Pour Ricardo, les capitalistes n’épargnent et n’investissent qu’en vue d’obtenir un profit. Le stock de capital existant va donc se stabiliser à un niveau donné. Le nombre des salariés employables étant fonction du stock de capital, le volume d’emploi devient fixe et la masse salariale aussi. L’état stationnaire de Ricardo est donc inévitable et seul le progrès technique peut le modifier. Une découverte qui réduit le coût des moyens de subsistance relance les profits, mais à nouveau on atteindra par le même mécanisme un nouvel état stationnaire. Malthus est un des rares économistes classiques à affirmer que la demande peut stimuler l’offre afin d’échapper à une crise de sous-consommation, mais sa théorie de la population placée sous le signe de la sous-production de nourriture l’emporte sur la première. Seul Ricardo parle d’état stationnaire et cette conclusion l’incitera à rechercher des issus dans le commerce international. Sa théorie du libre-échange et de la spécialisation selon les avantages comparatifs sera perçue comme un moyen de réduire le coût des biens de subsistance pour l’Angleterre afin de faire baisser les salaires nominaux, condition de fond pour permettre une reprise des profits.
Question 8 : quel lien peut-on faire entre la loi de surpopulation de Malthus et l’état stationnaire de Ricardo ? Ricardo aborde t-il la question du progrès technique ?
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Question 8 : la dure loi de la population de Malthus limite à long terme l’accroissement démographique qui sera bornée par la quantité de nourriture disponible. Ricardo appuie son raisonnement sur cette loi et déduit l’impossiblité pour le capitalisme de poursuivre l’accumulation du capital. D’une certaine façon, Ricardo préfigure Schumpeter qui verra dans l’épuisement du progrès technique la fin d’une onde longue de croissance, mais Ricardo n’étudie pas précisément ce mécanisme de diffusion du progrès technique dans l’économie.