Questions
1) Pourquoi existe-t-il des difficultés d’appariement ?
2) Comment améliorer les appariements selon l’auteur ?
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1) Pourquoi existe-t-il des difficultés d’appariement ?
La persistance d’emplois vacants malgré de nombreux chômeurs peut tout d‘abord s’expliquer par le décalage de métiers et de compétences entre offre et demande de travail. Les secteurs qui recrutent ne sont pas toujours ceux dont les chômeurs sont issus. Dans des économies marquées par un processus de destruction créatrice important, les attentes des entreprises en matière de compétence évoluent alors que ce dont est capable de faire la population active ne suit pas forcément. Les travaux récents montrent que la polarisation du marché du travail s’explique le fait que les entreprises proposent de moins en moins d’emplois routiniers. Les embauches concernent les plus qualifiés dans des emplois non routiniers d’un côté et les moins qualifiés dans des emplois non routiniers et souvent précaires de l’autre. Quant aux compétences, la partie de la population active n’ayant pas le baccalauréat en dispose insuffisamment.
Les difficultés d’appariement peuvent aussi venir du fait que les chômeurs n’habitent pas à l’endroit où les emplois sont créés. Un déficit de mobilité géographique expliquerait alors pourquoi des emplois peinent à être pourvus. Le problème est cependant différent selon que l’on évoque la mobilité résidentielle, qui concerne le déménagement d’une zone d’emploi à une autre, ou la mobilité pendulaire, qui renvoie au temps de trajet entre le domicile et le lieu de travail à l’intérieur d’une zone d’emploi. Globalement le déficit de mobilité n’explique qu’un part très faible du chômage.
2) Comment améliorer les appariements selon l’auteur ?
L’enjeu se trouve essentiellement dans des politiques améliorant les compétences de base d’une partie de la population qui n’en détient pas suffisamment. Il conviendrait alors d’améliorer leur capacité à réaliser un calcul élémentaire ou à disposer d’une expression écrite de qualité. L’amélioration des compétences non cognitives, du savoir-être, comme la capacité à être à l’heure, est aussi source de diminution des difficultés appariements.
L’encouragement à la mobilité résidentielle est rendu très difficile en raison de l’attachement des personnes à leur lieu de vie. Les incitations financières sont relativement inefficaces dans ce cadre et ne permettent pas d’améliorer notablement les appariements.
Les entreprises comme les chômeurs doivent donc être accompagnées pour faciliter un appariement de bonne qualité et durable. L’accès à l’information présente, pour les deux parties, un problème certain. La data science, même si toutes ses potentialités ne sont pas encore exploitées, constitue aujourd’hui un élément de résolution du problème. Du côté des entreprises, des algorithmes permettent de traiter une masse importante de données et de sélectionner les candidats qui correspondraient le mieux au poste pour un coût limité. Du côté des demandeurs d’emplois, des algorithmes similaires permettent de sélectionner les offres d’emplois présentant une probabilité forte d’appariement réussi. Dans les deux cas l’intermédiation humaine n’apparaitrait que vers la fin du processus.