Les négociateurs des États-Unis (Harry Dexter White, à gauche) et du Royaume Uni (John Maynard Keynes, à droite) lors de la conférence de Bretton Woods (juillet 1944)
Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Mount_Washington_Hotel,_Bretton_Woods,_NH.jpg
Questions :
1) Qu’est-ce que les Accords de Bretton-Woods ?
2) Selon vous, quels sont les objectifs du plan White et du plan Keynes ?
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1) Qu’est-ce que les Accords de Bretton-Woods ?
Les Accords de Bretton-Woods sont les engagements prix à la suite de la conférence monétaire, tenue à Bretton Woods (New Hampshire, États-Unis) en juillet 1944, entre 44 pays. Ces accords instaurent un système monétaire basé sur la libre convertibilité des monnaies et des taux de change fixes mais ajustables référencés sur l’or. Ils créent aussi deux nouvelles institutions, la Fonds monétaire international (FMI), chargé de prêter aux banques centrales ayant besoin de devises, et la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD), qui doit favoriser la reconstruction des pays détruits par la guerre et la convergence des niveaux de vie.
2) Selon vous, quels sont les objectifs du plan White et du plan Keynes ?
Les deux hommes ont des idées communes, notamment sur l’incapacité du marché à assurer sa propre régulation et donc la nécessaire intervention de l'État. Ils sont tous deux favorable pour contrôler les mouvements de capitaux. Mais Harry Dexter White, avec son administration, veut un système monétaire au sein duquel le dollar des États-Unis est la devise centrale. L’administration américaine a conscience que le pays possédant l'essentiel des réserves d’or, un système arrimé à l'or assure l'hégémonie du dollar. Il critique d’ailleurs que les exportateurs américains n’aient pas accès à tous les marchés face aux « préférences impériales » et ne porte pas le même regard que Keynes sur le statut de monnaie internationale d’une livre sterling devenue inconvertible. D’ailleurs, personnellement, Harry Dexter White pense que le partage de l’hégémonie se fera non plus avec le Royaume-Uni… mais l’Union soviétique (dont il sera un informateur).
H. D. White, négociateur pour un pays en excédent (et qui ne s’imagine pas déficitaire) s'oppose donc aux ajustements symétriques. Ce n’est pas aux États-Unis de résoudre des déséquilibres qui ne sont pas les leurs.
J. M. Keynes défend les intérêts d’un empire affaibli. Il veut que la charge de l'ajustement des balances de paiements soit partagée avec les pays excédentaires. Il croit que le système monétaire peut se passer de l'or pour le remplacer par un système fiduciaire articulé autour d'une monnaie dévouée aux règlements internationaux, le « bancor »… dans une institution contrôlée par les Américains et les Anglais.
Les objectifs du plan Keynes peuvent se résumer en quatre grands points :
- Offrir la possibilité aux pays d’emprunter avec de faibles contraintes ;
- Forcer les pays créditeurs (il pense aux États-Unis) à aider les pays débiteurs ;
- Instaurer un SMI dans lequel aucun pays (donc aucune devise nationale, notamment le dollar) ne domine ;
- Assurer une gestion multilatérale dans laquelle la Grande-Bretagne a une place importante.
Les objectifs du plan White visent à :
- Réduire les possibilités d’emprunts et assurer l’équilibre des balances des paiements en évitant le biais déflationniste de l’étalon-or ;
- Forcer les pays débiteurs à ajuster leur balance commerciale sans contrainte pour les pays créditeurs (il pense aux États-Unis) ;
- Assurer la domination du dollar des États-Unis dans le nouveau système ;
- Assurer un droit de regard des États-Unis sur la nouvelle institution (cf. doit de véto).