Le cadre du raisonnement de la théorie du job search est celui de la concurrence pure et parfaite, dont a été ôtée l’hypothèse de perfection de l’information : il est supposé à présent que l’information est imparfaite sur le marché du travail. […] Sur le marché du travail, l’acquisition d’information sur le marché du travail a un coût, assimilable au temps de recherche nécessaire pour « visiter » les différents postes offerts. Ne connaissant pas la totalité des postes disponibles, le demandeur d’emploi reste volontairement au chômage un certain temps, afin de développer une activité de prospection. Dans une optique microéconomique, son comportement est rationnel puisqu’il demeure au chômage jusqu’à ce que le coût marginal d’un jour de recherche supplémentaire (équivalent à la perte journalière du salaire qu’il aurait perçu en occupant le premier emploi venu) soit égal au bénéfice marginal espéré d’un jour de recherche supplémentaire (probabilité de trouver un emploi mieux rémunéré). [...] L’intérêt essentiel de la théorie du job search réside dans son explication du chômage frictionnel, défini comme le chômage résultant des temps imperfections informationnelles sur le marché du travail : le laps de temps entre la démission d’un emploi et l’acception d’un nouveau poste correspond à une activité de prospection des différents postes.
Source : Emmanuel Combe, Précis d’économie, PUF, 13ème édition, 2014
Questions :
1. Donnez un exemple d’information imparfaite sur le marché du travail pour le demandeur d’emploi.
2. Qu’est ce que le chômage frictionnel ?
3. Pourquoi une indemnisation chômage généreuse peut-elle allonger la durée de recherche d’emploi ?
4. En quoi ce chômage peut-il être considéré comme du chômage volontaire ?
5. Comment Pôle Emploi peut-il contribuer à réduire ce chômage frictionnel ?
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1. Donnez un exemple d’information imparfaite sur le marché du travail pour le demandeur d’emploi.
Réponse : les demandeurs d’emploi ne connaissent pas toutes les offres d’emploi disponibles sur un territoire.
2. Qu’est ce que le chômage frictionnel ?
Réponse : Un chômage frictionnel est une forme de chômage liée à la recherche d’emploi et au délai d’adaptation du marché du travail. Il résulte d’un arbitrage entre le coût marginal d’un jour de recherche supplémentaire (perte journalière de salaire lié au refus du premier emploi trouvé) par rapport au gain supplémentaire retiré d’un jour supplémentaire de recherche (salaire journalier plus élevé de l’emploi nouvellement trouvé). Tant que le coût marginal d’une journée de plus de recherche d’emploi est inférieur au bénéfice marginal d’un jour de recherche de plus, le chômeur continue de prospecter et reste au chômage.
3. Pourquoi une indemnisation chômage généreuse peut-elle allonger la durée de recherche d’emploi ?
Réponse : Une indemnité chômage généreuse peut allonger la durée de recherche d’emploi car cela réduit le coût marginal d’une journée supplémentaire de recherche et augmente le salaire attendu pour accepter un emploi. L’individu se fixe un « salaire de réservation » qui est le salaire minimal acceptable à partir duquel il accepte l’emploi proposé. L’indemnité chômage peut augmenter le salaire de réservation défini par le demandeur d’emploi.
4. En quoi ce chômage peut-il être considéré comme du chômage volontaire ?
Réponse : Le chômage peut être considéré comme volontaire car il résulte de choix d’acteurs économiques rationnels, autrement dit d’un calcul coût-avantage.
5. Comment Pôle Emploi peut-il contribuer à réduire ce chômage frictionnel ?
Réponse : Pour réduire ce chômage frictionnel, il est possible d’améliorer l’information disponible sur les offres d’emplois, mais aussi de réduire l’indemnité chômage pour inciter le chômeur à reprendre le travail.