société de défiance, Éditions Rue d’Ulm, 2007
Questions
1) En quoi le marché du travail repose-t-il nécessairement sur la confiance ?
2) Quel est le principal problème à la base de tout échange marchand selon le texte ?
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1) En quoi le marché du travail repose-t-il nécessairement sur la confiance ?
Le marché du travail repose sur des échanges qui ne peuvent être intégralement formalisés et contrôlés par des contrats écrits : un employeur peut embaucher un salarié, mais il ne peut contrôler tous ses faits et gestes, et il dispose donc dans certains cas de moins d’informations sur l’investissement et les efforts de son salarié.
Le marché du travail suppose donc dans de nombreux cas un rapport de confiance au sein des entreprises et des administrations.
2) Quel est le principal problème à la base de tout échange marchand selon le texte ?
Le problème principal de l’échange est ici le fait que les personnes qui échangent sur les marchés ne disposent pas forcément du même niveau d’information : les contrats sont toujours incomplets et ne peuvent tout codifier, par exemple lorsque l’on achète un produit sur internet ou que l’on fait réparer sa voiture, et il faut donc accepter un certain niveau de confiance dans les échanges sur les marchés. Ce texte rappelle donc que le marché est une institution qui doit être encadré par des règles juridiques (formelles) mais que les relations sociales ne peuvent pas être intégralement contrôlées.